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La chronique de Pierre Durocher
Mercredi, 09 mars 2011 11:08
Le sang s’est glacé dans mes veines lorsque j’ai vu Max Pacioretty qui gisait inconscient sur la patinoire, après avoir essuyé la mise en échec illégale de Zdeno Chara, mardi soir.
J’ai eu peur que le défenseur format géant des Bruins vienne de tuer son jeune rival en lui brisant le cou.
Parce que ça risque de se produire un bon jour dans cette ligue de broche à foin dirigée par des hommes qui préfèrent jouer à l’autruche plutôt que de faire face à la réalité.
Pacioretty a subi une sévère commotion cérébrale, ainsi qu'une fracture à une vertèbre.
Une commotion cérébrale de ce type, ça peut ruiner une carrière, une vie. Parlez-en à Marc Savard et à Sidney Crosby qui vivent dans l’inquiétude et avec de profonds tourments depuis qu’ils se sont fait sonner les cloches à la suite de coups salauds.
Il disait être une cible...
J’aime beaucoup Pacioretty, comme joueur et comme personne. Quelques heures avant ce match Canadien-Bruins, j’étais allé le rencontrer à Brossard afin de réaliser une entrevue en vue d’un reportage de deux pages qui devait être publié dans l’édition papier de Rue Frontenac cette semaine.
Pacioretty respirait le bonheur. Sa carrière dans la LNH était enfin sur les rails et le train filait à belle vitesse. Il était bien parti pour connaître une très bonne saison... jusqu’à ce que Chara décide de lui écraser la tête contre la tige métallique qui soutient la baie vitrée et qui sépare les bancs des deux équipes au Centre Bell.
Mardi matin, Pacioretty parlait ouvertement du fait qu’il était devenu une cible pour les joueurs des Bruins, depuis qu’il avait «osé» bousculer légèrement «monsieur» Chara après avoir marqué le but victorieux en prolongation lors du match du 8 janvier au Centre Bell.
Chara a cherché à lui régler son cas lors de l’affrontement suivant le 9 février à Boston. Ce fut plus ou moins réussi et voilà que le défenseur de six pieds et neuf pouces vient assommer dangereusement Pacioretty un mois plus tard à Montréal.
À mon avis, les responsables de la discipline dans la LNH doivent prendre en considération la chronologie des événements pour imposer une suspension de plusieurs matchs à Chara. J’ai bien peur cependant que le capitaine des Bruins n’écope que d’une suspension de deux ou trois parties.
Sur les ondes de CKAC mercredi matin, l’analyste Dany Dubé s’est emporté, ce qui lui arrive très rarement. Il a parlé d’un règlement de comptes, rien de moins. «C’était un coup 100 pour cent prémédité», a-t-il affirmé.
Bullshit!
Chara a eu beau se défendre après la rencontre en déclarant qu’il ne cherchait pas à blesser Pacioretty, que c’était un pur accident, c’est de la «bullshit» à mes yeux. Un peu plus et on mettait le blâme sur cette tige métallique qui soutient la baie vitrée parce qu’elle n’est pas suffisamment protégée par le coussin qui l’entoure!
C’est comme lorsque David Steckel a raconté à la presse que la percutante mise à échec qu’il a servie à Crosby lors de ce match disputé en plein air le 1er janvier était accidentelle. J’en ai marre d’entendre ce genre de discours ridicule.
Chara savait très bien ce qu’il faisait dans les derniers instants de cette deuxième période, avec une marque de 4 à 0 en faveur du Canadien. Il était sûrement frustré par la tournure des événements. Chara savait très bien quel joueur s’amenait dans sa direction.
Zdeno Chara n'a pas frappé Max Pacioretty par accident. Photo Olivier Jean
Position vulnérable
Lorsqu’on regarde la reprise au ralenti, on voit que Chara pousse, avec son bras gauche en pleine extension, la tête de Pacioretty vers l’extérieur de la bande en direction de la cloison qui sépare les deux bancs.
Ce type de défenseur costaud aime ça lorsqu’il parvient à faire basculer un rival par-dessus la rampe. Chara voulait faire mal à Pacioretty. Il connaît très bien sa force herculéenne et les dommages que ses 255 livres peuvent causer.
Ce n’était pas accidentel. C’était intentionnel. Il savait que Pacioretty se retrouvait dans une position vulnérable à cet endroit dangereux sur la patinoire. Son geste était illégal car on n’a pas le droit de frapper un joueur qui n’est plus en possession de la rondelle.
Chara a d’ailleurs écopé d’une pénalité majeure et d’une inconduite de partie pour avoir causé de l’obstruction.
Il va falloir que les joueurs de la LNH comprennent qu’ils se doivent d’être plus responsables de leurs gestes sur la patinoire car je le répète, il y aura bientôt des paraplégiques, voire des morts, dans ce sport.
Réveillez-vous, les gars, avant qu’il ne soit trop tard.
rue frontenac
Ca m'a surpris que personne ne lui démonte la gueule. Patrick Roy serait venu direct, lui