
Le 5 janvier 2008, Epinal reçoit le PSG en 32e de finale de la Coupe de France. Une forme de déchirement pour Philippe Séguin, fan de foot, supporteur de longue date du PSG mais maire d'Epinal de 1983 à 1997. La veille de la rencontre, le président de la Cour des Comptes, qui vient de décéder le jeudi 7 janvier, avait affirmé, dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France, qu'il ne supporterait « aucune (équipe) ou alors les deux.
Avec peut-être une petite préférence pour Epinal ». Une infidélité passagère au Paris-Saint-Germain, son club de cœur.
Il avait une « télé près de sa baignoire pour regarder Téléfoot »
Supporteur du PSG, Philippe Séguin était aussi un acteur du football français. Depuis janvier 2008, il était le président de la commission Grands stades en vue de la candidature de la France à l'Euro 2016 et président de la fondation du football à la FFF. Michel Denisot l'avait vu récemment lors des réunions de cette fondation. Mais le présentateur du Grand Journal sur Canal + l'avait bien évidemment côtoyé quand il était président du PSG (1991-1998) : « Philippe Séguin avait un avis toujours intéressant à écouter. Il recadrait aussi souvent l'histoire du PSG et il était très intéressé par la vie du club. C'était quelqu'un qui avait un avis compétent sur le foot mais il réagissait en simple supporteur », explique Michel Denisot. « Il était très assidu et ratait vraiment très peu de match […] Sur le foot, il était intarissable. Je me souviens d'une anecdote. A une époque, il avait une télé près de sa baignoire pour pouvoir regarder Téléfoot le dimanche matin quand il prenait son bain ».
Philippe Séguin : « un grand club comme le PSG ne meurt jamais. »
Président du PSG de 2006 à 2008, Alain Cayzac s'est également souvent assis à côté de Philippe Séguin dans les tribunes du Parc des Princes. Il se souvient d'un homme discret. « On pouvait passer une heure et demi à regarder un match et ne pas échanger un mot. Il était dans le match […] Il avait ses points de vue comme tout le monde mais il ne les exprimait pas. C'était l'anti café du commerce. Ce n'était pas quelqu'un qui refaisait le match, qui disait « Untel a été nul, il ne faut pas le mettre... ». Jamais. Il était d'une pudeur, d'une discrétion et d'une humilité formidable », confie l'ancien président parisien.
Avant le match entre Epinal et le PSG, Philippe Séguin avait quand même commenté la situation alors difficile de Paris en championnat : « La vie d'un club, ce n'est jamais un long fleuve tranquille. Il y a des hauts et des bas. Mais un grand club comme le PSG ne meurt jamais. »