Citation (corto-news @ 21/09/2012 15:08)

Je viens de lire un article sur Thomas Voeckler et je viens d'apprendre qu'il n'était pas du tout apprécié par le peloton.
Vous savez pourquoi?
Parce que ce n'est pas un gentil mouton qui lèche les bottes des grosses teams.
D'autres ne l'aiment pas trop car ils trouven qu'il fait trop l'acteur avec les caméras.
Un petit article trouvé sur Direct8:
On entend d’ici votre réaction. Quoi ? Comment ? Thomas Voeckler, un « mal aimé » ? C’est pourtant notre chouchou… Aucun doute là-dessus. Comme il est celui du grand public dans son ensemble. Héros du dernier Tour de France, qu’il a terminé quatrième après 10 jours en jaune et une résistance héroïque en montagne, Thomas Voeckler bat tous les records de popularité auprès des spectateurs de la Grande Boucle. Au point de devoir faire avec les embrassades des « mamies qui piquent ». Un amour venu de ses résultats mais aussi, et surtout, de sa combativité et de son courage sur un vélo. Sans parler de ce tempérament d’attaquant qui réconcilie avec une certaine idée du cyclisme. Ou de ce franc-parler qui lui fait parfois dire tout haut ce que beaucoup de ses collègues pensent tout bas. Mais un amour qui n’est pas partagé, loin de là, par ses camarades de peloton. Français comme étrangers. Conséquence de sa réputation de « grande gueule » ? Jalousie mal placée ? Les deux mon capitaine, répond l’intéressé. Avec une origine en 2004, lors d’un Tour de France où celui qui était alors un strict inconnu avait déjà porté le Maillot Jaune pendant 10 jours, pénétrant par la même occasion (et sans forcément le mériter aux yeux de ses collègues) dans la vitrine des chouchous du public tricolore.
« Depuis quelques années, je suis le coureur français le plus populaire, un peu le chouchou et, en même temps, sur dix coureurs dans le peloton, neuf ne m’apprécient pas, avoue Voeckler dans un long entretien accordé à L’Equipe. J’ai compris ça très tôt, dès 2005. L’année précédente, j’avais porté le maillot jaune pendant dix jours sur le Tour de France, mais eux estimaient que sportivement je ne méritais pas tout cet intérêt. Je l’usurpais. Il y avait un peu de jalousie dans tout ça. (…) En tout cas, ça ne me déstabilise pas du tout. Au début, c’était un peu dur, surtout au niveau international. Au sein du peloton français, je ne me suis pas rendu compte aussi facilement que j’agaçais les autres. Mais les étrangers, si. Ça fonctionnait encore à l’ancienne, avec une différence de statut très marquée entre les cadors et les jeunes. Quand tu étais comme moi, jeune avec une grande gueule, tu avais tout pour plaire ! Quand j’attaquais, j’entendais des trucs du genre : ‘‘Lui, il commence à nous emmerder’’. »
Thomas se souvient ainsi d’une anecdote très précise qui en dit long sur les pratiques du peloton quand il s’agit de la hiérarchie des statuts : « Un jour, sur le Tour 2006, le Belge Tom Boonen, champion du monde en titre, était en première ligne, à temporiser, à faire un peu son chef. Au moment où je lance mon attaque, il me frappe violemment dans le dos. Je me suis arrêté, il m’a gueulé dessus et je lui ai dit : ‘‘Tu brailles si tu veux mais tu ne me touches pas’’. J’étais le petit Français sur qui il pouvait taper parce que je mesure trente centimètres de moins que lui. Quel que soit son palmarès, personne n’a le droit de faire ça à un mec qui a envie d’attaquer. Je ne peux pas l’oublier. Certains menaçaient même de me jeter leurs bidons à la gueule si j’attaquais ! » Un agacement qu’il a même ressenti chez ses compatriotes, l’obligeant à se créer une carapace pour évoluer dans le milieu de la « petite reine ». « Quand je cours, je donne l’impression d’en rajouter, de faire du cinéma. C’est mal perçu, explique Voeckler. Je crois que ce qui dérange, au fond, c’est que je ne suis pas d’une nature influençable. Pourtant, je fais des efforts ! J’ai compris très tôt que le vélo était un milieu où je ne pouvais pas exprimer mes convictions à 100%. Je ne peux pas me dévoiler complètement et, pour ne pas me retrouver esseulé, j’ai appris à composer avec une forme d’hypocrisie. »
Thomas reconnaît tout de même que, les résultats aidant, son statut aux yeux du peloton a évolué ces dernières années. Ce qui ne l’empêche pas de garder tout en mémoire et d’avoir une approche du cyclisme en rapport avec ce qu’il a vécu. « Ça ne veut pas dire qu’ils ont plus d’estime pour moi. Mes résultats ont juste changé la donne. En vélo, il faut avoir un palmarès pour avoir le droit de parler, pour être respecté. Je trouve ça un peu nul… (…) Encore aujourd’hui, je préfère un jeune qui débarque en disant : ‘‘Je vais tout casser’’, même si on peut trouver qu’il a le melon, plutôt qu’un jeune qui lave les cuissards des anciens. » Paroles de champion. Et de chouchou du public.