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UN CONTE OU L’ADDITION
Le PSG s’avance comme le grand favori de cette vingt et unième finale de Coupe de la Ligue. Même si les Corses ont envie de rêver plus grand…
SOUVENT, CETTE SAISON, dans les Coupes nationales, la note à régler pour les adversaires du PSG s’est révélée salée. Aucune des sept formations de Ligue 1 croisées en Coupe de France comme en Coupe de la Ligue n’a créé l’illusion, et toutes ont été recalées, la tête basse, comme un élève devant son maître. Seul l’AC Ajaccio, pour l’entrée en lice des Parisiens, a cru un temps à l’exploit avant de s’effondrer (1-3, le 17 décembre). Mais les Corses de Ligue 2 avaient étalé des valeurs de combat et de solidarité qui ont déstabilisé, au moins pendant quatre-vingts minutes, les tenants du titre.
Ce soir, les Corses de Ligue 1 devraient jouer sur le même tableau mais avec des qualités techniques supérieures à celles de leurs voisins du sud. Si Bastia est l’une des deux équipes (avec Bordeaux) à avoir battu Paris en 2015 (4-2, le 10 janvier), c’est aussi parce que derrière ses habits de guerrier certains joueurs, à l’image de Gillet, Boudebouz ou Sio, ne sont pas maladroits balle au pied, alors qu’Areola, prêté par le PSG, est l’une des plus belles promesses françaises au poste de gardien. Poussés et peut-être galvanisés par plus de 20 000 de leurs supporters, les Bastiais devront toutefois se méfier du danger qui guette ceux qui veulent à tout prix rendre fier leur public sur l’autel de la fibre régionaliste et en arrivent à un degré d’engagement non maîtrisé.
LA PREMIÈRE FINALE D’IBRA AVEC PARIS
Depuis sa qualification à Monaco (0-0, 7-6 aux t.a., l’équipe de Ghislain Printant n’a remporté qu’un seul de ses cinq derniers matches de Championnat, comme si elle était obsédée par ce rendez-vous au Stade de France, vingt ans après sa première et unique finale de Coupe de la Ligue, déjà contre Paris (0-2). Le PSG l’est un peu moins. Après sa démonstration contre Saint-Étienne (4-1), mercredi, il contemple cette rencontre comme le premier point de passage obligé d’un possible triplé national aussi beau et inédit que logique et revendiqué, à la lecture de son effectif.
Mais Laurent Blanc sait que le diable se niche dans les détails, qu’il serait périlleux de prendre de haut son adversaire. Et lorsqu’il avait avancé l’idée d’aligner
la CFA au mois de mars, l’entraîneur parisien voulait surtout faire planer une menace – peu crédible – à l’endroit de la Ligue et de la Fédération, opposées à un aménagement du calendrier du PSG. « N’y voyez aucun manque de respect, a plaidé Blanc, hier, en réponse à la question d’un journaliste corse. D’ailleurs, Bastia n’était pas concerné par mon propos. Arrêtez de penser que Bastia est persécuté. On respecte cette équipe. (…) Et on veut gagner cette Coupe de la Ligue. »
Il la respecte au point de présenter un onze proche de sa meilleure composition possible, même si Barcelone pointera son nez dans quatre jours, au Parc des Princes. Ce sera alors sans Zlatan Ibrahimovic, suspendu pour le quart de finale aller de Ligue des champions et pour les quatre prochains matches de Championnat, mais il sera présent à Saint-Denis, face à Bastia. Blessé la saison dernière contre Lyon, le Suédois participera à sa première finale avec Paris et, s’il faut se fier à sa dernière prestation, cette semaine, Ibra a de l’appétit pour ces débats nationaux.
L’affiche n’a peut-être pas le même glamour qu’une soirée européenne du printemps, mais en ce soir de finale on n’imagine pas la moindre vertu morale manquer à cet attaquant trop grand et trop orgueilleux pour accepter l’idée de ne pas conserver ce trophée.
Le PSG s’avance comme le grand favori de cette vingt et unième finale de Coupe de la Ligue. Même si les Corses ont envie de rêver plus grand…
SOUVENT, CETTE SAISON, dans les Coupes nationales, la note à régler pour les adversaires du PSG s’est révélée salée. Aucune des sept formations de Ligue 1 croisées en Coupe de France comme en Coupe de la Ligue n’a créé l’illusion, et toutes ont été recalées, la tête basse, comme un élève devant son maître. Seul l’AC Ajaccio, pour l’entrée en lice des Parisiens, a cru un temps à l’exploit avant de s’effondrer (1-3, le 17 décembre). Mais les Corses de Ligue 2 avaient étalé des valeurs de combat et de solidarité qui ont déstabilisé, au moins pendant quatre-vingts minutes, les tenants du titre.
Ce soir, les Corses de Ligue 1 devraient jouer sur le même tableau mais avec des qualités techniques supérieures à celles de leurs voisins du sud. Si Bastia est l’une des deux équipes (avec Bordeaux) à avoir battu Paris en 2015 (4-2, le 10 janvier), c’est aussi parce que derrière ses habits de guerrier certains joueurs, à l’image de Gillet, Boudebouz ou Sio, ne sont pas maladroits balle au pied, alors qu’Areola, prêté par le PSG, est l’une des plus belles promesses françaises au poste de gardien. Poussés et peut-être galvanisés par plus de 20 000 de leurs supporters, les Bastiais devront toutefois se méfier du danger qui guette ceux qui veulent à tout prix rendre fier leur public sur l’autel de la fibre régionaliste et en arrivent à un degré d’engagement non maîtrisé.
LA PREMIÈRE FINALE D’IBRA AVEC PARIS
Depuis sa qualification à Monaco (0-0, 7-6 aux t.a., l’équipe de Ghislain Printant n’a remporté qu’un seul de ses cinq derniers matches de Championnat, comme si elle était obsédée par ce rendez-vous au Stade de France, vingt ans après sa première et unique finale de Coupe de la Ligue, déjà contre Paris (0-2). Le PSG l’est un peu moins. Après sa démonstration contre Saint-Étienne (4-1), mercredi, il contemple cette rencontre comme le premier point de passage obligé d’un possible triplé national aussi beau et inédit que logique et revendiqué, à la lecture de son effectif.
Mais Laurent Blanc sait que le diable se niche dans les détails, qu’il serait périlleux de prendre de haut son adversaire. Et lorsqu’il avait avancé l’idée d’aligner
la CFA au mois de mars, l’entraîneur parisien voulait surtout faire planer une menace – peu crédible – à l’endroit de la Ligue et de la Fédération, opposées à un aménagement du calendrier du PSG. « N’y voyez aucun manque de respect, a plaidé Blanc, hier, en réponse à la question d’un journaliste corse. D’ailleurs, Bastia n’était pas concerné par mon propos. Arrêtez de penser que Bastia est persécuté. On respecte cette équipe. (…) Et on veut gagner cette Coupe de la Ligue. »
Il la respecte au point de présenter un onze proche de sa meilleure composition possible, même si Barcelone pointera son nez dans quatre jours, au Parc des Princes. Ce sera alors sans Zlatan Ibrahimovic, suspendu pour le quart de finale aller de Ligue des champions et pour les quatre prochains matches de Championnat, mais il sera présent à Saint-Denis, face à Bastia. Blessé la saison dernière contre Lyon, le Suédois participera à sa première finale avec Paris et, s’il faut se fier à sa dernière prestation, cette semaine, Ibra a de l’appétit pour ces débats nationaux.
L’affiche n’a peut-être pas le même glamour qu’une soirée européenne du printemps, mais en ce soir de finale on n’imagine pas la moindre vertu morale manquer à cet attaquant trop grand et trop orgueilleux pour accepter l’idée de ne pas conserver ce trophée.
