Cela ne fait fait que dire ce que l'on raconte depuis des mois ici mais bon ...
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Un playmaker pour le PSG !
Les braises de son duel incandescent avec le Barça à peine refroidies, le PSG n'est pas prêt de sortir de l'actualité dans les semaines à venir. Dans une ambiance un peu euphorique, laissant entendre que la grande famille du foot français avait trouvé son ambassadeur vers les étoiles de la Ligue des champions, le club de la capitale doit conclure la conquête d'un titre de champion qui lui tend les bras et du premier doublé de son histoire. C'est intéressant mais très vite, une fois ces affaires courantes expédiées, le PSG continuera à faire l'actu là où ses moyens exorbitants le justifient : à la rubrique mercato.
S'il est évident qu'il y aura moins de mouvements frénétiques qu'au cours des vingt-quatre derniers mois, il est aussi acquis que l'équipe de Carlo Ancelotti est partie pour réajuster son effectif avec l'idée de se rapprocher au plus près des standards d'un candidat naturel à la Ligue des champion. "Trois à quatre renforts" sont dans les tuyaux, selon une estimation récente d'Alain Cayzac, que l'on peut imaginer particulièrement qualitatifs, reste à savoir à quel(s) poste(s). Le PSG va prospecter pour gagner en consistance sur les côtés, aux postes de latéraux, l'absence de vraie solution "1 bis" derrière (ou devant) Jallet et Maxwell restant assez dangereuse. Engager une pointe de top niveau va forcément démanger l'actionnaire (voire un polyvalent de type Ronaldo?), et si cela pouvait aider l'équipe à se sentir moins Zlatan-dépendante, ce ne serait pas un luxe. Mais s'il est un poste qui doit faire l'objet du travail pointilleux de Leonardo, c'est celui de milieu axial.
Thiago Motta, la démonstration par l'absurde
Contre Barcelone, les circonstances ont conduit le PSG à aligner deux paires de milieux défensifs renouvelées à 100%, aucune des deux n'étant conforme à "l'idéal" Matuidi - Motta. On a eu Matuidi - Beckham à l'aller (pour des résultats mitigés s'agissant de Beckham), et Verratti - Motta au retour. Les deux Italiens ont rendu une copie de haut niveau, pièces centrales dans le dispositif qui a permis à Ancelotti de neutraliser le milieu du Barça. Leur rendement n'est pas en cause dans ce propos. Au contraire, c'est le contenu très "stabilisateur" du match de Thiago Motta, trop rarement disponible cette saison, qui a démontré par l'absurde tout ce qui manquait au club de la capitale les nombreuses fois où il étant absent ou pas au point physiquement (ce qui ne constitue pas une hypothèse d'école).
Le PSG doit, pour bonifier son expression collective, trouver son Zlatan du milieu, son Thiago Silva de l'entrejeu ; celui que tous ses rivaux européens possèdent, à l'unité ou par paire : son Xavi, son Iniesta, son Schweinsteiger, son Pirlo, son Xabi Alonso, son Carrick, son Lampard (celui des années 2000), son Gerrard (pareil), son Fabregas (celui d'Arsenal). Son playmaker.
Thiago Motta a le profil et probablement la carrure mais il n'en a plus le physique. Au PSG, chaque milieu de terrain est trop "quelque chose" pour ne pas creuser la piste d'un renfort dans le secteur. Matuidi est devenu une référence continentale dans l'abattage mais il est justement trop "récupérateur". Sa capacité de perforation est établie et certainement perfectible, mais il ne sera pas celui qui met le pied sur le ballon, résout toutes les équations par sa technique et impose son rythme à la rencontre. Verratti est trop brut de décoffrage. Beckham trop âgé. Motta trop blessé. Chantôme - qu'on vient de conforter dans l'idée qu'il n'avait pas été conservé pour d'excellentes raisons, comme je le craignais cet été - trop effacé. Pastore, enfin, trop convaincant dans un rôle offensif excentré pour qu'Ancelotti retente l'expérience d'une reconversion axiale loin de la surface. Il y a bien un vide à combler.
De Rossi, Xabi Alonso, ou un autre
Qui ? Je me garderai bien, dans cette chronique, de livrer des noms en pâture. Le marché n'est pas énorme. Il comporte dans ses rangs beaucoup "d'hommes de clubs" impossibles à bouger (Schweini, Iniesta...). Le nom de Daniele De Rossi revient souvent depuis un an, accordons lui du crédit. Ancelotti doit avoir quelques idées sur la meilleure façon de le relancer, se souvenant peut-être qu'il avait éclaté en 4-2-3-1 devant la défense avec Pizarro, comme me le rappelait récemment Johann Crochet (lire ici une de ses analyses remontant au mois de novembre). Le nom de Xabi Alonso, dont les échos venus de Madrid nous enseignent qu'il ne souhaite pas pour l'instant prolonger après 2014, est sur le papier l'idée la plus évidente. Je n'irai pas plus loin, je souhaite simplement partager cette idée que Paris doit faire de ce dossier une priorité absolue. La tentation sera grande d'un ou deux nouveaux coups flashy. Sûrement devant. Mais toute grande équipe s'appuie sur une colonne vertébrale (donc axiale) de joueurs hors du commun. Thiago Silva est de ce bois-là. Zlatan aussi. Il y a un chaînon manquant. Celui qui peut donner au PSG le surcroît de maîtrise et de variété qui le rapprocherait encore des étoiles.
Cédric ROUQUETTE
Eurosport.fr