J'avais dans l'idée depuis quelques temps de revenir sur les différents apports notamment sur le plan tactique de Carlo Ancelotti et de son staff. Pour être totalement honnête, je n'étais pas du tout un fan de Kombouaré donc je partais avec un à priori positif sur le Mister et le contenu des matchs, bien que parfois insipide me laissaient un sentiment intéressant sur l'évolution dans le bon sens des choses. Le match de mardi, je crois que c'est Iaropolk qui en faisait mention, est le deuxième match symbolisant le changement de dimension du club après l'ouverture ratée contre Lorient la saison dernière. Et force est de constater que ce tournant n'a pas été pris à la légère par les joueurs vu le jeu déployé pour cette première journée de C1 2012-2013.
Voilà pour l'idée de ce post, maintenant passons aux faits. Lorsque le 22 décembre 2011, Kombouaré fut limogé, il avait installé son équipe avec un dispositif en 4-2-3-1 plus proche d'un 4-4-2 tant Pastore jouait haut sur le terrain. On peut même dire que les deux milieux défensifs étaient isolés car avec Menez et Nene, le duo d'attaque se transformait rapidement et trop souvent en quatuor. Mais loin de moi l'idée de faire à nouveau le procès du kanak, je laisse cela à d'autres.
A peine arrivé, Ancelotti a voulu imposer sa patte et a montré par de nombreux changements sa méthode mais aussi sa grande expérience. Sa première décision forte fut
l'élargissement du staff avec un partage des rôles bien défini. Lors de sa première interview dans la presse française tels ont été ses mots: "Mon travail se concentrera sur le terrain". Sa mission première est d'être un entraîneur, pas la police ou un éducateur. Ces mots simples ont leur importance lorsque l'on voit les partitions récitées par nos joueurs offensifs. Ils ont tout simplement les plus grandes largesses qui soient lorsque l'équipe a la possession du ballon. Il n'y a pas d'ailiers, pas de pointe. Ensuite les qualités naturelles des uns font que les autres vont prendre des positions et des attitudes complémentaires faisant que des mouvements identiques vont se répéter matchs après matchs.
Pour sa prise de fonction, il a eu l'opportunité de recruter trois joueurs: Alex dont on se rend compte que le niveau affiché la saison dernière n'était pas forcément révélatrice, Motta dont l'importance dans le collectif sera mis en exergue un peu plus loin ainsi que Maxwell dont l'apport offensif aurait du être plus important (mais je détaillerai là aussi plus tard). Les deux gauchers recrutés au mercato hivernal ont donner une indication claire sur le jeu voulu par le Mister: un jeu fait de redoublements de passes, avec une large participation des latéraux qui seront les principaux animateurs des couloirs. Neuf mois plus tard, la triplette Jallet, Van der Wiel et Maxwell ont les mêmes défauts supposés ce qui n'est pas un hasard.
Pour illustrer la progression pas forcément linéaire de cette équipe, j'ai sélectionné arbitrairement des matchs qui pour moi ont compté dans l'affirmation de
l'identité de cette équipe (terme souvent utilisé par Ancelotti d'ailleurs).
PSG-Toulouse du 14 janvier 2012. Score final 3 buts à 1 pour le PSG. La première d'Ancelotti dans son nouveau stade est l'un des matchs les plus maîtrisés de son ère. Du mouvement, une participation de Maxwell sur les côtés de tous les instants. Ce qu'il est intéressant de noter, c'est la titularisation de Bisevac côté droit. Dans un souci d'avoir toujours une base défensive stable, Ancelotti "sacrifie" un côté offensivement pour compenser les montées du latéral le plus offensif. On le voit d'ailleurs actuellement avec les nombreux reproches que je lis sur le forum concernant Maxwell qui n'apporte pas forcément le soutien aux offensives de Matuidi

. La bonne tenue défensive de l'équipe actuellement n'est pas le fruit du hasard... Dans ce match, pour la première fois nous avons eu sur le terrain l'attaque sans attaquant avec Pastore, Menez et Nene. Une des meilleures idées du nouveau staff je pense tant la mise en place d'une attaque sans véritable point fixe déstabilise des défenseurs rompus aux chocs et duels physiques.
Nice-PSG du 12 février 2012. Score final 0 à 0. Une purge, rien de plus. Pastore absent, Bodmer plus haut sur le terrain. Un match qui est à retenir pour une raison,
l'équilibre de l'équipe (nouvelle expression favorite du coach) n'est pas chose aisée à trouver. Défendre bien sans concéder multitudes d’occasions et s'en procurer autant que voulu ne peut se faire qu'avec une équipe ayant un vécu collectif et un jeu bien affirmé. Après ce match et les nombreuses critiques ayant été faites par la presse, le jeu de l'équipe va évoluer et nous allons encaisser de plus en plus de buts.
PSG-Montpellier du 19 février 2012. Score final 2 buts partout. Le choc, match raté tout simplement. Pastore à nouveau absent (tiens donc

