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POUR LA PREMIÈRE FOIS, le défenseur Maxwell, 34 ans, dont le contrat se termine, nous confie sa volonté de poursuivre une saison supplémentaire avec le PSG. Mais, avant de signer, il entend étoffer le palmarès du club parisien avec une dixième Coupe de France
Vous êtes le joueur le plus titré au sein du PSG avec déjà 30 trophées gagnés. Est-ce que vous ne vous lassez pas de soulever des coupes ?
MAXWELL. Non, car j’ai la compétition en moi. La sensation de pouvoir gagner un nouveau trophée est toujours magnifique. C’est l’aboutissement des efforts que tu t’imposes au quotidien à l’entraînement mais aussi des sacrifices que tu imposes à ta famille.
Vous avez parlé de « guerre » à propos de cette finale. Craignez-vous que le jeu laisse la place à l’enjeu ?
Disons que l’OM peut sauver sa saison grâce à cette finale. Et, de notre côté, nous voulons de nouveau réaliser le quadruplé. Donc l’enjeu est important pour les deux clubs. A ce titre, ce sera un match très tendu, une bataille.
Avez-vous eu le temps de vous pencher sur le jeu de l’OM depuis le changement d’entraîneur et le passage à deux attaquants ?
On est en train d’étudier leur jeu (NDLR : l’entretien a eu lieu jeudi) et on va s’adapter. Il faudra voir la position de notre sentinelle devant la défense et bien réduire les espaces pour éviter les ballons en profondeur. Mais, le plus important, comme toujours, sera de poser notre jeu et de se créer des occasions.
Vous n’avez plus perdu contre l’OM depuis le 27 novembre 2011 au Vélodrome (0-3). Pourquoi une telle réussite ?
Même quand on a connu des situations contraires (NDLR : OM - PSG (1-2), le 6 octobre 2013 avec expulsion de Thiago Motta), on a réussi à marquer à des moments clés. Parfois on a bien joué, d’autres fois on a été chanceux. Mais, tout ça, c’est le passé.
Pourquoi avoir affirmé que vous ne vous sentez pas valorisés en France ?
Quand on lit la presse, quand on écoute les gens, on a le sentiment que les observateurs veulent seulement nous voir aller loin en Ligue des champions. C’est une obsession. Et, parfois, on ne valorise pas assez ce que fait le PSG en France. Gagner autant de titres ici, cela semble normal mais ce n’est pas normal. C’est toujours difficile.
Est-ce que vous avez envie de rester à Paris et allez-vous y rester ?
J’ai envie de rester. Là, j’arrive en fin de contrat, donc c’est mon dernier match. J’ai entamé des discussions avec le club, et nous allons voir si nous parvenons à trouver un accord.
Depuis quand avez-vous pris cette décision de rester une saison supplémentaire ?
Cette année m’a procuré beaucoup de plaisir. Je me suis senti bien tous les jours à l’entraînement et j’ai eu une bonne relation avec Layvin (Kurzawa), ce qui nous a permis à tous les deux d’être tranquilles sur le terrain. Et puis le groupe est uni, l’ambiance est bonne. Je n’ai donc aucune raison de vouloir partir.
Si vous restez, ce sera avec quel statut ?
Il y aurait un manque de respect à affirmer que je serais titulaire ou remplaçant. Jamais un club ne te donne par contrat la garantie de jouer. Je ne me suis jamais senti numéro 1, 2 ou même 3. Les choix appartiennent au staff technique.
Vous avez demandé un passeport français qui vous a été refusé. Pourquoi avoir effectué cette requête ?
Pour diverses raisons. Déjà, pour avoir la possibilité de vivre peut-être ici, ou ailleurs en Europe, et donner la possibilité à mes enfants de disposer d’un passeport français. Et puis cela libère une place d’extracommunautaire pour le club.
La saison prochaine, si vous restez, vous aurez joué cinq ans et demi à Paris. Est-ce le club qui vous aura le plus marqué ?
Je conserve un attachement très fort pour tous les clubs (Cruzeiro, Ajax Amsterdam, Inter Milan, Barcelone et PSG) que j’ai fréquentés, surtout pour l’Ajax qui m’a recruté au Brésil et m’a fait confiance. Mais, à Paris, je suis arrivé au début d’un projet et, quand j’observe les progrès du club, ça me rend heureux d’avoir participé à cette transformation. C’est différent de l’Inter ou du Barça, et peut-être plus proche du sentiment que j’ai pu éprouver à l’Ajax.
Samedi dernier, étiez-vous plus ému que vos partenaires lors des adieux de votre ami Zlatan Ibrahimovic au Parc des Princes ?
J’étais très ému mais je ne comparerai pas mon émotion à celle de mes coéquipiers. Déjà, deux jours avant, quand j’ai appris son départ, j’étais un peu triste. Ensuite, l’arrivée au stade, les hommages qui se sont succédé, ça a été difficile pour moi et c’est toujours difficile de le voir partir comme ça. Mais ce n’est pas la première fois que nos routes se séparent, et notre amitié perdure.
Est-ce qu’une page de vos histoires personnelles s’est tournée ?
Oui, mais une page du club s’est aussi tournée. Zlatan a marqué l’histoire de la L 1 et du PSG. Son personnage va nous manquer. Maintenant, il faut choisir qui va le remplacer.
Est-il irremplaçable ?
Son charisme, son caractère, son esprit de vainqueur, c’est difficile de trouver l’équivalent. Après, les dirigeants choisiront en fonction de ce qu’ils ont envie de faire.
Zlatan Ibrahimovic vous a-t-il confié le nom de sa future destination ?
Non, pas du tout.
Et vous le verriez où ?
Je le verrai chez moi pour dîner, et aussi pour aller pêcher (il rigole).