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Douchez- Aurier, Marquinhos, Silva, Maxwell- Verratti, Rabiot, Matuidi- Lavezzi, Ibrahimovic, Pastore ou Cavani
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Blanc : « Il y a beaucoup de jalousie »
L’ENTRAÎNEUR DU PARIS-SG était très remonté, hier, en conférence de presse. Les sujets ne manquaient pas. En plus du cas Areola (voir par ailleurs) , Laurent Blanc s’est exprimé sur la façon dont son club est perçu, selon lui : « Au PSG, on est dans une situation où personne ne nous aide, mais on n’attend de l’aide de personne. Je pense qu’en France, il y a beaucoup de jalousie. Oui, ici, les gens sont jaloux des personnes qui réussissent, des personnes qui ont les moyens. Regardez Marco Verrati, par exemple. On a beau lui répéter de faire attention, de ne pas parler, gesticuler, sur le terrain, il a pris cinq cartons jaunes en cinq matches où il n’a commis qu’une seule faute (par match) . Donc, à chaque faute, il prend un carton. Pourquoi ? Quand on dit que le PSG est favorisé parce qu’il a des moyens, je pense que c’est faux. En France, on n’aide pas les gens qui réussissent. »
L’ENTRAÎNEUR DU PARIS-SG était très remonté, hier, en conférence de presse. Les sujets ne manquaient pas. En plus du cas Areola (voir par ailleurs) , Laurent Blanc s’est exprimé sur la façon dont son club est perçu, selon lui : « Au PSG, on est dans une situation où personne ne nous aide, mais on n’attend de l’aide de personne. Je pense qu’en France, il y a beaucoup de jalousie. Oui, ici, les gens sont jaloux des personnes qui réussissent, des personnes qui ont les moyens. Regardez Marco Verrati, par exemple. On a beau lui répéter de faire attention, de ne pas parler, gesticuler, sur le terrain, il a pris cinq cartons jaunes en cinq matches où il n’a commis qu’une seule faute (par match) . Donc, à chaque faute, il prend un carton. Pourquoi ? Quand on dit que le PSG est favorisé parce qu’il a des moyens, je pense que c’est faux. En France, on n’aide pas les gens qui réussissent. »
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Brandao a choisi son jour
L’attaquant brésilien pourrait revenir à la compétition face au PSG, huit mois après son coup de tête sur Thiago Motta, et en finale d’une compétition qu’il a remportée trois fois.
IL EST CELUI qu’on n’attendait plus mais que tout le monde va scruter. Très vraisemblablement remplaçant au coup d’envoi, Evaeverson Lemos da Silva, dit Brandao (34 ans), a de bonnes chances d’entrer en jeu ce soir, et donc d’être l’une des attractions de cette finale. Peut-il en être autrement ? On parle d’un joueur qui n’a plus foulé un terrain depuis huit mois alors qu’il représentait la pierre angulaire du mercato estival du club bastiais. Un joueur dont le dernier match était justement face au Paris-SG (0-2, le 16 août) et qui doit sa suspension de six mois à un coup tête sur Thiago Motta (absent ce soir) dans un couloir du Parc des Princes. Un joueur qui a également été condamné à un mois de prison ferme pour son geste, une sanction contre laquelle il a fait appel. Un joueur, enfin, qui a marqué l’histoire de la Coupe de la Ligue en la remportant à trois reprises (2010, 2012 et 2013), dont deux en inscrivant le seul but de la finale, avec Marseille, contre Lyon (le 14 avril 2012), puis sous le maillot stéphanois, face à Rennes (le 20 avril 2013). Brandao, qui, à en croire son entraîneur Ghislain Printant, n’était « pas loin d’être opérationnel, mais pas encore » il y a une semaine, est donc enfin prêt, totalement remis de sa blessure à un tendon de la cuisse droite qui a nécessité une opération fin novembre. Sa suspension de six mois, elle, avait pris fin mi-février. « Cela fait trois semaines qu’il travaille avec le groupe ,a indiqué hier Printant. Il n’a pas encore repris la compétition, mais il faut bien qu’il la reprenne un jour. S’il fait partie du groupe, c’est que j’estime qu’il est opérationnel et qu’il peut nous apporter quelque chose. » Apprécié de ses partenaires, le Brésilien n’avait disputé que deux matches avec Bastia, avant sa suspension. Son absence avait longtemps hanté le vestiaire corse, orphelin d’un véritable buteur jusqu’à l’arrivée en janvier de Giovanni Sio (4 buts en 7 matches de L1). À trente-quatre ans et sans avoir joué de match officiel depuis huit mois, l’ancien Stéphanois dispose-t-il toujours de ses qualités de point d’ancrage et de finisseur lors des matches décisifs ? Quand, début août, Christophe Galtier s’était vu interrogé sur ce qu’il retiendrait du joueur, fraîchement parti à Bastia, l’entraîneur de Saint-Étienne avait répondu qu’il en garderait « le souvenir d’un compétiteur hors norme. Je dis bien hors norme. » « Il a besoin de très peu de matches pour être compétitif » , avait-il ensuite précisé…
L’attaquant brésilien pourrait revenir à la compétition face au PSG, huit mois après son coup de tête sur Thiago Motta, et en finale d’une compétition qu’il a remportée trois fois.
IL EST CELUI qu’on n’attendait plus mais que tout le monde va scruter. Très vraisemblablement remplaçant au coup d’envoi, Evaeverson Lemos da Silva, dit Brandao (34 ans), a de bonnes chances d’entrer en jeu ce soir, et donc d’être l’une des attractions de cette finale. Peut-il en être autrement ? On parle d’un joueur qui n’a plus foulé un terrain depuis huit mois alors qu’il représentait la pierre angulaire du mercato estival du club bastiais. Un joueur dont le dernier match était justement face au Paris-SG (0-2, le 16 août) et qui doit sa suspension de six mois à un coup tête sur Thiago Motta (absent ce soir) dans un couloir du Parc des Princes. Un joueur qui a également été condamné à un mois de prison ferme pour son geste, une sanction contre laquelle il a fait appel. Un joueur, enfin, qui a marqué l’histoire de la Coupe de la Ligue en la remportant à trois reprises (2010, 2012 et 2013), dont deux en inscrivant le seul but de la finale, avec Marseille, contre Lyon (le 14 avril 2012), puis sous le maillot stéphanois, face à Rennes (le 20 avril 2013). Brandao, qui, à en croire son entraîneur Ghislain Printant, n’était « pas loin d’être opérationnel, mais pas encore » il y a une semaine, est donc enfin prêt, totalement remis de sa blessure à un tendon de la cuisse droite qui a nécessité une opération fin novembre. Sa suspension de six mois, elle, avait pris fin mi-février. « Cela fait trois semaines qu’il travaille avec le groupe ,a indiqué hier Printant. Il n’a pas encore repris la compétition, mais il faut bien qu’il la reprenne un jour. S’il fait partie du groupe, c’est que j’estime qu’il est opérationnel et qu’il peut nous apporter quelque chose. » Apprécié de ses partenaires, le Brésilien n’avait disputé que deux matches avec Bastia, avant sa suspension. Son absence avait longtemps hanté le vestiaire corse, orphelin d’un véritable buteur jusqu’à l’arrivée en janvier de Giovanni Sio (4 buts en 7 matches de L1). À trente-quatre ans et sans avoir joué de match officiel depuis huit mois, l’ancien Stéphanois dispose-t-il toujours de ses qualités de point d’ancrage et de finisseur lors des matches décisifs ? Quand, début août, Christophe Galtier s’était vu interrogé sur ce qu’il retiendrait du joueur, fraîchement parti à Bastia, l’entraîneur de Saint-Étienne avait répondu qu’il en garderait « le souvenir d’un compétiteur hors norme. Je dis bien hors norme. » « Il a besoin de très peu de matches pour être compétitif » , avait-il ensuite précisé…
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Un grigri nommé Marange
Le défenseur bastiais a gagné deux finales au Stade de France avec Bordeaux. Et il n’a plus perdu contre Paris depuis six matches...
