Citation
Castlevania Judgment, le test flash sur Nintendo Wii
Les Castlevania sont de très bons jeux. Ce n'est pas le cas de Castlevania Judgment. Passée de l'aventure à la baston 3D pour cette première apparition sur Wii, la célèbre série mord la poussière en accumulant une belle somme de tares. Il n'est pas évident de débuter dans un nouveau genre, certes, mais dans un tel cas, mieux vaut s'abstenir. Judgment est moche, même "pour de la Wii", il suffit de ressortir SoulCalibur II pour s'en convaincre. Mais la laideur du titre va bien plus loin puisque les guerriers pourtant habituellement très réussis de la saga ressemblent ici à des héros japonais super génériques, sans aucun style ni personnalité. La mise en scène des furies donne envie de pleurer, idem pour les angles de caméra, et ce bilan technique calamiteux est accompagné d'un moteur 3D pas complètement fluide. Il fallait le faire. Sur le plan du combat à proprement parler, Castlevania Judgment est à mi-chemin entre les jeux classiques et Power Stone avec pas mal de liberté dans les déplacements, peu de combos, mais des items à récupérer pour varier un peu les affrontements. Les codes de la série sont respectés avec des têtes bien connues (les Belmont, Alucard, Shanoa pour ceux qui connecteront leur DS...), les armes d'antan et les coeurs magiques qui permettent d'utiliser certaines attaques. Seulement voilà, l'ensemble est bien vite trop limité, mou, et stéréotypé pour tromper quiconque. On ne s'attardera pas sur le jeu en ligne ou sur les modes permettant de débloquer plein de bonus puisque personne ou presque n'ira s'y intéresser avec une base si mauvaise. En clair, Castlevania Judgment est un titre raté, trop mal fini à de nombreux égards pour remplir sa mission et combler les amateurs de jeux de baston. Même les fans de la série ne lui trouveront aucun atout, c'est dire.
3/10
Citation
Ready 2 Rumble Revolution, le test flash sur Nintendo Wii
La série Ready 2 Rumble a patienté huit ans avant d'accueillir un troisième épisode. L'attente aura été vaine. Ce nouveau challenger est recalé avant même la pesée. Mais commençons par le début. Sur le menu de Ready 2 Rumble Revolution, on trouve un championnat, des matchs d'exhibition, un éditeur de personnages et une brochette de mini-jeux sans intérêt. Si les mini-jeux ne suffisent pas, 18 caricatures de boxeurs aux noms évocateurs se chargeront d'appâter le chaland. Mosh Deck'em le footballeur anglais ou Fight Clubber échappé du film Snatch, c'est assez peu subtil mais amusant. Surtout quand arrive le moment de monter sur le ring. La partie débute par un tutoriel détaillé et un constat : les coups ne vont pas être faciles à placer durant les matchs. Direct, uppercut, crochet, à la tête, à l'abdomen, puissant, rapide, garde, esquive... le panel de mouvements est conséquent. Par quel miracle la Wiimote peut-elle gérer toutes ces attaques ? Hé bien c'est très simple : elle les gère mal. L'idée est de frapper dans le vide avec les deux appendices de la manette (de bas en haut pour l'uppercut, vers l'avant pour un direct, etc.). Le résultat est d'une imprécision inégalée. On a beau s'exciter comme un dingue devant la télé, notre boxeur reste un sac de frappe incontrôlable. Pas d'anticipation possible. Exécuter un mouvement prend trop de temps. Et puis la reconnaissance des gestes se plante trop souvent pour placer les enchaînements désirés. Le pire dans l'histoire, c'est l'aveuglement des développeurs. Ils ne semblent pas avoir tenu compte du problème. Bravant les limites de la télécommande, R2R s'entête dans un gameplay trop exigeant pour la zapette qui reçoit un violent camouflet. L'échec est d'autant plus déplorable que ce jeu de boxe aurait pu frapper un grand coup en intégrant des contrôles plus traditionnels.
3/10
Citation
Grey's Anatomy : Le Jeu Vidéo, le test express sur Nintendo Wii
Alors que la série sentimentalo-médicale Grey's Anatomy en est à sa cinquième saison, voici que débarque son adaptation en jeu vidéo. Grey's Anatomy : Le Jeu Vidéo permet au joueur d'incarner Meredith et ses amis, et, comme chacun sait, la dure vie de chirurgien ne serait pas aussi dure s'il n'y avait pas d'histoires sentimentales entre les médecins. Qui couche avec qui ? Qui est infidèle ? Et pourquoi le Dr Bailey s'est-elle coupé les cheveux ? Vous le saurez, ou pas, dans cet épisode.
