Citation (nestor.burma @ 26/11/2018 16:14)

Ca je n'en mettrai pas ma main à couper. je pense que les gilets jaunes bénéficient d'un soutien fort et même d'une adhésion de la population, en particulier en province de ce que j'ai entendu.
Ca me permet d'introduire ce que je voulais témoigner sur le rapport à la violence. J'ai fait pas mal de manif, CPE avec les bandes de racailles qui ont dépouillés les lycéens aux invalides, CPE avec quelques pétanques devant je ne sais plus quel ministère à duroc ou un truc du genre, la loi travail en 2016 avec la banalisation des black blocks et en parallèle les nuits debouts ou on retrouvaient ces même blacks blocks le soir, accompagné pour le coup de quelques racailles. Le 1er mai l'année dernière qui était un peu de la même veine.
Toujours toujours jusqu'alors, j'ai vu une nette division entre les casseurs et le reste des manifestants. D'un côté les casseurs, de l'autre les pas casseurs. Là le traitement médiatique continue d'analyser la violence des gilets jaunes à l'aune de ce même paradigme, les gentils contre les méchants. Mais et d'une c'est plus complexe et de deux les temps ont changé. Moi j'ai vu samedi des papys de toulouse, des étudiantes de rennes, des cheminots d'orléans espérer que les violents des premières lignes face aux crs tiennent tête. J'ai vu des mecs à visage découvert apporter des barrières pour monter des barricades. Et ça c'est la première fois que je le vois alors que j'ai une certains expérience des manifs des cortèges et de tout le toutim.
Alors bêtement je me suis demandé tiens, qu'est ce qui a bien pu changer ? Pourquoi les non violents se représentent pas pareil qu'avant certains violents Et je pense qu'il y a plusieurs raisons.
La principale raison selon moi, c'est que les non violents ont, pour une fois, partager l'objectif de certains violents. Violents, non violents, ils voulaient tous rester sur les champs, approcher au plus près de l'Elysée. Pour se faire entendre de Macron, pour briser la surdité du pouvoir et pour le prendre en mot ce menteur de Macron. "ceux qui sont pas contents ils ont qu'à venir me chercher" bah ouais et maintenant qu'on est venu on a pas envie de se faire chasser par tes bras armés les flics. On veut que tu nous écoute on veut que tu nous entende on veut plus que tu nous encules en fait et on veut plus dire merci.
Voilà ça c'est le premier élément. Tout un tas de violents ont usé de violence uniquement pour aller et rester au plus près des portes de l'Elysée. Et si rien ne justifie la violence, bah celle qu'ont usé les flics pour ne pas nous laisser nous approcher elle était injuste, infondée et disproportionnée. Et ça les gens présents samedi, violents ou non, ils n'acceptent plus tu vois ce mépris, ce mensonge, cette violence morale et physique dont ils sont les victimes. Alros du coup finalement t'es père de famille, t'es étudiante, t'es chomeur, tu te retrouves à installer des barricades, à visage découvert sans honte ni mauvaise conscience.
Ensuite il y a d'autres élémens mais ils sont moins importants et je n'ai pas le temps là.
En tout cas ce que je crois profondément, de mon expérience des mouvements de foule, c'est que cette convergence entre des gens violents et des gens non violents, c'est rare, et ça me fait penser que non seulement le mouvement peut s'inscrire dans la durée, mais qu'en plus il peut se transformer en un truc épurer de ses formes les plus abjectes de violence. Franchement les mecs arrêtez de mater bfm et venez voir sur place juste pour vous faire une opinion. Les mecs sont bouillants, sûr de leur force et de leur légitimité non pas à demander un moratoire sur les taxes du diesel, mais sur un droit à être représenté par et pour eux.
Je crois surtout que la frustration et le manque de structure du mouvement sont une grande partie de l'explication .
Ces gens ne pouvaient pas rentrer chez eux, ou c'était la fin. Ils ne pouvait pas non plus avancer confronter à la limite de leur mode d'interpéllation publique. Et Macron ne pouvait pas faire autre chose qu'envoyer les CRS.
Ils ont un virage à prendre. Soit il continue de cette manière, et créent une perte d'exploitation qui va être problématique. L'empathie est toujours présente sauf quand elle commence à couter énormément.
Et à un moment donné, on est à la veille de Noel, messe de la consommation et ou 95% des gens ont envie de préparer la fin d'année tranquille.
Je comprend tous à fait certains interwiewé. J'avais des propos avec un directeur , chez nous récemment , ou je lui expliquais que mes capacités d'emprunt me parraissait décaler avec la réalité immobilière actuelle. Ce qui n'était pas normal vu mes capacités financières théoriques. Et que donc tous ceux qui sont en dessous , ça ne peut pas continuer comme cela .
Mais pour autant, les 95% de la populations qui ont vu les images, ont vu de la casse, du caillassage, des comportements qui si il s avait l'œuvre de jeune ,auraient été pointé du doigt de manière bien plus virulente.
Avec une réponse policière relativement douce, ce qui ne seras pas éternellement le cas.
Les gilets jaunes doivent faire évoluer leur mouvement vers autres choses, mais j'ai bien peur que comme Nuit Debout, cela s'essouffle.
Par contre, comme tes propos le laissent entendre, comme d'autres articles de médias alternatifs, si ce n'est ce mouvement, cela sera le prochain, et se fera bientôt. et de manière violente. Car oui, tu as raison, notre exécutif est perché dans sa tour d'ivoire, déconnecté de la réalité et ne prendra pas la mesure de l'état actuel.
On est en train de passer un stade, ou les gens ont peu à perdre.
C'est à partir de la , qu'ils sont prêts à plus pour y gagner quelque chose.