C’EST UN FASCICULE, envoyé de Paris sous un pli banal, qui a éveillé sa curiosité. À l’occasion de la finale de la Coupe de la Ligue, la LFP a édité un livre de statistiques pour tous les joueurs des clubs finalistes, le Paris-SG et le SC Bastia. « Pour chacun d’entre nous, il y avait aussi des petits textes et des anecdotes, ajoute Florian Marange (29 ans), le défenseur du Sporting. J’ai appris que j’étais invaincu contre Paris depuis six matches. » Une période d’invincibilité qui s’étale de Bordeaux à Bastia, en passant par Sochaux. Le gaucher, a priori remplaçant ce soir, ne l’avait jamais remarqué, lui qui n’est franchement pas superstitieux. « En y repensant, ce sont souvent de bons souvenirs avec Bordeaux. Je me rappelle aussi le match avec Sochaux (1-1) , la saison passée, où je centre et Thiago Silva marque contre son camp. Et cette saison, avec Bastia, c’était un match incroyable (4-2) . J’espère que c’est un signe. »
Bastia peut-il croire pour autant à l’exploit ce soir ? « Ça reste un match de football, et ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui gagne, répond Marange. Il ne faudra rien regretter et jouer pour nous et pour nos supporters, qui vont venir nombreux. »
Le Stade de France semble aussi réussir à Marange, qui a déjàdisputédeuxfinalesà Saint-Denis. Il a gagné les deux, avec Bordeaux à chaque fois, victorieux en Coupe de la Ligue en 2007 (face à Lyon, 1-0) et en Coupe de France en 2013 (face à l’Évian-TG, 3-2). « Le Stade de France, c’est mes souvenirs de gamin, la Coupe du monde 1998, Zidane, etc. Quand je l’ai découvert la première fois, c’était fantastique. Et il a l’air de me porter chance. » L’adage dit bien jamais deux sans trois, non ?
Le défenseur bastiais a gagné deux finales au Stade de France avec Bordeaux. Et il n’a plus perdu contre Paris depuis six matches...
C’EST UN FASCICULE, envoyé de Paris sous un pli banal, qui a éveillé sa curiosité. À l’occasion de la finale de la Coupe de la Ligue, la LFP a édité un livre de statistiques pour tous les joueurs des clubs finalistes, le Paris-SG et le SC Bastia. « Pour chacun d’entre nous, il y avait aussi des petits textes et des anecdotes, ajoute Florian Marange (29 ans), le défenseur du Sporting. J’ai appris que j’étais invaincu contre Paris depuis six matches. » Une période d’invincibilité qui s’étale de Bordeaux à Bastia, en passant par Sochaux. Le gaucher, a priori remplaçant ce soir, ne l’avait jamais remarqué, lui qui n’est franchement pas superstitieux. « En y repensant, ce sont souvent de bons souvenirs avec Bordeaux. Je me rappelle aussi le match avec Sochaux (1-1) , la saison passée, où je centre et Thiago Silva marque contre son camp. Et cette saison, avec Bastia, c’était un match incroyable (4-2) . J’espère que c’est un signe. »
Bastia peut-il croire pour autant à l’exploit ce soir ? « Ça reste un match de football, et ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui gagne, répond Marange. Il ne faudra rien regretter et jouer pour nous et pour nos supporters, qui vont venir nombreux. »
Le Stade de France semble aussi réussir à Marange, qui a déjàdisputédeuxfinalesà Saint-Denis. Il a gagné les deux, avec Bordeaux à chaque fois, victorieux en Coupe de la Ligue en 2007 (face à Lyon, 1-0) et en Coupe de France en 2013 (face à l’Évian-TG, 3-2). « Le Stade de France, c’est mes souvenirs de gamin, la Coupe du monde 1998, Zidane, etc. Quand je l’ai découvert la première fois, c’était fantastique. Et il a l’air de me porter chance. » L’adage dit bien jamais deux sans trois, non ?
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Douchez, doublure de poids
Titulaire dans les Coupes nationales, le gardien de trente-quatre ans est un peu plus qu’un remplaçant à Paris.
EN GÉNÉRAL, à la fin des matches du PSG – en fait, tout le temps –, Nicolas Douchez défile devant les médias sans un mot. Tout juste consent-il un regard, s’il est bien luné. Cela fait quatre ans que ça dure, et ce n’est pas son statut de titulaire les jours de Coupe qui changera ses habitudes. Son truc, c’est la distance avec les journalistes et l’investissement avec ses coéquipiers. Avec ces armes, il est devenu, à trente-quatre ans, l’un des cadres du vestiaire parisien et, s’il y avait des nouveaux patrons comme il y a des nouveaux riches, la doublure de Salvatore Sirigu serait l’un d’entre eux. Mais ce soir, en finale de la Coupe de la Ligue, Douchez aura envie de prouver qu’il demeure un gardien de bon niveau.
Lorsqu’il a signé à Paris, à l’été 2011, c’est justement parce qu’il restait sur de belles années rennaises. Il était alors promis à un autre avenir que celui de s’installer sur le banc tous les weekends. Une vilaine blessure estivale et une explication avec Antoine Kombouaré plus tard, le voilà remplaçant. À l‘épque, i l reçoit la décision de l’entraîneur parisien de titulariser l’Italien comme un direct au foie. Deux ans seront nécessaires pour digérer. « Cela n’a pas été facile pour lui, reconnaît Sylvain Armand, l’un de ses proches. Il lui a fallu du temps. Mais il a été fort mentalement et s’est fait une raison. Cela ne signifie pas que son temps de jeu lui convient. »
Depuis l’arrivée de Laurent Blanc et de son staff, en 2013, Douchez a accepté son rôle de numéro 1 dans les seules Coupes nationales et il se comporte, au quotidien, comme s’il l’était dans toutes les compétitions. Soutien indéfectible de Sirigu, qu’il cherche désormais à placer dans les meilleures conditions psychologiques, il prolonge régulièrement ses séances avec Dario Fort, le kiné italien du club, avec lequel il effectue du renforcement musculaire, et s’entretient souvent avec Ibra et Thiago Silva, les deux patrons. D’ailleurs, lorsque les dirigeants parisiens ont besoin de prendre la température du groupe, ils incluent Douchez dans une forme de comité des sages, même si le gardien ne participe pas aux négociations sur les primes.
RESTÉ EN CONTACT AVEC BECKHAM
Il y a quelques semaines, Douchez a donc prolongé un an de plus à Paris. « Il a une véritable aura , assure Blaise Matuidi. Dans le vestiaire, il parle énormément, donne des conseils aux plus jeunes. C’est un vrai cadre. » Zoumana Camara confirme : « C'est un mec qui fédère. Il n'hésite pas à hausser le ton s'il le faut. Il est assez serein, il a de l'expérience et ça se voit. Je lui disais avant le match (contre Saint-Étienne, 4-1, mercredi) que c'était sa compétition. Je l'ai ensuite un peu chambré après la victoire en lui disant que c'était la première fois qu'il allait enchaîner deux matches en quatre jours. »
Cette perspective ne le perturbe pas. D’ailleurs, parmi ses partenaires et le staff, elle ne dérange personne. À chaque fois qu’il a joué, cette saison, Douchez a été performant. Si certains lui reprochent son hésitation sur l’égalisation des Verts, cette semaine, les images montrent clairement que le gardien parisien ne peut sortir, au risque d’abandonner le second poteau. Pas de reproches, donc.
« J’ai le sentiment que, dans tous les vestiaires où il est passé, Nico a été apprécié, reprend Armand. À Rennes, on parle encore de lui. C’est un bon vivant, au sens où il est toujours partant pour un restau, un théâtre, un concert. » David Beckham a su apprécier le personnage. Parfois, Douchez le retrouvait au Bristol, où l’Anglais résidait pendant son séjour parisien, pour prendre un verre et discuter. Depuis, il est resté en contact avec le Spice Boy. Quand celui-ci vient au Parc des Princes, l’un des premiers vers lequel il se dirige, avec un grand sourire, c’est Douchez. Un signe.
Titulaire dans les Coupes nationales, le gardien de trente-quatre ans est un peu plus qu’un remplaçant à Paris.
EN GÉNÉRAL, à la fin des matches du PSG – en fait, tout le temps –, Nicolas Douchez défile devant les médias sans un mot. Tout juste consent-il un regard, s’il est bien luné. Cela fait quatre ans que ça dure, et ce n’est pas son statut de titulaire les jours de Coupe qui changera ses habitudes. Son truc, c’est la distance avec les journalistes et l’investissement avec ses coéquipiers. Avec ces armes, il est devenu, à trente-quatre ans, l’un des cadres du vestiaire parisien et, s’il y avait des nouveaux patrons comme il y a des nouveaux riches, la doublure de Salvatore Sirigu serait l’un d’entre eux. Mais ce soir, en finale de la Coupe de la Ligue, Douchez aura envie de prouver qu’il demeure un gardien de bon niveau.
