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Handball : les adversaires du Paris SG placés sur écoute lors des temps morts ?
Selon le coach de Dunkerque, Patrick Cazal, qui a mis les pieds dans le plat récemment, le Paris SG serait passé maître dans l'art de l'espionnage lors des temps morts adverses. Info ou intox ?
Patrick Cazal n'en démord pas. "Je suis sûr de mon fait, j'ai vu le manège dans les tribunes. Je ne suis pas né de la dernière pluie", prévient l'entraîneur de l'US Dunkerque. Selon l'ancien Barjot, le Paris Saint-Germain profiterait d'un staff technique élargi et de moyens "no limit" pour espionner tous les temps morts de ses adversaires avant d'en rendre "compte en temps réel aux entraîneurs, Philippe Gardent et Thierry Perreux."
beIN et le PSG Handball, les liaisons dangereuses ?
Dénoncée au soir du match aller des huitièmes de finale de la Ligue des Champions qui opposait les deux derniers champions de France, cette manœuvre présumée ne serait pas nouvelle. Forts des images produites par le diffuseur beIN, dont le principal actionnaire est aussi celui du PSG, les techniciens parisiens, oreillettes et tablettes dernier cri, pourraient ainsi déjouer tous les pièges. "Ça ne se voit pas beaucoup", ironiseront les mauvaises langues en pointant du doigt les insuffisances du PSG, notamment en championnat (trois défaites). Les espions de la capitale seraient-ils si nuls au point de ne pas pouvoir décrypter la tactique adverse ? Ou faut-il croire Philippe Gardent, quand il soutient mordicus : "On a une technologie pas tout à fait au point car je n'étais pas au courant". À vous de juger.
4 M€ par an
Les caméras de beIN Sports sont partout. Et pour cause. L’été dernier, la chaîne qatarienne s’est engagée à verser quatre millions d’euros par an sur cinq ans à la Ligue nationale de handball pour obtenir les droits de retransmission de tous les matches. Cette manne, qui bénéficie largement aux clubs, implique forcément quelques sacrifices...
Patrick Cazal : "Si on m'avait dit qu'aujourd'hui, il y aurait des clubs qui fonctionneraient comme ça..."
Pour Patrick Cazal, qui a choisi depuis de calmer le jeu, il y a urgence à statuer au plus vite sinon... "Sinon je refuserai encore le micro. Nous nous adapterons, on parlera chinois s'il le faut mais on trouvera une solution. Je ne trouve pas acceptable que mon temps mort soit retranscrit à mes adversaires. Si on m'avait dit qu'aujourd'hui, il y aurait des clubs qui fonctionneraient comme ça..."
Canayer temporise, mais...
À Montpellier, la sortie du Réunionnais n'a pas surpris. Au moins sur la forme. Patrick Cazal est un sanguin. Et comme ses tirs du temps de sa splendeur, ses phrases sonnent aujourd'hui comme autant d'uppercuts. Sur le fond, Patrice Canayer ne veut pas croire "à de gênantes collusions. Je ne les perçois pas". Et rappelle sa propre expérience à la tête d'un Paris sponsorisé et diffusé alors par Canal +.
Plus près de nous, il se souvient aussi d'avoir demandé aux services techniques du Palais des Sports René Bougnol d'installer une porte pour bien séparer les adversaires. "À un moment donné, plaisante le manager du MAHB, certains avaient tendance à un peu trop écouter aux portes."
L'intrusion des caméras
Rien d'inquiétant donc. Mais plus que l'écoute des temps morts, le technicien héraultais regrette l'intrusion des caméras un peu partout. "Il ne faut pas tout montrer, éviter les excès, explique Patrice Canayer. Les joueurs ont le droit à une certaine intimité. C'est inscrit dans le règlement." Et à la possibilité aussi de “péter un boulon” à l'issue d'une mauvaise prestation : "Qui n'a pas dit des mots dépassant parfois sa pensée après un match, une réunion..."
Tout cela relève de l'intime, du sacro-saint vestiaire et ne doit pas être montré. Pour le reste, conclut Canayer, "ce n'est pas bien grave." A fortiori si Paris continue à perdre des points en championnat...
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François-Xavier Houlet : "Polémique vaine"
Ancien joueur, champion de France avec Montpellier en 1995, François-Xavier Houlet partage aujourd’hui son temps comme agent et surtout consultant auprès de beIN Sports.
Quel a été votre réaction quand Patrick Cazal a refusé les micros lors d’un temps mort ?
Patrick m’avait appelé la veille pour me faire part de ses intentions. Et me parler de ce truc à la Mata Hari. Je lui ai expliqué que notre cahier des charges imposait la présence du perchman durant les temps morts. Sans quoi, nous risquions une amende. Refuser les micros, c’était ensuite de sa responsabilité. Pour moi, il faisait fausse route, il se tirait une balle dans le pied.
Croyez-vous à cet espionnage ?
Non. L’intérêt, c’est d’espionner en temps réel. Or, il y a toujours un décalage d’une à deux minutes. Et même si un pote, devant son écran, vous appelait, les informations ne seraient pas utilisables car les joueurs auraient déjà repris le jeu. C’est une polémique totalement vaine.
Patrice Canayer, lui, prône plus d’intimité. Qu’en pensez-vous ?
En tant qu’ancien joueur, je suis entièrement d’accord avec lui. Le vestiaire appartient à l’équipe. Nous y entrons parfois, parce que le public en est friand, mais ça reste au bon vouloir des clubs.
Le Midi Libre
Ah bah bravo les frères Mickey