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Forum de Culture PSG > Les forums du Haut : L'actualité du PSG et du football > La vie des tribunes parisiennes
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Emericain
Citation (Emericain @ 20/05/2017 21:54) *
Salut les gars!
J'me suis inscrit sur liste d'attente pour la saison prochaine, l'offre tribune, la trouvant intéressante puisque c'est casi la fin du placement aléatoire, au final.

Je suis n°583 sur liste d'attente et j'aimerais savoir si certains d'entre vous ici sont dans l'attente et ce que vous en pensez, est-ce que la liste d'attente a commencé et surtout, selon vous, aurais-je une place?

Je me suis inscrit sur liste d'attente 2H après ouverture.


Mon message est passé inaperçu, du coup je me permets de le remettre.

Etonnant qu'il n'y ait pas eu de visuel pour Maxwell hier, je sais bien qu'il y avait la campagne de don pour Cameron m'enfin, il y aurait pu avoir un effort de fait
Beilbey
Citation (Emericain @ 20/05/2017 21:54) *
Salut les gars!
J'me suis inscrit sur liste d'attente pour la saison prochaine, l'offre tribune, la trouvant intéressante puisque c'est casi la fin du placement aléatoire, au final.

Je suis n°583 sur liste d'attente et j'aimerais savoir si certains d'entre vous ici sont dans l'attente et ce que vous en pensez, est-ce que la liste d'attente a commencé et surtout, selon vous, aurais-je une place?

Je me suis inscrit sur liste d'attente 2H après ouverture.

Elle a commencé officieusement. De ce que je sais, la billetterie du PSG va gérer les abonnement 500 par 500. Tu es dans le deuxième carré, donc tu es sur d'être abo à Auteuil l'année prochaine.
Normalement les officialisations auraient du commencer dès jeudi dernier mais vu la forte affluence d'abonnement, cela prend du retard. Je pense que d'ici 2 semaines tu en sauras plus.

Le service billetterie du PSG est débordé mais t'en fais pas.

Après si tu veux être prioritaire - mais dans ton cas nullement besoin - tu t'achètes MyParis (si je me trompe pas de nom) à 40€ l'année.
Emericain
Super, merci.

Ouais c'est ça l'abonnement "MyParisSaintGermain", mais il me semble que tu es d'office abonné à ce truc lorsque tu t'abonnes au parc pour la saison prochaine, si je me souviens bien de ce que j'ai lu.

A quelque chose près j'étais dans le premier carré du coup, m'enfin c'est good quand même.

Avec tous les problèmes de ces dernières semaines, je comptais faire la prochaine réunion d'information pour joindre le CUP mais ça m'a l'air de déjà poser des problèmes toutes ces conneries, je me tâte encore.
Beilbey
Citation (Emericain @ 21/05/2017 17:53) *
Super, merci.

Ouais c'est ça l'abonnement "MyParisSaintGermain", mais il me semble que tu es d'office abonné à ce truc lorsque tu t'abonnes au parc pour la saison prochaine, si je me souviens bien de ce que j'ai lu.

A quelque chose près j'étais dans le premier carré du coup, m'enfin c'est good quand même.

Avec tous les problèmes de ces dernières semaines, je comptais faire la prochaine réunion d'information pour joindre le CUP mais ça m'a l'air de déjà poser des problèmes toutes ces conneries, je me tâte encore.

Si t'as des questions concernant le CUP, contacte en moi en PM. J'en fais partie.
Emericain
Citation (Beilbey @ 21/05/2017 22:31) *
Si t'as des questions concernant le CUP, contacte en moi en PM. J'en fais partie.


C'est fait, merci à toi.
Varna
Amo
C'est un communiqué pour pas tomber dans l'oubli ou y'a un réel but ?
Booby
Ca fait suite aux rumeurs de la création d'une tribune active à Boulogne également.
Zorglub
Citation (Booby @ 24/05/2017 16:49) *
Ca fait suite aux rumeurs de la création d'une tribune active à Boulogne également.

C'est ça, c'est clairement un avertissement (voire des menaces) suite aux rumeurs de la création d'un groupe à Boulogne, et même aux rumeurs de l'établissement du CUP à Boulogne.

En tout cas c'est comme ça que je comprends leur communiqué.
Beilbey
Ouep, très chelou tout ça. Le CUP et ses différents groupes n'ont pas pour vocation d'aller à Boulogne, donc déjà c'est suspect le communiqué du KOB.
J'vois pas qui créerait un groupe de supporteurs actifs à Boulogne pour le moment. Des lambdas? bah courage à eux.

Puis si ça plait pas c'est le KOB qui se chargera d'aller rendre visite à ces gens-là. LOl n'importe quoi rolleyes.gif
EdVed316
Citation (Zorglub @ 24/05/2017 21:02) *
C'est ça, c'est clairement un avertissement (voire des menaces) suite aux rumeurs de la création d'un groupe à Boulogne, et même aux rumeurs de l'établissement du CUP à Boulogne.

En tout cas c'est comme ça que je comprends leur communiqué.


Pareil.

Plutôt que d écrire des conneries peut être qu un forumien informé saura nous décoder la chose ?
Roufi
Il n'a jamais été question que des gars du CUP s'installent à Boulogne, d'ailleurs leurs membres qui étaient abonnés à Boulogne cette saison basculent tous à Auteuil pour la saison prochaine.
Lutetia
Les Microbes n'ont pas été accepté au stade de France
Tonio
Citation (Lutetia @ 27/05/2017 21:53) *
Les Microbes n'ont pas été accepté au stade de France

Sympa implosion du tibia.gif
JoK-IdF
Citation
Le nouveau ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a visité ce samedi juste avant la finale de la coupe de France le PC sécurité du Stade de France.

A 19h25 ce samedi, Gérard Collomb, le nouveau ministre de l'Intérieur, s'est rendu au PC Sécurité du stade de France avant le match PSG-Angers. Il s'est d'abord montré badin en s'amusant de sa «neutralité» puisque Lyon, le club de sa ville, ne jouait pas. Mais, au moment de se faire expliquer le dispositif mis en place avec plus de 1100 policiers réquisitionnés, un moment de tension s'est installé.

«On a un problème avec des supporteurs parisiens» a lancé un officier de sécurité. Sur les images vidéos, on a pu voir plusieurs dizaines de supporteurs parisiens quitter brutalement l'enceinte et se retrouver au pied de la porte Z. «Ce sont des membres des Kar-Sud» a expliqué Jean-Philippe D'Hallivilée, le directeur de la sécurité du PSG. En clair, ce groupe d'ultras parisiens, viré du Collectif Ultras Paris (CUP) il y a quelques semaines, était en train de se regrouper pour, a priori, régler ses comptes avec le reste des membres du CUP.

«Bloquons les Kar-Sud»


Sous les yeux de Gérard Collomb, soudain silencieux, et de Laura Flessel, la ministre des Sports venue elle-ausi en visite, les policiers du PC Sécurité prennent une décision pour éviter les affrontements. «Bloquons les Kar-Sud au niveau de la porte Y», décident les responsables. «les autres supporteurs parisiens vont pouvoir entrer librement dans le stade.»

Mais la vigilance des forces de l'ordre avait commencé beaucoup plus tôt. «Vers dix heures, les suporteurs des deux virages ont amené l'essentiel de leurs drapeaux pour leurs animations, explique un policier. Coté parisien, on a trouvé des piles usagées cachées dans des drapeaux. On les a immédiatement fait retirer...»

D'Hallivilée, toujours là.

Soudain, sous les yeux du ministre une bagarre
ribob
Citation (JoK-IdF @ 27/05/2017 23:44) *

Les Karsud étaient bien confinés devant la porte Y une bonne quinzaine avec des têtes connues....
A2V
popcorn.gif wub.gif
Kaionedirection
Ca promet pour la saison prochaine.
verrattismo
Quelqu'un qui était présent entre la porte A et G peut m'expliquer ce qui s'est passé avec certains KSoce qui ont fini gazés ? Au début j'ai cru que c'était une histoire KSD KST mais visiblement les Karsud étaient vers la porte Y.

Sinon concernant les Karsud et les Microbes, beaucoup d'articles sur le net disent qu'ils ont été exclus, c'est pas plutôt les groupes qui ont décidé de quitter le CUP ?
Beilbey
J'y étais, et si il y a bien eu une petite rixe entre la KST et la KSD. Je ne sais même pas pourquoi il y a eu embrouille, j'étais à 10 pas d'eux quand ça a commencé m'enfin, vu l'effet de foule et vu comment c'est parti en live en 5s, on s'est tous fait tazer, y compris des gamines de 5-6 ans qui n'arrivaient même plus à respirer, elles étaient paralysées. Je vous dis même pas le nombres de gamines qui ont respirés cette daube..