Lorsqu’il a signé à Paris, à l’été 2011, c’est justement parce qu’il restait sur de belles années rennaises. Il était alors promis à un autre avenir que celui de s’installer sur le banc tous les weekends. Une vilaine blessure estivale et une explication avec Antoine Kombouaré plus tard, le voilà remplaçant. À l‘épque, i l reçoit la décision de l’entraîneur parisien de titulariser l’Italien comme un direct au foie. Deux ans seront nécessaires pour digérer. « Cela n’a pas été facile pour lui, reconnaît Sylvain Armand, l’un de ses proches. Il lui a fallu du temps. Mais il a été fort mentalement et s’est fait une raison. Cela ne signifie pas que son temps de jeu lui convient. »
Depuis l’arrivée de Laurent Blanc et de son staff, en 2013, Douchez a accepté son rôle de numéro 1 dans les seules Coupes nationales et il se comporte, au quotidien, comme s’il l’était dans toutes les compétitions. Soutien indéfectible de Sirigu, qu’il cherche désormais à placer dans les meilleures conditions psychologiques, il prolonge régulièrement ses séances avec Dario Fort, le kiné italien du club, avec lequel il effectue du renforcement musculaire, et s’entretient souvent avec Ibra et Thiago Silva, les deux patrons. D’ailleurs, lorsque les dirigeants parisiens ont besoin de prendre la température du groupe, ils incluent Douchez dans une forme de comité des sages, même si le gardien ne participe pas aux négociations sur les primes.
RESTÉ EN CONTACT AVEC BECKHAM
Il y a quelques semaines, Douchez a donc prolongé un an de plus à Paris. « Il a une véritable aura , assure Blaise Matuidi. Dans le vestiaire, il parle énormément, donne des conseils aux plus jeunes. C’est un vrai cadre. » Zoumana Camara confirme : « C'est un mec qui fédère. Il n'hésite pas à hausser le ton s'il le faut. Il est assez serein, il a de l'expérience et ça se voit. Je lui disais avant le match (contre Saint-Étienne, 4-1, mercredi) que c'était sa compétition. Je l'ai ensuite un peu chambré après la victoire en lui disant que c'était la première fois qu'il allait enchaîner deux matches en quatre jours. »
Cette perspective ne le perturbe pas. D’ailleurs, parmi ses partenaires et le staff, elle ne dérange personne. À chaque fois qu’il a joué, cette saison, Douchez a été performant. Si certains lui reprochent son hésitation sur l’égalisation des Verts, cette semaine, les images montrent clairement que le gardien parisien ne peut sortir, au risque d’abandonner le second poteau. Pas de reproches, donc.
« J’ai le sentiment que, dans tous les vestiaires où il est passé, Nico a été apprécié, reprend Armand. À Rennes, on parle encore de lui. C’est un bon vivant, au sens où il est toujours partant pour un restau, un théâtre, un concert. » David Beckham a su apprécier le personnage. Parfois, Douchez le retrouvait au Bristol, où l’Anglais résidait pendant son séjour parisien, pour prendre un verre et discuter. Depuis, il est resté en contact avec le Spice Boy. Quand celui-ci vient au Parc des Princes, l’un des premiers vers lequel il se dirige, avec un grand sourire, c’est Douchez. Un signe.
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Printant opte pour Areola
Le gardien prêté par le PSG a été préféré à Jean-Louis Leca. Un choix qui n’allait pas de soi. Mais que Laurent Blanc a commenté, hier.
ALPHONSE AREOLA ou JeanLouis Leca ? L’entraîneur de Bastia, Ghislain Printant, a tranché en faveur du premier. C’est le gardien prêté par le PSG, vingtdeux ans, qui débutera face au club de la capitale. Aucune clause n'en empêche le technicien insulaire. Cela n’a pas, pour autant, empêché Laurent Blanc de se montrer agacé, hier : « Il va falloir légiférer sur les joueurs prêtés (...). Il n’y a pas de règlement donc il y a juste des paroles données, des « oui il jouera, non, il jouera pas ». Et oui, concernant Alphonse, ça pose question même si je ne pense pas qu’il sera perturbé car c’est un grand garçon. Alors, tant mieux pour Bastia, qui profite de son talent.»
Areola avait, de toute façon, déjà affronté le PSG en Championnat, à l’aller (0-2, 16 août) comme au retour (4-2, 10 janvier). Le doute qui subsistait à propos de la titularisation de l’ancien gardien des Espoirs résultait plutôt d’un possible turnover, traditionnellement opéré dans les Coupes nationales. Car la situation des deux gardiens n’a jamais été clairement définie. Areola avait disputé les seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue (3-1, contre Auxerre), mais cette décision avait surpris un vestiaire dont Leca, vingt-neuf ans, est un cadre malgré son statut de remplaçant en L1. Même avec la qualification en poche, Makelele n’avait alors pas forcément renforcé l’adhésion de son groupe. Printant arrivé, c’est Leca qui a disputé le tour suivant (3-2 a.p. contre Caen), avant qu’Areola ne soit aligné en Coupe de France face à Lille (2-0). La blessure de ce dernier aux abdominaux une semaine plus tard, puis celle de Leca à une cuisse avant la demie à Monaco (0-0, 7-6 aux t.a.b.), début février, avaient permis de ne pas se reposer la question du titulaire en Coupe.
Hier, Printant n’a pas souhaité justifier son option. « C’est mon choix » , a-t-il juste dit. Aurait-il été différent si Areola n’avait pas été décisif en demi-finales, pendant le temps réglementaire puis lors de la séance des tirs au but ? Auteur d’une saison prometteuse, mais pas suffisamment décisif, le champion du monde des moins de 20 ans en 2013 a ce soir l’occasion de donner le relief qui manque encore à son passage en Corse.
Le gardien prêté par le PSG a été préféré à Jean-Louis Leca. Un choix qui n’allait pas de soi. Mais que Laurent Blanc a commenté, hier.
ALPHONSE AREOLA ou JeanLouis Leca ? L’entraîneur de Bastia, Ghislain Printant, a tranché en faveur du premier. C’est le gardien prêté par le PSG, vingtdeux ans, qui débutera face au club de la capitale. Aucune clause n'en empêche le technicien insulaire. Cela n’a pas, pour autant, empêché Laurent Blanc de se montrer agacé, hier : « Il va falloir légiférer sur les joueurs prêtés (...). Il n’y a pas de règlement donc il y a juste des paroles données, des « oui il jouera, non, il jouera pas ». Et oui, concernant Alphonse, ça pose question même si je ne pense pas qu’il sera perturbé car c’est un grand garçon. Alors, tant mieux pour Bastia, qui profite de son talent.»
Areola avait, de toute façon, déjà affronté le PSG en Championnat, à l’aller (0-2, 16 août) comme au retour (4-2, 10 janvier). Le doute qui subsistait à propos de la titularisation de l’ancien gardien des Espoirs résultait plutôt d’un possible turnover, traditionnellement opéré dans les Coupes nationales. Car la situation des deux gardiens n’a jamais été clairement définie. Areola avait disputé les seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue (3-1, contre Auxerre), mais cette décision avait surpris un vestiaire dont Leca, vingt-neuf ans, est un cadre malgré son statut de remplaçant en L1. Même avec la qualification en poche, Makelele n’avait alors pas forcément renforcé l’adhésion de son groupe. Printant arrivé, c’est Leca qui a disputé le tour suivant (3-2 a.p. contre Caen), avant qu’Areola ne soit aligné en Coupe de France face à Lille (2-0). La blessure de ce dernier aux abdominaux une semaine plus tard, puis celle de Leca à une cuisse avant la demie à Monaco (0-0, 7-6 aux t.a.b.), début février, avaient permis de ne pas se reposer la question du titulaire en Coupe.
Hier, Printant n’a pas souhaité justifier son option. « C’est mon choix » , a-t-il juste dit. Aurait-il été différent si Areola n’avait pas été décisif en demi-finales, pendant le temps réglementaire puis lors de la séance des tirs au but ? Auteur d’une saison prometteuse, mais pas suffisamment décisif, le champion du monde des moins de 20 ans en 2013 a ce soir l’occasion de donner le relief qui manque encore à son passage en Corse.
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4 BASTIA EST LA SEULE ÉQUIPE QUI AIT RÉUSSI, SUR UN MATCH, À INSCRIRE QUATRE BUTS au Paris-SG depuis l’arrivée de QSI aux commandes du club parisien. Le 10 janvier, en L1, les Bastiais, pourtant menés 0-2, l’avaient emporté grâce à des buts de Boudebouz (32 s.p.), Modesto (45 ) et un doublé de Palmieri (56 et 90 ).
