J'avais souvenir d'un article assez intéressant sur Cavani , je viens de le retrouver ...

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Cavani, un hyperactif au service du collectif
Certains buteurs ont la réputation de ne jouer que pour eux et d’être particulièrement égoïstes. Si l’individualisme est souvent présenté comme une composante nécessaire du jeu des attaquants, ce mot ne fait pas partie du vocabulaire d’Edinson Cavani. Car, outre sa faculté à marquer but sur but, l’Uruguayen se fait remarquer par son travail incessant pour son équipe. À Naples, Cavani est au service du collectif et il ne ménage pas ses efforts pour aider ses coéquipiers. Un comportement louable pour l’un des attaquants les plus "bankable" de la Série A.
Assoiffé de jeu et de buts
Lorsqu’un journaliste lui a posé la question fatale, que tout le monde se pose y compris à l’intérieur du club, à propos du manque d’attaquants dans l’effectif de Naples qui l’oblige à jouer chaque match, Cavani a rapidement et sèchement dégainé : "Pourquoi voulez-vous un remplaçant au poste de numéro 9 ? Moi, je veux jouer tout le temps parce que je veux marquer chaque semaine." L’attaquant uruguayen est comme ça, il ne se ménage pas et n’aime pas le turn-over. Dans une période où les joueurs sont parfois mis au repos pour ne pas enchaîner deux matches par semaine, Cavani fait figure d’extraterrestre. Il veut jouer à chaque match et le fait savoir publiquement à la moindre occasion.
La constance de Cavani est impressionnante depuis plusieurs saisons et notamment depuis son arrivée en Campanie. Il a inscrit 59 buts en deux saisons et demie de Série A, 19 en Coupes d’Europe, 6 en coupes domestiques et dix avec l’Uruguay. Au total, il a marqué 94 buts en 138 matches depuis août 2010. Cette saison, Cavani tourne à une moyenne exacte d’un but par match avec 18 buts en 18 matches et est absolument indispensable à son équipe. Il n’est plus qu’à 31 buts du record de Diego Maradona, icône emblématique des Azzurri depuis son passage en Italie. S’il confesse que dépasser ce record n’est pas un objectif en soi, il avoue volontiers qu’il tient à laisser une trace de son passage à Naples. Et cela passe forcément par l'ambition de surpasser Maradona, quoi qu’il en dise. Avec un contrat qui court jusqu’en 2017, lui qui adore le championnat italien et n’est pas encore prêt à partir, Cavani a de quoi marquer encore une ribambelle de buts.
Il n’est pas qu’un buteur
Résumer le "style" Cavani à sa simple efficacité devant le but serait une grosse erreur. Car l’attaquant uruguayen est bien plus qu’un buteur souvent bien placé et très fort face aux gardiens adverses. Et malgré son excellente moyenne de buts, Cavani pourrait marquer plus de buts encore. En fait, on ose prétendre, nous observateurs, qu’il devrait en marquer bien plus s’il passait autant de temps dans la surface adverse qu’il n’en passe à défendre et à gêner la relance des défenseurs, avec un pressing intense pendant les 90 minutes d’un match. Car El Matador ne sait pas s’économiser et abat un travail collectif remarquable, que peu de joueurs de son talent et de son importance sont capables de faire, et que peu accepteraient tout simplement.
Cavani affiche une incroyable résistance physique aux efforts. Car non seulement il presse les défenseurs adverses ou le milieu de terrain défensif qui redescend chercher le ballon, mais il accompagne parfois les latéraux adverses jusqu’au poteau de corner. Il le fait pendant 90 minutes, à chaque match, et à tous les matchds puisqu’il n’est presque jamais mis au repos. Ce travail défensif est extrêmement coûteux en énergie, d’où certaines remarques de confrères italiens ou supporters de Naples, arguant qu’il ferait mieux d’en faire un peu moins collectivement et rester un peu plus aux abords de la surface. Mais comme il s’agit de son jeu, qu’il aime se dépouiller sur le terrain et qu’il voit que son travail est très bénéfique pour Naples, il y a peu de chances de le voir changer de style.
Juve-Naples, le match référence
Pour préparer ce papier cette semaine, j’ai revu beaucoup de vidéos des deux dernières saisons du Napoli. Et je suis retombé sur le match référence, selon moi, de Cavani. Ou plutôt, sur le match montrant le mieux son travail collectif. Lors de la Supercoupe d’Italie en août, Naples s’est incliné 4-2 face à la Juve avec deux buts en prolongation des Turinois, alors en double supériorité numérique après les expulsions de Pandev et Zuniga.
Lors de ce match, Edinson Cavani a effectué une merveille de travail défensif face à une équipe redoutable. Positionnés sur le front de l’attaque, Cavani et Pandev avaient pour but de se retrouver rapidement en situation de un contre un avec les défenseurs excentrés de la défense à trois turinoise. Ainsi, non seulement ils étiraient la charnière sur toute la largeur du terrain, mais ils pouvaient en plus jouer le face à face avec leur défenseur central, accédant à un boulevard en cas d’élimination de leur adversaire direct.
Cavani a affiché une générosité à toute épreuve. Il est revenu défendre jusqu’à ses seize mètres face à Asamoah et Lichtsteiner quand Naples souffrait de la possession turinoise, et a plusieurs fois contré Pirlo en venant le presser très rapidement, dès le contrôle de balle de l’Italien. L’attaquant uruguayen n’a pas fait que défendre, il a aussi inscrit l’un des deux buts de son équipe et a été un poison. Cavani adore être sur le fil du hors-jeu et possède le couple pointe de vitesse + contrôle de balle qui en font un redoutable contre-attaquant, comme sur son but dans ce match.
La seule limite de l’abatage incroyable de l’Uruguayen, c’est que lorsque Naples récupère très haut le ballon, par Hamsik par exemple, ou par un autre milieu de terrain, Cavani est parfois derrière cette ligne de récupération car il adore anticiper les appels des adversaires. En cas de contre, donc, il a déjà anticipé la trajectoire de la passe adverse et doit faire demi-tour. Résultat, le porteur du ballon a un point d’ancrage en moins et se retrouve isolé. En fait, tout est une question de pondération : certes le travail de Cavani est très utile à l’équipe, mais il doit aussi veiller à ne pas vouloir être partout sous peine d’être nulle part, et surtout pas devant le but. Cette observation est surtout valable face à des équipes plus fortes que Naples, ou l’adrénaline ressentie par Cavani le fait courir partout et où le collectif de Naples doit se montrer supérieur aux individualités de l'adversaire.
S'il n'a pas la fougue de Maradona, Edinson Cavani est un joueur plus complet et plus facile à gérer que l'Argentin. Humble, collectif, discret et très sérieux, il ne colle pas à la folie napolitaine mais son mariage avec le Napoli est l'une des plus belles réussites du foot italien ces dernières années. Et il est accessoirement l'un des plus beaux joueurs à voir jouer en Série A.
Eurosport.comPour compléter ce Post une analyse de son taf defensif contre la Juve :
http://www.footandball.net/edinson-cavanis...nsive-work/3408