Par contre j'étais pas au courant que les Microbes et la KST étaient interdit de rentrer dans le stade, comment ça se fait ? Pour la KST à la limite.. mais les Microbes ??

Sinon ce sont bien la Lista et les Microbes qui se sont désengagés du CUP.
Amo
KST sont rentrés au stade, c'est les KSD qui sont pas rentrés.
Beilbey
Merci d'avoir rectifié, j'ai confondu. J'étais derrière la KST d'ailleurs au stade.
verrattismo
L'arrivée des Microbes au stade a été mouvementée (pas à cause d'autres parisiens), peut-être que ça a joué
Blablamabla
Pourquoi les karsud ont été viré du CUP ?
Y avait aussi un groupe qui a fait un communiqué pour quitter le cup, c'était quel groupe ?
Beilbey
ListaNera et Microbes.
Blablamabla
Citation (Beilbey @ 29/05/2017 17:30) *
ListaNera et Microbes.

Ok merci. Et que reprochait le cup aux karsud?
Emericain
Pour ceux qui s'étaient pré-inscrits pour la session d'adhésion du CUP :

https://www.facebook.com/collectif.ultras.p...092931094184293

- 2 créneaux, 9H & 14H
- RDV au Parc des Princes, à Auteuil le 24 Juin
HHA
Ca me fait penser à un truc, sympa le chant sur le rythme d'un de l'AIK (en tout cas je le connais de Stockholm perso). Mais l'original est tellement énorme wub.gif
Beilbey
Tenez-vous prêt car c'est un long pavé. Il s'agit là d'un ressenti d'un ex LF sur le Collectif Ultras Paris et d'une rétrospective des tribunes du PSG.

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Mardi 9 mai 2017,

le microcosme des supporters parisiens est en ébullition. La désunion est en marche. Des Ultras insoumis quittent le navire. Le bateau Collectif Ultras Paris tangue. Les Lista Nera Paris et les Microbes Paris 2006 ont, par communiqué public respectif, annoncé leur sortie du Collectif. Quelques jours plus tôt, c’était les Karsud qui s’esquivaient en catimini.

À travers l’effet de surprise de ces annonces, plusieurs questions se posent: et si tout n’était pas si rose chez les fans Rouge et Bleu localisés dans le Virage Auteuil ? Après une première saison pleine d’espoir, quel est le bilan du CUP ? Quelles sont les erreurs commises ? Quels sont les avenirs possibles ? Le paquebot CUP va-t-il rompre et couler ? Ou au contraire peut-il être consolidé et revenir encore plus fort la saison prochaine ?


1. LA GÉNÉSE

L’histoire n’a peut être plus besoin d’être racontée, mais il est toujours préférable de mettre les faits en perspective. Nous sommes le 28 février 2010, l’Olympique de Marseille se déplace à Paris sans ses supporters, pour un match qui sent le souffre. Des membres des deux virages opposés du Parc des Princes sont en guerre ouverte depuis des mois. La tension régnant ce soir là autour du stade est propice aux règlements de compte. Des individus issus du Kop de Boulogne, malgré la présence massive des forces de Police, étrangement passives, vinrent impunément jusqu’à l’entrée du Virage Auteuil pour se battre et agresser les supporters du Virage se trouvant devant la grille. Après quelques secondes de flottement, des individus issus du Virage Auteuil réagirent en contre-attaquant les assaillants, lesquels firent marche arrière en direction de la Porte de St-Cloud. Yann Lorence, supporter du Kop de Boulogne, fut attrapé et roué de coups par des supporters du Virage Auteuil. Transporté à l’hôpital dans le coma, il fut déclaré cliniquement mort le 17 mars 2010.
Suite à ces événements dramatiques, aboutissement de longs mois d’affrontements fratricides, la plupart des associations de supporters parisiens se mirent en sommeil. Le 15 mai 2010, la rencontre PSG – Montpellier en dernière journée de Championnat fut l’ultime match de ces supporters dans leur tribune (Cf article Oh! Mon Virage). Les dirigeants du Paris St- Germain prirent la décision de supprimer les abonnements des 13000 Viragistes et Kobistes, annonçant le 18 mai 2010 toute une série de mesures anti-supporter via le tristement célèbre Plan Leproux (cf Interview de Robin Leproux). Fin avril, un décret du Ministère de l’Intérieur déclarait la dissolution de plusieurs associations de supporters du Virage Auteuil ou assimilées : Supras Auteuil 1991, Paris 1970 La Grinta, Authentiks. L’ensemble des associations de supporters parisiens ne tardèrent pas à déclarer leur auto-dissolution.


Retrouver un jour les tribunes du Parc

En apparence, le Parc des Princes avait été nettoyé des indésirables. Les abonnements en aléatoire allaient permettre de retrouver un public festif et sans violence. Les Qataris, proches du Président de la République, pouvaient racheter le club à Colony Capital, dirigé par Sébastien Bazin, un des amis le plus proche du même Président de la République. Les traces du passé pouvaient être effacées sans ménagement. Une nouvelle aire victorieuse allait s’ouvrir pour le club de la capitale. L’ultra sécurité appliquée allait pouvoir remplacer la supposée insécurité Ultras.

Les anciens abonnés des virages prirent différentes directions. Les leaders Ultras appelèrent au boycott du Parc des Princes afin de montrer leur désapprobation face aux mesures anti- Ultra et anti-supporter du Plan Leproux. Quelques-uns décidèrent de ne plus remettre un pied au stade, et de suivre les résultats du club loin de la Porte de Saint-Cloud. Certains, malgré l’appel au boycott, acceptèrent les nouvelles règles du jeu et continuèrent à venir voir leur équipe au Parc du Prince, en rentrant dans le rang et en se fondant dans la masse des spectateurs silencieux. Enfin, une poignée annoncèrent ne pas accepter les nouvelles règles imposées par le Plan Leproux mais voulurent continuer à soutenir activement l’équipe. Ils supportèrent alors contre vents et marées et entrèrent dans une période dite de contestation. Malgré les décrets d’interdiction de déplacements, les annonces liberticides des autorités publiques, les nombreuses arrestations policières et les listes noires, certes illégales, mais d’après la CNIL bien appliquées par les services du club refusant ainsi de vendre des centaines de billets à ces fans contestataires, ces derniers continuèrent à suivre leur équipe à travers la France et l’Europe.

La plupart du temps ils étaient bloqués sans raison légale aux portes du stade, ou parfois réussissaientà se regrouper dans les tribunes des supporters locaux en créant ce qu’on appelle un contre-parcage, le parcage étant la tribune des supporters visiteurs, dont l’accès leur était systématiquement refusé.

Cette période de contestation dura 6 saisons, de 2010 à 2016. Face à la répression à outrance, beaucoup d’anciens finirent par se retirer progressivement de la résistance, pour soutenir l’équipe de leur côté, le plus souvent loin du stade, ou dans l’ombre des tribunes latérales. De nombreux jeunes sympathisants, n’ayant pas ou peu connu le Parc des Princes d’avant 2010, rejoignirent le mouvement contestataire. De nombreux groupuscules de fans pullulèrent ainsi, formant plusieurs entités distinctes selon les affinités, certaines déjà existantes avant 2010, d’autres totalement nouvelles. L’objectif était commun et ambitieux : retrouver un jour les tribunes du Parc des Princes pour recréer les grandes ambiances historiques.