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« Si on garde la même mentalité… »
SERGE AURIER, le latéral du Paris-SG, se dit confiant sur l’issue de la finale, à condition de s’inspirer du succès face aux Verts, mercredi.
« ÊTES-VOUS impatient de disputer cette finale contre Bastia ?
– Oui car je reviens après avoir été blessé (cuisse), mais je suis surtout impatient de la gagner. Je suis déjà heureux de notre succès contre Saint-Étienne (4-1, mercredi, en demi-finales de la Coupe de France). J’aurais aimé participer... Mais on a fêté ça dans le vestiaire. Il faut garder une bonne mentalité, un esprit de groupe. Ce n’était pas facile de repartir de l’avant après le match à émotions à Marseille (3-2, dimanche dernier). Il est donc très important de se reconcentrer sur ce premier trophée de la saison.
Allez-vous devenir un spécialiste des finales ?
– Oui (Sourire.) C’est ma deuxième de l’année après la CAN en Guinée équatoriale avec la Côte d’Ivoire (0-0, 9-8 aux t.a.b. contre le Ghana). J’ai déjà remporté deux trophées, si on compte le Trophée des champions (2-0 face à Guingamp), en attendant les autres qui se profilent. Ce ne sera pas facile non plus en Championnat car Lyon, entre autres, veut aussi le titre et on va rencontrer des équipes qui se battent pour ne pas descendre. Mais si on garde la même mentalité et la même envie que contre Saint-Étienne, il n’y aura pas de problèmes.
Êtes-vous heureux de cette première saison au PSG ?
– On fera les comptes à la fin, je suis jeune (22 ans), je suis encore dans l’apprentissage. Je pense qu’il n’y en a pas beaucoup qui jouent à mon poste, à mon âge, dans les grands clubs. J’ai prouvé que je pouvais m’imposer à Toulouse, ce qui m’a permis de venir au PSG. Je ne me fais pas de souci. »
SERGE AURIER, le latéral du Paris-SG, se dit confiant sur l’issue de la finale, à condition de s’inspirer du succès face aux Verts, mercredi.
« ÊTES-VOUS impatient de disputer cette finale contre Bastia ?
– Oui car je reviens après avoir été blessé (cuisse), mais je suis surtout impatient de la gagner. Je suis déjà heureux de notre succès contre Saint-Étienne (4-1, mercredi, en demi-finales de la Coupe de France). J’aurais aimé participer... Mais on a fêté ça dans le vestiaire. Il faut garder une bonne mentalité, un esprit de groupe. Ce n’était pas facile de repartir de l’avant après le match à émotions à Marseille (3-2, dimanche dernier). Il est donc très important de se reconcentrer sur ce premier trophée de la saison.
Allez-vous devenir un spécialiste des finales ?
– Oui (Sourire.) C’est ma deuxième de l’année après la CAN en Guinée équatoriale avec la Côte d’Ivoire (0-0, 9-8 aux t.a.b. contre le Ghana). J’ai déjà remporté deux trophées, si on compte le Trophée des champions (2-0 face à Guingamp), en attendant les autres qui se profilent. Ce ne sera pas facile non plus en Championnat car Lyon, entre autres, veut aussi le titre et on va rencontrer des équipes qui se battent pour ne pas descendre. Mais si on garde la même mentalité et la même envie que contre Saint-Étienne, il n’y aura pas de problèmes.
Êtes-vous heureux de cette première saison au PSG ?
– On fera les comptes à la fin, je suis jeune (22 ans), je suis encore dans l’apprentissage. Je pense qu’il n’y en a pas beaucoup qui jouent à mon poste, à mon âge, dans les grands clubs. J’ai prouvé que je pouvais m’imposer à Toulouse, ce qui m’a permis de venir au PSG. Je ne me fais pas de souci. »
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Une première finale... dans l’indifférence
Il y a vingt ans, la toute première finale de la Coupe de la Ligue avait opposé le PSG à Bastia, devant seulement 25 000 spectateurs.
ALORS QU'IL AFFICHAIT presque toujours complet, le Parc des Princes sonnait creux ce soir-là. Vingt-cinq mille spectateurs seulement s’étaient déplacés. Et, à l’issue de leur succès (2-0), les Parisiens avaient fêté cette première Coupe de la Ligue avec modération, presque du détachement. La qualité de jeu, elle, avait été très moyenne, tout comme l’arbitrage, un but valable étant refusé au Bastiais Anton Drobnjak (*). Bref, cette soirée du mercredi 3 mai 1995 n’avait pas vraiment marqué les esprits. « J’ai une grande pensée pour Luc Borrelli (le gardien du PSG, décédé en 1999), explique Luis Fernandez, entraîneur parisien de l’époque. Il s’agit de mon premier trophée comme entraîneur, mais il est vrai que cette compétition n’a pris de l’ampleur qu’après. »
L’ex-milieu international Vincent Guérin confirme : « Elle n’avait aucune histoire, on partait dans l’inconnu.On avait quand même joué le jeu, mais la Coupe de France, qu’on a aussi gagnée cette année-là (contre Strasbourg, 1-0) avait davantage de prestige et de saveur. Le match avait été accroché et tendu, mais ça reste un bon souvenir. »
L’ex-défenseur central, Alain Roche, qui n’a jamais perdu une finale dans sa carrière, et a inscrit le premier but, de la tête, sur un coup franc de Le Guen (21 ), acquiesce : « On tenait à être les premiers à gagner cette Coupe. On s’était motivés avec ça. Si on avait été raisonnables dans la célébration, c’est surtout parce qu’on avait un calendrier surchargé, comme les Parisiens actuels. »
Côté corse, l’entraîneur d’alors, Frédéric Antonetti, affirme : « Sans ce parcours, qui nous avait permis de prendre confiance, on ne se serait sans doute pas maintenusenL1 (15 ) .» Mais cette finale, il ne peut qu’en garder un goût amer : « Déjà, on aurait aimé jouer ailleurs qu’au Parc, ce qui était contestable en termes d’éthique sportive. En plus, on nous avait imposé un changement de date sans même nous consulter. C’était sans doute plus sexy que le PSG la gagne… »
(*) Le Monténégrin donnera, avec Alain Roche, le coup d’envoi fictif de la finale de ce soir.
Il y a vingt ans, la toute première finale de la Coupe de la Ligue avait opposé le PSG à Bastia, devant seulement 25 000 spectateurs.
ALORS QU'IL AFFICHAIT presque toujours complet, le Parc des Princes sonnait creux ce soir-là. Vingt-cinq mille spectateurs seulement s’étaient déplacés. Et, à l’issue de leur succès (2-0), les Parisiens avaient fêté cette première Coupe de la Ligue avec modération, presque du détachement. La qualité de jeu, elle, avait été très moyenne, tout comme l’arbitrage, un but valable étant refusé au Bastiais Anton Drobnjak (*). Bref, cette soirée du mercredi 3 mai 1995 n’avait pas vraiment marqué les esprits. « J’ai une grande pensée pour Luc Borrelli (le gardien du PSG, décédé en 1999), explique Luis Fernandez, entraîneur parisien de l’époque. Il s’agit de mon premier trophée comme entraîneur, mais il est vrai que cette compétition n’a pris de l’ampleur qu’après. »
L’ex-milieu international Vincent Guérin confirme : « Elle n’avait aucune histoire, on partait dans l’inconnu.On avait quand même joué le jeu, mais la Coupe de France, qu’on a aussi gagnée cette année-là (contre Strasbourg, 1-0) avait davantage de prestige et de saveur. Le match avait été accroché et tendu, mais ça reste un bon souvenir. »
L’ex-défenseur central, Alain Roche, qui n’a jamais perdu une finale dans sa carrière, et a inscrit le premier but, de la tête, sur un coup franc de Le Guen (21 ), acquiesce : « On tenait à être les premiers à gagner cette Coupe. On s’était motivés avec ça. Si on avait été raisonnables dans la célébration, c’est surtout parce qu’on avait un calendrier surchargé, comme les Parisiens actuels. »
Côté corse, l’entraîneur d’alors, Frédéric Antonetti, affirme : « Sans ce parcours, qui nous avait permis de prendre confiance, on ne se serait sans doute pas maintenusenL1 (15 ) .» Mais cette finale, il ne peut qu’en garder un goût amer : « Déjà, on aurait aimé jouer ailleurs qu’au Parc, ce qui était contestable en termes d’éthique sportive. En plus, on nous avait imposé un changement de date sans même nous consulter. C’était sans doute plus sexy que le PSG la gagne… »
(*) Le Monténégrin donnera, avec Alain Roche, le coup d’envoi fictif de la finale de ce soir.
