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Foot - ESP - 33e j.
Valdés, énorme mais snobé
Auteur d'une saison extraordinaire, Victor Valdés est actuellement le meilleur gardien de la Liga. Le joueur du FC Barcelone, qui affronte l'Espanyol samedi (20h00), est pourtant ignoré par le sélectionneur national.
Victor Valdes veut être jugé sur ses prestations et non sur ses titres. (L'Equipe)
«Victor Valdés, Seleccion!» ! Les fans du portier du Barça se mobilisent pour que Vicente del Bosque l'intègre à sa liste des 23 pour la prochaine Coupe du monde. Sur le web - Facebook, Twitter... -, ils sont des milliers à militer pour l'internationalisation du numéro un catalan, parti pour remporter son troisième trophée "Zamora" de meilleur gardien de la Liga, avec 19 buts encaissés contre 29 en 32 journées à Iker Casillas, le gardien du Real Madrid et de la Roja. «Victor est le meilleur à son poste en Espagne, il doit rejoindre la sélection» a encore martelé cette semaine le président du FC Barcelone, Joan Laporta, relançant un débat déjà très médiatisé.
«Tout ce bruit me dérange, assure Valdes. Surtout quand on dit que je dois aller en sélection à cause de mes trophées. J'ai du respect pour Casillas, Reina ou Diego Lopez (NDLR : les trois gardiens de la Roja). Et si j'y vais un jour, je veux que cela soit pour mes mérites personnels, par pour mes titres.» Mais le choix sera compliqué pour Del Bosque. Comment gérer les ego de deux portiers potentiellement numéro un dans un même groupe? Et comment justifier l'absence de Valdés, en route pour un quatrième titre de champion d'Espagne et une troisième Ligue des champions, grâce à ses interventions plus décisives que jamais au Barça?
« Sans mon père, je stoppais le foot »
Qu'il est loin le temps des «cagades» de l'impétueux Valdés, longtemps spécialiste de dégagements ratés et de passes décisives aux adversaires. «Depuis qu'il est devenu papa (NDLR : à l'été 2009), il a encore beaucoup mûri, selon son pote Dani Alves. Aujourd'hui, je ne lui vois aucune faiblesse. Il joue bien au pied, il est fort psychologiquement et fait des arrêts incroyables. Dans son état de forme actuel, c'est une assurance vie pour nous». Pourtant, tout n'a pas été tout rose pour Valdés au Barça. En 2002-03, n'acceptant pas d'être relégué dans l'équipe B par Louis Van Gaal (l'homme qui l'a lancé en D1), il ne se rend pas au match et disparaît pendant trois jours. C'est le président de l'époque, Joan Gaspart, qui lui sauvera la mise.
L'an passé encore, les négociations pour son prolongement de contrat ont traîné toute la saison, avant d'aboutir à un accord, lui assurant un salaire annuel de 7 millions d'euros (5 + 2 millions de primes potentielles) jusqu'en juin 2014. Une victoire pour le troisième capitaine du Barça (après Puyol et Xavi), qui a pensé un temps abandonner le foot. «Entre 8 et 18 ans, être gardien chaque dimanche était une souffrance, une véritable angoisse, a-t-il confié à Canal Plus Espagne, qui lui consacrera un long portrait le 26 avril prochain. J'arrivais à penser parfois que ma vie n'avait aucun sens. Sans mon père et mon frère, j'aurais arrêté le foot». - Frédéric TRAÏNI à Barcelone
Lequipe.fr