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Vers une NBA européenne ?
Le président de la LNB Alain Béral a annoncé, mardi à Rouen, que l'Euroligue avait l'ambition de constituer «une ligue fermée de vingt-quatre équipes, dont deux françaises, d'ici quatre ou cinq ans» Présentation d'une possible révolution.
Qu'est-ce que ce projet ?
Le basket est le seul sport majeur en Europe dont la principale compétition de clubs (l'Euroligue) est organisée par une entreprise privée (l'Euroleague). Elle veut copier ce qui se fait de mieux, la NBA, une ligue fermée où les équipes sont toujours les mêmes. L'Euroleague à l'idée de regrouper définitivement les vingt-quatre meilleures équipes européennes. Enfin définitivement... Elle garderait une petite touche européenne avec chaque année deux ou trois montées-descentes vers l'Eurocoupe, la deuxième Coupe d'Europe, qu'elle organise aussi. En résumé : les résultats en championnat ne seraient plus du tout pris en considération.
C'est pour quand ?
«Dans quatre à cinq ans», a expliqué le président de la LNB, Alain Béral. Le projet a déjà été présenté à l'assemblée générale de l'Euroleague. Reste à savoir qui veut en être. De nombreuses ligues nationales sont partantes car elles savent déjà qui envoyer dans une telle compétition : Grèce (Olympiakos, Panathinaikos), Israël (Maccabi), Turquie (Efes, Fenerbahçe, Galatasaray), etc. Celles qui hésitent encore seraient l'Espagne, la France, l'Allemagne voire la Russie, «celles qui ont un vrai championnat», remarque M. Beral. Ces ligues, LNB comprise, doivent donner leur décision définitive en mars 2015.
Et la France là dedans ?
La LNB a négocié deux places dans cette nouvelle Euroligue. «Mais même si on est d'accord pour y aller, il n'est pas sûr qu'on y soit car il faut déjà qu'on se mette au niveau», corrige M. Béral. Dit autrement : il faudrait faire émerger deux clubs bien plus puissants que ceux qui existent déjà en France car là, on parle de franchises à la sauce NBA. Deux clubs attirent l'oeil : l'ASVEL, grâce à l'investissement de Tony Parker, et Paris-Levallois, avec l'hypothèse d'une arrivée du Qatar. Le président de la LNB a précisé que ce dernier ne serait intéressé que si c'est à Paris, «et uniquement à Paris». Sous-entendu : à Bercy, pas à Levallois.
Quid des clubs impliqués ?
C'est la grande question : est-ce que les clubs qui participeraient à cette nouvelle Euroligue resteraient engagées dans leurs championnats nationaux ? «Tout peut arriver, même la déconnexion des clubs avec leurs ligues, explique M. Béral. Soit parce que la Fédération europenne ne voudra plus d'eux (Ndlr : la LNB dépend de sa FFBB et ne pourrait aller contre cette décision), soit parce que les clubs voudraient en sortir car le programme serait trop lourd.» Quitte à vouloir y revenir s'il est relégué de l'Euroligue. Voilà qui s'annonce bien complexe.
X.C., à Rouen