L'Equipe
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BLANC a repris des couleurs
Fragilisé en fin d’année, l’entraîneur du PSG profite d’un prestige restauré, grâce aux résultats de son équipe et au virage plus musclé de son management.
LES SEMAINES qui s’avancent en diront plus sur l’avenir de Laurent Blanc à la tête du PSG. En dépit de son parcours actuel, l’entraîneur sait que les propriétaires du club ont souvent des réactions épidermiques. Un triplé national devrait lui offrir toutes les garanties de poursuivre son contrat (qui court jusqu'en 2016), mais la logique n'est pas toujours le moteur des décideurs du Qatar.
Comment Blanc pourrait-il effacer cette periode lourde de sous-entendus de décembre quand l’enchaînement Barcelone (1-3) - Guingamp (0-1) Montpellier (0-0) (*) avait suscité pas mal de remises en cause ? Il ne peut pas avoir, non plus, apprécié les propos de Nasser al-Khelaïfi, son président, à Barcelone : « J’espère que ce sera la dernière défaite de la saison. » Carlo Ancelotti s’était retrouvé, un an plus tôt, dans cette situation instable et avait préféré rejoindre le Real Madrid en dépit de la volonté du PSG de le conserver.
NASSER DÉSORMAIS DITHYRAMBIQUE SUR SON TRAVAIL
Les dirigeants, visiblement oublieux de l’échec Ancelotti, avaient même enclenché une chasse au remplaçant pour la saison prochaine en approchant comme toujours Arsène Wenger (Arsenal) ou en tentant de séduire Diego Simeone (Atlético Madrid) ou Jürgen Klopp (Borussia Dortmund). Peuvent-ils réenclencher la piste de l’Allemand en cas d’échec sportif en mai ?
Blanc, que certains au club trouvent fatigué par ces batailles de coulisses, lassé par l’environnement et peut-être, à leurs yeux, un peu moins impliqué dans la préparation de la saison prochaine au point de l’imaginer, à tort d’après des proches, s’en aller de lui-même, a remporté, pour l’instant, la bataille du terrain. Son poids n’est plus le même qu’en fin d’année 2014 et il le doit à ses résultats et à son management. Son discours plus musclé et les performances du PSG ont entraîné des changements de ton en haut lieu, notamment après la qualification à Chelsea (2-2 a.p.) en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions.
Il ne se passe plus un grand rendez-vous, comme à Londres ou à Marseille (3-2), dimanche dernier, sans que Nasser ne glisse un mot dithyrambique sur le travail de son technicien et que certains cadres, comme Thiago Silva, saluent dans la presse son boulot. L’heure n’est pourtant pas aux congratulations, alors qu’aucun objectif n’est encore atteint.
Blanc ne peut pas être dupe de la situation. Il a assez bourlingué dans le foot comme joueur puis comme entraîneur pour savoir que tout se jugera au baisser du rideau. Mais, avant cette finale de la Coupe de la Ligue contre Bastia, ce soir (voir pages 2, 3 et4) , il ne semble jamais avoir été aussi maître de son destin. Même si les grosses échéances à venir (Championnat, C 1) seront les plus déterminantes.
Fragilisé en fin d’année, l’entraîneur du PSG profite d’un prestige restauré, grâce aux résultats de son équipe et au virage plus musclé de son management.
LES SEMAINES qui s’avancent en diront plus sur l’avenir de Laurent Blanc à la tête du PSG. En dépit de son parcours actuel, l’entraîneur sait que les propriétaires du club ont souvent des réactions épidermiques. Un triplé national devrait lui offrir toutes les garanties de poursuivre son contrat (qui court jusqu'en 2016), mais la logique n'est pas toujours le moteur des décideurs du Qatar.
Comment Blanc pourrait-il effacer cette periode lourde de sous-entendus de décembre quand l’enchaînement Barcelone (1-3) - Guingamp (0-1) Montpellier (0-0) (*) avait suscité pas mal de remises en cause ? Il ne peut pas avoir, non plus, apprécié les propos de Nasser al-Khelaïfi, son président, à Barcelone : « J’espère que ce sera la dernière défaite de la saison. » Carlo Ancelotti s’était retrouvé, un an plus tôt, dans cette situation instable et avait préféré rejoindre le Real Madrid en dépit de la volonté du PSG de le conserver.
NASSER DÉSORMAIS DITHYRAMBIQUE SUR SON TRAVAIL
Les dirigeants, visiblement oublieux de l’échec Ancelotti, avaient même enclenché une chasse au remplaçant pour la saison prochaine en approchant comme toujours Arsène Wenger (Arsenal) ou en tentant de séduire Diego Simeone (Atlético Madrid) ou Jürgen Klopp (Borussia Dortmund). Peuvent-ils réenclencher la piste de l’Allemand en cas d’échec sportif en mai ?
Blanc, que certains au club trouvent fatigué par ces batailles de coulisses, lassé par l’environnement et peut-être, à leurs yeux, un peu moins impliqué dans la préparation de la saison prochaine au point de l’imaginer, à tort d’après des proches, s’en aller de lui-même, a remporté, pour l’instant, la bataille du terrain. Son poids n’est plus le même qu’en fin d’année 2014 et il le doit à ses résultats et à son management. Son discours plus musclé et les performances du PSG ont entraîné des changements de ton en haut lieu, notamment après la qualification à Chelsea (2-2 a.p.) en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions.
Il ne se passe plus un grand rendez-vous, comme à Londres ou à Marseille (3-2), dimanche dernier, sans que Nasser ne glisse un mot dithyrambique sur le travail de son technicien et que certains cadres, comme Thiago Silva, saluent dans la presse son boulot. L’heure n’est pourtant pas aux congratulations, alors qu’aucun objectif n’est encore atteint.
Blanc ne peut pas être dupe de la situation. Il a assez bourlingué dans le foot comme joueur puis comme entraîneur pour savoir que tout se jugera au baisser du rideau. Mais, avant cette finale de la Coupe de la Ligue contre Bastia, ce soir (voir pages 2, 3 et4) , il ne semble jamais avoir été aussi maître de son destin. Même si les grosses échéances à venir (Championnat, C 1) seront les plus déterminantes.
L'Equipe
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PSG-OM, l’alliance anti-Canal
Les sanctions contre Ibrahimovic et Payet, après des images diffusées sur Canal+, ont conduit le Paris-SG et Marseille à annoncer, dans un communiqué commun, le boycott de la chaîne jusqu’à la fin de la saison.
L’INFORMATION est tombée en fin d’après-midi, sous la forme d’un communiqué commun entre les deux grands rivaux de la semaine dernière : le Paris-SG et l’Olympique de Marseille ont décidé de boycotter la chaîne Canal + jusqu’à la fin de la saison, le samedi 30 mai. La mesure de rétorsion, a priori valable en Ligue 1 comme en Ligue des champions, s’appliquera aux interviews sous toutes leurs formes, et même aux conférences de presse, apparemment, ce qui sera plus difficile à tenir (*). En revanche, les deux clubs n’ont pas manifesté leur intention de renoncer à la part des droits télé que versera Canal + à la fin de la saison.
Le communiqué du PSG et de l’OM (lire par ailleurs) est une réponse, évidemment, aux décisions de la commission de discipline de la Ligue de suspendre, cette semaine, Zlatan Ibrahimovic quatre matches ferme et Dimitri Payet deux matches ferme pour leurs propos tenus sur des arbitres entre le terrain et le vestiaire. Au coeur du sprint, les conséquences de ces deux absences sur deux candidats au titre ou à la qualification directe en Ligue des champions sont considérables. De fait, l’impact et la personnalité des deux suspendus ont probablement joué dans la riposte.
UNE RÉACTION INÉDITE ET VAGUEMENT SCHIZOPHRÉNIQUE
C’est parce que Canal + a diffusé ces séquences, à plusieurs reprises, que la commission de discipline de la Ligue s’est saisie de ces deux dossiers. C’est précisément cette intrusion moderne, régulièrement soulignée par des sous-titres, que les deux clubs reprochent au diffuseur.
