Pour ceux intéressés par les puissances développées...
MASSIF CENTRAL
12ème étape BOURG DE PÉAGE-MENDEContador et Joaquim Rodriguez ont développé 484 watts en puissance étalon sur l'ascension de la côte de la Croix Neuve. Avec 9min33s pour 3,1 km, ils devancent Andy Schleck et Samuel Sanchez de 11s. Après une étape rapide, 49 km avalés lors de la première heure, Contador a attaqué à 1 km du sommet. Il a rejoint Rodriguez puis dépassé son coéquipier Vinokourov juste avant le sommet. Le Kazakh était à l'avant dans une échappée. Rodriguez gagne l'étape au sprint.
Contador a déjà remporté deux fois cette étape lors de Paris-Nice en 2007 et 2010. Il améliore de 7s son meilleur temps de Paris-Nice 2007. Sur la course au soleil, l'arrivée se situe au sommet de la côte. Un effort plus important peut être soutenu dans l'ascension.
En 2005 lors du Tour de France, Armstrong, Basso, Ullrich et Evans avaient escaladé cette côte dans le même temps que Contador cette année. Le record appartient toujours au trio Pantani, Indurain, Riis, avec un temps assez extraordinaire de 8min40s en 1995. Avec son faible poids de corps, Contador est avantagé sur ces pentes fortes à 10%, au contraire de ceux qui pèsent plus de 70 kg. Avec l'hypothèse d'un poids de 78 kg et d'un vélo de 9 kg, Indurain aurait développé 600 watts sur la montée de Mende en 1995. L'Espagnol est d'après nos calculs le coureur le plus puissant de l'histoire du cyclisme pour des efforts à dominante aérobie.
LES PYRÉNÉES
14ème étape REVEL-AX LES THERMESL'étape a été marquée par la longue échappée du Français Christophe Riblon. Ce dernier a résisté au retour des favoris dans la dernière ascension. Il a préservé une petite avance de 54s sur Menchov. Riblon a réussi une très bonne montée du plateau de Bonascre à 394 watts de moyenne pendant 25min52s. Il a maintenu ce niveau malgré une grande dépense d'énergie en début d'étape.
Sa performance est du même acabit que les échappées de Virenque à Morzine par le col de la Ramaz en 2003 ou au Mont Ventoux en 2002. A 29 ans, il n'a jamais été aussi fort en montagne. Un potentiel entrevu au dernier Dauphiné où il concéda seulement 1min18s à Contador et Brajkovic au sommet de l'Alpe d'Huez. Riblon a fait mieux que l'Autrichien Totschnig qui remporta cette étape de la même façon en 2005 mais avec 380 watts de moyenne au plateau de Bonascre.
Derrière, le peloton des favoris a gravi le Port de Pailhères à une moyenne de 377 watts en 48min10s. Le meilleur temps n'a pas été battu (44min16s en 2005). Les favoris ont temporisé avant la dernière montée.
Vinokourov a imposé un rythme très soutenu au bas de la montée de Bonascre : 460 watts pendant 11 minutes. Puis Contador a tenté à deux reprises de lâcher son grand rival Andy Schleck. Sans succès. Dès lors, l'intensité de la course a baissé avec 417 watts pour Menchov sur la deuxième portion de l'ascension. Menchov et Sanchez ont profité du marquage entre l'Espagnol et le Luxembourgeois pour reprendre quelques secondes. 7 coureurs à plus de 430 watts pour un effort de 24 minutes : le niveau d'ensemble apparait élevé pour cette étape.
Sans leur séance de surplace, il y a tout lieu de penser que Contador et Schleck avaient les moyens de développer plus de 450 watts sur l'ensemble de la montée. Le record de Laiseka (23min05s en 2001) aurait pu être amélioré et le Français Riblon n'aurait pas remporté l'étape.
Après un passage dans les Alpes intense mais sans performances extraordinaires, nous voilà dans les Pyrénées. La tactique de course, un début de tour rapide sous la chaleur, des pics de forme programmés pour les Pyrénées sont-ils les facteurs expliquant les performances dans les Alpes ? Cependant, la montée de Contador à Mende, les 7 coureurs à plus de 430 watts et l'échappée de Riblon à Bonascre montrent que la tendance pourrait s'inverser d'ici la fin du Tour.