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Areola - Charruau : l'entretien "petits papiers"
Paul Areola, Alphonse Charruau, ou vice versa, les deux gardiens de l’équipe de France U-20 amis depuis leurs 13 ans, ont accordé un entretien croisé exclusif à FIFA.com, choisissant au hasard dans une urne des questions inscrites sur des petits papiers, sur le football, leur vie ou leur relation amicale. Tranche de rire et partie de plaisir.
Quelle est sa plus grande qualité en dehors du terrain ?
Alphonse : c’est un travailleur, il a toujours envie, il est toujours de bonne humeur, c’est toujours du plaisir de passer du temps avec lui.
Paul : Il est toujours là quand on a besoin de lui, il répond toujours présent. Il ne change pas, il est le même, même si nos routes se sont séparées.
Alphonse : En fait on peut compter l’un sur l’autre, quoi qu’il arrive. Il y en a toujours un pour remonter les bretelles de l'autre quand ça ne va pas, ou pour l'encourager quand il en a besoin.
Quel est votre premier souvenir ensemble ?
Paul : Je m’en souviens parfaitement, on avait 12-13 ans, on a fait une photo devant le centre médical de Clairefontaine, après avoir fait les tests osseux à la fin des premiers tours de sélections pour l'INF. Je crois que ma mère avait fait cette photo, je l’ai retrouvée il y a peu de temps.
Alphonse : on s’était rencontrés au deuxième tour de sélection pour l’INF et ensuite on a tout fait ensemble.
Qui a pris le but le plus ‘casquette’ ?
Paul : Moi avec Valenciennes en U-17 en championnat. Il pleuvait beaucoup. Coup franc excentré, le gars frappe, je décide d’y aller. Je saute, je suis sur le ballon, tranquille dans un fauteuil et j’ai dû être déconcentré, ou c’est la pluie, ça me glisse entre les mains, but…Bon, ça arrive (rires) !
Alphonse : Au tour élite en U-17 contre la Turquie, j'en ai pris un pas mal. Sur un corner, mon défenseur au premier poteau saute, je lui crie "laisse !", du coup il se baisse mais moi je m’attendais à ce qu’il la prenne, du coup je ne sais pas ce qui se passe, le ballon m’échappe et file dans le but…
Qui est le plus travailleur à l’entraînement ?
Alphonse : Sans hésiter, c’est Paul ! Depuis qu’on se connaît à Clairefontaine en fait, on aime bien prolonger les séances ensemble, pour travailler le jeu au pied, les prises de balles.
Paul : Quand l’un d’entre nous n’avait pas trop envie, l’autre lui disait ‘allez on continue un peu’, on s’est soutenu dans les efforts en fait.
Qui passe le plus de temps devant la glace le matin ?
Paul : c’est lui ! Et pas seulement le matin...
Alphonse : Bon, j’admets, surtout quand j’avais la crête, ça pouvait durer longtemps… Là je l’ai coupée parce qu’un mois sans coiffeur ça aurait fini en catastrophe !
Qui est le meilleur dans le champ ?
Paul : c’est Alphonse le meilleur, pas de doute !
Alphonse : Je me souviens à Clairefontaine parfois on se chamaillait à propos de ça. A la fin des entraînements l'entraîneur nous autorisait à sortir du but et on voulait tous y aller. En fait j’ai commencé comme latéral gauche alors que je suis droitier. Et puis à un tournoi il manquait un gardien, j’y suis allé et j’y suis resté.
Paul : Moi aussi j’ai commencé dans le champ. Comme je courais vite je jouais devant. Et même histoire, lors d’un tournoi il manquait un gardien, j’y suis allé et ça m’a plu !
Qui a fait la plus grosse bêtise ?
Alphonse : On doit être solidaire, c’est une bêtise commune (rires) : c’était à Clairefontaine. Dans le bus qui nous ramenait du collège, il y avait le numéro du chauffeur affiché, au cas où. Un jour on l’a tous noté et on s’est mis à l’appeler avec nos portables pour lui faire des blagues… Et puis un vendredi soir ça nous est retombé dessus : personne ne voulait se dénoncer, donc on a tous du copier 400 lignes avant de repartir chez nous…
Paul : Je me demande si ce n’était pas 600 lignes même. Nos parents étaient venus nous chercher pour nous ramener à la maison pour la fin de semaine, ils ont dû attendre, et c’était long, mais long... Ah on n'a plus recommencé, c’était une bonne leçon !
