L'allégement de l'encadrement financier des clubs de foot européens pourrait être mis en oeuvre dès la saison 2015-2016.
L'UEFA veut conjuguer stabilité financière et plus de concurrence.
En annonçant lundi un « allégement » de son dispositif dit de « fair-play financier » (nos éditions de mardi), mis en oeuvre depuis 2011, le président de l'Union européenne de football (UEFA), Michel Platini, a certes envoyé un signal positif pour ces clubs nouvellement puissants mais gênés aux entournures du fait d'un cadre relativement contraignant - on pense tout particulièrement au PSG du Qatar et au Manchester City d'Abu Dhabi sanctionnés l'an dernier. Pour autant, il ne faut pas s'attendre à la résurgence d'un football européen exsangue, faute de régulation financière. Le comité exécutif de l'UEFA, qui devrait amender son système - appliqué aux clubs participants à ses Coupes - lors de sa prochaine réunion qui se tiendra les 29 et 30 juin à Prague, doit aussi en confirmer l'objet.
Une fois les déclarations de son patron largement diffusées et commentées, le secrétaire général de l'UEFA, Gianni Infantino, a ainsi fait savoir dans un communiqué que l' « objectif » de l'organisation « est et reste d'assurer la pérennité des clubs de football européens », sa « stabilité financière », après avoir évoqué un renforcement à venir du « contrôle des dépenses ». Au passage, Gianni Infantino a précisé que le « fair-play financier » a permis de ramener en trois ans le déficit global des clubs européens d'un montant historique et astronomique de 1,7 milliard d'euros à 400 millions en 2014.
L'heure est à un déverrouillage même si d'aucuns considèrent le football continental sous la mainmise de ses « grands » historiques, en premier lieu les FC Barcelone, Real Madrid ou Bayern Munich, et peu accessible à de nouveaux entrants, même richement dotés. « Les modifications potentielles aux règlements existants cherchent à encourager plus de croissance, plus de concurrence et à stimuler le marché », a déclaré à ce propos le secrétaire général de l'UEFA.
Disparités
Voulu par Michel Platini et adopté à l'unanimité par l'association des clubs ECA, qui réunit notamment les cadors européens, le système actuel comporte notamment des limites de déficit d'exploitation autorisé, avec des dépassements possibles dans la mesure où ils sont couverts par les propriétaires ou des tiers. Pour la période transitoire, le plafond a été fixé à 45 millions d'euros, sachant qu'il était ensuite abaissé à 30 millions jusqu'à la saison 2017-2018. Au-delà, il reste à déterminer. L'UEFA a été bienveillante pour la prise en compte des investissements structurels, par exemple dans les stades et autres équipements.
Comme l'a notamment souligné le président du « gendarme financier » des clubs français, la DNCG, Richard Olivier, le fair-play financier a toutefois pour défaut de figer les positions en ne permettant pas à un nouvel entrant de déployer son plan d'affaires sur plusieurs années quitte à investir à perte dans un premier temps. A en croire « L'Equipe » de mardi, l'une des pistes à l'étude serait justement de pallier cet inconvénient originel. Le quotidien sportif évoquait aussi une hypothétique prise en compte de la fiscalité, une option qui paraît compliquée eu égard aux disparités.
A ce stade, rien n'est toutefois tranché, assure-t-on de diverses sources. A ce titre, l'UEFA se refusait ainsi ce mardi à tout autre commentaire au-delà du communiqué de son secrétaire général. Egalement interrogé par « Les Echos », l'ECA, à nouveau impliquée, ne souhaitait pas non plus s'exprimer. Elle reconnaissait cependant que la réforme devrait être engagée dès la prochaine saison dans le cadre d'un cycle 2015-2018
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http://www.lesechos.fr/journal20150520/lec...yM4tOhx4zsLQ.99