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Un samedi bien pourri
dim 05 juil 01:38
Bonsoir à tous.
C'est toujours quand on ne s'y attend pas que les mauvaises nouvelles arrivent. Dans le genre, ce samedi 4 juillet se pose là puisqu'on est allé crescendo dans le sordide tout au long de la journée. Il y a d'abord eu les croisés de Mickaël Landreau. Je n'ai pas d'affection particulière pour lui, mais ce n'est jamais agréable d'apprendre qu'un joueur est out pour de longs mois, a fortiori quand il vient tout juste de changer de club.
On a ensuite eu la révélation du problème cardiaque dont souffre Steve Savidan, problème qui met un terme à la carrière de ce joueur atypique qui, même pour sa sortie, aura fait preuve d'une certaine originalité. Je faisais partie de ceux qui estimaient que sa sélection en équipe de France ne rimait à rien, mais cette triste nouvelle donne évidemment un autre sens à ces quelques minutes passées sous le maillot bleu.
Le désormais ex-futur Monégasque était un mec attachant doublé d'un joueur inventif et parfois imprévisible, qui aimait "tenter des trucs". La Ligue 1 perd l'un de ses animateurs, un type d'une sincérité confondante et dont la conférence de presse hier après-midi m'a vraiment ému.
Mais le pire était à venir, avec l'annonce en soirée du décès de Robert Louis-Dreyfus. C'est sans doute la nouvelle la moins surprenante de la journée car il était de notoriété publique que le président de l'OM était très malade depuis pas mal de temps. Il était déjà entre la vie et la mort il y a un an, mais son abnégation et de fréquents voyages aux Etats-Unis chez les meilleurs spécialistes avaient engendré une rémission. Cette fois, il a perdu la partie...
Que retiendra-t-on de l'homme d'affaire et de son action à la tête du club le plus populaire de France ? Déjà, qu'il était un véritable passionné. On ne met pas plus de 200 millions d'euros de ses deniers personnels dans une danseuse dont on se fout éperdument. Avec de surcroît un retour sur investissement nul en terme de titres gagnés.
Et c'est là que le bât blesse : hormis l'attelage Diouf-Anigo, le dernier en date et le seul à avoir tenu la route, l'ancien patron d'Adidas a pêché au niveau des relations humaines en n'ayant jamais su déléguer aux bonnes personnes, provoquant indirectement les clashs (Marchand-Courbis, Dubiton-Tapie, Ceccaldi-Dubiton etc.) qui ont émaillé la vie du club - et sans doute freiné son développement - sous son règne.
Aujourd'hui, l'OM n'a plus de propriétaire mais je crois l'homme trop prévoyant pour ne pas avoir organisé sa succession. Je ne crois pas qu'il faille chercher du côté de la famille Louis-Dreyfus, qui n'aime pas spécialement le foot. On parle d'une éventuelle cession aux frères Veyrat, à moins qu'un repreneur ne se manifeste. Faute de quoi, le club sera tout simplement à vendre.
Mais l'OM aura sans doute du mal à retrouver un président aussi riche, aussi généreux et aussi peu rancunier (vu ce qu'il s'est pris de la part des supporters en 13 ans de présidence). Ce qui est sûr c'est que, si la situation n'est pas clarifiée rapidement, on va avoir droit aux rumeurs les plus folles et notamment le retour de certains anciens (à vous de choisir les noms).
Et on se rend compte que le transfert de Lucho Gonzalez, le plus onéreux de l'histoire du club, était sans doute un (joli) cadeau d'adieu de RLD au peuple marseillais et à son club, au coeur de l'une des intersaisons les plus agitées que celui-ci ait connu. Voilà, on est sur un blog de foot, il était donc normal de s'étaler sur l'aspect sportif de la vie de RLD, mais il est bien évident que tout ça n'a pas la moindre importance face à la mort d'un homme.
Pierrot
Blog de Menes