2. LA CRÉATION

Le mardi 23 février 2016, un communiqué annonça dans un relatif anonymat la création du Collectif Ultras Paris (CUP), avec comme sous-signature un prometteur « Ensemble nous sommes invincibles«, slogan bien connu des feu Virage Auteuil et Kop of Boulogne. Les signataires y étaient indiqués comme « Nous, groupes issus du Virage Auteuil encore actifs, et groupes dit « contestataires » nés de la politique d’exclusion menée par certains dirigeants, avons décidé de nous rassembler pour former le Collectif Ultras Paris. » Bien que très identifié Virage Auteuil, il y est précisé que « Notre collectif est ouvert à tous les amoureux du club qui, de près ou de loin, subissent cette discrimination« . L’ouverture est donc prônée, tous les sympathisants du VA, du KOB et les sans-étiquettes sont les bienvenus. Dénonçant « [...] des méthodes à la limite de la légalité » de quelques dirigeants, leur « volonté partagée par de très nombreux amoureux du Paris Saint-Germain, du simple supporter au Président en passant par les joueurs » est de retrouver le Parc des Princes comme « [...] un stade qui respire et non un cinéma à ciel ouvert. »

L’annonce est belle et l’organisation prend forme, résumée dans cette dernière phrase: « Notre fidélité à nos couleurs ne s’est jamais démentie et perdurera sous un même collectif. »


3. UNE DÉFINITION

Avant de revenir sur cette première année d’existence du CUP, il parait important d’en déchiffrer chaque terme : Collectif.
Ultras. Paris. Un Collectif d’anciens du Virage Auteuil et de nouveaux groupes contestataires, certes, mais qui sont-ils exactement ? Précisons tout d’abord qu’en raison des décrets de dissolution annoncés en 2010, aucun de ces groupuscules n’est officiellement constitué en association loi de 1901 avec dépôt de statut en préfecture, contrairement à la plupart des anciens groupes d’avant 2010. A l’inverse, le CUP a été déclaré le 18 mai 2016 à la Préfecture du Val de Marne.

Voici une très concise présentation de ces différents groupuscules membres signataires du CUP. Les Microbes Paris 2006, créés en 2006 comme une section des Supras Auteuil 1991. La K-Soce Team, également créée en 2006 comme une section des Supras Auteuil 1991. Ces deux sections ont donc survécu à la dissolution des Supras en 2010, voguant chacun de leurs propres ailes, tout comme les Parias Cohortis, autre groupuscule issu de l’ancien VA et membre fondateur du CUP. Anciens résidents du Virage Auteuil depuis 1995, les Karsud, malgré une mentalité plus éloignée du mouvement Ultra, ont également pris part à la création du CUP. De même en ce qui concerne la Lista Nera Paris, groupe cosmopolite créé en 2012 de la fusion du PSG Club Suisse et de la Section Nord Est, essentiellement composée de supporters expatriés hors de la région parisienne et sympathisants aussi bien de l’ancien VA que de l’ancien KOB. D’autres groupuscules formés dans la contestation post 2010 ont pris part à l’aventure, il s’agit des Nautecia Paris 2012, Le Combat Continue et enfin Liberté pour les Abonnés. Précisons qu’un groupe Liberté pour les Abonnés, qui fut le premier contestataire avéré du Plan Leproux dès 2010, s’était auto- dissout en 2013 regrettant la position du club qui refusait tout dialogue avec les supporters.


Etre Ultra est un mode de vie

En plus de l’ensemble des membres de ces différents groupuscules qui ont donc une double affiliation, à leur propre groupe et au CUP, plusieurs campagnes d’adhésion ont permis dès mai 2016 de gonfler les effectifs, pour atteindre plus de 2100 membres. Ainsi, la majorité des adhérents CUP sont des supporters lambdas, vierges de toute étiquette et n’appartenant à aucun autre groupe. Notons que certains membres des groupes signataires du CUP n’ont pas choisi de s’y carter, préférant rester libres et indépendants.

Le deuxième terme est donc Ultras pour signifier clairement la mentalité affichée. Est-ce bien raisonnable ? Contrairement à beaucoup d’autres groupes dans d’autres clubs, aucun groupe Ultra parisien n’a jamais eu le mot « Ultras » dans son nom. Utiliser ce terme pour celui du CUP est très surprenant. Les Ultras en 2016 n’avaient plus bonne presse, ni auprès du grand public, ni des mass-médias, ni des autorités policières. Cette tendance est loin de s’inverser et leur réputation reste sulfureuse. Il faut pouvoir l’assumer. Et cela ne signifie pas seulement le proclamer. La désignation Ultras du CUP apparait plutôt comme une étiquette. Etre Ultra est un mode de vie. Cela se démontre par des actions quotidiennes et un comportement au stade, mais aussi par une mentalité, des valeurs et des luttes partagées par le mouvement. A ce titre, l’auto- proclamation Ultras du CUP est un engagement erroné, mais on y reviendra...

Enfin, le terme Paris paraît évident, pour indiquer bien sur l’appartenance au Paris Saint-Germain et donc à la ville de Paris, mais aussi pour souligner l’ouverture du Collectif à tous, en résonance aux anciens VA et KOB. Néanmoins, le Collectif n’est pas aussi ouvert qu’il ne l’annonce, il reste quasi uniquement connoté Virage Auteuil 1991. Cette tendance n’est pas surprenante, les différences de mentalité entre les deux anciens virages étant irréconciliables, et les fondateurs du CUP des ex-résidents du VA. Certes des abonnés du Kop de Boulogne ont rejoint le Collectif, mais il s’agit de supporters lambdas et non pas d’anciens membres actifs du KOB, au contraire du VA.


4. LE TEMPS DE LA COHÉSION CONTRE L’ADVERSITÉ

Les présentations faites, il est temps de passer à l’action. 9 avril 2016. Le Paris St-Germain de Laurent Blanc se rend au Stade de Roudourou à Guingamp. Un peu plus d’un mois après sa création, il s’agit du premier déplacement du CUP en parcage visiteur. Pourtant, aucun dialogue n’a encore été entamé avec le club. Les membres du Collectif ont acheté leur place individuellement sur la billetterie du PSG, laquelle une fois n’est pas coutume n’avait pas été surveillée de près. Aucun fan ne fut ce jour-là blacklisté. Les groupes composants le CUP, bien organisés, ont pu chanter unis, créant une ambiance bon enfant et revenant avec une victoire 2 – 0. Une première qui aurait pu être considérée comme une réussite et ainsi permettre l’ouverture d’un nouveau dialogue avec le club. Cela n’arriva pas. Il faudra encore attendre un peu.

A ce moment de l’histoire, il est important de faire un rappel de la stratégie du Paris St-Germain concernant ses supporters depuis l’été 2010 et la mise en place du plan Leproux. Le mot d’ordre affiché était clair. La sécurité primait sur tout le reste. A part, évidemment, sur le commercial. Les supporters qui contestèrent cette politique furent combattus et stigmatisés. Un comble, le service Sécurité et Relation avec les Supporters du club était devenu anti-supporter ! Le service Billetterie était discrètement son complice, à coup de blacklistes illégales et de suppressions d’achat de place sans raison valable, si ce n’est un faciès qui ne revient pas, trop Ultra. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés fut saisie de l’affaire. Celle-ci accusa le PSG de se substituer à la justice et lui intima d’arrêter sa blackliste. En vain, les refus ou annulations de vente continuèrent...


La solution était là, sous leurs yeux

A l’intérieur du Parc des Princes, aucun drapeau, aucune banderole et aucun message n’était autorisé, ni même un « Allez Paris » ! Le stade est une enceinte privée, le PSG peut donc y dicter ses règles à sa guise. La liberté d’expression n’y est pas la bienvenue. Les services marketing et commercial du club sont très compétents dans leur domaine. Un seul problème, ils ne connaissent pas grand chose aux supporters. Leur client est un supporter consommateur, et à vrai dire, peu importe qu’il soit supporter, sympathisant parisien ou simple touriste, l’essentiel est qu’il consomme. Au Parc du Prince le portefeuille est roi. Depuis 2010, de nouveaux services sont sans cesse développés et leur attrait auprès de la clientèle validé par des questionnaires de satisfaction, le tout étant censé justifier des tarifs d’abonnements sans cesse croissant. Le seul hic, les clients n’ont jamais mis l’ambiance dans un stade de foot. Les meilleurs marketeurs n’ont pas appris cela dans leur Kotler.

Le Président Nasser ne put s’en satisfaire. Quelqu’un a du avoir la bonne idée de lui expliquer qu’avant son arrivée, le Parc était une bouilloire brûlante à laquelle il ne fallait pas se frotter, et non pas la chambre froide qu’elle était devenue depuis le Plan Leproux. Des solutions alternatives furent testées, sans trop de conviction, et surtout sans réussite. La plupart étaient à mourir de rire, ou plutôt à pleurer. Evoquer ces tambours et capi amateurs serait leur donner trop de crédit, nous nous arrêterons donc là. Pourtant, la solution était là, sous leurs yeux. Oserais-je dire, dans leur blackliste officieuse. Les décideurs parisiens ont bien fait de désobéir à la CNIL et de garder les fonds de poubelle. L’impensable parut alors évident. Un jour délaissé, stigmatisé, condamné. Le lendemain écouté, protégé, glorifié. Telle est l’évolution de position du Paris Saint-Germain envers ses plus fervents supporters. Il fallut pourtant encore attendre, un peu...

