Fac de Nanterre : les examens se feront (presque) tous à la maisonEnviron deux cents étudiants se sont réunis en assemblée générale à la fac ce mardi. Les partiels à domicile, décidés par la faculté, ont été critiqués par les contestataires.
Après le blocage et l’annulation des épreuves programmées vendredi dernier au centre d’examen d’Arcueil (Val-de-Marne) pour une partie des étudiants de Paris Nanterre, la présidence de l’université a annoncé sa décision de ne plus avoir recours aux examens délocalisés. Un choix dénoncé ce mardi matin en assemblée générale, dans l’amphi D 1, devant quelque deux cents étudiants et une délégation de cheminots.
Les partiels à la maison
« Nous ne ferons pas le pari d’un abandon du blocage dans les prochains jours », s’est justifié mardi en milieu de journée le président de l’université, Jean-François Balaudé. Nous ne pouvons pas non plus demander à nos équipes de se mettre à nouveau au travail, et à nos étudiants de se tenir prêts, pour des épreuves sur table dont la tenue reste encore incertaine. » Pour « retrouver la sérénité », « les délocalisations prévues sont annulées ».
Les solutions alternatives sont laissées à la libre appréciation des directions des UFR (Unité de formation et de recherche). Le président a précisé les options possibles : oraux, épreuves en lignes écrites et en temps limité, travaux à la maison, mini-mémoires ou encore QCM en ligne, en respectant un délai de convocation de cinq jours pour les épreuves en temps limité, afin de permettre aux étudiants de disposer du temps d’anticipation indispensable.
Les directions des filières en tension - Staps (sports), psycho et DSP (droit et sciences politiques) - étaient favorables à des épreuves en présentiel ou en direct. Une très petite minorité d’étudiants devrait cependant passer des examens traditionnels : les personnes handicapées, les inscrits au programme Erasmus et quelques filières préparant à des concours.
« Blocage administratif »
Deux étudiantes en droit et sciences politiques ont pris la parole en AG pour dénoncer ces alternatives et exiger des modalités claires pour les épreuves.
« Les étudiants sont contre les examens à la maison qui nécessitent une webcam, et qui se tiennent à une heure fixe, car cela nuit au mouvement en les empêchant de participer aux mobilisations », 
a critiqué l’une des deux oratrices, dénonçant aussi les épreuves organisées via Skype.
Le « blocage administratif » pour empêcher la tenue des examens en ligne a été voté à large majorité lors de l’AG. Victor Mendez, membre de l’Unef et figure du mouvement, précise néanmoins que « c’est le principe qui a été voté ». Les modalités sont encore en cours de réflexion.
Les étudiants veulent maintenant intensifier le mouvement. Adèle, étudiante en sciences politiques, prend la parole pour le dire :
« On a bloqué la fac, on a compris qu’on savait le faire. Maintenant il faut qu’on se bouge ». Les étudiants présents à l’AG, bien moins nombreux que lors des précédents rassemblements, continuent à espérer une convergence des luttes. Chacun est appelé à aller soutenir et renforcer les rangs des manifestations des travailleurs.
Nanterre pas tes rêves.