Citation (Bab @ 29/03/2013 23:21)

Raconte-nous un peu le match de Javier

Hymne à Pastore par Charles Baudelaire.
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ? ton regard infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes passements de jambes sont un philtre et ton toucher de balle une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes crampons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Pastore, dont tu te moques;
De tes bijoux la passe laser n'est pas le moins charmant,
Et le Petit pont, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton pied orgueilleux danse amoureusement.
L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Pastore, magicien énorme, effrayant, ingénu!
Si ton oeil, ton sourire, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Cruyff ou Maradona,
Qu'importe, si tu rends, - Javier aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique roi ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds.
Merci pour tout Javier.