Quelle est la qualité principale nécessaire pour être un grand gardien ?
Paul : Avoir des grandes mains (rires) ! C’est un poste complexe, parce qu’il faut toujours être à 100% même si on n’est pas sollicité. Dans un match, vous pouvez toucher seulement deux ballons, mais on ne peut pas se permettre d’en louper un.
Alphonse : Sinon ça nous retombe dessus et on en paye les conséquences. On sait qu’on a en gros les qualités physiques, mais ce qui compte le plus, c’est le mental.
Paul : Ce qui fera la différence entre un grand gardien et un gardien qui n’arrive pas à passer un palier, c’est le mental. Même avec des qualités, il faut ce "plus" dans la tête, qui fait que même quand ça ne va pas, vous continuez à être fort. On déteste prendre des buts, même à l’entraînement. Mais on sait que ça peut arriver, il faut savoir se servir de ses erreurs pour progresser.
Alphonse : A Clairefontaine, je me souviens qu’on faisait notre autocritique, on analysait les buts qu’on avait pris le week-end, pour savoir ce qui c’était mal passé. Cela nous permettait de rectifier le tir et d’avancer.
Quelle est la qualité qu’il a et que tu aimerais lui voler ?
Paul : C’est très simple. Moi je suis là parce que j’ai des qualités et que j’ai beaucoup travaillé. Alphonse, déjà à l’INF, on disait de lui qu’il avait un petit truc en plus. Et il a développé ce talent inné en travaillant. Donc si je peux lui piquer quelque chose, c’est son talent !
Alphonse : Moi je lui prendrais son envie et sa détermination. Attention, j’en ai, mais des fois on a moins envie, on est un peu blasé de tout. Or on doit se souvenir qu’on a une vie de rêve. On sait tous les deux que le talent ne suffit pas, qu’il faut travailler.
Paul : le talent sans travail n’est rien…
Qui a le surnom le plus drôle ?
Alphonse : Oh il en a plusieurs ! Paulo, Paulinho, Pozzo…
Paul : Lui c’était Fonfonse, ou le Chinois au tout début à Clairefontaine, il n’aimait pas trop celui-là... Mais le meilleur, c’était ‘Super S’, pour Super Star !
Alphonse : bon en ce moment, pour des raisons que je ne peux pas trop expliquer, on l’appelle le pompier, ou le gendarme (fou rire des deux). Mais je me souviens aussi qu’à un moment, c’était Dany Boon !
Quel est son défaut qui t’agace le plus ?
Paul : Des fois, je lui parle, il a entendu, je le sais, mais il ne répond pas... Je lui dis "Alphonse ! Alphonse !" et lui ne me calcule pas !
Alphonse : C’est vrai, des fois je fais comme si je n’entendais pas… Bon moi je ne lui trouve pas de défauts, comme je disais, je n’ai que du positif sur Paul, on ne se prend jamais la tête.
C’est quoi la "fatigance" ?
Paul : Ah, j’ai mes moments où j’invente des mots ! Là on revenait de l’entraînement, j’ai tweeté ça. Je ne sais pas pourquoi, ce sont souvent des mots en "ance"…
Alphonse : A Clairefontaine on inventait souvent des mots, on avait nos propres codes de langage, on se comprenait tous, entre nous.
Qui est le plus obsédé par les réseaux sociaux ?
Alphonse : c’est Paul, pas de doute. Moi j’y suis aussi mais j’ai arrêté pendant deux ou trois ans. Le vrai 'addict', c’est lui !
Paul : Je me souviens quand j’ai créé ma page Facebook, tout le monde se moquait de moi à Clairefontaine parce que j’y passais pas mal de temps. Et dans l’année, tout le monde s’y est mis. En fait je suis un précurseur…
Qui est le plus entreprenant avec la gent féminine ?
Alphonse : Ah moi je suis avec ma copine depuis deux ans donc la question ne se pose pas...
Paul : Oui, ce temps-là est terminé pour tous les deux mais à Clairefontaine, on peut le dire, on était complices, on avait la tchatche !
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