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Maillot 98 de Trezeguet : des douaniers un peu trop zélés ?
Un collectionneur a acheté sur un site internet le maillot que portait David Trezeguet lors de la finale 98. Soupçonné de contrefaçon, il a été détruit. La douane s'explique.
Faut-il y voir un présage pour le match de ce soir ? A défaut de feu Paul le Poulpe, les fans apprécieront. C'est le quotidien Le Dauphiné Libéré qui a révélé l'insolite affaire ce mercredi. Olivier Démolis est ce qu'on appelle un fan inconditionnel de football et de l'équipe de France. Une espèce en voie de disparition depuis la débâcle des Bleus lors du dernier mondial.
Qu'importe, le Haut-Savoyard collectionne les maillots. Et ceux des Bleus portés lors de la fameuse finale 98 se font rares sur le marché. "Il n’en existe que six en circulation", explique le collectionneur au quotidien. "Un Zidane, un Trezeguet, un Desailly, deux Guivarc’h et un Bogossian".
C'était avant que celui de Trezeguet ne se retrouve entre les mains des douaniers en novembre. Moins un. Le maillot est détruit. Et le rêve d'Olivier Démolis avec. Revenons à l'affaire. Elle est conclue sur le site de vente d'occasion eBay, avec un "vendeur spécialisé brésilien", selon Olivier Démolis et après d'âpres négociations : 7 350 euros en moins et l'échange de deux maillots de sa collection estimés à 4 000 euros, un de Grichting d’Auxerre et un - ça ne s'invente pas - d'Anelka en équipe de France... "Le vendeur le proposait à 11 000 €. Je lui ai écrit et j’ai négocié pour faire baisser le prix. Avec la crise économique mondiale, le marché s’est un peu calmé", indique-t-il.
Contrefaçon ?
L'électricien qui rêve de devenir agent de footballeur raconte qu' "en 2010, j’avais fait beaucoup d’heures et j’avais mis de l’argent de côté. Le maillot de Trezeguet, je ne pouvais pas le laisser passer…". Il sera envoyé par Chronopost depuis le Brésil. Le colis arrive en Haute-Savoie et alors qu'il croit toucher son rêve du doigt, c'est le coup de massue lorsqu'il se présente au guichet : on lui annonce que la douane a saisi le paquet le matin même. Le maillot sera finalement détruit par les douaniers pour contrefaçon.
"J'étais fou", explique Olivier Démolis, qui non démonté pour autant va se battre pour obtenir réparation : lettre à Nicolas Sarkozy, au président de la FFF et même à Trezeguet. Avant de faire appel à un avocat.
Pas de déclaration
Excès de zèle des douaniers ? Des éléments d'explications avec le Directeur régional d'Annecy, Jean-Paul Balzamo, contacté par Metro qui précise qu'Olivier Démolis n'avait pas fait de déclaration de douanes comme il est d'usage pour une marchandise d'une telle valeur (pour le droit de douanes, comptez 12% en plus et la TVA).
Envoyé en fret express, le directeur explique que de nombreux articles illégaux transitent et les douaniers sont particulièrement vigilants. Le colis (un carton de whisky), sans nom, ni adresse, recueilli au bureau de poste sera placé selon lui, au service litige. Sans facture, sans authentification et en présence de coutures grossières, le maillot a tout simplement été détruit. Jean-Paul Balzamo précise que depuis le 16 novembre, le service des douanes n'a pas reçu d'assignation en justice... et que de mémoire de douanier, il n'a connu de tel litige.