), un Gameiro très peu influent dans les offensives et une absence de mouvements trop souvent constatée. Pour la première fois lors de ce match, j'ai vu un Motta sans égal dans son registre et pièce maîtresse de la relance parisienne. L'équipe prend forme, progresse dans ses préceptes de jeu mais l'évolution est difficile et la saison avance malheureusement. A noter le coaching gagnant d'Ancelotti avec l'entrée de Hoarau qui ne sera que la première d'une longue série de bonne lecture du match par Carlo. Son influence dans les discours et les attitudes se matérialisent par une abnégation de tous les instants.
Nancy-PSG du 31 mars 2012. Défaite 2 buts à 1. La défaite presque cherchée par Ancelotti avec son turn-over incompréhensible notamment en défense. Électrochoc tout de même pour les joueurs qui ont compris que leurs places n'étaient pas un du mais une lutte. Là aussi important de le souligner car même si les moyens ont beaucoup apportés à ce niveau là, le fait de posséder un entraîneur capable de trancher dans le vif et de se faire respecter permet une implication plus large et d'intervertir X ou Y dans la composition d'équipe sans s'en rendre compte. A noter dans ce match, l'absence de Motta. Quand je repense aux faits que les buts encaissés l'ont été en contre, je pense que la relation de cause à effets s'établit d'elle même...
PSG-Sochaux du 22 avril 2012. Victoire 6-1. Le meilleur match en terme de discipline tactique, d'ingéniosité technique et de complémentarité défensives ou offensives de la saison dernière. La combinaison sur le but de Pastore avec Motta, le but sur coup franc de ce dernier, le match exceptionnel de Nene en cette fin d'après midi, rien n'est à jeter. Si le fait de prendre encore un but bête. La faiblesse de Sochaux n'excuse pas tout, l'équipe parisienne a fait montre d'une supériorité dans tous les domaines du match. Le match qui a permis de lancer la fin de saison, qui malgré la deuxième place s'est avéré être une réussite malgré tout selon moi.
Lille-PSG du 2 septembre 2012. Victoire 2 buts à 1. Le match de cette saison le plus symptomatique des relations inter joueurs que prévoient le dispositif parisien. Un axe Motta-Verratti-Pastore d'une technicité magnifique, du jeu en une touche, des solutions pour le porteur et un finisseur de la qualité d'Ibrahimovic. Le chaînon manquant la saison dernière, le mec qui participe à toutes les attaques et qui peut les conclure. La technique simple, pure, sans grigris et toujours au service du collectif. Un modèle de prestation vraiment.
J'ai omis volontairement la défaite au Parc contre Lyon, la victoire contre Marseille ou la défaite face à Lille l'an dernier car chaque match peut se révéler être un tournant à ce rythme sinon. J'avais émis l'hypothèse qu'un milieu joueur avec Verratti-Motta et Pastore pouvait être intéressant dans cette recherche de conservation de tous les instants du ballon mais Pastore est tellement à l'aise plus haut sur le terrain qu'il serait contre productif de le bouger à nouveau. Associer les deux italiens à un autre milieu permet d'équilibrer l'équipe, Motta compensant les montées de son latéral associé. Devant, l'association entre Ibrahimovic et Menez

permet de doublement peser: physiquement avec le jeu de corps du suédois et dans la
profondeur (Carlo Ancelotti ©) avec Jérémy. L'équipe a de gros axes de progrès encore. Je trouve que le rôle des latéraux est le prochain grand chantier d'Ancelotti. Ils sont sous utilisés par rapport à ce que le schéma leur demande, le jeu de l'équipe a encore du mal du mal à faire face aux blocs compacts (peut-être la conséquence du manque de latéralité de notre jeu) et on note une certaine fébrilité face aux coups de pieds arrêtés adverses. Cependant pour ce dernier point, je ne me fais pas de soucis compte tenu de l'apport de Thiago Silva.
Pour finir, je posterai juste l'image posté dans le topic du match contre le Dynamo Kiev (merci Nico)

Chacun respecte son poste, presque trop bien même. Voilà ce qu'apporte Carlo Ancelotti pour ceux qui en doutaient encore.