A l’aube de la saison 2016 – 2017, le Paris SG se déplace le 28 août sur le Rocher monégasque pour son second match à l’extérieur, le premier avec ses supporters, ces derniers ayant été interdits par arrêté ministériel de se rendre en Corse deux semaines plus tôt. Le CUP avait bien évidemment coché ce déplacement dans son agenda, environ 400 de ses membres ayant acheté leur place sur la billetterie officielle du PSG dans la tribune réservée aux fans parisiens. C’est alors que la blackliste refit son apparition avec des annulations en chaine des tickets achetés de la part du service billetterie. Malgré cela, à l’aune de sa cohésion et de l’entente de ses différents sous- groupes, le CUP se déplaça en masse, les présents refoulés par le Paris SG achetant finalement leur place en dehors du parcage. Face à ces 400 ultras disséminés mais bien organisés, les autorités policières locales, après concertation avec les responsables du CUP, et contre l’avis des dirigeants parisiens, décidèrent d’autoriser le regroupement de tous les fans assimilés au CUP dans un contre-parcage jouxtant la tribune visiteur officielle. Un beau succès pour les leaders du Collectif Ultras Paris, lequel fut ce soir là unis et très actifs. Malgré des chants incessants, ce fut une première défaite pour les joueurs parisiens, 3 buts à 1, sur le terrain du futur Champion de France. Pour le CUP, il y avait toutefois un petit goût de victoire...

Le 6 septembre 2016, le Paris St-Germain fut condamné par le Tribunal d’Instance à verser 30 000 euros à 15 supporters parisiens ayant eu leur place annulée par le club deux ans et demi plus tôt. Ces supporters étaient conseillés et encadrés par l’Association de Défense et d’Assistance Juridique des Intérêts des Supporters (Adajis). Pure coïncidence bien sûr, quelques jours après, le dialogue fut entamé entre le club et des représentants de l’Adajis et du CUP pour organiser un retour des supporters au Parc des Princes. Nous ne saurons pas laquelle de la condamnation financière au tribunal ou de la déroute de la billetterie parisienne en principauté monégasque aura fait infléchir les dirigeants du club, mais après ce Monaco – PSG, la blackliste fut laissée aux oubliettes et le dialogue enclenché. Qui aura réellement fait le premier pas ? C’est difficile à dire. L’évidence d’intérêts communs aura conduit à la première rencontre et l’instauration dans l’ombre d’échanges constructifs. Un mois plus tard, on célébra en grande pompe le retour de la force.


5. LE RETOUR AU PARC

1er octobre 2016. La date restera historique. La première virée officielle du Collectif Ultras Paris au sein du Parc des Princes. Le Paris St-Germain bat les Girondins de Bordeaux 2 buts à 0. Le Parc est à la fête, et à l’espoir, celui d’une ambiance retrouvée, d’un stade réanimé, d’une équipe transcendée, non pas par des primes à six chiffres, mais par un Virage bruyamment passionné. Jusque là hostiles, les principaux médias participèrent à l’emballement. L’abattage médiatique fut ridicule, démesuré, tel qu’on peut supposer qu’il fut orchestré par le PSG lui même dont les retombées d’une image positive n’étaient pas dénuées d’intérêt. Les gros titres firent état d’un « Retour des Ultras ». Les aveugles d’hier nous annonçaient avoir vu la lumière ! Pauvres journalistes, la plupart ne sont que des girouettes sans principe et si peu compétents, des experts enfermés sous les projecteurs de leur studio qui n’ont jamais vraiment senti de près l’odeur d’un fumigène mais ne cessent de les condamner ouvertement pour la bienséance, prônant à la fois la sécurité à outrance et critiquant à demi-mots les nouvelles tribunes aseptisées. Et d’un coup d’un seul, l’Ultra non grata est transformé en supporter modèle. La caricature n’effraie plus. Il faut dire que peu d’observateurs s’interrogèrent sur la sémantique. Le buzz n’a pas de place pour les sceptiques. Un retour des ultras, certes, mais sur 2000 membres du CUP, combien sont réellement des ultras, et combien sont réellement de retour ? Personne ne posa la question, ou n’osa y répondre. La réponse n’est pourtant pas exempte d’intérêt. Peu d’anciens sont réellement de retour. Et parmi eux, tous ne sont pas des anciens Ultras. Ce n’est certes pas là le plus important, mais il faut appeler un chat, un chat. Et un Ultra, un Ultra....

De leur côté, les leaders du CUP et de l’Adajis eurent une communication positive et intelligente, exposant à chacune de leur intervention dans les médias un projet réfléchi, pacifique et unificateur, prônant comme base solide un mélange des supporters, chaque fan parisien étant le bienvenu dans l’aventure, peu importe son passé et sa provenance. Ils n’insistèrent pas sur l’aspect Ultra, mettant en avant juste l’envie d’animer une tribune et de soutenir leur équipe. Le terme Ultras dans le nom du CUP suffisait à les définir et les médias s’occupèrent du reste.


6. APRÈS L’ESPOIR, LA MONTÉE EN PUISSANCE

L’essor fut immédiat, à la hauteur des attentes suscitées. « [...] Après tant d’années, de galère et de combat, pour toi Paris SG, on va se casser la voix... » Tel est le contexte, et la promesse, tenue. Le 19 octobre 2016, Paris SG – Bâle pour une première du CUP en Ligue des champions. Le CUP chanta bien avant le début du match, ne s’interrompit quasiment pas à la mi-temps, puis resta longtemps après le match. Les joueurs vinrent fêter la victoire 3 – 0 avec leurs fans aux anges. Certains penseront que l’attitude des joueurs fut trop ostensible pour être sincère et spontanée, mais là n’est pas le plus important répondront les autres. La mayonnaise prend forme. La communion entre les joueurs et leurs supporters est en marche...
Quelques jours plus tard, le 23 octobre 2016, ce n’est que le troisième match du CUP au Parc des Princes, et déjà son premier Paris Saint-Germain – Olympique de Marseille. Pour le Classico, le CUP offrit à la France entière branchée sur Canal Plus son premier tifo, classique et efficace, composé de feuilles et dessinant les couleurs tant chéries par les fans parisiens, Bleu-Blanc-Rouge-Blanc-Bleu. Un triste 0 – 0, aucun tir du côté marseillais, mais aucun but non plus du côté parisien malgré un Parc chantant et poussant son équipe sous l’impulsion du CUP. Les joueurs parisiens ne surent pas les remercier...


Omniprésent sur le terrain caritatif

1er novembre 2016, la Toussaint se passe en Suisse, pour le premier déplacement européen officiel du CUP. Plusieurs cars affrétés permirent à une grosse centaine de membres du Collectif de faire entendre leur voix dans le Parc Saint-Jacques de Bâle. La même organisation fut adoptée pour le déplacement à l’Emirates Stadium d’Arsenal le 23 novembre. Les parisiens revinrent de Suisse avec la victoire, et de Londres avec le match nul.

Il n’y a pas qu’en tribune que le Collectif est actif, on le retrouve aussi omniprésent sur le terrain caritatif. Présents à Valenciennes en mai 2016 pour assister à un match de charité auquel participèrent d’anciens joueurs du PSG, présents pour une journée de lutte contre la Mucoviscidose en septembre 2016, instigateurs de collectes de jouets en décembre puis distribution à des enfants hospitalisés à la Pitié Salpêtrière, en janvier 2017 organisateurs d’une collecte de vêtements et de denrées alimentaires remis ensuite à l’association « Ensemble pour tous », collectes d’argent au sein du Parc des Princes en marge de certaines rencontres comme lors du dernier match pour permettre à un jeune malade d’être hospitalisé à travers l’association « Pour que ça marche pour Cameron« . Le CUP est très charitable.

Le Collectif est associé aux bons résultats, les joueurs venant systématiquement saluer leurs supporters. Le Virage Auteuil et les parcages extérieurs sont de nouveaux animés. L’image publique du CUP est ultra positive. Les effets s’en font vite sentir et le cartage est massif, venant gonfler les caisses comme les effectifs. Plus sournoisement, la réussite du Collectif ne profite pas qu’à l’ambiance du Parc, mais aussi indirectement au Paris Saint-Germain. Il est donc temps de tenter un voyage en eau trouble et de déchiffrer la relation instituée entre les services du club et le CUP.


7. PLONGÉE DANS LE CÔTÉ OBSCUR

Evidemment, comme dans toute négociation, l’aboutissement à une situation gagnant-gagnant ne peut se faire sans concession et sans l’acceptation de contrepartie.

