Citation
PERRIN, UN GRAND VERT D'EAU FRAÎCHE
Ballon d'Eau fraîche 2013 – les résultats. Vainqueur avec près d'un tiers des voix, le capitaine stéphanois montre que la discrétion paye. Surtout quand elle s'additionne à tant de qualités humaines...
Qui l'attendait sur la plus haute marche? Ses supporters, sans aucun doute, parmi lesquels les auteurs de son portrait-candidature, une démonstration que Loïc Perrin remplissait tous les critères de l'élection, et qu'il en avait même ajouté d'autres. Fidélité (à Saint-Étienne depuis ses treize ans), lucidité (inflexible modestie), sens du collectif (capitaine incontesté), fair-play (défenseur jamais expulsé), il a aussi mis cette mentalité exemplaire au service d'une lutte contre un destin aboudiabesque (deux ruptures des croisés, une cascade de blessures), ainsi qu'à celui de la communauté (via sa contribution aux actions caritatives du club). Les Verts n'ont performé ces dernières années qu'avec lui sur le terrain, et cet excellent footballeur, trimballé sans plainte à tous les postes, les a conduits en 2013 à leur premier titre depuis trente-deux ans.
C'est donc avec la force de l'évidence – et une large avance qui s'explique aisément – que ce chef de file discret emporte la quatrième édition du Ballon d'Eau fraîche, rejoignant au palmarès son ancien coéquipier Jérémie Janot.
Aussi incontestable soit le vainqueur, le principe même d'un lauréat unique laisse comme chaque année quelques regrets ne pouvoir saluer tous les candidats au BdEF, dont les présentations ont encore constitué de vrais moments de plaisir: merci à leurs auteurs et à leurs favoris. Grâce à eux, nous avons d'excellentes raisons de ne pas désespérer des footballeurs. La rédac des Cahiers tient particulièrement à saluer Omar Daf, dont c'était la troisième (et dernière) candidature, un vainqueur de cœur, mais aussi s'excuser de l'absence de Pantxi Sirieix, que ses fans ont joliment défendu et qui méritait très certainement une place (il reste au TFC à prolonger son contrat pour lui assurer une candidature l'an prochain).
Les résultats du scrutin
3.397 votes confirmés par e-mail du 27 janvier au 2 février.
Derrière un Loïc Perrin intouchable, on ne dira pas que Romain Danzé échoue encore à la seconde place, mais plutôt qu'il remporte sa deuxième médaille d'argent, talonné par un Lionel Mathis un peu moins attendu _ ce qui souligne sa performance. Bafétimbi Gomis et Omar Daf recueillent chacun les faveurs d'un votant sur dix.
À noter que les petits malins, pas trop dans l'esprit, qui ont voté avec plusieurs adresses e-mail, se sont fait choper aux portiques. Ils devront pointer au commissariat lors des prochains scrutins.
Ballon d'Eau fraîche 2013 – les résultats. Vainqueur avec près d'un tiers des voix, le capitaine stéphanois montre que la discrétion paye. Surtout quand elle s'additionne à tant de qualités humaines...
Qui l'attendait sur la plus haute marche? Ses supporters, sans aucun doute, parmi lesquels les auteurs de son portrait-candidature, une démonstration que Loïc Perrin remplissait tous les critères de l'élection, et qu'il en avait même ajouté d'autres. Fidélité (à Saint-Étienne depuis ses treize ans), lucidité (inflexible modestie), sens du collectif (capitaine incontesté), fair-play (défenseur jamais expulsé), il a aussi mis cette mentalité exemplaire au service d'une lutte contre un destin aboudiabesque (deux ruptures des croisés, une cascade de blessures), ainsi qu'à celui de la communauté (via sa contribution aux actions caritatives du club). Les Verts n'ont performé ces dernières années qu'avec lui sur le terrain, et cet excellent footballeur, trimballé sans plainte à tous les postes, les a conduits en 2013 à leur premier titre depuis trente-deux ans.
C'est donc avec la force de l'évidence – et une large avance qui s'explique aisément – que ce chef de file discret emporte la quatrième édition du Ballon d'Eau fraîche, rejoignant au palmarès son ancien coéquipier Jérémie Janot.
Aussi incontestable soit le vainqueur, le principe même d'un lauréat unique laisse comme chaque année quelques regrets ne pouvoir saluer tous les candidats au BdEF, dont les présentations ont encore constitué de vrais moments de plaisir: merci à leurs auteurs et à leurs favoris. Grâce à eux, nous avons d'excellentes raisons de ne pas désespérer des footballeurs. La rédac des Cahiers tient particulièrement à saluer Omar Daf, dont c'était la troisième (et dernière) candidature, un vainqueur de cœur, mais aussi s'excuser de l'absence de Pantxi Sirieix, que ses fans ont joliment défendu et qui méritait très certainement une place (il reste au TFC à prolonger son contrat pour lui assurer une candidature l'an prochain).
