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Thiago Silva, le fuoriclasse de la défense
S’il fait aujourd’hui partie des meilleurs défenseurs centraux du monde, tout n’a pas toujours été facile pour le défenseur brésilien. À 27 ans, il est le pilier de la défense centrale du Milan AC et de la Seleçao. Retour sur la carrière de Thiago Emiliano da Silva, de Rio de Janeiro, évidemment.
Thiago Silva possède une aisance remarquable qui se distingue des défenseurs centraux modernes.
Repéré rapidement par Fluminense, où il a été formé, ce n’est pourtant pas au Flu que Thiago Silva va signer son premier contrat professionnel. Il choisit le RS Futebol, modeste club de Segunda Divisão, qui fait de lui son leader, non pas en défense, mais au milieu de terrain. Rapidement, ses prestations sont remarquées et de nombreux clubs de Série A brasileirão s’intéressent à lui. C’est l’EC Juventude qui parvient à attirer le défenseur de 20 ans à l’époque. Là-bas, il se distingue par des performances remarquables au poste de milieu défensif, où sa technique et sa grosse activité font merveilles. Il lui arrive parfois de jouer en tant que latéral droit, sans jamais décevoir.
La tuberculose moscovite !
Toujours à l’affût, le FC Porto ne laisse pas passer l’occasion et le recrute, comme de nombreux autres joueurs sud-américains. Pour une première expérience en Europe, quoi de mieux pour un Brésilien que les Dragões ? Pourtant, sa carrière au Portugal va rapidement tourner au vinaigre puisqu’il ne joue pas le moindre match avec l’équipe professionnelle. Il fait toute la saison avec l’équipe réserve, mais découvre un nouveau poste : défenseur central. Décidé à jouer plus, Thiago Silva accepte la proposition du Dynamo Moscou et espère enfin lancer son parcours européen. Pourtant, à son arrivée, une tuberculose est diagnostiquée et les rêves du Brésilien partent en fumée. Ses soucis pulmonaires enfin oubliés, il décide alors de rentrer au Brésil pour retrouver sérénité et joie de vivre. C’est son club d’enfance, Fluminense, qui le ramène au pays.
Un mélange de Maldini et Pirlo…
Fixé en défense centrale, Thiago Silva brille et devient l’un des joueurs les mieux cotés du championnat, malgré son poste de défenseur. Lors de sa deuxième année, il remporte la Coupe du Brésil et emmène son équipe en finale de la Copa Libertadores la saison suivante. Des clubs européens toujours plus huppés se bousculent alors au portillon. Dunga ne reste pas insensible à ses prestations hors normes. Il est retenu pour les Jeux Olympiques de Pékin et effectue ses grands débuts avec l’équipe A contre le Vénézuéla, le 12 octobre 2008, avec à la clé une victoire 4-0. Le Milan AC, qui le suit depuis quelque temps, ne laisse pas passer l’occasion et enrôle Thiago Silva pour 10 millions d’euros. La belle épopée du Brésilien chez les Rossoneri peut alors commencer.
Recruté pour rajeunir la défense milanaise, il passe les six premiers mois à s’entraîner à Milanello, le club possédant déjà le maximum de joueurs extra-communautaires tolérés. Titulaire dès l’année suivante à côté d’Alessandro Nesta, il ne déçoit pas. Paolo Maldini n’hésite pas à dire qu’il le voit comme son successeur. Dès la saison 2010/2011, il est le pilier de la défense centrale, où il fait parler son art de l’anticipation et du placement hors du commun. Le Milan AC remporte le Calcio et termine avec la meilleure défense. Évidemment, le Brésilien y est pour beaucoup. S’il est très fort dans les duels, en n’hésitant pas à faire parler ses qualités physiques, il impressionne surtout par sa faculté à rendre un attaquant inoffensif par des interventions sobres et propres, grâce à sa lecture du jeu. En Italie, il a beaucoup progressé sur le plan mental. Il ne lâche jamais rien et reste concentré pendant 90 minutes, alors qu’auparavant, on pouvait lui reprocher son manque de concentration. Techniquement, il fait partie des meilleurs relanceurs du monde et peut jouer sans problème plus haut dans le terrain. Son intelligence dans le jeu lui permet d’avoir un temps d’avance sur les attaquants, mais aussi d’exceller dans les passes entre les lignes. Après le départ de Pirlo, Massimo Allegri lui a même demandé de prendre le rôle d’organisateur, mais Thiago Silva ne peut pas se dédoubler : « Je l’ai dit à Allegri : Mister, je ne peux pas le faire pendant 90 minutes, je dois plus me concentrer sur la défense et moins sur la construction du jeu. » Désigné Samba d’Or 2011, il dit vouloir être le futur capitaine et le porte-drapeau du club rossonero pour que plus personne ne porte le numéro 33 après lui.
Source:
Sharkfootmag.