Pour arriver à une solution acceptable par les deux protagonistes, l’équation paraît claire : la fin des blacklistes et un retour au sein du Parc des Princes pour les uns ; de l’ambiance dans le stade et le respect strict d’un cahier des charges sécuritaires pour les autres. Les conditions du deal n’ont bien sûr jamais été communiquées mais nous pouvons les déduire du comportement des deux parties depuis l’entrée du CUP au Parc des Princes en octobre 2016. Les liens sont étroits entre les leaders Ultras et le service marketing du club. Un dialogue est instauré régulièrement afin de cadrer toutes les actions et les décisions prises à la tête du Collectif. Cela inciterait presque à poser plusieurs questions aux réponses douteuses et à s’interroger sur son indépendance. Qui paie les tifos ? Qui paie les déplacements, les transports et la billetterie ? Il est avéré que des membres du CUP bénéficient d’avantages tarifaires en billetterie avec de fortes remises et exempt de frais de dossier. Les soupçons sont permis concernant le reste. Cela ne pose en soi aucun problème, dommage seulement que ces avantages ne soient pas partagés avec tous les supporters.

Les liens sont si étroits que la spontanéité s’efface au profit d’une organisation millimétrée ayant comme unique objectif de mettre en avant une bonne image des deux parties. Le 26 février 2017, le Paris St-Germain se déplace au stade Vélodrome de Marseille mais les supporters parisiens sont tous interdits de déplacement. Le CUP décide alors de se rendre en nombre à l’aéroport du Bourget pour soutenir l’équipe avant son départ. Certains joueurs franchissent la sécurité pour venir à la rencontre du joyeux cortège du Collectif. Une victoire 5 – 1 sur le terrain de l’ennemi plus tard, les mêmes supporters refirent le déplacement jusqu’au Bourget en pleine nuit pour célébrer le retour des héros. Les joueurs les rejoignirent à leur arrivée pour une communion colorée par des fumigènes. Les images sont belles, les émotions sont intactes. Le tout semble pourtant très orchestré. Deux jours avant le match, lors du dernier entraînement, quelques leaders du CUP triés sur le volet furent les invités privilégiés du club pour assister en privé à l’ultime entraînement. Ces images d’intimité furent relayées sur les réseaux sociaux du club, comme un message que l’on voudrait faire passer...

Deux mois plus tôt, le 21 décembre 2016, pour le dernier match au Parc des Princes avant la trêve hivernale, une banderole fut déployée dans le Virage Auteuil par les leaders du CUP. Un message clair, que nous ne doutons pas sincère, qui aura pourtant fait grand bruit dans le microcosme Ultras suscitant de nombreuses réactions sarcastiques. « Un Président passionné. Des Ultras retrouvés : Merci Nasser« . Les joueurs participèrent à la bonne ambiance par une victoire 5 – 0. Entre le Collectif et le Paris Saint-Germain, les remerciements se font en public.
Les Ultras de toute part ont l’habitude de proclamer qu’une ambiance et la passion ne s’achètent pas. En fait, ils ont tort. Cela s’appelle le Collectif Ultras Paris ! C’était pourtant là le combat des contestataires et boycotteurs du Parc des Princes depuis 2010... Ce combat semble avoir été abandonné. Il est donc légitime de se demander si le CUP est vraiment un groupe ultra ?

Plutôt que de répondre directement à cette question, continuons de remonter le parcours du CUP en cette saison 2016 -2017. Si je vous dis « mercredi 8 mars 2017« , je sais que vous allez faire des cauchemars et me maudire. Ce n’est pourtant pas du score dont je veux parler, mais de quelques anecdotes en marge de cette putain de remontada. Je ne sais pas si le Barça avait une peur bleue de voir rouge avec les 5000 fans parisiens présents, mais ils décidèrent non seulement de séparer la tribune visiteur du reste du stade par un haut plexi insonorisant, mais aussi de la diviser en un double parcage dont je n’ai pas encore compris l’utilité, si ce n’est d’isoler les 300 fans identifiés CUP des 4700 autres fans parisiens. Cloitré en bout de ligne, le CUP n’arriva pas à enflammer ni les joueurs, avec le résultat que l’on connait, ni les autres fans parisiens, partagés entre l’envie de suivre les chants du Collectif ou d’en lancer d’autres de leur côté.


Espérons qu’ils apprennent vite

Il faut dire que, comme un signe, la soirée entière du CUP avaient été à la hauteur de notre équipe chérie, un ramassis de fébrilité, de désorganisation et d’individualité, plus m’as-tu-vu que solidaire ! Un cortège était organisé pour tous les membres du CUP présents, du parking visiteur, à l’entrée du contre parcage réservé donc au Collectif. A l’heure indiquée, aucun groupe ou presque n’était présent sur le parking, hormis certains bloqués par la Police. D’autres vaquèrent à leurs occupations de restauration, sans aucune contre-indication policière. Les libertés ne semblent pas être les mêmes pour tous les membres du CUP... Finalement, tout le monde a fini par se rejoindre pour prendre place dans un semblant de cortège encadré au millimètre par la Police locale, les derniers arrivés, à savoir la K-Soce team, traversant le défilé pour en prendre la tête. Il n’y a pas besoin de regarder plus loin pour comprendre qui dirige le Collectif. En tribune, peu avant le match, ce même groupe entonna pendant de (trop) longues minutes un chant sur l’indépendance catalane qu’eux seuls comprirent. Les autres groupes présents firent silence. On était loin de l’union sacrée attendue du Collectif avant un tel choc. Les supporters lambdas, de l’autre côté du contre-parcage, restèrent silencieux et incrédules, finissant par s’agiter pour demander de vrais chants parisiens.

Le bouquet final arriva à la 85ème minute. Le score de 3 buts à 1 pouvait laisser présager du meilleur, la qualification en poche, plus que quelques minutes à savourer, et des supporters barcelonais quittant le stade par centaines. C’est alors qu’un des capi du CUP lança un « Bye Bye Barcelona », repris par l’ensemble du parcage ! Pauvre d’eux qui célèbrent la victoire avant le coup de sifflet final, se permettant de chambrer l’ogre barcelonais, alors que le moment aurait du être aux ultimes encouragements. Certes, l’occasion était belle. En tribune, l’humiliation n’en fut que plus forte. A l’impossible résultat s’ajouta notre inutile arrogance. Pour chanter ainsi, les biberons du CUP n’ont pas dû connaitre le Paris SG d’avant 2010, celui capable du meilleur mais aussi du pire. Espérons qu’ils apprennent vite et que cette claque leur serve de leçon.

« Bye Bye Paris SG ».
1er avril 2017, la Finale de la Coupe de la Ligue fut remportée 4 buts à 1 par le Paris SG contre l’AS Monaco au Parc OL.
Non, ce n’est pas un poisson d’avril. En revanche, concernant les divers événements passés dans le virage réservé aux supporters parisiens, on aurait préféré qu’ils le soient. Pour la première fois en tribune, et la dernière fois depuis, des membres du CUP allumèrent des fumigènes à gogo. Après le match, on découvrit des dizaines de sièges cassés à l’endroit même où étaient présents certains groupes membres du CUP. Des dizaines de sticks attestèrent de cette présence, comme une signature.

Pourtant, les discours d’après match furent bien différents. Chacun rejeta la responsabilité sur les autres, le CUP sur des supporters non membres, le PSG sur la Ligue, les médias sur un peu tout le monde. Etre Ultra, ce n’est pas uniquement faire n’importe quoi en tribune pour s’amuser. La déviance, même gentillette, car il n’y eut aucune violence physique, il faut tout de même le préciser, ne peut pas être excusée par la bêtise de l’inexpérience. Etre Ultra, c’est aussi de l’auto responsabilité et le fait d’assumer ses actes, même extrêmes. Le proclamer dans les médias c’est bien. L’appliquer en tribune, c’est mieux. La réaction officielle du club après ces incidents prouve bien qu’il souhaite protéger son jouet CUP.

De là à penser que les fumigènes avaient été une commande pour chauffer l’ambiance de cette Finale princière, il n’y a qu’un pas que je n’oserai franchir...


