Jimmy Casper n’était donc pas dopé. Le coureur d’Agritubel a été blanchi après un contrôle positif aux corticoïdes lors du Tour de France. Asthmatique, il bénéficiait depuis douze ans d’une autorisation à usage thérapeutique (AUT), renouvelée par mégarde avec un produit différent. Comme lui, près de la moitié du peloton a l’habitude de tousser. Jean Medelli, responsable de l’unité d’effort et de médecine du sport du CHU d’Amiens, nous explique pourquoi…


Les cyclistes souffrent souvent de problèmes respiratoires. Est-ce normal?
Tout à fait. Quand on pratique un sport d’endurance à haut niveau, on est en hyperventilation. Un sujet au repos respire 18 litres d’air par minutes, alors qu’un cycliste de haut niveau, en plein effort peut monter à 200 litres par minute. Tout ça la bouche ouverte, dans des conditions climatiques pas toujours favorables, avec la pollution. On comprend que leurs voies respiratoires soient touchées.

Quel est l’effet sur les bronches des coureurs?
Une hyperréactivité. Comme ils sont en hyperventilation, les bronches se ferment plus facilement. C’est la principale réponse de l’arbre bronchique. On peut aussi voir apparaître un épaississement de la muqueuse qui conduit aussi à une réduction du calibre bronchique. En général, les cyclistes ne respirent pas par le nez. Ils perdent donc un filtre de défense.

Le cyclisme de haut niveau est donc nuisible pour la santé?
Dans des conditions d’effort extrême, il est clairement agressif. Les cyclistes ne prennent pas des médicaments, comme des corticoïdes inhalés, pour se doper. Il ne s’agit pas d’augmenter la performance des sujets. Mais juste de les soigner pour qu’ils reviennent à leur état normal, de base. C’est différent. D’une manière générale, il faut aussi savoir qu’en vingt ans, l’asthme a plus que doublé dans la population