Citation (CrazyLiam @ 02/07/2010 à 15:42)

A priori illégal.
Il y avait un article sur BUSA la dessus
Citation
C’est l’un des grands débats à l’approche du 1er juillet, date de l’ouverture des transferts : les Knicks peuvent-ils attirer une ou plusieurs superstars, en premier lieu LeBron James, en leur proposant des parts dans l’entreprise ?
Controversée, l’idée agite le milieu de la NBA, les propriétaires, les joueurs et les journalistes, qui rivalisent d’imagination.
Basket USA fait le point sur le sujet.
Le montage
Comme nous l’avons expliqué dans nos articles sur le règlement salarial, le salaire des joueurs est limité par les règles de l’accord collectif. Il existe notamment un salaire maximum, qui s’applique à LeBron James comme aux autres agents libres de l’été. Mais devant la forte activité de l’été sur le marché des transferts, certaines équipes cherchent à contourner les limites.
Pour les Knicks, cela signifierait proposer, d’une manière ou d’une autre, des actions de l’entreprise Madison Square Garden Incorporated, qui a justement été introduite en bourse au début de l’année 2010. Cette société groupe les activités au sein de l’arena mythique, et notamment les activités sportives des New York Knicks, des New York Rangers, ainsi que les concerts et les événements ayant lieu au Madison Square Garden et au Radio City Music Hall. Elle inclut de plus les chaînes de télévision MSG, MSG Plus, Fuse et Fuse HD.
On imagine bien qu’avec la venue de LeBron James (et d’un autre max Free-Agent) aux Knicks, les perspectives de revenus de la société, tant en terme d’entrées, de marketing et de produits dérivés seraient démultipliées. L’action pourrait alors faire un bon significatif, avec à la clé une plus value pour les propriétaires, dont, éventuellement, la star native d’Akron.
Les règles
Mais tout n’est pas si simple au pays du Basket business. Deux ensembles de règles peuvent venir perturber ce beau montage.
La Collective Bargaining Agreement (l’accord collective des joueurs de la NBA)
Une section de la CBA est consacré au sujet. Elle dit
Durant la durée de cet accord, aucun joueur NBA ne peut acquérir ou détenir un intérêt direct ou indirect dans les parts d’une quelconque équipe NBA.
Cela parait clair. Cependant, il est immédiatement ajouté
cependant, un joueur peut posséder des parts d’une entreprise cotée sur le marché public et qui possède directement ou indirectement une équipe NBA.
La manière dont il faut interpréter ce texte est la suivante : si une franchise NBA n’est pas côtée publiquement, ce qui est le cas pour la majorité d’entre elles, un joueur ne peut en posséder des parts. Dans le cas contraire, le joueur a la liberté de le faire, comme il a la liberté d’acheter des actions de n’importe quelle entreprise.
A ce stade, a priori , rien ne s’oppose à l’opération.
La SEC (Securities and Exchange Commission)
La SEC, c’est l’AMF américaine, en charge de la régulation et de la surveillance des activités boursières américaines. Elle est notamment en charge de veiller à ce qu’il ne puisse y avoir d’insider trading, l’équivalent du délit d’initié. En substance, il s’agit de s’assurer que 1/ les personnes disposant d’informations privilégiées pouvait influencer le court d’une action n’en profitent pas pour prendre des positions (acquisition/vente d’action) et que 2/ l’ensemble de tous les acteurs disposant d’actions ou susceptibles d’en acquérir bénéficie du même niveau d’information.
La méthode d’attribution des actions
Comment pourraient-être attribuées les actions, dans le cadre de ces règles ?
Les Knicks pourraient-ils attribuer des stocks options, ou directement régler James en actions ? La réponse est ici clairement non. Le salary cap précise le montant du salaire maximal, et tout autre forme de rémunération revient à contourner cette règle, ce qui est, bien entendu, prohibé.
La seule autre solution serait donc que James acquiert les actions avec ses propres économies, en comptant sur le fait que rejoindre New York modifie leur attractivité et donc leur prix.
Cependant un nouveau problème se pose : si le star réalise la transaction avant l’annonce de son arrivée, on est clairement dans le cas d’un délit d’initié. Il s’expose alors des poursuites de la part de la SEC. Autant éviter ces tracas.
Reste alors la possibilité de les acquérir après. Mais dans ce cas, le cours de l’action aura déjà eu le temps de monter, et les perspectives de plus value seront beaucoup plus limitées. Il faudrait en effet que les performances des Knicks soient supérieures à ce qu’anticipent les marchés pour qu’il y ait un bénéfice à faire. Sur le long terme, c’est effectivement envisageable, mais relativement incertain.
La position de la NBA
Suite à un article publié par Forbes sur le sujet, la NBA a publié un communiqué. Elle indiquait
La possession de parts dans le MSG dans une telle situation [NDLR : situation décrite dans l'article] constituerait un contournement du salary cap
Néanmoins, à la lumière du texte lui-même, il est difficile de comprendre cette position de la NBA, sauf à ce qu’elle modifie elle-même en cours de route les règles du jeu (ce qui n’est pas possible, en tout cas pas avant l’été 2011, date de la signature attendue du prochain CBA). Comme expliqué plus haut, s’il s’agit d’une rémunération, alors c’est clairement une infraction. Mais la possession de part dans une entreprise cotée est explicitement autorisée.
Conclusion
Finalement, il apparaît bien que si sous certaines conditions l’utilisation des actions de MSG Inc soit possible comme complément de rémunération, l’attractivité du montage soit plutôt incertaine. Sauf bien sûr à considérer que James soit extrêmement sûr que sa capacité à faire mieux que ce qu’attendent les observateurs…
Après, de telles pratiques pourraient par la suite lever des questions intéressantes. Quid si Kobe Bryant, pour diversifier ses investissements, prend des parts dans les Knicks (c’est un exemple, hein), et les rencontre en finale NBA ?
Le conflit d’intérêt serait rafraîchissant et pourrait nous amener des pages et des pages de commentaires…
http://www.basketusa.com/news/36904/les-kn...mes-en-actions/