Les résultats du scrutin
3.397 votes confirmés par e-mail du 27 janvier au 2 février.
Derrière un Loïc Perrin intouchable, on ne dira pas que Romain Danzé échoue encore à la seconde place, mais plutôt qu'il remporte sa deuxième médaille d'argent, talonné par un Lionel Mathis un peu moins attendu _ ce qui souligne sa performance. Bafétimbi Gomis et Omar Daf recueillent chacun les faveurs d'un votant sur dix.
À noter que les petits malins, pas trop dans l'esprit, qui ont voté avec plusieurs adresses e-mail, se sont fait choper aux portiques. Ils devront pointer au commissariat lors des prochains scrutins.
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Perrin, un héros très discret
Il est l’enfant du pays, comme ses glorieux aînés Gérard Farison, Georges Bereta, Bibi Boudarène et Jérôme Four. Loïc Perrin naît à Saint-Étienne la même année que la liquidation judiciaire de Manufrance: c’est écrit, il sera le symbole du renouveau stéphanois. Après des débuts bucoliques dans le club de ses cousins à Périgneux, il rejoint le FC Saint Charles Vigilante, un club de quartier stéphanois exclusivement voué à la formation de jeunes qui évolue à l’Étivallière, aux portes du stade Geoffroy-Guichard. L’ASSE met quatre ans pour récupérer le garçon et l’intègre dans son centre de formation en 1997. Il a alors treize ans.
C’est Frédéric Antonetti qui l’appelle chez les pros, un mois après l'obtention de son baccalauréat et son intégration en équipe réserve. Il dispute quelques bouts de matches lors de la saison 2003/2004 qui voit les Verts remonter en Ligue 1 (l’homme du renouveau qu'on vous dit!). Après une année d’apprentissage, il s’installe à partir de la saison 2005/2006 comme un titulaire indiscutable au poste de milieu de terrain. En mars 2006, Loïc Perrin se blesse à Marseille, le début d’une longue histoire avec l’infirmerie stéphanoise. Entre mars 2006 et mars 2012, il accumule treize blessures dont deux ruptures des ligaments croisés du genou. Sa fragilité musculaire fera dire à Galtier qu’il a "le moteur d'une F1 dans une carrosserie de Golf." Malgré le sort qui semble s’acharner et des supporters qui désespèrent de le voir poursuivre une carrière prometteuse, Loïc s’accroche et revient à chaque fois sans se départir de sa sérénité. Finalement, en neuf saisons de Ligue 1, il ne dispute que deux fois plus de trente matches, en 2007/08 et en 2012/13... deux saisons où les Verts se qualifient pour l’Europe. Un hasard?
À l’inverse, les saisons 2008/09 et 2009/10 sont marquées par des blessures et des résultats médiocres (17e place) avec un scénario relativement similaire: Perrin joue, les Verts gagnent, Perrin est blessé, les Verts perdent. À l’été 2010, il éprouve l’envie de changer d’air. Monaco se manifeste mais l’ASSE s’accroche à son capitaine. Le joueur accepte la situation et réalise même un superbe début de saison. Il est le joueur préféré de Robert Herbin qui, dans ses chroniques du Progrès, ne manque jamais de souligner son importance dans le jeu stéphanois: "Il apporte car tout ce qu’il fait est propre, simple et collectif." Après avoir été trimbalé à tous les coins du terrain (milieu défensif, milieu droit, arrière droit) sans jamais rechigner, c’est Christophe Galtier qui décide de le fixer au poste de défenseur central en août 2012. Cette position lui permet de faire l’étalage de sa science du placement et de la relance.
D’un naturel calme et tranquille, il fait preuve d’une correction exemplaire sur le terrain. Il n’a ainsi jamais été expulsé et on ne l’a jamais vu éructer sur un arbitre ou un adversaire. S’il est discret et réservé, ses différents entraîneurs n’ont jamais hésité à lui confier le brassard de capitaine. Il fait l’unanimité au sein du groupe par son engagement sans faille et son sens du collectif. Depuis l’arrivée de Christophe Galtier aux commandes, il s’épanouit au sein d’un groupe travailleur et solidaire qui lui ressemble, et la stabilité enfin trouvée lui convient complètement. Pourtant avare de déclarations, il parle aujourd’hui de terminer sa carrière au club.
