Citation (Tourista-chan @ 10/01/2019 16:18)

Quand je dis province, je voulais parler des zones rurales.
Mais tout ça tu le sais quand tu t'installes dans un coin un peu paumé.
En ville t'as les charges qui ne sont pas les mêmes non plus. J'étais tombé sur une étude (que je ne retrouve plus

) qui se limitait au calcul financier bien sûr (avec estimation des frais de transport moyens par exemple) qui montrait que la maison dans un bled un peu paumé (sans aller jusqu'au tréfonds du Larzac quand même) était plus rentable.
A mon avis c'est très empirique parce que les situations sont très multiples. J'ai l'exemple de Lyon où pas mal de collègues vont s'enterrer en Isère pour avoir une maison, ce qui reste le rêve de beaucoup.
C'est une question de choix, avec des choses qui ne sont pas quantifiables comme le confort de vie au quotidien, l'accès aux loisirs et services, etc.
Choisir de "s'enterrer" pour bénéficier d'un cadre de vie agréable, ça a des défauts qu'il faut aussi assumer.
Vous avez forcément autour de vous des gens qui font ce choix. Perso j'en ai et parfois je ne comprends pas qu'ils viennent pleurer des conséquences de ce choix. Ils sont bien contents de nous inviter dans leur grande maison, de se la péter devant les citadins que nous sommes et c'est vrai que c'est cool, que ça nous fait envie. Mais d'un autre côté, ben ouais, t'es un peu loin, les gamins grandissent et galèrent pour aller au lycée ou au ciné. Tu fais plus de voiture, t'as moins de choses à proximité, t'as de la neige en hiver qui fout le bordel (mais c'est joli dans le jardin où le gamin peut faire des bonhommes de neige).
Ben ouais mais c'est pas une découverte, tu le sais ça avant de faire ce choix. On ne peut pas tout avoir non plus. Nous on se tape des voisins, de la pollution, du bruit, de la voiture pour trouver un coin de verdure.
Tu sur estimes la capacité d'anticipation , et surtout d'appréhension d'un problème de certaines personnes. Bcp ont besoin de vivre les choses pour les comprendre.
Mais la problématique est autre.
J'ai le projet de partir en province et je constate que dans la réalité le phénomène parisien ( fuite vers la banlieue) existe aussi en province.
Que cela soit pour de l'investissement ( locatif estival), de la résidence secondaire ,.... l'immobilier des grandes villes est en progression sans pour autant que les salaires moyens des résidents le soit.
Alors il y a des gens qui en profitent ( plus value) mais il y a aussi des personnes qui n'ont plus les moyens d'acheter.
Ce qui les repoussent dans les banlieues, et ainsi de suite.
La réalité , c'est que majoritairement, la population n'a plus les moyens d'habiter la ou elle travaille.
Le second point est lié au glissement générationnel. Comme bcp , je me mange le mur de l'immobilier en le payant plein pot, la ou mes parents ont eux fait une culbute, qui leur permet aujourd'hui de se reloger sans problèmes.
Hors mes capacités d'emprunt sont décorrélé du prix IMMO.
Aujourd'hui, il me manque du capital, pour pouvoir basculer en province et avoir un crédit en adéquation avec les salaires. Ce qui n'est pas le cas de la génération 40/50 ans et+.
Citation (M4URIC3 @ 10/01/2019 16:31)

C'est bien entendu à encourager et ça serait bénéfique pour le prix des loyers en ville mais comme tu le dis, on parle quand même de métiers qui sont très très loins de ceux exercés par les gilets jaunes.
Et globalement ça viendrait revitaliser des campagnes mais pas forcément ces villes un peu dégueulasses de périphérie où tu ne vas pas t'enterrer si tu en as les moyens. Ces villes mortes ou les bas salaires viennent s'entasser parce qu'ils peuvent vivre dans une maison avec un petit jardin sont vraiment le pire des deux mondes. Ni les avantages de la ville, ni ceux de la campagne. En gros ce sont les villes occupées par la working class blanche.
À mon sens ce sont vraiment ces villes et ces modes de vie qui posent problèmes. T'y retrouves des gens qui bossent dans la grande ville la plus proche et se ramassent les bouchons tous les jours. C'est complètement vide culturellement et pour autant tu y es entouré de béton avec des maisons standardisés. La campagne la plus proche c'est celle de la monoculture intensive. Tu y fais tes courses dans les grandes surfaces qui sont le principal lieu de vie aux alentours. Bon courage pour redynamiser ces villes périphériques. Y a bien plus de potentiel de bien être dans les coins perdus voir dans les barres d'immeubles de banlieue.
Le télétravail va plutôt amplifier le phénomène que je cite plus haut. Avec le salaire parisien , je peux acheter sans problèmes à Bordeaux et participer ainsi à l'inflation immobilière.
Dans la réalité , il y aura de plus en plus une fracture entre ceux qui ont des jobs qui payent, qui offrent un confort , une qualité de vie et le reste de la population qui devra faire avec. Entre ceux qui pourront avoir une maison qui deviendra de plus en plus un privilège cher.
Il y a des jobs qui s'y prêtent. D'autre pas.
Et il n'y a pas grand chose à faire pour éviter ce déclassement si ce n'est changer de travail s'adapter , ce qui n'est pas possible pour tous le monde.
Les gilets jaunes représentent très bien ce sentiment de déclassement , de pertes qui va s'accentuer les prochaines années avec les baisses de pouvoir d'achats liés aux transports , Energie,t habitat... .