Le croirez-vous ? Le FPS sur Wii a encore de beaux jours devant lui. La preuve avec The Conduit que nous sommes allés découvrir dans les locaux parisiens de Sega.

C'est indéniable, la Wii est une console résolument orientée "famille". La grande majorité de ses jeux sont pensés pour fédérer un maximum de tranches d'âge et un éventail de joueurs le plus large possible. Il faut donc éviter de choquer certaines sensibilités en proposant notamment des principes trop violents, à commencer par le shoot à la première personne qui est très mal représenté sur cette machine. Le problème c'est que, petit à petit, ce qu'il convient d'appeler les " core gamers ", des joueurs qui sont au jeu vidéo ce que les cinéphiles sont au cinéma, se sont détournés de cette console car elle ne leur proposait pas de quoi assouvir les différentes tendances de leur passion. C'est en partant de ce constat que les développeurs de The Conduit, High Voltage, ont décidé que leur titre serait un FPS pur jus, avec de vrais morceaux de caméra subjective dedans...


L'intrigue est construite autour d'un personnage baptisé Mark Ford. Sorte de Jack Bauer high-tech, ce beau ténébreux travaille pour le Trust, un organisme gouvernemental qui mène des opérations anti-terroristes. Faisons une courte pause pour revenir sur le nom de cette agence. Rappelons que " trust " signifie " confiance " et que c'est également un terme qui désigne une concentration de plusieurs entreprises placée sous une seule et même direction. Vous allez voir, c'est important... Revenons à Mark Ford, qui arrivé sur les lieux d'un soi-disant attentat se rend rapidement compte qu'il s'agit en fait d'une invasion d'êtres bien étranges. Extraterrestres ou démons, nous vous laisserons le choix de le découvrir. Ce qui est certain, c'est qu'ils utilisent des sortes de... conduits (d'où le titre...) pour mettre le pied dans notre monde. Cela aussi, vous verrez que c'est un détail qui a son importance. Combattant farouchement ces affreux jojos, Mr Ford -comme l'appelle la caissière de la cafétéria du Trust- va également devoir se rendre à l'évidence : il y a derrière cette histoire une conspiration dans laquelle baigne forcément un complexe militaro-industriel. Oh, on se demande bien de qui il peut s'agir...


The Conduit est conçu pour tirer avantage des multiples fonctionnalités et des spécificités de la manette bipartite de la Wii. La Wiimote gère tout ce qui concerne les armes. C'est avec elle qu'on vise et qu'on tire mais également qu'on recharge ou encore qu'on passe d'une arme à l'autre. De son côté, le Nunchuk est utilisé pour se déplacer (joystick), lancer des grenades en reproduisant le mouvement ou s'accroupir derrière un mur ou une caisse afin de se retrouver à couvert. Jusque-là, on serait tenté de dire que tout cela est très conventionnel. Toutefois, il convient de signaler que certaines armes disposent de munitions qui peuvent être dirigées en fonction du positionnement de la manette. C'est ainsi qu'en se servant d'un lance-roquettes, on pourra permettre pratiquement au projectile de faire le tour d'un obstacle puis de revenir sur l'ennemi en écartant dans un premier temps le viseur puis en le ramenant sur la cible. Cela fonctionne et même plutôt bien comme nous avons pu le constater. Les développeurs nous ont également parlé d'une arme lançant des projectiles semblables aux bolas dont se servent certains vachers sud-américains pour entraver les pattes des bêtes qui tentent de s'enfuir. Et là, il s'agira de faire pivoter la Wiimote sur son axe le plus long pour que le projectile atteigne la cible à la verticale ou à l'horizontale. Précisons enfin que lorsqu'on se retrouve très près d'un adversaire, la Wiimote peut se transformer en arme de corps à corps. Il suffit alors de faire le mouvement d'un coup pour porter une attaque vraiment puissante à son ennemi. Cette fonctionnalité sera importante dans le jeu solo mais, à notre avis, encore plus en multi.


Ce tour d'horizon des fonctionnalités liées à la manette de la Wii ne serait pas complet si nous n'ajoutions deux choses. Déjà le fait qu'au moment de recharger son arme, le bruit métallique qui accompagnera cette action sortira du haut-parleur de la Wiimote. Sympa. Ensuite, il convient de signaler également la présence dans l'arsenal dont dispose Mark Ford d'un ustensile que les développeurs ont appelé l'Oeil. Il s'agit d'une sorte de boule de métal lançant un rayon capable de révéler les éléments cachés dans le décor. Si le joueur s'en sert convenablement, cette machine pourra lui sauver la vie en faisant apparaître les mines invisibles que ses adversaires s'amusent à disposer un peu partout. Mais l'Oeil sert également à emmagasiner et à restituer de l'énergie. Cela pourra s'avérer indispensable pour passer certains verrous bioénergétiques dont les ennemis se seront servis pour condamner certaines portes. Enfin, cette machine permettra de découvrir des messages écrits à l'encre invisible sur les murs et qui alimenteront le côté " conspirationniste " du scénario.

Après avoir vu le mode solo du jeu, nous avons pu faire un crochet par le multijoueur. Il proposera sept cartes au moment de la sortie et des modes comme Deathmatch, Team Deathmatch ou encore ce qui a été traduit pour la version française par RugbOeil. Le but est simple : un des participants récupère l'Oeil mis à disposition de tous les joueurs. Quand il le tient, il lui est impossible de tirer et celui qui gagne est celui qui aura passé le plus de temps avec l'Oeil dans la main à la fin de la partie. Autrement dit : " Cours, Forrest... ". Avant d'en finir, une bonne et une mauvaise nouvelle. Commençons par la mauvaise : la campagne solo de The Conduit devrait, selon les développeurs, être bouclée en une dizaine d'heures si on prend le temps de chercher tous les passages secrets que recèlent les niveaux. Même si c'est un chiffre qui est désormais devenu la norme, cela nous paraît toujours trop court. Au rayon des bonnes nouvelles, il convient de signaler la bonne tenue du rendu graphique. The Conduit est un beau jeu et pas seulement " pour la Wii " comme pourraient s'empresser d'ajouter certaines mauvaises langues. Pour être tout à fait honnêtes, il nous a semblé que le graphique de la partie multi était un peu en dessous par rapport au mode solo. Nous reviendrons là-dessus lors du test qui précèdera la sortie de ce jeu prévue pour fin juin.