Loïc Perrin ne s’est jamais servi de son pedigree pour obtenir l’affection du public. Joueur old school, il ne dispose pas de site internet ni de comptes sur les réseaux sociaux. Il est pourtant devenu l’ambassadeur du club. Il est ainsi très présent dans les actions de ASSE Cœur-Vert (association qui met en œuvre ou soutient toutes opérations ou associations d’intérêt général, notamment en faveur d’actions citoyennes, sociales et caritatives) dans les écoles, hôpitaux et autres clubs ligériens. Seize ans que l’homme du renouveau fait le bonheur de Saint-Étienne. Ça mérite bien une récompense.
Il est l’enfant du pays, comme ses glorieux aînés Gérard Farison, Georges Bereta, Bibi Boudarène et Jérôme Four. Loïc Perrin naît à Saint-Étienne la même année que la liquidation judiciaire de Manufrance: c’est écrit, il sera le symbole du renouveau stéphanois. Après des débuts bucoliques dans le club de ses cousins à Périgneux, il rejoint le FC Saint Charles Vigilante, un club de quartier stéphanois exclusivement voué à la formation de jeunes qui évolue à l’Étivallière, aux portes du stade Geoffroy-Guichard. L’ASSE met quatre ans pour récupérer le garçon et l’intègre dans son centre de formation en 1997. Il a alors treize ans.
C’est Frédéric Antonetti qui l’appelle chez les pros, un mois après l'obtention de son baccalauréat et son intégration en équipe réserve. Il dispute quelques bouts de matches lors de la saison 2003/2004 qui voit les Verts remonter en Ligue 1 (l’homme du renouveau qu'on vous dit!). Après une année d’apprentissage, il s’installe à partir de la saison 2005/2006 comme un titulaire indiscutable au poste de milieu de terrain. En mars 2006, Loïc Perrin se blesse à Marseille, le début d’une longue histoire avec l’infirmerie stéphanoise. Entre mars 2006 et mars 2012, il accumule treize blessures dont deux ruptures des ligaments croisés du genou. Sa fragilité musculaire fera dire à Galtier qu’il a "le moteur d'une F1 dans une carrosserie de Golf." Malgré le sort qui semble s’acharner et des supporters qui désespèrent de le voir poursuivre une carrière prometteuse, Loïc s’accroche et revient à chaque fois sans se départir de sa sérénité. Finalement, en neuf saisons de Ligue 1, il ne dispute que deux fois plus de trente matches, en 2007/08 et en 2012/13... deux saisons où les Verts se qualifient pour l’Europe. Un hasard?
À l’inverse, les saisons 2008/09 et 2009/10 sont marquées par des blessures et des résultats médiocres (17e place) avec un scénario relativement similaire: Perrin joue, les Verts gagnent, Perrin est blessé, les Verts perdent. À l’été 2010, il éprouve l’envie de changer d’air. Monaco se manifeste mais l’ASSE s’accroche à son capitaine. Le joueur accepte la situation et réalise même un superbe début de saison. Il est le joueur préféré de Robert Herbin qui, dans ses chroniques du Progrès, ne manque jamais de souligner son importance dans le jeu stéphanois: "Il apporte car tout ce qu’il fait est propre, simple et collectif." Après avoir été trimbalé à tous les coins du terrain (milieu défensif, milieu droit, arrière droit) sans jamais rechigner, c’est Christophe Galtier qui décide de le fixer au poste de défenseur central en août 2012. Cette position lui permet de faire l’étalage de sa science du placement et de la relance.
D’un naturel calme et tranquille, il fait preuve d’une correction exemplaire sur le terrain. Il n’a ainsi jamais été expulsé et on ne l’a jamais vu éructer sur un arbitre ou un adversaire. S’il est discret et réservé, ses différents entraîneurs n’ont jamais hésité à lui confier le brassard de capitaine. Il fait l’unanimité au sein du groupe par son engagement sans faille et son sens du collectif. Depuis l’arrivée de Christophe Galtier aux commandes, il s’épanouit au sein d’un groupe travailleur et solidaire qui lui ressemble, et la stabilité enfin trouvée lui convient complètement. Pourtant avare de déclarations, il parle aujourd’hui de terminer sa carrière au club.
Loïc Perrin ne s’est jamais servi de son pedigree pour obtenir l’affection du public. Joueur old school, il ne dispose pas de site internet ni de comptes sur les réseaux sociaux. Il est pourtant devenu l’ambassadeur du club. Il est ainsi très présent dans les actions de ASSE Cœur-Vert (association qui met en œuvre ou soutient toutes opérations ou associations d’intérêt général, notamment en faveur d’actions citoyennes, sociales et caritatives) dans les écoles, hôpitaux et autres clubs ligériens. Seize ans que l’homme du renouveau fait le bonheur de Saint-Étienne. Ça mérite bien une récompense.