29 avril 2017, le PSG Handball reçoit des hongrois de Szeged pour leur 1/4 de Finale retour de la Ligue des Champions. Le match est capital pour cette section du club, une place dans le dernier carré à Cologne doit être impérativement validée, surtout après la courte victoire à l’aller en terre hostile. Le Paris St-Germain souhaite que l’ambiance habituellement feutrée du Stade Pierre de Coubertin soit à la hauteur de l’événement, c’est à dire bruyante et bouillante. Ils n’hésitèrent donc pas à inviter le CUP, malgré la présence du fidèle 8ème Homme, le groupe officiel des supporters du PSG Handball, composé de quelques dizaines de membres. C’est ainsi que deux heures après la 1/2 Finale de Ligue des Champions victorieuse au Parc des Princes de la section féminine de football, plus d’une centaine de membres du CUP rejoignirent Coubertin, conviés gratuitement par la billetterie du PSG. Les 3000 autres fans parisiens réellement fans de handball seront contents d’avoir payé leur place. Plusieurs questions se posent alors : le CUP se revendique-t-il comme un groupe multisports ? Ou bien n’est-il qu’opportuniste et profiteur ? Quel est le respect du PSG, et par la même occasion, du CUP, envers les autres supporters du PSG Handball ?

Ce soir là, le CUP n’était pas un soutien pour l’équipe, malgré les dires d’après-match. Il était en démonstration, chantant non stop certes, mais en total décalage avec les faits du match, et forçant le 8ème Homme à s’effacer. La salle et les joueurs parisiens en furent bloqués pendant 50 minutes. A la surprise générale, les hongrois menaient alors largement et le PSG était éliminé. C’est alors que le speaker du club demanda aux fans habituels de suivre un des chants du CUP. L’osmose pris et les joueurs se transcendèrent, arrachant finalement un match nul et la qualification. Heureusement pour tous, le résultat a été positif, mais la catastrophe a été évitée de peu. L’expérience CUP à Coubertin a évidemment été saluée par le club et les médias. Cela a failli pourtant être un énorme camouflet. A chacun sa place, même si elle est offerte gratuitement. La fidélité n’est pas une vertu récompensée par les dirigeants du PSG, qui prouvent là encore qu’ils n’ont aucun intérêt pour la grande majorité de leurs vrais supporters, entendant par « vrais supporters » non pas ceux qui chantent le plus fort, mais ceux qui ont prouvé toute la saison par leur fidélité qu’ils aiment cette équipe peu importe le prix de l’abonnement et l’adversaire.

Le déplacement du 14 mai 2017 à Geoffrey Guichard nous révéla une autre facette des relations entre le Paris St-Germain et le CUP. Pour ce match à Saint-Etienne, les leaders du Collectif décidèrent tout d’abord de boycotter le Forez invoquant ne pas avoir le droit à suffisamment de places, comme ils le firent deux semaines plus tôt à Nice dans les mêmes circonstances. La billetterie du PSG vendit tout logiquement les places du parcage sur son site officiel où tous les supporters lambdas mais identifiés du club pouvaient passer commande. Puis, quelques jours à peine avant le match, on assista à un retournement. Les leaders du Collectif décidèrent de ne plus boycotter et les places déjà vendues aux « lambdas », dont certains membres du CUP, furent annulées par un simple mail. Ces mêmes places furent alors revendues aux membres des sous-groupes composant le CUP. Ils furent finalement les seuls autorisés à faire le déplacement !

Le 27 mai 2017, direction le Stade de France pour l’apothéose de la saison et une 100ème Finale dans l’histoire de la Coupe de France. Pour sa première finale officielle à Saint-Denis (ils étaient présents déjà la saison passée pour les finales de Coupe de la Ligue contre Lille et de Coupe de France contre l’Olympique de Marseille, mais de façon « non officielle ») le CUP se rendit au stade en cortège, lequel fut très pyrotechnique. Ce soir là, au contraire de la finale à Lyon, ils décidèrent donc d’assumer leurs instincts Ultras dans la rue, et non pas en tribune, exceptés quelques pots de fumées sporadiques et un ou deux discrets fumigènes en fin de match dont on ne peut dire si ils ont été allumés par des membres du CUP. Le PSG aurait eu du mal à les protéger une seconde fois, surtout que les événements au Parc OL leur coutèrent une amende de 100 000 euros, deux interdictions de déplacement pour les supporters parisiens à Metz et Angers en championnat et deux matchs au Parc des Princes à huis clos partiel avec sursis.

Image très prisée après la victoire, le tifo d’avant match dans le virage parisien fut des plus surprenants ! Un « 11 » géant sur un fond Bleu-Blanc-Rouge-Blanc-Bleu, pour célébrer avant l’heure le record de victoire dans la compétition obtenu à la fin de la soirée par le club parisien. Une bien étrange idée que ce message après la catastrophe catalane. Fêter une nouvelle fois la victoire avant le coup de sifflet final. L’arrogance et l’humiliation du Camp Nou n’aura donc servi à rien ! Un peu d’humilité ne fait pourtant pas de mal.

Sans surprise, une saisissante anecdote autour de cette finale n’a pas du tout été mentionnée dans les médias. Il ne s’agit en effet pas d’une publicité que le Paris SG souhaite voir s’étaler dans la presse. Et pourtant, elle est très significative. Les membres du groupe Microbes Paris 2006, pourtant détenteurs de billets tout à fait valables et n’étant pas sous des peines d’interdiction de stade, se sont vu refuser l’entrée dans le stade par les autorités policières. Il serait très intéressant de savoir qu’elle en est la raison officielle ? Rappelez-vous, les Microbes Paris 2006 ont quitté le CUP deux semaines avant la finale. Serait-ce un retour aux méthodes de blacklistes ? Loin de moi l’envie de me poser cette question...


8. CUP, ATTENTION DANGER

Puisque c’est le moment des questions qui dérangent, en voici une belle, en mode alternative. Le CUP, est-ce le début de la fin, ou la fin du début ? Provocation volontaire de ma part, non pas pour critiquer l’entreprise, mais comme vous l’aurez compris depuis les premières lignes de cet article, pour alerter sur les dérives évidentes et pour réorienter cet ambitieux et merveilleux projet vers les bons rails. Oh, Mon Capitaine !

20 mai 2017, Paris SG – Caen pour la dernière sortie de la saison au Parc des Princes, la dernière journée de championnat et le dernier match de l’exemplaire Maxwell sous le maillot Rouge et Bleu, son 212ème. Pas de titre de Champion à fêter, certes, mais un grand joueur à honorer et à saluer comme il se doit. Il n’y eut pourtant pas de tifo, ni même de message de la part du CUP, qui s’est effacé pour laisser le service marketing du PSG œuvrer par des remerciements froids et sans âme ! Frère Scherrer méritait pourtant plus belle fête. Le CUP avait la tête ailleurs. Un appel au don avant le match, quelques ballons colorés accompagnant un message « Cameron tout le Virage avec toi« , initiative tout à fait louable et généreuse de la part du Collectif, mais trop juste pour une dernière journée, surtout quand un grand monsieur nous quitte. Ceci reste finalement anecdotique, car ce n’était rien comparé à l’après match. Le spectacle s’était déplacé sur le parvis à l’extérieur du Parc. Etrange et incroyable vision lorsque le CUP déploya une énorme bâche, portant l’inscription suivante: « VIRAGE AUTEUIL 1991 » Messieurs, ne jouez pas avec le passé pour vous inventer un futur. Respectez les anciens, profitez du présent et vous serez respecter à l’avenir...

Attention également à ne pas réveiller certains démons, lesquels n’ont pas disparu. Ils sont juste mis en sommeil, enfouis en apparence, mais prêts à ressurgir. La meilleure façon d’avancer intelligemment est de ne pas provoquer le passé. Il ne vous faut surtout pas l’oublier, mais contentez-vous juste de vous en inspirer. Il ne vous servira à rien de le copier, et encore moins de vous l’approprier.

Tentez seulement d’inventer le futur, la tâche est déjà immense, sans vous encombrer des fantômes que personne ne souhaite voir ressurgir, et surtout pas vous.


9. UN BEL AVENIR A CONSTRUIRE

Quel avenir pour le Collectif Ultras Paris ? Telle est la question à se poser en cette fin de saison. Trois hypothèses me semblent possibles. Continuer sur la tendance actuelle, et finir immanquablement par disparaitre, tôt ou tard ? Officialiser le CUP comme étant co-géré par le PSG, perspective moins glamour mais sûrement la plus réaliste ? Inversement, laisser le CUP avoir des tendances Ultras, mais cela est-il encore possible en 2017 ?

