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Le ras le bol de Monaco
La fronde de plusieurs clubs de Ligue 1 contre l’accord passé entre la LFP et l’AS Monaco passe mal en Principauté. Dans une interview accordée au Figaro, le vice-président de l’ASM, Vadim Vasilyev, explique son point de vue et règle quelques comptes, notamment avec le PSG. "Moi, je ne suis pas jaloux", dit-il.
Ambiance… Si la LFP comptait sur le versement de 50 millions d’euros par l’AS Monaco pour solder le conflit avec Monaco et apaiser le football français, c’est visiblement raté ! Sept clubs, dont le PSG, se sont en effet manifestés contre cet accord, jugé pas assez important eu égard aux avantages économiques et fiscaux dont bénéficiera toujours le club monégasque au statut si particulier. Contre 50 millions d’euros, l’ASM pourra en effet conserver son siège social en Principauté et donc garder sa série d’exemptions fiscales.
Toujours est-il que cette fronde organisée est vue d’un très mauvais œil sur le Rocher où les dirigeants commencent visiblement à en avoir assez de devoir s’expliquer tout en passant à la caisse. "Toutes les procédures ont été respectées. Le débat est clos. Cet accord est irrévocable, explique ainsi ce mercredi le vice-président Vadim Vasilyev au Figaro. Qui va vouloir investir dans le football français si l’on conteste chaque décision ?" L’homme de confiance du président Dmitry Rybolovlev va plus loin et explique le fond de sa pensée. "Je crois qu’il y a des clubs qui s’opposent à cet accord par conviction. Je peux les comprendre. Il y en a d’autres qui, peut être, ne supportent pas d’avoir un concurrent supplémentaire. Il y a une vision à court terme de la part de certains. Je ne pense pas que ces clubs auraient contesté l’accord si on était relégué aujourd’hui à quinze points de la Ligue des champions…"
"Le PSG ? Nous ne pourrons jamais nous rapprocher de leurs moyens"
Dans son viseur notamment, le PSG qui aurait rejoint le clan des frondeurs où figurent aussi Marseille, Bordeaux ou encore Lille et qui évoque toujours un manque d’équité qui fait sortir de ses gonds le vice-président de l’ASM. "L’équité n’existe pas ni dans le football français, ni dans le football mondial. Quand on sort de nos frontières que voit-on ? Un championnat d’Espagne avec deux équipes qui ont un demi-milliard de budget quand d’autres luttent pour leur survie. Y-a-t-il une équité sportive quand le leader du classement possède un budget douze fois supérieur aux relégables ? Y-a-t-il une équité sportive entre nous et le PSG ? Nous ne pourrons jamais nous rapprocher de leurs moyens avec ou sans les avantages fiscaux. Mais moi je ne suis pas jaloux…" Et Vasyliev de se prononcer en faveur de l’instauration d’un salary cap semblable au système qui prévaut en NBA avant d’évoquer le rôle de l’ASM dans les prochaines négociations sur les droits télés de la Ligue 1.
"L’ASM participe au championnat français depuis quatre vingt dix ans sans rien payer, poursuit-il. On a trouvé un équilibre avec la Ligue. Je pose la question : est-il mieux d’avoir 50 millions d’euros ou zéro ? Il y a une baisse annoncée des recettes des droits TV pour les deux ans à venir autour de 50 M€. Notre présence va les faire grimper. La Ligue 1 a besoin de suspense et de grandes stars pour améliorer ses droits TV. Il y a quelques clubs qui font passer leurs propres intérêts devant ceux du football français. Je crois que le projet de Monaco apporte beaucoup. On peut imaginer que notre participation à la L1 va apporter entre 50 et 100 millions d’euros par an en droits TV additionnels à partir de 2016 avec le nouvel appel d’offre. Demandez à Canal+ et à BeIN Sports s’ils seraient prêts à payer le même chiffre pour un championnat sans Monaco…" Le conseil d’administration de la LFP, programmé jeudi et qui doit revenir sur ce conflit, s’annonce musclé.
Orange sports qui reprend l'ITW du Figaro
Il a raison concernant les droits TV, si on a pas de stars et une 2eme équipe performante personne ne voudra investir, déjà que la L1 souffre d'un déficit d'image...
Trop de clubs regarde Monaco comme un concurrent qui leur fait de l'ombre au lieu de penser à long terme pour le bien du championnat.