Citation
Un «accord historique» entre l'Etat et la région Ile-de-France prévoyant 32,4 milliards d'euros d'investissements d'ici 2025 dans les transports franciliens a été annoncé ce mercredi par le ministre de la Ville chargé du projet du Grand Paris, Maurice Leroy et le président du conseil régional Jean-Paul Huchon (PS). Présente lors de la signature de l'accord baptisé «Grand Paris Express», Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre des transports, a salué «des améliorations très concrètes» tandis que les Verts critiquent un accord «déconnecté des urgences et préoccupations des franciliens».
Modernisation des lignes de RER et construction du super-métro au programme
Rivaux historiques en termes de transport dans la région francilienne, l'Etat et la région Ile-de-France, ont mis fin, avec cet accord à trois années de débats houleux.
Il porte sur la modernisation du réseau de transport existant, en particulier des RER, à hauteur de 11,9 milliards d'euros. Il prévoit également la réalisation d'un métro automatique en rocade autour de Paris pour une somme avoisinant les 20,5 milliards d'euros. Ce dernier budget prendrait en compte le projet de prolongement de la ligne 14, au Nord vers l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle et au Sud vers l'aéroport d'Orly. De même, il prévoit la réalisation d'une rocade autour de la capitale comprenant deux arcs à l'est, fusionnant ainsi le projet de l'Etat (double boucle autour de Paris) et celui de la région (rocade en proche banlieue «Arc-Express»). L'un de ces arcs permettrait de desservir la proche couronne depuis Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Désaccord persistant sur le plateau de Saclay
Le tracé et les modalités techniques de cet arc seront définis à la suite d'une mission d'étude mandatée par Maurice Leroy avant le 30 mars 2011. En revanche, le contentieux persiste sur l'éventuelle intégration de la desserte du Plateau de Saclay puisque l'Etat et la région «prennent acte de leur désaccord sur les principes de développement et de desserte» du pôle scientifique et technologique.
Par ailleurs, les deux entités sont toujours partagées quant aux moyens de transport à choisir pour cette rocade : l'Etat demeure attaché à la «réalisation d'un métro automatique opérationnel dès 2020», la région à un «bus à haut niveau de service sur le plateau», «qui pourra évoluer par la suite vers un tramway».
Pour la réalisation des projets, l'Etat et la région «s'engagent à trouver les moyens d'un partage de la maîtrise d'ouvrage» des projets entre la Société du Grand Paris (SGP, chargée par l'Etat de réaliser des métros automatiques) et le Stif (le Syndicat des transports d'Ile-de-France dirigé par Jean-Paul Huchon), «le cadre de ce partage étant élaboré au cours du premier semestre 2011».
La colère des écologistes
Alors que négociations étaient toujours vives mardi entre le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, et une partie de sa majorité hostile à cet accord, les leaders d'Europe Ecologie-Les Vers (EELV) ont vivement critiqué le consensus trouvé avec l'Etat. Par les voix de Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie et présidente du groupe EELV au conseil régional, et de Jean-Vincent Placé, vice-président de la région chargé des transports, le mouvement écologiste critique un projet «déconnecté des urgences et préoccupations des franciliens».
«Au regard des gares prévues, dont plusieurs sont en option, la desserte du territoire prônée par le projet de la région ne sera pas réalisée» précisent-ils dans un communiqué. Craignant «une opération de communication du gouvernement qui ne répondra pas aux besoins urgents des franciliens», les deux leaders verts reprochent au financement du projet un manque de lisibilité : «Nous attendons encore des engagements fermes et précis sur les engagements de l'Etat, condition sine qua non à l'amélioration et au développement des transports.»
Les écologistes, partenaires de la majorité socialiste, ont laissé entendre qu'ils ne voteraient pas cet accord, ce qui ne devrait toutefois pas empêcher sa validation (EELV dispose de 49 sièges sur 209 au conseil régional).
La droite crie victoire
Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France et candidate malheureuse à la présidence du conseil régional en 2010, s'est félicitée de l'accord entre l'Etat et la région socialiste, estimant que «le tracé final reprend à 90 % celui initialement proposé par le gouvernement».
LeParisien.fr
Ça va être un de ces bordels pour définir le tracé définitif.