Revenons quelques instants sur cette notion d’Ultra dont le CUP se revendique. Il s’agit tout d’abord de réclamer et d’appliquer certaines libertés, d’agir, de circuler et bien sûr, d’opinion. Il s’agit également d’indépendance, financière et décisionnelle. Il s’agit de défense, des libertés et de son indépendance, mais aussi des valeurs et des symboles, les siens et ceux du club. Protester par exemple ouvertement et publiquement lorsqu’un nouveau maillot ne ressemblant pas au mythique Hechter fait son apparition, et non pas faire quelques allusions discrètes en tribune et sur les réseaux. Ne doutons pas que les leaders du CUP auront su en glisser deux mots aux responsables du marketing dans leurs réunions hebdomadaires. Il s’agit de lutter contre les discriminations, envers les siens, mais aussi envers tous les supporters.


Respecter les règles du mouv’

Etre Ultra signifie défendre les droits et les libertés de tous, et non pas obtenir des avantages pour une poignée se revendiquant Ultras mais qui ne sont finalement que des privilégiés. Vivre Ultra par passion, et ne surtout pas vivre Ultra par devoir. Vivre Ultra dans la rue et en tribune, et non pas soumis et sur commande. Etre Ultra c’est respecter les règles du mouv’, et commencer par respecter les anciens. La transmission générationnelle est un pilier de la culture Ultra. Les six années en dehors du Parc des Princes ont malheureusement eu pour effet de couper une partie de cette transmission pour la jeune génération du CUP, majoritaire. Etre Ultra c’est être acteur du match, et non pas un spectateur bruyant fondu dans le décor. Le CUP sera Ultra lorsqu’il aura intégré ces différentes notions. Sinon, il restera ce qu’il est aujourd’hui, un groupe actif de supporters, ce qui en ces temps liberticides, est déjà une belle réussite.

« Oh Parisiens, Allez Allez« . Les chants sont l’âme d’un club et de ses supporters. Le CUP l’a bien compris, intégrant des nouveaux chants régulièrement, se forgeant ainsi son identité et se démarquant de l’ancien Parc. Permettez-moi quelques remarques à ce sujet. Tout d’abord, un bémol sur la façon de chanter. Attention à ne pas répéter trop longtemps un même chant, toujours sur le même rythme. Même bruyant et appuyé par les tambours, il se transforme alors en bruit de fond et l’effet devient soporifique. Une tribune active n’est pas celle qui chante le plus fort. C’est celle qui interagit avec le match, qui transcende les joueurs en fonction des actions, qui fait tremble l’adversaire, qui motive le reste du stade à la suivre.

Un deuxième bémol est sur le choix des chants. Des nouveaux, c’est bien. Même si il ne faudra pas insister trop longtemps sur l’aspect « galère et combat« . Ce temps là est bel et bien révolu. Et combien de personnes le chantant aujourd’hui étaient dans la rue avec les contestataires ? Chanter des paroles doit avoir un sens. Je ne pourrai que conseiller au capo du CUP de reprendre certains anciens chants. Si il les choisit bien, personne ne lui en voudra, bien au contraire. Tous les chants parisiens font partie de l’histoire du Parc et de ses tribunes. S’ils sont chantés respectueusement, la plupart ont encore leur place dans nos Virages. En revanche, par pitié, cessez ceux qui n’ont plus rien à y faire. Arrêtez de vous ridiculiser en scandant « Auteuil est magique – Boulogne est magique«. Laissez ces paroles à l’avant 2010. Prenez conscience de leur poids et de leur sens. Auteuil et Boulogne n’existent plus, du moins plus en tribune. Les paroles initiales de ce chant sont « Paris est Magique » répétées deux fois, sans « Auteuil » ni « Boulogne« . Reprendre ce chant ainsi serait une marque de respect pour les anciennes tribunes, et une marque de clairvoyance avec le présent.

Cette interlude sur les chants terminés, et j’y tenais, il est temps de se re-pencher sur l’avenir du CUP. Après l’énoncé des différents événements développés depuis le début de ce bilan, on pourrait re-qualifier le Collectif Ultras Paris en Service Animation des Tribunes du Paris Saint-Germain. L’interrogation se porte sur son indépendance, le CUP ne semblant avoir qu’une artificieuse autonomie. Il n’est pas un contre-pouvoir, comme se rêvent les Ultras, il apparait plutôt comme l’acolyte du PSG. Hier, les leaders du CUP étaient les premiers contestataires contre les discriminations, ils en sont aujourd’hui les principaux protagonistes, dans la différenciation entre tous les supporters parisiens, et au sein même du Collectif, les droits et les avantages n’étant pas les mêmes pour tout le monde, et avec aucune transparence. Enfin, est-il normal que le PSG ne reconnaisse uniquement le CUP parmi l’ensemble de ses supporters, et sans que cela ne froisse les leaders du Collectif ?

Peu importe l’ambiance générale dans ses tribunes, le Service Marketing n’a d’autre objectif que d’émettre une bonne image du Paris St-Germain. Avant cette saison 2016/2017, le club était en opposition avec ses supporters, avec un stade morne, des touristes et mêmes des supporters fuyant les travées à la 80ème minute peu importe le résultat, des gradins divisés par bloc, des placements aléatoires, bref, tout sauf un stade où l’on pouvait respirer la passion du football populaire. La grâce présidentielle aura permis à ces parias, ces bannis, ces blacklistés, de devenir d’un coup de bons supporters, les meilleurs ultras, et de redonner vie à l’ensemble...

L’ensemble n’est pas encore parfait. Leur façon de chanter résonne comme un devoir, et leur soutien à toutes les équipes du club ressemble à une obligation. Ils sont sans cesse en démonstration, et n’influent pas sur le résultat. Malgré les dires des joueurs qui annoncent s’être sentis pousser, on ne peut pas statistiquement dire que le CUP a été réellement décisif sportivement. Quelques exemples ? On a déjà parlé du Classico finissant à 0-0 contre une pitoyable équipe phocéenne. Le 6 décembre 2016, Paris SG – Ludogorets, ultime match déterminant pour la Ligue des Champions, au final un petit nul 2-2 et une seconde place menant à Barcelone. Le 11 décembre, Paris SG – Nice, match déjà décisif pour le titre final, rebelote, un nul 2-2, avec certes un retour en 2ème mi temps, mais pas de victoire.

Le 29 janvier, le tournant de la saison en Championnat avec un triste nul 1-1 contre Monaco, avec une égalisation monégasque à la dernière minute. Une nouvelle désillusion, un titre qui s’échappe, malgré un CUP qui certes ne lâcha rien, mais n’aura pas influé sur le score de ces matchs importants. Bien sûr on ne peut leur reprocher ces résultats, mais on ne peut affirmer à l’inverse que les joueurs ont été transcendés. Le bruit de fond, certainement...

Un Collectif signifie une prise de décision collective. Les départs de certains sous-groupes en cette fin de saison démontrent bien que le CUP est certes un Collectif, mais pas une union. La cohésion était réelle, il y a un an, avant qu’il ne prenne officiellement place en tribune, mais elle s’est depuis fortement délitée, certains en interne préférant apparemment la jouer comme Di Maria, plus personnel, poussant les autres à sortir de l’équipe, préférant regarder le match assis sur le banc plutôt que de constater que son coéquipier ne veut pas lui faire la passe. Enfin, difficile à évaluer de l’extérieur, mais espérons que la transmission générationnelle y soit développée, car les supporters, voire les Ultras parisiens de demain, sont les petits jeunes du CUP d’aujourd’hui. Il est donc primordial de leur transmettre dès maintenant les bonnes valeurs, et de les guider vers la bonne direction.

Le CUP est une génération 2.0 où être Ultra signifie avoir un accès internet. La webisation des tribunes est logique, il faut vivre avec son temps, mais attention à ne pas devenir une caricature. La rue et la tribune, ça doit d’abord se vivre, les raconter ne doit être qu’un témoignage, et non pas une façon de se mettre en avant.

10. UN PROJET A PEAUFINER


Un bilan c’est bien. Critiquer à tout va, ça défoule. Enoncer ses vérités, c’est narcissiquement bon. Quel est l’intérêt de tout cela si on n’essaie pas d’apporter quelques solutions, comme ça, jetées en pâture pour ceux que ça intéressent et qui se diront « celui-là on ne le connait pas, mais il ne dit pas que des conneries » ? Voici donc une conclusion pour ouvrir le débat, et faire que demain, les tribunes du PSG, de ses supporters, voire de ses Ultras, du CUP donc, aient un avenir...

