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Paris veut repartir de plus belle
Après une défaite et un nul en Ligue 1, Paris se déplace à Lorient avec l’ambition de reprendre sa marche en avant. Le retour de Sessegnon peut l’aider dans cette voie.
La marque d’une grande équipe est de briller aussi face aux clubs modestes. Le PSG a parfaitement assimilé cette vérité intangible du football de haut niveau. Dimanche dernier, au-delà de la frustration née d’un nul immérité (1-1), les Parisiens ont conscience d’avoir livré un grand match contre l’OL. Mais, quelque part, il est facile de se sublimer quand on affronte Lyon, son recrutement à 72 millions d’euros, ses sept titres et son président qui parle aux arbitres à la mi-temps.
Cette fois, l’adversaire lorientais est beaucoup moins huppé même s’il navigue à un seul point de Paris au classement. C’est en réussissant à se dépasser partout que Paris peut s’installer durablement dans le quatuor de tête.
Cette semaine au camp des Loges, la volonté d’aller chercher les trois points à Lorient se lisait sur tous les visages. Il y avait aussi beaucoup de conviction et de force dans les discours. Rien à voir avec les phrases mécaniques de la saison dernière ressassées avant chaque déplacement du PSG. Celles-ci laissaient surtout transpirer une envie de ne pas perdre. Cette fois, Paris veut vraiment gagner en déplacement et il le dit. C’est nouveau.
« Je veux gagner avec la manière »
Personne, depuis dimanche, n’a parlé d’injustice sur l’égalisation lyonnaise. Ce n’est pas un détail. C’est comme si Paris avait compris que la plainte est l’apanage des faibles. S’il est bien trop tôt pour dresser le bilan de Kombouaré, celui-ci a déjà réussi à transmettre à ses troupes une assurance égarée depuis des années. « On va à Lorient avec beaucoup d’ambition dans le jeu, explique l’entraîneur parisien. Il faut montrer qu’on est venu pour gagner. Après la qualification contre Boulogne-sur-Mer (1-0), il y a une dynamique de victoires à lancer. Dans l’esprit, je veux des gars ambitieux, conquérants et forts techniquement. »
Le retour de Sessegnon, après ses deux matchs de suspension, accentue les certitudes. Le meilleur technicien de l’équipe a conscience d’avoir dérapé en se faisant expulser à Monaco. Il doit une revanche à ses coéquipiers. « Stéphane doit être exemplaire dans son comportement et nous faire gagner des matchs, tranche Kombouaré. C’est ce que j’attends d’un joueur leader. » A la question piège de savoir s’il se satisferait d’un succès au terme d’un match médiocre, Kombouaré n’a pas failli : « Je veux gagner mais avec la manière. C’est elle qui donne des forces. »
LORIENT - PSG
Ce soir à 19 heures au stade du Moustoir.
Arbitre. M. Ennjimi.
Lorient. Audard - Sosa, Marchal (cap.), Koscielny, Morel - Amalfitano, Ducasse, Mvuemba, S. Diarra - Gameiro, Vahirua.
PSG. Coupet - Ceara, Traoré, Sakho, Armand - Giuly, Makelele (cap.), Clément, Sessegnon - Luyindula, Hoarau.
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Christian Gourcuff, fan de Luyindula
Christian Gourcuff, l’entraîneur de Lorient, sait à quoi s’attendre avec la réception du PSG. Quels sont, selon lui, les principaux dangers de cette équipe parisienne ? