Citation (ikki @ 18/02/2016 13:58)

Je sais pas si c'est le bon topic plutôt que le topic du droit, mais ça concerne un collègue donc je le met ici.
Alors voilà, ce collègue n'adresse quasiment plus la parole à mon patron depuis 10 ans ou plus. Il ne répond pas à ses bonjours et ne parle que quand ça concerne le travail. Il a ses raisons, soit, mais dorénavant il n'adresse plus la parole à moi et ma collègue. Il reste tout seul dans son bureau, mange seul dans son bureau. Il répond à nos bonjour mais ce sont les seuls mots qu'il prononce.
Ca fait suite à un echange vif avec entre lui et mon patron. Ce dernier lui demandait de prendre en charge l'une des mission qui arrivaient. Il faut savoir que sur 3 employés il est le seul cadre et gagne pas loin de 2 fois mon salaire. Il parait donc logique qu'il encaisse plus que moi et ma collègue les coups d'accélérations du plan de charge...bon il a refusé de prendre la mission car dit-il il a déjà du travail.
Alors déjà que ça me saoul d'entendre ça parce que c'est moi qui vais récupérer la mission, mais en plus, quand le patron referme la porte, il tient des propos violent ("un jour je vais le plaquer au mur" ou un truc comme ça) et donc là je lui demande d'arrêter parce que je n'ai pas à entendre ce genre de propos qui ne me concernent pas.
Il ne décroche plus un mot de la journée, puis le lundi matin, pendant une heure et demi, rien non plus. Je lui demande de me dire ce qu'il a à dire parce qu'on va pas bosser pendant des semaines dans le même bureau dans cette ambiance pesante, s'en suit un long échange où je lui explique que sa relation avec le patron n'a pas a créer de tension au delà de lui et que moi et ma collègue subissons pourtant ces tensions, je l'entend marmonner, mal parler du patron quasi quotidiennement, et puis la manière dont il lui parle, comme a un clebs à chaque fois, insupportable.
Mon patron a décidé de prendre sur lui, il veut pas aller au prud'homme.
bref, je lui explique que leurs gamineries me concernent pas et que j'aimerais bien travailler dans d'autres conditions (en gros). Quelques échanges normaux jusqu'au repas, puis de nouveau il mange seul, plus un mot, lendemain matin pareil, pas un mot, mange seul...Donc le midi je décide de prendre mes affaires et de changer de bureau.
Silence le lendemain (mercredi) et après le repas du midi, il sort de son bureau et ne reviendra pas de la journée.
Aujourd'hui il est de retour mais ne change pas d'attitude.
Histoire un peu longue et pourtant j'ai fait court (le mec a un passif, il s'est embrouillé avec 2 de ses 3 collègues précédentes et il en est venu aux mains avec l'une d'elle). Chacun ses problèmes, chacun ses névroses, mais en gros c'est pas à l'équipe au travail d'assumer ça.
C'est quoi les recours en matière de droit du travail. Peut-on ne pas adresser la parole à l'ensemble de son entreprise?
Ca concerne les conditions de travail donc c'est logique que tu sois impacté. Légalement je pense qu'il n'y a rien à faire à part à faire venir les inspecteurs du travail pour faire état de conditions de travail non conforme à votre sécurité, psychologique comprise. Mais je pense pas qu'ils ont que ça à foutre de constater que deux mecs se font la gueule et je pense pas qu'ils y trouveront grand chose à redire. Sauf si tu crains pour la sécurité (psychologique) de ton collègue évidemment.
Humainement tu as essayé d'en parler avec lui, apparemment le résultat de la démarche est nul, je ne vois pas trop ce que tu peux faire de plus.
Après concernant la charge de travail de chacun, là c'est du concret et ça touche à l'organisation collective du travail. Je pense que c'est de ça dont il faut parler avec tout le monde concerné. Vu que ça a l'air d'être une petite structure, ça serait ton boss et vous trois: on regarde la charge de travail de chacun et on ajuste si besoin.
Si tu estimes que tu récupères injustement du travail parce que les deux autres se font la gueule, tu es moralement légitime, voir même dans l'obligation morale dans un sens, d'en parler avec les personnes concernées. Perso je crois que le dialogue collectif c'est statistiquement plus efficace que les non dits. Mais ce genre de démarche c'est pas une baguette magique, les tensions qui peuvent en ressortir sont parfois pire que celles préalables.
En gros à ta place je n'aborderai plus l'ambiance lourde à supporter car visiblement personne ne sera prêt à changer. Par contre j'aborderai le problème de répartition de la charge de travail qui résulterait, injustement de fait, de leur relation. L'idée c'est de dire "ok il y a désaccord sur la charge de travail et bien regardons ça le plus objectivement possible et voyons si elle est équitablement répartie". La prise en compte du salaire et de l'ancienneté je suis pas sûr que ça joue sur le calcul de la charge de travail, ça dépend certainement des boulots. A ta place je ne jouerai pas là-dessus a priori sauf si t'as des billes montrant que grâce à son ancienneté il va plus vite.
Bref tu rentres dans une démarche d'objectivation de la répartition de la charge et ça ne peut être que bénéfique pour tout le monde, même si l'exercice est humainement lourd à supporter et les résultats incertain (c'est souvent difficile d'objectiver le temps de travail d'une charge selon les métiers).
Par ricochet vous aborderez automatiquement le comportement de chacun et l'ambiance qui en découle mais à ta place je le mettrai le moins possible sur le tapis, c'est si eux veulent en parler il faut qu'ils en parlent mais c'est pas à toi de le mettre sur la table, c'est leur problème avant d'être le tien et s'ils veulent pas le régler pour leur bien être à eux, ils ne vont certainement pas faire l'effort pour ton bien être à toi. car je ne vois pas ce qu'il peut en résulter de concret, si les mecs se détestent depuis des années, leur ressenti et leur comportement en sont déjà profondément imprégné pour qu'ils aient envie / possibilité d'en changer du moins pour satisfaire tes attentes.