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Kimpembe, l’indispensable soldat du PSG
Les orientations tactiques de Thomas Tuchel rendent le champion du monde, souvent brillant depuis le début de la saison, indispensable au bon fonctionnement du PSG. Malgré quelques sautes de concentration ici et là…
Le Presnel Kimpembe nouveau est arrivé. Globalement décevant depuis son retour de la Coupe du monde 2018, et encore plus en deuxième partie de la saison dernière, le titi de 24 ans a grandi. Et représente, plus que jamais, un rouage essentiel dans le dispositif de Thomas Tuchel… malgré quelques interrogations. Les épreuves de la vie, comme les problèmes de santé de son bébé, né après seulement cinq mois de grossesse, n’y sont pas pour rien. Pourtant, «Presko» n’en a pas parlé à l’époque. «C'est ma vie privée, je n'aime pas trop m'éparpiller. Avant, je ne savais pas si ça allait bien se passer. Maintenant, je sais qu'il est en bonne santé, tout va bien, donc j'arrive à m'exprimer là-dessus», disait-il, en octobre, dans les colonnes du Parisien . Il ne s’est pas pu étendu sur ses problèmes physiques, une pubalgie qu’il a trainée de janvier 2019 à la fin de la saison. Pourtant, là-aussi, cela aurait pu aider à comprendre la baisse de niveau du joueur, sans parler de la décompression que beaucoup de champions du monde tricolores ont connu après la campagne de Russie.
Ensuite, Kimpembe est passé par la case opération et de longs mois pour revenir aux affaires, avec une première titularisation contre le Real Madrid (3-0), le 18 septembre, en ouverture de la saison de Ligue des champions. «J'ai l'impression qu'il s'est servi de sa blessure, pendant l'intersaison, pour faire un grand pas en avant, analyse Tuchel. Il n'a pas pris de vacances, il a travaillé tout l'été pour récupérer. Il a fait (un travail) extraordinaire, discipliné et concentré, avec une bonne manière de travailler. Et il était super "fit" pour son premier match contre le Real Madrid. Et depuis, il est resté à ce niveau.» Avec notamment une prestation XXL à Istanbul, contre Galatasaray (victoire 1-0), et 19 duels gagnés, un record à Paris depuis 2003-04.
« Dans la manière de défendre, il a quelque-chose dont on a besoin »
Thomas Tuchel
Et le technicien allemand de poursuivre : «Il est très fort, très agressif et très fiable. Je pense qu'il s'est servi de cette longue blessure pour montrer un "spirit" plus décisif, plus mature. Et c'est bien pour nous. C'est super important parce qu'il a quelque-chose, dans la manière de défendre, dont on a besoin.»
Cette dernière phrase de l’entraîneur du Paris-SG est éminemment importante. Certes, la doublette brésilienne Marquinhos/Thiago Silva est, intrinsèquement, la meilleure parmi toutes les options qui s’offrent à Thomas Tuchel. Mais le profil de Presnel Kimpembe est particulièrement séduisant dans le cadre du 4-4-2 ultra offensif que le PSG semble parti pour utiliser tout au long de la saison. Si les attaquants font le nécessaire en termes d’investissement défensif, «ce n’est quand même pas l’Amérique», comme l’a récemment indiqué Kylian Mbappé. En résumé, il faut admettre que Paris sera déséquilibré plus souvent qu’à l’accoutumée. Et qu’il y aura de nombreuses situations de un-contre-un à gérer pour l’arrière-garde. Dans ces conditions, la rugosité d’un Kimpembe fait du bien, beaucoup de bien. Sa capacité à s’imposer dans les duels aussi. C’est peut-être même vital. Même si ça doit repousser «Marqui» au milieu de terrain ?
Une talonnade fantasque et coupable en forme de piqure de rappel
Une chose est sûre : le profil et les qualités physiques, athlétiques et techniques de l’arrière central de Beaumont-sur-Oise, sous contrat jusqu’en 2023et qui a déjà joué 131 matches au PSG (1 but), ne font pas toujours oublier ses limites. En termes de concentration d’abord. On l’a encore vu face à Nantes (victoire 2-1), avec une talonnade fantasque qui a coûté un but et une fin de match tendue aux siens. «Je ne suis pas énervé, disait Tuchel, compréhensif. C’est un mauvais choix, trop risqué. C’était peut-être un moment avec trop de confiance. C’est bien pour progresser. Je suis très content de lui depuis longtemps.»
Assez pour qu’Abdou Diallo, recruté pendant l’intersaison (actuellement à l’infirmerie), doive se contenter des miettes dans l’axe, ou… d’une place d’arrière gauche. En tout cas, Kimpembe n’hésite pas à reconnaitre que la concurrence de l’ancien de Dortmund lui a fait du bien. L’intéressé a aussi appris de ses erreurs, comme cette mimine involontaire qui a coûté cher face à Manchester United (défaite 1-3). Depuis, il défend toujours avec les mains dans le dos… Au-dessus du lot techniquement, il a aussi parfois tendance à se laisser griser, oubliant de jouer simple. Parfois, un bon gros dégagement vaut mieux qu’un ballon bêtement perdu… «Quand je viens en sélection, Didier Deschamps me titille un peu avec ça, racontait-il au Parisien. Ça reste dans un coin de ma tête, comme les mains dans le dos.» Tant mieux pour le PSG, qui aura bien besoin d’un Kimpembe au top pour juguler les attaques menées par les feufolets du Borussia Dortmund, le 18 février en Ligue des champions. Et celles de l’OL, ce dimanche (21h)en Ligue 1.
Kimpembe avant PSG-OL : «On a beaucoup de respect pour cette équipe»
Dernière grande répétition avant Dortmund. Le Paris Saint-Germain affronte Lyon ce dimanche (21h), avant deux matches a priori moins compliqués à Dijon, puis Amiens. Ensuite, ils prendront la direction de l’Allemagne pour ce 8e de finale de Ligue des champions. «On a fait un bon match à Lyon (victoire 1-0) avec une équipe solide en face, se souvient Presnel Kimpembe, dans des propos rapportés par le site du PSG. On connaît bien cette équipe, la qualité de leurs joueurs, même s’ils ont perdu deux éléments-clés (Memphis et Reine-Adélaïde, out pour la saison, ndlr). Ils ont su recruter aussi et je pense qu’ils ne seront pas diminués. On a beaucoup de respect pour cette équipe qui fait partie des meilleures de notre championnat. Il faudra faire preuve de sérieux et de concentration durant tout le match.» Kimpembe, 24 ans, aura certainement son mot à dire face à l’OL, lui qui était capitaine mercredi dernier, à Nantes (victoire 2-0). «Mon statut a évolué aujourd'hui et j'en suis très fier, savoure-t-il. Après, je garde la tête sur les épaules, mais ça donne beaucoup de responsabilités et j'ai envie de porter ce brassard, même si je sais que le vrai capitaine, c'est Thiago, et ensuite Marquinhos. C'est toujours un honneur, surtout pour un Parisien comme moi, un titi. C’est un rêve pour tout enfant du club !»
Lui, Marquis, Navas, Sarabia, Paredes et Neymar c'est juste mes inséparables.
Presnel a tout prix et que de baloches sur le terrain