Curieusement, l’OM et le PSG semblent seulement découvrir une jurisprudence ancienne : la saison dernière, alors qu’il était en civil, dans un couloir de Gerland, le Lyonnais Clément Grenier avait écopé d’une suspension de deux matches ferme pour avoir lancé en direction de M. Buquet : «Ce n’est pas des lunettes qu’il lui faut, c’est un labrador. »
La rébellion du PSG et de l’OM contre le principal diffuseur de la Ligue 1, la chaîne même qui maintient à peu près l’équilibre économique du Championnat de France dans une proportion largement supérieure à beIN Sports (voir chiffre), est inédite et vaguement schizophrénique. D’autres présidents, comme Claude Bez, l’ancien patron de Bordeaux, ont suspendu des médias et des journalistes. Mais aucun club ne s’était ainsi retourné contre un diffuseur.
Si le communiqué est commun, dans la foulée du préjudice partagé, le boycott n’a pas le même sens pour les deux clubs. Le Paris-SG est évidemment soupçonnable d’entrer d’autant plus facilement en conflit avec Canal + qu’il est la propriété du Qatar, comme beIN Sports, l’autre diffuseur de la L 1, qui a un accès privilégié à certains moments de vie de l’équipe parisienne mais n’a jamais diffusé de séquence comparable. De même, il est légitime de rappeler que le club parisien avait lui-même livré à la commission de discipline de la Ligue les images de vidéosurveillance du Parc des Princes lors du coup de tête de Brandao sur Thiago Motta, en août dernier.
Une large partie des doléances parisiano-marseillaises sont fondées : les sanctions de l’instance disciplinaire de la Ligue posent le problème de l’égalité des justiciables, puisque tous les clubs et tous les joueurs ne sont pas ainsi observés à la loupe sur le terrain ou en dehors.
Cette génération qui pose sans cesse la main devant sa bouche lorsqu’elle a un mot à dire à l’oreille d’un coéquipier sait parfaitement qu’elle risque d’être filmée à tout moment, mais il y a, en la matière, un cadre et une jurisprudence à fixer plus largement et plus clairement, sans doute.
Concrètement, dans un premier temps, chacun guettera la réaction de Canal +, institutionnelle et rédactionnelle. La chaîne continuera-t-elle à poser des questions, quitte à ce qu’elles demeurent sans réponse ? Persistera-t-elle à diffuser, comme ses téléspectateurs en ont pris l’habitude, les séquences sous-titrées et vaguement dérobées qui font le charme de l’émission J+1 ? Et la Ligue continuera-t-elle de sanctionner ? Pour que ces questions aient une véritable réponse, il va falloir, cependant, qu’un joueur se dévoue. Mais, on allait l’oublier, il est possible, après tout, que la leçon ait porté.
Les sanctions contre Ibrahimovic et Payet, après des images diffusées sur Canal+, ont conduit le Paris-SG et Marseille à annoncer, dans un communiqué commun, le boycott de la chaîne jusqu’à la fin de la saison.
L’INFORMATION est tombée en fin d’après-midi, sous la forme d’un communiqué commun entre les deux grands rivaux de la semaine dernière : le Paris-SG et l’Olympique de Marseille ont décidé de boycotter la chaîne Canal + jusqu’à la fin de la saison, le samedi 30 mai. La mesure de rétorsion, a priori valable en Ligue 1 comme en Ligue des champions, s’appliquera aux interviews sous toutes leurs formes, et même aux conférences de presse, apparemment, ce qui sera plus difficile à tenir (*). En revanche, les deux clubs n’ont pas manifesté leur intention de renoncer à la part des droits télé que versera Canal + à la fin de la saison.
Le communiqué du PSG et de l’OM (lire par ailleurs) est une réponse, évidemment, aux décisions de la commission de discipline de la Ligue de suspendre, cette semaine, Zlatan Ibrahimovic quatre matches ferme et Dimitri Payet deux matches ferme pour leurs propos tenus sur des arbitres entre le terrain et le vestiaire. Au coeur du sprint, les conséquences de ces deux absences sur deux candidats au titre ou à la qualification directe en Ligue des champions sont considérables. De fait, l’impact et la personnalité des deux suspendus ont probablement joué dans la riposte.
UNE RÉACTION INÉDITE ET VAGUEMENT SCHIZOPHRÉNIQUE
C’est parce que Canal + a diffusé ces séquences, à plusieurs reprises, que la commission de discipline de la Ligue s’est saisie de ces deux dossiers. C’est précisément cette intrusion moderne, régulièrement soulignée par des sous-titres, que les deux clubs reprochent au diffuseur.
Curieusement, l’OM et le PSG semblent seulement découvrir une jurisprudence ancienne : la saison dernière, alors qu’il était en civil, dans un couloir de Gerland, le Lyonnais Clément Grenier avait écopé d’une suspension de deux matches ferme pour avoir lancé en direction de M. Buquet : «Ce n’est pas des lunettes qu’il lui faut, c’est un labrador. »
La rébellion du PSG et de l’OM contre le principal diffuseur de la Ligue 1, la chaîne même qui maintient à peu près l’équilibre économique du Championnat de France dans une proportion largement supérieure à beIN Sports (voir chiffre), est inédite et vaguement schizophrénique. D’autres présidents, comme Claude Bez, l’ancien patron de Bordeaux, ont suspendu des médias et des journalistes. Mais aucun club ne s’était ainsi retourné contre un diffuseur.
Si le communiqué est commun, dans la foulée du préjudice partagé, le boycott n’a pas le même sens pour les deux clubs. Le Paris-SG est évidemment soupçonnable d’entrer d’autant plus facilement en conflit avec Canal + qu’il est la propriété du Qatar, comme beIN Sports, l’autre diffuseur de la L 1, qui a un accès privilégié à certains moments de vie de l’équipe parisienne mais n’a jamais diffusé de séquence comparable. De même, il est légitime de rappeler que le club parisien avait lui-même livré à la commission de discipline de la Ligue les images de vidéosurveillance du Parc des Princes lors du coup de tête de Brandao sur Thiago Motta, en août dernier.
Une large partie des doléances parisiano-marseillaises sont fondées : les sanctions de l’instance disciplinaire de la Ligue posent le problème de l’égalité des justiciables, puisque tous les clubs et tous les joueurs ne sont pas ainsi observés à la loupe sur le terrain ou en dehors.
Cette génération qui pose sans cesse la main devant sa bouche lorsqu’elle a un mot à dire à l’oreille d’un coéquipier sait parfaitement qu’elle risque d’être filmée à tout moment, mais il y a, en la matière, un cadre et une jurisprudence à fixer plus largement et plus clairement, sans doute.
Concrètement, dans un premier temps, chacun guettera la réaction de Canal +, institutionnelle et rédactionnelle. La chaîne continuera-t-elle à poser des questions, quitte à ce qu’elles demeurent sans réponse ? Persistera-t-elle à diffuser, comme ses téléspectateurs en ont pris l’habitude, les séquences sous-titrées et vaguement dérobées qui font le charme de l’émission J+1 ? Et la Ligue continuera-t-elle de sanctionner ? Pour que ces questions aient une véritable réponse, il va falloir, cependant, qu’un joueur se dévoue. Mais, on allait l’oublier, il est possible, après tout, que la leçon ait porté.
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CANAL + SE SENT « OTAGE »
Maxime Saada, le directeur général adjoint du groupe Canal + en charge des sports, a réagi au boycott du PSG et de l’OM : « Nous regrettons vivement les prises de position communes des clubs de l’OM et du PSG, qui vont priver Canal + et les téléspectateurs fans de football des déclarations publiques de leurs équipes et souhaitons qu’ils reviennent sur leur décision. Nous déplorons surtout que des images officielles, tournées autour des matches (vestiaires, zones mixtes), nous placent de facto en situation d’otage de différends entre les clubs et les instances de discipline du football français et empêchent nos équipes de journalistes d’exercer leur métier. Canal + est un partenaire respectueux du football, soucieux de couvrir le spectacle de la Ligue 1 et de ses vingt clubs dans sa totalité. »
Maxime Saada, le directeur général adjoint du groupe Canal + en charge des sports, a réagi au boycott du PSG et de l’OM : « Nous regrettons vivement les prises de position communes des clubs de l’OM et du PSG, qui vont priver Canal + et les téléspectateurs fans de football des déclarations publiques de leurs équipes et souhaitons qu’ils reviennent sur leur décision. Nous déplorons surtout que des images officielles, tournées autour des matches (vestiaires, zones mixtes), nous placent de facto en situation d’otage de différends entre les clubs et les instances de discipline du football français et empêchent nos équipes de journalistes d’exercer leur métier. Canal + est un partenaire respectueux du football, soucieux de couvrir le spectacle de la Ligue 1 et de ses vingt clubs dans sa totalité. »
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Histoire d’une rébellion
Les frères ennemis du football français ont su unir leurs forces face à un diffuseur.