La série télévisée Grey's Anatomy se caractérise par des intrigues qui mêlent adroitement les cas chirurgicaux rares ou extrêmes et la vie personnelle et sentimentale des médecins et des internes. En partant de ces constatations, on aurait pu imaginer Grey's Anatomy : Le Jeu Vidéo comme pouvant être un mélange des Sims et de Trauma Center. En réalité, le titre ressemble davantage à un épisode interactif de la série émaillé de quelques mini-jeux dans lesquels le joueur est invité à aider les différents protagonistes. Il existe trois types de challenges différents, mettant évidemment la Wiimote à contribution, tous aussi soporifiques les uns que les autres. On trouve tout d'abord les défis, où il faut gérer les émotions et les sentiments du personnage. Il y a ensuite les choix, qui se présentent sous la forme de dilemme : en décidant de la façon dont doit se comporter le personnage, on modifie sa réaction, mais cela n'a aucune incidence sur le scénario. Et enfin, le troisième type d'épreuves correspond aux opérations. Et pour le coup, on est bien loin de Trauma Center car, bizarrement, les chirurgiens du Seattle Grace Hospital font généralement un travail d'infirmier : nettoyer des plaies, changer des pansements, mettre des cathéters, etc. Malgré les petites incisions par-ci par-là, on ne peut pas dire que Grey's Anatomy mise sur l'intérêt de ses interventions chirurgicales.
Il faut dire qu'avec leur répétitivité et leur facilité déconcertante, et ce même si la difficulté augmente légèrement au fur et à mesure de la progression, les différentes épreuves ennuient plutôt qu'autre chose. Malheureusement pour le joueur, il s'agit de la seule activité qui lui est offerte. Même si les intrigues correspondent au ton de la série, interrompre l'histoire toutes les minutes par un mini-jeu sordide et mollasson résolu en sept secondes n'est pas la meilleure façon de mettre en valeur un scénario, aussi bien écrit et aussi fidèle au ton et à l'esprit de la série soit-il. Ce rythme saccadé plombe le titre et, au choix, endort ou énerve le joueur relégué au rang de spectateur. La réalisation n'est d'ailleurs pas en reste. Si les animations, et notamment les expression des visages, sont convaincantes, les modélisations peinturlurées de cel-shading en laisseront perplexe plus d'un. Certains personnages sont d'ailleurs peu reconnaissables et, c'est un comble, Meredith Grey fait partie de cette catégorie-là. Ajoutons à cela une bande son d'ascenceur qui pastiche celle de la série sans lui arriver à l'orteil, et l'absence de doublage en français. Heureusement, le doublage anglais est de qualité même si ce ne sont pas les voix originales, et des sous-titres dans la langue de Molière sont disponibles.
2/10
Citation
Sonic et le Chevalier Noir, le test complet sur Nintendo Wii
Pas de vacances en vue pour Sonic ces derniers temps. Malgré son âge, le hérisson bleu si cher à Sega est omniprésent depuis quelques années, profitant d'une seconde jeunesse presque improbable. La Wii n'est d'ailleurs pas vraiment étrangère à ce phénomène, agissant sur Sonic comme la DHEA sur une riche rombière de Miami. Alors que l'on aurait toutes les raisons de se réjouir de ce comeback, il s'accompagne malheureusement de quelques bémols, les dernières frasques du hérisson n'étant pas toujours entièrement convaincantes. Ces dernières aventures face à un mystérieux Chevalier Noir permettront-elles de lever ces doutes ?
A peine remis d'un Unleashed mi-figue mi-raisin, c'est dans le mythe d'Arthur et les chevaliers de la Table Ronde que se trouve embarqué Sonic. Aspiré serait d'ailleurs plus exact, si l'on considère sa tonitruante téléportation dans cet univers légendaire. C'est, en fait, la magicienne Merlina, prise au piège par les hordes maléfiques au service du Chevalier Noir qui invoqua ce "preux chevalier, vif comme le vent" pour qu'il vienne à son secours. Maintenant que notre bestiole est sur place, autant qu'elle se rende utile et libère Camelot et ses environs du joug de ce mystérieux chevalier. Sans se départir de sa nonchalance californienne, Sonic va donc suivre les consignes de Merlina et partir à la recherche de Caliburn, la légendaire épée, seule capable de mettre à terre le monstre sans foi ni loi qui terrorise ces lieux habituellement si paisibles.
