Citation (ZéroQuatorze @ 23/07/2013 09:33)

Ce n'est pas comparable, quand QSI est arrivé il prend le club qui vient de finir 4ème en ligue1. Le Russe prend Monaco en ligue2, donc dès la montée il est obligé de repartir de zéro.
Tout à fait. Ca ressemble plus à ça:
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La triste épopée du Matra Racing.
A l'origine, le Racing est un club avec une histoire importante. Fort au final de quelques titres (un championnat de France en 1936 et 5 coupes de France toutes glanées avant guerre pour la section Football) il a surtout la réputation d’un club omnisport élitiste, fondé par quelques prestigieux aristocrates. Il est fréquenté par les élèves des plus prestigieux des lycées de Paris et par toute la jeunesse de la Bourgeoisie Parisienne.
Après des années de présence parmi l’élite du football Français, il retombe durant les années 60 dans l’anonymat de la Division 2. C’est là que Jean-Luc Lagardère, fort de ses succès dans l’industrie aéronautique avec le géant Matra, va se faire connaitre. Déjà présent dans le sport automobile, son rêve est d’en faire le grand club de la capitale. Le PSG, créé en 1970, vient d’accéder en 1974 à l’élite et de gagner son premier trophée – la coupe de France en 1982 – sous la présidence de Jean-Luc Borelli. La même année, le racing est renommé Racing Club de Paris, s’installe au Parc des Princes en compagnie de son rival du PSG et Jean-Luc Lagardère en prend la présidence avec une volonté bien affirmée de faire de ce club un poids lourd du foot Français.
Les ciel et blanc sont alors en deuxième division et la première opération remontée va réussir sans encombre. L’équipe avait alors fière allure avec Rabah Madjer – tout juste débarqué d’Algérie et qui finira avec 20 buts au compteur en 27 matchs -, Jean-Michel Larqué alors en fin de carrière, Ali Ben Mabrouk issu du Paris FC, Victor Zvunka ou Raoul Nogues. Ils vont même se payer le luxe de battre les Verts, alors en pleine dégringolade, en barrage vers la D1. Néanmoins tout va se solder par une redescente immédiate après une piteuse dernière place.
Vexé, Lagardère veut remonter rapidement et pour cela n’hésite pas à aller chercher des internationaux pour jouer en D2. C’est ainsi que Max Bossis, pilier de la défense des Bleus, et joueur emblématique du FC Nantes, débarque au RCP. L’arrivée de Bossis est un gros coup à l’époque, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, il est le pilier d’un des plus grands clubs Français, le FC Nantes, et est un international Français reconnu et indiscutable qui choisit de venir à Paris pour jouer en Division 2. Il est imité par Philippe Mahut, demi-finaliste de la coupe du monde 1982 avec les Bleus. En plus, Nambatingue Toko, Philippe Thys, Alain Polaniok et Ruben Umpierrez débarquent dans les Hauts de Seine. Eugène Kabongo, fantasque buteur Zaïrois, arrive lui de Belgique et plante 29 buts pour faire du Racing un champion de Division 2 en battant les Verts en finale pour s’offrir un premier titre. Tandis que son rival le PSG est sacré champion de France, le club de Lagardère passe la seconde en matière de recrutement. Il fait alors venir des internationaux en pagaille : le marocain Aziz Bouderbala, Thierry Tusseau ou Luis Fernandez. Le transfert de Fernandez est un vrai choc en France car il est alors capitaine du PSG champion de France en titre. Avec un salaire jamais vu en France à l’époque, il fait la bascule entre les deux équipes Parisiennes. Le club va attirer, en plus, de vraies stars internationales du ballon rond. Enzo Francescoli, véritable icône en Uruguay et Pierre Littbarski, international Allemand finaliste de la coupe du monde 1986, signent tous deux chez ce promu pas comme les autres. Les ambitions sont claires, c’est l’Europe que vise le riche patron de Matra. Hélas, en dépit de ses stars, l’équipe n’est pas performante et ne peut faire mieux qu’une triste 13ème place. Décrié pour ses dépenses pharaoniques, le club est sans cesse raillé dans les médias qui parlent déjà de football business. Entêté, Lagardère investit encore la saison suivante. Arrivent alors Sonny Silloy, international oranje, Pascal Olmeta et Artur Jorge, coach emblématique du FC Porto récent vainqueur de la coupe aux grandes oreilles.
Le Racing Club de Paris change alors de nom et devient le Matra Racing. Cette année semble la bonne car le club évolue en haut de tableau toute l’année, et manque de très peu sa première qualification européenne. Encouragés par ces résultats, les dirigeants du Matra Racing mettent encore une fois la main au porte-feuille. Une nouvelle valse des transferts débute alors. David Ginola, Vincent Guerin, Philippe Anziani, Bernard Casoni ou encore Jean-Luc Dogon arrivent dans le second club de la capitale. Dans l’autre sens, Thierry Tusseau, Philippe Mahut ou encore Bruno Germain quittent le club. La saison est catastrophique car le Matra termine au bord de la relégation, à la 17ème place. Dépité par le manque de cohésion au sein du club, le coach Artur Jorge quitte lui-aussi le navire pour rentrer au Portugal. Il reviendra plus tard à Paris avec une toute autre réussite. Lassé du peu de résultat malgré les énormes dépenses, déçu du manque de soutien populaire et n’acceptant plus de voir le nom de sa société associé aux critiques du monde du football envers le club, Jean-Luc Lagardère décide en avril 1989 le retrait de Matra. La première conséquence est que le club rechange alors de nom et devient le Racing Paris 1. La seconde est que le club ne peut plus assumer les salaires par manque de financement et se voit contraint de laisser partir une grande partie de son effectif pendant l’été 1989. Les stars quittent le navire une par une. Sportivement c’est la débandade, le club finit 19ème la saison suivante et fait même le choix d’être relégué directement en 3ème division pour éviter le risque d’un dépôt de bilan.
Les quelques joueurs restés sauvent les meubles en coupe de France en atteignant la finale après un parcours dantesque. Aussi ironique que cela puisse paraître, cette finale restera le seul fait d’arme notoire de cette équipe alors délaissée de la plupart de ses stars. Ils vont sortir l’OM de Tapie au Vélodrome après avoir éliminé les girondins de Bordeaux en quarts de finale. Malgré ce parcours jalonné d’exploits, le club est battu en finale par Montpellier dans un match insipide.
Cette finale perdue clôt l’histoire du Matra racing qui se voulait pleine de titres et de trophées mais qui n’a jamais rien gagné en dépit d’investissements colossaux. La politique de stars et de hauts salaires souhaitée par Jean-Luc Lagardère a attiré sur le club beaucoup d’animosité. Stigmatisé par la presse comme responsable de la flambée des salaires dans le monde du football, il n’a pas su prendre le temps de donner une image de marque sympathique à son club.
En parallèle, Bernard Tapie a entretemps repris l’OM et un autre homme, Jean-Michel Aulas, s’apprête à s’investir à l’OL avec une toute autre réussite. Le départ de l’unique investisseur du club rappelle ce que vivent actuellement les Espagnols de Malaga après l’annonce du retrait du Cheick Abdullah Bin Nasser al-Thani. Beaucoup d’équipes où d’énormes sommes d’argent ont été investies ne sont pas à l’abri demain de ce type de mésaventures qui propulserait certainement le club dans une situation précaire.