Frédéric, un homme engagé :
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La conversion des restaurants Quick en Burger King affole la Toile depuis des mois. Certains se réjouissent de l’arrivée du géant américain, d’autres craignent l’extinction du “Giant” européen.
« Je suis passé devant le Quick de Meylan et j’ai compris que rachat voulait dire disparition. » Fan du restaurant franco-belge, le Grenoblois Frédéric Laroche est passé à l’action. Il a lancé une pétition en ligne pour réclamer la sauvegarde du “Quick N’Toast”, du “Long bacon” et du “Giant”, il y a sept jours. Pour l’instant, sept personnes l’ont suivi. Il sourit : « Je cherche des gens pour m’aider à diffuser la pétition. Ma famille et mes amis mangent bio, je suis le seul à défendre un souvenir d’enfance. »
Sauver le “Long bacon”… ou au moins sa sauce !
Le hamburger, c’est la madeleine de Proust de Frédéric Laroche, tombé amoureux de la malbouffe il y a 35 ans. « En 1981, en 3e , je suis parti en échange scolaire près de New York. J’ai mangé mon premier hamburger à McDo, ça n’existait pas en France… Et j’y ai pris goût », avoue-t-il. « Ensuite, quand j’ai goûté les sauces du Quick, je n’ai pas pu revenir en arrière. »
L’informaticien aime tant Quick qu’il a envisagé, en 2002, d’ouvrir un magasin « dans la région du Cachemire. J’avais des investisseurs, mais la marque n’était pas intéressée », raconte-t-il en imaginant des sandwiches poulet ou végétariens.
N’y a-t-il que la sauce du “Giant” qui intéresse Frédéric Laroche ? « Je suis conscient que se battre pour un hamburger paraît futile. Cela dit, je crois que depuis Montebourg, acheter français est revenu à la mode. Quick est en France, en Belgique et à Dubaï [au Luxembourg aussi]. Il fait partie de l’environnement patrimonial et culturel français. Je voudrais que les recettes – ou au moins les sauces – soient sauvegardées, qu’elles fassent partie du patrimoine de l’Unesco. » En voilà un qui sait plaider !
Deux mois à Nuit debout
« Depuis que je suis allé à Nuit debout, en avril et mai, j’ai envie de lancer des débats sur plein d’idées. J’ai signé la pétition contre la loi Travail », nous indique le fan d’une restauration qui se démarque rarement sur le plan du droit salarial. « Les êtres humains sont habitués à vivre avec des paradoxes. Je défends des idées politiques qui vont vers un mieux vivre – je pense, par exemple, qu’il faut promouvoir l’agriculture bio –, mais sans tomber dans une dictature qui exclut totalement les choses aberrantes… La nourriture industrielle est totalement aberrante. »