Citation (Alain Miamdelin @ 18/10/2017 14:36)

Ce qui est incroyable c'est qu'on ne peut plus critiquer la forme sans que des gens comme toi viennent nous sous-entendre qu'on tolère le harcèlement sexuel où je ne sais quoi.
Idem, le problème est suffisamment sérieux pour éviter d'en rajouter. Genre c'est systémique, toutes les femmes se font agresser partout et ce, tous les jours... bref.
Quand au hashtag, les filles donnent pas de nom, etc. Le twitt de Boulick la meuf balance son oncle, donc tout ceux qui connaissent peuvent identifier, et le mec a été condamné (certainement bien trop peu), donc c'est un procédé limite dnas un état de droit (bien que sûrement légitime, il faut différencier les deux).
Celle qui parlait d'un directeur de radio, ça peut entraîner des confusions, etc.
Il y a deux choses ici. Avoir subi des choses graves n'autorise pas n'importe quoi. La deuxième, le risque de desservir la cause est très important.
Le combat est archi légitime, le problème très réel, mais ça n'autorise pas toutes les pratiques pour autant (ou ça ne les rend pas plus légitime/intelligentes).
Je ne dis pas que qui que ce soit ici tolère le harcèlement, de rue, au travail.
C'est pas ce que j'ai sous entendu.
On est dans une situation où on se mord la queue : le harcèlement n'est pas pris au sérieux, les plaintes sont difficiles à poser, et au travail par exemple, les femmes ne sont pas encouragées à dénoncer leur harceleur. Je suis tombé sur une stat effarante : 90% des femmes qui portent plainte contre un patron/collègue perdent leur emploi après (alors, c'est un institut de défense des femmes qui a mené l'enquête, je ne connais pas la fiabilité de cet institut ; mais ça donne une idée de la situation précaire des femmes sur le lieu de travail). Elles n'ont plus d'autres choix que de s'exprimer de la façon la plus directe, parfois avec des abus. Mais quel autre choix t'as ? C'est en ça que ça se mord la queue, tu préconises une sorte de statu quo (parce qu'en attendant de trouver mieux que balancetonporc, ça se passe comment concrètement ?).
Je ne vois pas d'autres moyens, et comme je ne vois pas d'autre moyens, ben allez, balancez les porcs les filles. Je pense qu'il n'y a pas d'autres alternatives devant cette pratique (c'est pire qu'un phénomène). C'est ça qui me questionne, la manière de lutter et de se saisir d'un problème par les premières concernées.
Certes, je n'étais pas remonté à la création de balancetonporc, et la volonté de l'initiatrice de nommer les agresseurs. Alors y'a un risque au n'importe quoi (comme seul l'anonymat d'internet le permet, faux témoignages, hommes qui se font passer pour des femmes, troll etc). Mais ce n'est pas de la délation.
La délation doit obéir à un motif immoral et illégitime. Balancer le nom, publiquement d'un mec qui t'a pincé les fesses, c'est de la dénonciation. Et c'est légitime... quand l'acte est avéré.
En soi, je comprend bien le problème : si j'enlève le contexte, donner le nom et prénom d'une personne qui aurait commit un délit sans avoir à fournir de preuve est dangereux. Entre les erreurs judiciaires ou les justiciers qui vont tabasser le/la gus, on a pas finit.
Mais y'a un contexte qui pousse et qui a fait son chemin.
Et puis, d'une certaine manière, donner le nom inscrit les faits dans le réel. Souvent ce que je reproche à l'actualité, c'est son manque de précision. Quand ça parle des quartiers par exemple, ben ça parle des quartiers, mais quasiment jamais de façon nominative. Quel quartier ? Quelle rue ? Quel immeuble ? Etc. Ici les personnes sont nommées.
Comme l'a dit Sandra Muller (celle qui a lancé le hashtag), si Weinstein n'avait pas été dénoncé, comment ça se serait su ? Ca fait des années qu'il se comporte en #porc, j'imagine que la question de sa dénonciation ne s'est pas posée la semaine dernière.
Enfin, bien entendu que c'est dur, que ce n'est pas une belle période, propice à l'insouciance, mais on doit y passer. Et s'éduquer (je nous met tous dedans).
ps : sur la question de l'anonymat, celles qui dénoncent s'exposent aussi hein. Faut le préciser.