Sonic et le Chevalier Noir s'inscrit donc dans la lignée de Secret Rings, dont il peut même être considéré comme la suite. Après les Mille et une Nuits, c'est dans un autre univers mythique qu'il nous entraîne. Bien sûr, l'animal n'a pas fait le voyage seul, Tails, Knuckles et consorts sont également de la partie, mais endosseront ici des rôles secondaires liées à la légende d'Arthur. Etonnant de prime abord, ce mélange entre la légende arthurienne et le monde de Sonic prend finalement bien. Ce background a surtout pour intérêt de nous entraîner dans des lieux dépaysants et chargés d'une atmosphère très réussie. Forêts mystérieuses, plaines verdoyantes et ruelles moyen-âgeuses seront autant de décors que Sonic traversera dans son périple. On visitera tout cela avec d'autant plus de plaisir que la réalisation de cet épisode tient très bien la route. Les environnements y sont détaillés et colorés, même lorsque l'on prend le temps de buller entre deux cavalcades pour les observer de plus près. La sensation de vitesse est en plus au rendez-vous, avec un frame rate qui ne se laisse pas faire malgré le nombre d'éléments affichés. Bref, sur ce point, Sonic et le Chevalier Noir ne s'en laisse pas conter et assure le spectacle.
Malheureusement, cette belle impression est vite éclipsée par les incommensurables problèmes de game design qui parasitent notre hérisson. Si Unleashed se montrait à moitié décevant à cause de ses phases beat'em all en hérisson-garou qui alourdissaient horriblement l'aventure, Sonic et le Chevalier Noir va encore plus loin dans cette philosophie et mélange désormais ces deux facettes en une. Voilà, ce n'est pas plus compliqué de plomber totalement un Sonic. En fait, la Sonic Team semble s'être bêtement laissé guider par cette idée saugrenue de coller une épée dans les pattes du hérisson bleu. Tout le jeu a été bâti autour de ce concept sans que son intérêt ne soit une seule fois interrogé.
Car, en plus d'interrompre de manière intempestive la course de Sonic, ces combats à l'épée sont totalement inintéressants en raison du manque de précision et de réactivité de la Wiimote. En gros, on se torture les biceps en donnant des coups de télécommande dans le vide en espérant éliminer les importuns, priant pour que la console réussisse à retranscrire les ordres envoyés à la sueur de notre front. Si les (très) jeunes joueurs seront potentiellement ravis de secouer la Wiimote comme un hochet, l'imprécision de la manoeuvre aura vite fait de saouler les autres. Et quand ce ne sont pas les monstres du jeu qui nous bloquent dans notre avancée, ce sont les villageois présents dans certains niveaux qui demanderont notre attention, puisqu'il faudra parfois s'attirer leur sympathie en leur refilant quelques anneaux glanés dans les niveaux en exécutant quelque QTE lourdingue.
Outre ce gameplay sacrifié sur l'autel du casual gaming - pas besoin de sortir de HEC pour comprendre ce qui a motivé la présence de cette ridicule épée dans le jeu -, Sonic et le Chevalier Noir souffre en plus d'un problème de level design, au-delà même de l'aspect rédhibitoire des combats. Car, dans cet épisode plus que jamais, on a la triste impression de ne pas réellement agir sur le chemin emprunté par notre héros bleuâtre. Celui-ci court dans des couloirs bien étroits et peu inspirés et, si quelques pièges nous attendent en chemin, ils ne rendent pas vraiment ces escapades palpitantes et castrent toute bribe de challenge. Pour couronner le tout, les niveaux se bouclent en une vitesse record, si bien que l'on pourra traverser le jeu en une demi-douzaine d'heures sans se fouler et en profitant doucement des quelques missions secondaires proposées. Car, la Sonic Team a bien tenté d'étoffer un peu son titre en proposant des niveaux bonus aux objectifs plus variés ou en intégrant de vagues aspects RPG. Mais tout cela tombe vite à plat : les missions en plus plombées par un gameplay corrompu et les à-côtés RPG n'ayant aucune incidence réelle sur le jeu au final. Dans le même esprit, le mode multijoueur qui permet de s'affronter jusqu'à quatre ne retient vraiment pas l'attention, sauf peut-être pour faire une mauvaise blague à ses amis.
3/10
2009, l'année de la Wii ?