Tout d’abord, citons quelques points positifs sur lesquels s’appuyer. Le premier, c’est le retour de l’ambiance au Parc des Princes. Un Virage Auteuil qui vit. Des chants qui résonnent. Une animation constante avec des tifos, des drapeaux, des deux-mâts, des tambours. Le tout est aujourd’hui trop mécanique, pas assez passionnelle, mais c’est une bonne base pour progresser, pour venir vivre l’instant, et pas seulement annoncer le vivre. Des supporters, jeunes pour la plupart, qui n’ont pas connu le Parc d’avant 2010 ou si peu, mais qui se sentent fiers d’arborer une bannière «Ultras Paris », même si la majorité en connait à peine la signification. Les joueurs annoncent sentir l’ambiance dans les tribunes et ne plus courir uniquement devant un public de consommateurs. En voici un nouvel élément positif. Poussons l’interaction jusqu’au vrai partage, jusqu’à la vraie rencontre entre un Parc amoureux et ses idoles. Faisons de Cavani un Pauleta, de Verrati un Raí, de Thiago Silva un Ricardo... Zlatan n’a pu être qu’Ibrahimovic. Espérons que Maxwell ait son jubilé. Faisons de nos joueurs des emblèmes du club et non pas uniquement des icônes marketing, qu’ils sont quoi qu’il arrive. Enfin, il faut bien sûr continuer ces opérations caritatives, on n’en fait jamais assez, mais point trop ne faut se disperser, ou se soustraire à la Fondation PSG. La charité c’est aider l’autre, pas s’en servir pour son image.


Attention au retour de bâton

Revenons sur les principaux points négatifs qu’il me parait primordial de corriger pour ne pas aller vers une grosse désillusion. Le CUP n’est plus un Collectif, il est devenu juste un assemblage. Sa gouvernance doit rester sur un modèle de coopérative, tel qu’elle l’était au départ, et en aucun cas devenir pyramidale, certains sous-groupes semblant vouloir prendre le lead. Bien que s’affichant comme indépendant, le CUP de part ses actes est quasiment un organe officiel du Paris St-Germain. Cette relation trouble mériterait plus de transparence, que les choses soient dites et que l’énoncé soit clair. Attention au retour de bâton. A vouloir jouer à l’Ultra, le discours est brouillé, et les interprétations pourraient être terribles.

Le CUP se voulait un collectif de groupes à la mentalité Ultras, ouvert à tous, il est devenu un groupe de supporters officiels géré comme un service interne au club. L’image est belle, mais pas assumée. Ni par le PSG, qui se sert du CUP comme d’un outil de communication. Ni par les responsables du CUP, aveuglés par les privilèges qui leur sont accordés et en oubliant de défendre les valeurs d’un football populaire pour l’égalité des supporters, pourtant la mission de base qu’il s’était donnée.
Le constat est cruel : les Ultras des années 1980 – 2000, c’est fini. J’en suis le premier contrarié, mais c’est comme ça. Ma nostalgie me pousse à fermer les yeux et mon utopie à penser qu’un retour des ultras est toujours possible, mais le football de 2017 n’est plus disposé à les accueillir. Le CUP le tente, l’initiative est belle, mais on voit qu’elle est en partie un échec, du moins dans le sens Ultras du terme. Tout n’est pas perdu pour autant. Un bel avenir leur reste promis, celui qu’ils ont esquissé depuis une saison, si toutefois ils réussissent à emprunter la bonne voie, et chanter d’une seule voix.

Voici une idée simple, laquelle pourrait-être débattue par les différentes parties au sein d’un Grenelle des supporters parisiens. Et si nous inventions les supporters de 2020 ? Soyons précurseurs ! Pour cela chacun doit être à sa place, mais de façon nette et endossant ses responsabilités. Pas de mélange des genres. Attention les gros mots vont être lâchés, ils vont en heurter certains, mais je les ose. Imaginons un groupe de supporters officiel du Paris Saint-Germain, autrement dit dépendant du club, assumé comme tel, dirigé par un collège désigné, dont des supporters et même des « Ultras », sans désir de pouvoir, avec comme priorité l’égalité pour tous. Dans ce collège, on trouverait un référent officiel salarié du Paris St-Germain, et bien sûr les leaders actuels du CUP, mais aussi au delà des représentants parmi les autres supporters parisiens, un panel représentatif à définir parmi les milliers de «lambdas» peuplant le Parc des Princes. Ce groupe s’occuperait de défendre les valeurs du club, mais aussi les droits et les avantages de tous les supporters. Un groupe qui organiserait des actions caritatives avec la Fondation PSG et qui animerait la Tribune Enfant. Un groupe qui respecterait l’histoire du club, sans chanter ou bâcher au hasard « Virage Auteuil 1991 » ou « Kop Of Boulogne 1978 ». Un groupe qui serait certes un Collectif, mais qui ne se revendiquerait pas «Ultras». Un groupe que nous pourrions tout simplement
nommer « Collectifs Supporters Paris SG ».


« Pour Paris je perds la raison, je ne pourrai m’en passer, du Virage raisonne la passion, des Ultras du PSG. On a Paris dans la peau, aléaléaléo, aléaléaléaléo, On a Paris dans la
peau... »
Soyons précurseurs. Pas dévastateurs. Allez Paris.
Aléaléaléo...
AfterlifePSG
Vraiment intéressant.

Le coup de Coubertin c'est quand-même​. vahid.gif
yo_yo
Citation (AfterlifePSG @ 12/06/2017 10:13) *
Vraiment intéressant.

Le coup de Coubertin c'est quand-même​. vahid.gif

Bof, il s'emballe un peu sur Coubertin. C'est très loin de ce qu'il s'est passé.
On a le même genre de match l'an dernier contre Zagreb en 1/4 de Champions League et il n'y avait pas le CUP.

La critique qu'on peut entendre, c'est que c'est pas des supporters de hand. Il y a des chants qui durent très longtemps sans discontinuer alors que le contexte d'un match est ultra-important dans un match de hand pour mettre en particulier la pression sur les arbitres. Pour moi le 8ème homme a à apprendre du CUP mais il faut aussi que le CUP comprenne qu'il a à apprendre du 8ème homme aussi.

Et les joueurs étaient vraiment comme des gosses grâce à l'ambiance mise par les supporters. C'est pas du tout surjoué la communication des joueurs.
noa
Un tel pavé pour ça unsure.gif
Homer
La phase de "on est en représentation" est quand même très présente encore. Trop même. Le rédacteur qui parle d'influence sur le jeu/résultat, pour les équipes de foot ( ph34r.gif ) a raison. L'appui est trop faible.

Par contre, je suis d'accord avec toi yo_yo, les joueurs, ca se voit qu'ils kiffent.
AfterlifePSG
Ils ont été invités quand même alors ?
yo_yo
Citation (AfterlifePSG @ 12/06/2017 12:48) *
ils ont été invités quand même alors ?

Possible, j'en sais pas grand chose.
Ce qu'il me semble bizarre par rapport au fait qu'ils aient été invités, c'est que pendant que j'attendais dehors, il y avait des mecs du CUP qui essayaient de rentrer alors qu'il y avait encore des places en tribune.

Après ils ont ouvert une tribune dans laquelle il n'y avait personne habituellement pour faire venir les mecs du CUP donc ça n'a pas eu un impact énorme côté supporters traditionnels du hand.
Philo
J'en doute un peu parce que les mecs avaient acheté des places un peu partout à l'arrache.
AfterlifePSG
D'accord, merci. Espérons pas quand même.
Booby
C'est paru sur "Virage Paris" ce pavé non? Il n'y est plus ou c'est moi qui a besoin de lunettes?
Alexinho
Citation (Booby @ 13/06/2017 11:22) *
C'est paru sur "Virage Paris" ce pavé non? Il n'y est plus ou c'est moi qui a besoin de lunettes?

popcorn.gif
Oyé Sapapaya



popcorn.gif
nestor.burma
C'est quand même putain de désespérant sad.gif
Emericain
D'une tristesse...
Miles
laugh.gif
nappy
mes que un club, obligé le Parc a été construit sur un ancien cimetière indien.
Nemeto
Dans "K-soce team", ya un indice deja.
Booby
Citation (Alexinho @ 13/06/2017 20:50) *
popcorn.gif


Vas y réponds au lieu de manger tes pop corn ! Sinon on se retrouve à Monceau Fleurs whistle.gif
HHA
Citation (Nemeto @ 15/06/2017 09:06) *
Dans "K-soce team", ya un indice deja.


Tellement ça.
MoMoZeRo
Citation (A2V @ 28/05/2017 03:05) *
popcorn.gif wub.gif


laugh.gif
Parisian
Citation (Booby @ 15/06/2017 10:53) *
Vas y réponds au lieu de manger tes pop corn ! Sinon on se retrouve à 6h58 Gare de Pantin whistle.gif


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tulfer
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