Citation (Slip @ 29/09/2017 10:47)

Et moi, par l'article "L'Arabie saoudite cherche partenaires pour sortir du «tout-pétrole»" merci d'avance

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L’Arabie saoudite cherche partenaires pour sortir du « tout-pétrole »
Le royaume, fragilisé financièrement, mise sur le tourisme, les mines et les énergies renouvelables.
ARMELLE BOHINEUST
MOYEN-ORIENT Levées de fonds records, femmes au volant, nouveaux métiers… le royaume wahhabite vit une petite révolution. « Nous avons fait beaucoup de réformes dans le gouvernement pour être capables d’avancer », s’est félicité ce jeudi Abdulaziz Alrasheed, vice-ministre des Affaires économiques, venu à Paris présenter le plan Vision 2030 lancé l’an dernier. Son objectif ? Inciter les institutions et les entreprises françaises à conclure des partenariats avec Riyad.
La métamorphose en cours est largement portée par le prince héritier du trône, Mohammed Ben Salman. Le fils préféré du roi Salman, âgé de 31 ans, cumule les pouvoirs, et il est décidé à moderniser le pays. Une évolution inéluctable : l’État saoudien doit en effet réduire sa dépendance à l’or noir s’il veut garder sa place parmi les grandes puissances mondiales.
Son économie a été laminée par le plongeon des prix du pétrole. Et pour cause : les cours ont chuté de 115 dollars le baril, mi-2014, à 28 dollars début 2016, au plus bas, et oscillent depuis plusieurs semaines autour de 50 dollars. Résultat, Riyad a vu son déficit public s’envoler à 17,8 % du PIB en 2015. Il en est réduit à puiser dans ses réserves, engrangées lorsque l’or noir flirtait avec les sommets, et à se tourner vers les marchés, ce qui est une nouveauté. En même temps qu’il s’efforce de libéraliser l’économie du pays et de changer les us et coutumes de la population.
Après avoir collecté le montant record de 17,5 milliards de dollars l’an dernier, Riyad a de nouveau tout récemment levé 12,5 milliards de dollars. Et les autorités ont confirmé leur projet d’introduire en Bourse, dans le cadre de Vision 2030, 5 % du capital du géant pétrolier public Aramco, la vache à lait du royaume valorisée 2 000 milliards de dollars.
Opportunités pour les entreprises françaises
Les Saoudiens, habitués à vivre grassement des fonds publics tirés du pétrole - un moyen pour l’État d’acheter la paix sociale -, sont confrontés depuis plusieurs mois à une politique d’austérité inédite. Les subventions sur les prix du carburant, de l’eau et de l’électricité ont été réduites et les primes des fonctionnaires, rabotées.
Soucieux de développer l’entrepreneuriat, le royaume mise sur le secteur privé et les partenariats avec des entreprises étrangères. Deux aéroports sont en construction dans le cadre de partenariats public-privé. Et Riyad encourage les nouvelles activités.
Le tourisme fait partie des priorités du gouvernement qui voudrait tripler, à 30 millions de pèlerins, le nombre de fidèles visitant les lieux saints. Il encourage les jeunes - les deux tiers de la population ont moins de 30 ans - à dépenser pour leurs loisirs. Avec quatre sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, il souhaite aussi encourager les Saoudiens et les étrangers à voyager dans le pays. « Nous voulons développer le thermalisme dans le Sud, à Gizan. Des entreprises françaises pourraient nous aider », détaille Abir Abusulayman, inspectrice au ministère de l’Éducation et guide touristique.
Le royaume mise sur les énergies renouvelables, ses richesses minérales (or, uranium…), et veut produire la moitié de ses équipements militaires. « Il y a un énorme potentiel éloigné des énergies traditionnelles low-costs », pointe Abdulaziz Alrasheed.
Le changement en marche est aussi social. L’objectif de 30 % des femmes au travail sera atteint « bien avant l’horizon 2030 », avance-t-il. D’autant que le dernier pays au monde à refuser aux femmes le droit de conduire vient enfin de bouger. Le royaume a passé cette semaine un décret les autorisant à prendre le volant en juin 2018.