Citation
Ari Vatanen et Jean Todt se disputent la tête de la FIA
LE MONDE | 22.10.09 | 16h21 • Mis à jour le 22.10.09 | 17h08
L'un symbolise la nouveauté, voire la rupture ; l'autre, la continuité. Candidats à la présidence de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), dont l'élection doit se tenir vendredi 23 octobre, à Paris, le Finlandais Ari Vatanen (57 ans) et le Français Jean Todt (63 ans) viennent, tout juste, du moins officiellement, d'enterrer la hache de guerre.
Une ancienne amitié de plus de trente ans née dans l'univers du rallye où l'un remportait le titre mondial des pilotes en 1981 avant de siéger au Parlement européen, tandis que l'autre devenait chez Peugeot l'un des plus emblématiques patrons d'écurie avant d'investir avec brio le cercle très fermé de la formule 1 à la tête de Ferrari : onze titres pilotes et constructeurs entre 1999 et 2004.
Coups bas
Les enjeux de l'élection - à laquelle prendront part les 221 associations affiliées à la FIA et représentants de 132 pays - sont nombreux et sensibles. Si la FIA, qui a son siège à Paris, gère notamment l'ensemble des questions relatives à la sécurité automobile et à la vie des clubs, elle s'occupe surtout de la F1, dont elle tire plus des trois quarts de ses ressources. De l'affaire d'espionnage, en 2008, entre McLaren et Ferrari, à celle, récente, du "crashgate" de Singapour impliquant Renault, la F1 défraye davantage la chronique pour ses coups bas que pour son spectacle sportif. Des procédés dont le candidat Vatanen a fait les frais et qu'il ne s'est pas privé de dénoncer peu après l'annonce de sa candidature, en juillet.
Dès cette annonce, l'Anglais Max Mosley, le patron décrié de la FIA, avait ouvertement demandé aux membres de la fédération d'élire à sa place Jean Todt.
Le 14 octobre, Ari Vatanen annonçait avoir saisi le tribunal de grande instance de Paris afin que le scrutin se déroule normalement. Il accusait la FIA d'avoir "constamment bafoué le principe de neutralité", corollaire du "principe d'égalité" inscrit dans la loi française dont dépend cette haute instance.
Il faisait également part d'un courrier de Max Mosley au prince Fayçal bin Al-Hussein de Jordanie, patron de la fédération de son pays, qui figurait sur la liste du Finlandais en tant que vice-président : "Vatanen perdra l'élection et la perdra sévèrement, notamment parce qu'il a choisi de dénigrer la FIA et ceux qui sont actuellement en place." En guise de réponse, le prince s'était dit "profondément déçu par le contenu et les insinuations de la lettre, qui ont soulevé de graves questions quant à la crédibilité prochaine des élections à venir"... Pour sa défense, Jean Todt adopte, quant à lui, une ligne dans laquelle il stigmatise surtout les "attaques personnelles et les fausses allégations".
Dans le paddock, les écuries membres de l'Association des équipes de formule 1 (FOTA) et de l'Association des pilotes de grand prix (GPDA) soutiennent Ari Vatanen. Une manière de vouloir reconsidérer de fond en comble la gestion de ce sport dont les accords de concorde (Concord Agreement) régissent le volet commercial. Ferrari y bénéficie ainsi d'une "rondelle" lui permettant de percevoir, quel que soit son classement à l'issue du championnat, des gains supérieurs à l'écurie vainqueur.
Jean-Jacques Larrochelle
Le Monde.fr
Je savais pas qu'il y avait élection, mais si Jean Todt s'y retrouve président, la connivence Ferrari-FIA reprendrait de plus belle.
Et pour les Accords Concordre, voir la phrase en gras, quelqu'un avait déjà entendu parler de ça ?