APRÈS LES SUSPENSIONS de Zlatan Ibrahimovic (quatre matches) et Dimitri Payet (deux), le PSG et l’OM sont remontés contre Canal +, coupable, à leurs yeux, d’avoir précipité la perte de leurs joueurs en diffusant leurs insultes à de multiples reprises sur les antennes. Solidaires, pour une fois, les deux grands rivaux du football français ont décidé «dene plus faire de déclarations publiques auprès des journalistes et devant les caméras des chaînes du groupe Canal + jusqu’au 30 mai » , comme ils l’ont expliqué dans un communiqué.
Cette stratégie de riposte conjointe entre le PSG et l’OM a été décidée avant-hier soir à l’issue d’une réunion du collège de Ligue 1 de l’UCPF, le syndicat des clubs professionnels. Elle a été affinée, hier, entre le duo parisien Nasser al-Khelaïfi - Jean-Claude Blanc (président et directeur du PSG) et Vincent Labrune (président de l’OM), avant une publication sur les sites des clubs en début de soirée. Ces trois dirigeants veulent que l’on comprenne bien qu’ils n’ont pas l’intention de se laisser faire, tout en rappelant au passage leur rôle de locomotives du Championnat. Et de manière subliminale, ils laissent entendre que certains (l’OL ?), moins suivis car moins prestigieux, se trouvent moins sanctionnés que d’autres…
Il y a quelques jours, l’OM n’a eu besoin ni du PSG ni de personne pour lancer la première salve contre Canal + par le biais d’une « mise en demeure » de plusieurs pages, adressée en recommandé, à la suite de la diffusion de la séquence concernant Payet. Le club marseillais conteste le droit à la chaîne d’avoir une caméra à cet endroit et de diffuser les images qui ont pénalisé son milieu de terrain international au travers de l’émission J+1 , vingt-quatre heures plus tard.
Après la suspension de son joueur, handicapante dans la course au titre et à la Ligue des champions, l’OM se réserve la possibilité de traîner Canal + en justice, afin de réclamer réparation de son préjudice. La chaîne a répondu, également par courrier, à cette lettre en tentant de dédramatiser. Avant de réagir (voir par ailleurs) au boycott de ses équipes, décidé par les dirigeants parisiens et marseillais.
Les frères ennemis du football français ont su unir leurs forces face à un diffuseur.
APRÈS LES SUSPENSIONS de Zlatan Ibrahimovic (quatre matches) et Dimitri Payet (deux), le PSG et l’OM sont remontés contre Canal +, coupable, à leurs yeux, d’avoir précipité la perte de leurs joueurs en diffusant leurs insultes à de multiples reprises sur les antennes. Solidaires, pour une fois, les deux grands rivaux du football français ont décidé «dene plus faire de déclarations publiques auprès des journalistes et devant les caméras des chaînes du groupe Canal + jusqu’au 30 mai » , comme ils l’ont expliqué dans un communiqué.
Cette stratégie de riposte conjointe entre le PSG et l’OM a été décidée avant-hier soir à l’issue d’une réunion du collège de Ligue 1 de l’UCPF, le syndicat des clubs professionnels. Elle a été affinée, hier, entre le duo parisien Nasser al-Khelaïfi - Jean-Claude Blanc (président et directeur du PSG) et Vincent Labrune (président de l’OM), avant une publication sur les sites des clubs en début de soirée. Ces trois dirigeants veulent que l’on comprenne bien qu’ils n’ont pas l’intention de se laisser faire, tout en rappelant au passage leur rôle de locomotives du Championnat. Et de manière subliminale, ils laissent entendre que certains (l’OL ?), moins suivis car moins prestigieux, se trouvent moins sanctionnés que d’autres…
Il y a quelques jours, l’OM n’a eu besoin ni du PSG ni de personne pour lancer la première salve contre Canal + par le biais d’une « mise en demeure » de plusieurs pages, adressée en recommandé, à la suite de la diffusion de la séquence concernant Payet. Le club marseillais conteste le droit à la chaîne d’avoir une caméra à cet endroit et de diffuser les images qui ont pénalisé son milieu de terrain international au travers de l’émission J+1 , vingt-quatre heures plus tard.
Après la suspension de son joueur, handicapante dans la course au titre et à la Ligue des champions, l’OM se réserve la possibilité de traîner Canal + en justice, afin de réclamer réparation de son préjudice. La chaîne a répondu, également par courrier, à cette lettre en tentant de dédramatiser. Avant de réagir (voir par ailleurs) au boycott de ses équipes, décidé par les dirigeants parisiens et marseillais.
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La Ligue menace aussi
EN DÉBUT DE SEMAINE , la Ligue de football professionnel (LFP) va adresser, selon nos informations, un courrier à Rodolphe Belmer, le directeur général du groupe Canal +, pour se plaindre d’un certain nombre d’images diffusées cette saison. Il s’agit notamment de celles de Zlatan Ibrahimovic proférant des insultes sur le chemin qui mène aux vestiaires, au stade Chaban-Delmas de Bordeaux. Mais aussi celles où s’exprime la colère de Dimitri Payet, captée par une caméra, à l’issue d’OM-OL, et diffusées dans l’émission J+1. Le courrier envoyé par la Ligue va rappeler à Canal + ses obligations, celles qui figurent dans son contrat de diffusion. L’article VIII.B détaille ainsi que « tout attributaire s’engage (…) à ne pas promouvoir des scènes contraires à l’image du football (attitudes inappropriées des acteurs ou des spectateurs) et à donner une image positive du football en mettant l'accent sur les beaux gestes et le beau jeu. Plus généralement, tout attributaire s'engage à ne pas dévaloriser l’image de la Ligue 1, des clubs, de la LFP et du football professionnel». s En clair, pour la Ligue, il n’est pas question qu’une chaîne mette en avant de telles insultes, et encore moins si elles sont utilisées en différé… Ce qui prouve, selon elle, la mauvaise volonté du diffuseur. La menace est clairement exprimée : si Canal + poursuit dans cette voie, la chaîne cryptée n’aura plus le droit d’installer de caméras dans les coulisses des rencontres et devra s’en tenir à des images de terrain.
EN DÉBUT DE SEMAINE , la Ligue de football professionnel (LFP) va adresser, selon nos informations, un courrier à Rodolphe Belmer, le directeur général du groupe Canal +, pour se plaindre d’un certain nombre d’images diffusées cette saison. Il s’agit notamment de celles de Zlatan Ibrahimovic proférant des insultes sur le chemin qui mène aux vestiaires, au stade Chaban-Delmas de Bordeaux. Mais aussi celles où s’exprime la colère de Dimitri Payet, captée par une caméra, à l’issue d’OM-OL, et diffusées dans l’émission J+1. Le courrier envoyé par la Ligue va rappeler à Canal + ses obligations, celles qui figurent dans son contrat de diffusion. L’article VIII.B détaille ainsi que « tout attributaire s’engage (…) à ne pas promouvoir des scènes contraires à l’image du football (attitudes inappropriées des acteurs ou des spectateurs) et à donner une image positive du football en mettant l'accent sur les beaux gestes et le beau jeu. Plus généralement, tout attributaire s'engage à ne pas dévaloriser l’image de la Ligue 1, des clubs, de la LFP et du football professionnel». s En clair, pour la Ligue, il n’est pas question qu’une chaîne mette en avant de telles insultes, et encore moins si elles sont utilisées en différé… Ce qui prouve, selon elle, la mauvaise volonté du diffuseur. La menace est clairement exprimée : si Canal + poursuit dans cette voie, la chaîne cryptée n’aura plus le droit d’installer de caméras dans les coulisses des rencontres et devra s’en tenir à des images de terrain.
L'Equipe