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Didier Deschamps lance un pavé dans la mare et tacle la Ligue 1
Deschamps déplore le manque de professionnalisme en L1Deschamps déplore le manque de professionnalisme en L1
Didier Deschamps est un entraîneur exigeant, ce n'est pas une surprise. En tant que sélectionneur, il réclame beaucoup plus de sérieux de la part des joueurs et des clubs français.
C’est une question sur l’Italie posée par le journaliste de L’Équipe Magazine qui a lancé le débat. Didier Deschamps, impressionné par le parcours des Azzurri à l’Euro 2012, s’interroge sur la continuité du travail de Prandelli mais souligne l’incroyable compétitivité des joueurs italiens. Dès lors, le sélectionneur poursuit : « Plus j’aurai à ma disposition des joueurs soumis à une obligation de résultat en club, plus vite je pourrai faire monter le niveau de l’équipe de France ». C’est une évidence qui s’accompagne d’un constat sombre et lucide sur la manière jugée laxiste dont les clubs français font avancer leurs joueurs.
« En Ligue 1, les joueurs français disposent d’une liberté beaucoup plus importante que dans les grands championnats. Dans les grands clubs étrangers, si tu ne te soumets pas à la concurrence quotidienne, si tu n’acquiers pas cette mentalité qui te pousse à te dépasser, sans jamais t’accorder la moindre excuse, jour après jour, entraînement après entraînement, tu es dehors. En L1, la liberté est à la limite de la permissivité. Et parfois au-delà. Quand on laisse trop régulièrement passer les petits manquements au professionnalisme, c’est foutu », lance Deschamps. Son discours laisse transparaître aussi les écueils qu’il a dû surmonter lorsqu’il était entraîneur de l’OM. Compétitieur né, professionnel jusqu’au bout des ongles, Deschamps a été nourri au football italien des années 90 et a participé à l’éclosion du football anglais au plus haut niveau.
Alors, comparé à ce qu’il a connu durant sa carrière, la Ligue 1 présente bien trop de lacunes pour faire de nos joueurs français de véritables professionnels aguerris. « Chez nous, le cadre est flou, les entraîneurs n’ont pas toujours la possibilité de sanctionner. Dans les grands clubs, l’institution est au-dessus de tout. Et l’entraîneur, les dirigeants sont garants de cela. En France, on dit beaucoup que le club est au-dessus, mais, dans les faits, c’est autre chose. Ça rend le travail plus compliqué et si tu ne sanctionnes pas un joueur qui a manqué à son obligation de professionnalisme, tu ne peux plus rien exiger des autres », explique le sélectionneur national, qui se sert du nouveau PSG pour étayer sa démonstration. Il n’est pas le seul à faire ce constat puisque Carlo Ancelotti a dû faire face aux mêmes problèmes.
Aujourd’hui, l’idée d’une concurrence exacerbée semble avoir pris dans les têtes parisiennes. « Maintenant oui, mais quand Carlo est arrivé, je peux vous dire qu’il a été surpris par les mentalités et les attitudes. Par rapport aux clubs qu’il avait dirigés en Italie ou en Angleterre, il a rapidement compris la spécificité de notre football ! Aujourd’hui, avec le soutien de ses dirigeants, il a réglé le problème, comme quoi, quand la volonté est là, on peut y arriver. Et c’est primordial pour tout le football français, les clubs et la sélection de tendre vers cela. » Pour Deschamps, il ne s’agit pas de se plaindre gratuitement de la Ligue 1. Il souhaite simplement récupérer des joueurs aptes psychologiquement à affronter les turpitudes du football international. Alors, les nouvelles conditions imposées au PSG notamment sont pour lui une aubaine.
« Je ne vais pas me plaindre. On le voit avec Sakho, Matuidi, Jallet, Chantôme… Aujourd’hui, quand Paris fait match nul, c’est moyen ; quand ils perdent, c’est un vrai problème. Ça change la mentalité des joueurs et ça peut relayer mon discours », assure-t-il. « On dit toujours que les joueurs français changent en partant à l’étranger, qu’ils y deviennent vraiment pros, mais pourquoi ne font-ils pas l’effort avant, en France ? Ils gagneraient du temps ! Faire attention à son poids, à son hygiène de vie, au repos, ça parait basique, essentiel, mais ça n’est pas entré dans toutes les têtes. » La charge du sélectionneur sera-t-elle entendue du côté des joueurs et des clubs de Ligue 1 ?
FM.
Je suis surpris par DD. Quitte à avoir une EDF pétée je préfère que ce soit avec lui, il est lucide sur le niveau de cette génération et connait le haut-niveau.
Comme quoi Leonardo n'avait pas tort.