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EXCLU - Des joueurs pro dénoncent les méthodes de l'UNFP : "On est habitués à perdre, mais pas à se faire avoir comme ça"
POLEMIQUE – Après la révélation par L’Equipe des pertes de plusieurs milliers d’euros subies en France par des joueurs pro suite à des investissements orchestrés par l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels, certains des
Dans son édition du 28 février, le quotidien L’Équipe raconte la mauvaise expérience vécue par un certain nombre de joueurs qui avaient investi sur les conseils de l’UNFP dans des EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Alors qu’une quarantaine de joueurs y ont laissé des plumes (de 40 000 à 350 000€ investis), seuls trois ont décidé de refuser le protocole proposé par l’UNFP, qui limite les pertes à 50% de leur investissement (Mathieu Coutadeur, Sébastien Grax et Reynald Lemaitre).
“Quand ça a chauffé, le mec de l’UNFP est devenu plus difficile à joindre”
Parmi les joueurs ayant accepté les pertes, deux joueurs internationaux. Ayant signé des clauses drastiques de non-publicité, il leur est impossible de s’exprimer librement. Contacté, l’un d’entre eux nous raconte : “Au départ, je voulais aller au bout des choses parce que c’est l’UNFP qui nous a mis dedans, j’avais même demandé à un avocat spécialisé basé à Nice de faire le nécessaire. Finalement, j’ai accepté de perdre 50% de mon investissement parce que je n’avais pas envie que mon nom apparaisse dans la rubrique des joueurs qui se sont fait avoir, j’avais un peu honte, je ne voulais pas que ça se sache et qu’on pense que je faisais n’importe quoi avec mon argent. Enfin, pour parler franchement, j’ai perdu 50 000€, je sais que c’est beaucoup d’argent mais, à l’échelle de mon patrimoine, ça ne représente pas grand chose alors j’ai lâché l’affaire.”
Une autre victime, rompue aux joutes de Ligue 1 depuis une douzaine d’années, qui a aussi accepté le protocole, nous raconte : “L’UNFP, je les connais depuis que j’ai débuté. Ça fait 15 ans que je les côtoie. Ils sont là chaque saison, le club les autorise à venir, ils font des réunions d’information publique, de prévention pour les jeunes… Ça, c’est la vitrine. Puis ils font des entretiens individuels. Ils viennent chez toi, dans ta maison. Là, ils te parlent de tout ce qu’ils peuvent faire pour toi : assurances, conseil juridique, conseiller en patrimoine et même agents ! Au début de ma carrière, ils avaient essayé de me faire bosser avec Bernard Gardon, un ancien joueur et un autre mec qui bossait chez eux. Ils insistent sur la puissance de l’UNFP, sur leur réputation, qu’ils sont garants de tout, etc… Quand j’ai investi dans les EHPAD, le mec de l’UNFP est venu me présenter le truc chez moi. J’étais très en confiance, dés que ma femme émettait des réserves, il lui montrait le blason de l’UNFP pour qu’elle soit rassurée, ça a marché. Et quand ça a chauffé, il est devenu difficile à joindre , plus distant puis m’a dit qu’ils n’y étaient pour rien, que ce n’était pas eux directement alors que c’est bien eux qui appelaient pour demander les virements etc…, jusqu’au moment où il a commencé à un peu sortir les muscles et m’a dit qu’on ne s’attaquait pas à l’UNFP. J’ai perdu 50 000€ au final.”
“Moi, je veux rester dans le foot alors j’ai accepté le protocole”
Concernant l’immense majorité des joueurs qui ont accepté le protocole, il ajoute : “Il y a plusieurs catégories : ceux qui s’en foutent de l’argent parce qu’ils vivent dans une autre galaxie, qui n’ont aucune idée de leurs investissements, qui délèguent tout ou aussi parce que ce qu’ils ont perdu ne leur a pas fait assez mal au c… . Il y a ceux qui ne voulaient pas que leur nom sorte pour des raisons personnelles, familiales et qui ont préféré baisser leur pantalon, puis il y a enfin ceux qui ont eu peur. Je suis très sérieux. Je connais un mec qui joue en Ligue 1, qui était en fin de contrat quand les problèmes sont apparus, ils lui ont mis la pression genre « En France, on parle à tout le monde, on passe deux coups de fils et tu n’as plus rien, etc.. » Moi, je veux rester dans le foot alors j’ai accepté. Le document qu’on a signé, les clauses pour protéger l’image de l’UNFP, les épargner, elles sont dingues, c’est abusé. Regarde qui a refusé le protocole. Ça devrait faire réfléchir les journalistes. Sur 30 ou 40 mecs, tu n’as que Coutadeur, Grax et Lemaitre qui se battent. Ils n’ont plus 20 ans et ils n’attendent plus rien du monde pro, ils se foutent de ce que peut faire l’UNFP contre eux. Franchement, je les respecte parce que dans le foot pro en France, se griller avec l’UNFP, c’est très chaud.”
S’il en veut à l’UNFP ? “Bien sûr ! Les mecs sont des agneaux, tous gentils, ils se disent à ton service mais quand tu es dans la m… à cause d’eux, ce n’est plus la même chose ! Quand je lis ce matin (Philippe) Piat (président de l’UNFP) qui dit qu’on est pas habitués à perdre, ça me rend dingue ! Quand on m’a présenté les investissements, on ne m’a jamais parlé des risques, on ne m’a jamais dit « Ce n’est pas nous directement », Non, non… on m’a dit qu’ils étaient garants du truc, que l’UNFP était hyper exigeante quand ça concernait les joueurs, qu’ils les protégeaient, qu’ils avaient plein de sollicitations et qu’ils étudiaient tout pour ne conserver que le mieux pour nous, que jamais ils ne nous mettraient en difficulté, etc.. Elles sont où ces belles paroles ? Moi, j’ai pas misé 100 000€ au casino en pariant sur le rouge ou le noir ! J’ai investi. Si je perds des ronds parce que j’ai fait n’importe quoi, je veux bien mais là… On est plus habitués à perdre que n’importe qui ! Ça fait partie de notre job. On est même habitués à perdre de façon injuste ! Mais pas à se faire avoir comme ça. L’oseille de l’UNFP vient d’où ? Des joueurs ! De nos cotisations ! On a parlé de cette histoire ce matin dans le vestiaire (et mes coéquipiers ignoraient que j’étais dans l’affaire) et j’ai envoyé un SMS à un des trois mecs qui résistent pour lui dire de ne rien lâcher.” Le protocole d’accord signé dans cette affaire ne serait pourtant pas le premier du genre. En effet, attaqué par deux noms médiatiquement très importants du championnat de L1 dans un autre dossier, un accord tout aussi confidentiel aurait été trouvé avec eux pour ne pas faire état des leurs désagréments, et tant pis pour les autres protagonistes moins médiatiques laissés, eux, dans une situation très difficile.
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Et c'est cette armée de parasites qui viennent faire la morale au PSG sur le cas Rabiot...