Citation (Fabrice @ 08/10/2013 11:53)

Philo philo philo... Je ne comprends pas comment un mec comme toi, qui semble disposer d'une certaine culture foot, peut tenir un tel raisonnement.
Ce qui distingue les top players des très bons joueurs, c'est justement leur capacité à ne pas être prisonnier d'éléments futiles (la cupidité exclusive notamment) et de parvenir à s'élever par rapport à cela. Eux, ce qui les intéresse, c'est avant tout de marquer l'histoire du foot, gagner des titres prestigieux, des récompenses individuelles, etc. Cela ne veut pas dire que le salaire proposé n'interfère pas dans le choix du joueur mais ce n'est certainement pas l'élément primordial pour ce microcosme. Et ça c'est vrai pour tous les sports : les plus grands tiennent tous le même discours. Ils ne sacrifieront pas leur carrière sportive pour l'argent, parce que leur motivation 1ère se situe ailleurs, bien au-dessus de ça.
A contrario, des joueurs, certes doués techniquement, mais qui n'ont pas réussi à passer ce cap, resteront de très bons joueurs de foot mais ne font pas partie du gratin que je décris. J'inclue dedans Falcao et Etoo', malgré tout leur talent : sont deux joueurs indéniablement doués, mais qui construisent leur carrière de manière folklorique (Etoo' parti à anzhi au top de sa forme ; falcao qui signe dans des clubs de seconde zone) justement parce qu'ils n'ont pas cette mentalité propres aux très grands.
Prenons un cas extrême : supposons que le club d'Anzhi, à l'époque où il roulait sur l'or, avait proposé 25 M annuels à Messi ou CR (why not? Etoo' avait 20 M). Seraient-ils partis là-bas? Je ne le pense pas, sauf peut-être en toute fin de carrière. Mais au top de leur forme, soit au moment où ils peuvent écrire l'histoire du foot, eh bien non je ne le crois pas.
Je trouve hallucinant de croire que l'argent dicte tout même dans le foot. C'est trop radical, trop caricatural. Comme souvent, les choses sont plus fines que ça. La personnalité d'un joueur est forcément plus complexe que cela, et heureusement d'ailleurs. L'argent a pourri beaucoup de choses, mais il y a encore des gens qui parviennent à conserver une ligne de conduite en cohérence avec leur personnalité (pour certains ce sera l'amour du maillot - maldini, totti, etc. -, pour les top players, ce sera la recherche de titres et la volonté de marquer l'histoire de leur sport).
Ce que tu racontes était vrai il y a 10 ou 15 ans mais t'es complètement déconnecté de la réalité actuelle.
Ce que je vois, c'est que la tune fait la décision dès le plus jeune âge. Je vais te citer quelques faits :
- Aujourd'hui, les meilleurs Sud-Américains ne viennent plus forcément en Europe de l'Ouest mais en Europe de l'Est (Ukraine ou Russie) voire dans les pays du Golfe (Zarate, Thiago Neves, etc) ou même carrément en Chine (Conca, Barrios).
- Le meilleur joueur français chez les 96 (Noreaga te filera le nom) est parti à Manchester City à 16 ans pour le pognon. Pour avoir parlé avec un proche de la famille, ils ne s'en cachent même pas. Le PSG a régulièrement connu des départs de ce genre d'ailleurs, sur des gros potentiels.
- Dès la préfo, les gamins font un concours de bite sur qui gagne le plus.
- Le championnat le plus attractif est celui avec les plus gros salaires. Un promu anglais concurrence un club coté ailleurs uniquement avec sa puissance financière.
- Quand Mourinho arrive à Chelsea, il demande à être mieux payé que le joueur le mieux payé pour être respecté.
- Tous les joueurs du PSG ont mis dans leur contrat que ce n'était pas à eux de payer la différence si la loi des 75% passait.
- Toutes les équipes dopées financièrement ont pu choper des grands joueurs en un temps record. Des équipes avec un excellent projet sportif attendent parfois encore (le Lyon d'Aulas en est l'exemple flagrant).
Ton histoire de très grands joueurs, désolé, mais aujourd'hui c'est de la maxi branlette. Des cadors ont quitté sans vergogne des très grands clubs pour des plus petits : Eto'o, Yaya Touré, Falcao, Tevez, Thiago Silva, Zlatan, Veron, Robinho, etc. Au moment où ils sont transférés, ce sont tous des références à leurs postes et ils signent pour le pognon dans un club sans aucune garantie de succès sportif. Eto'o, Zlatan ou même Falcao sont probablement les meilleurs footballeurs de l'histoire de leur pays (voire de leur continent pour Eto'o) et ils n'ont pas hésité une seconde quand ils ont vu la machine à cash devant eux.
Cet été, le feuilleton a concerné Ronaldo dont le point d'achoppement était le salaire. Qui va l'entourer ? Pas de 9, plus de banc, Özil qui part ? Rien à branler, ils ont passé leur temps à parler tune.
La priorité n°1 d'un joueur, c'est d'être bien payé. Une fois qu'il s'est mis bien, il commence à penser sportif. Et si le sportif n'est pas assez vendeur, il suffit juste de rajouter de la tune pour équilibrer. Certains ont un sursaut d'orgueil au bout d'un moment mais c'est bien rare. Eto'o n'aurait jamais quitté l'Anzhi si le proprio n'avait pas décidé de couper les vannes. Le Milan, la fameuse institution, tous les grands joueurs se barrent dès lors que Silvio a décidé de réduire la voilure. L'Inter a subi la même crise, Valence idem.
Après, peut-être que tu crois au fameux "projet" mais c'est bizarrement dans les clubs les plus riches qu'on entend le plus ce terme, comme pour masquer l'évidence.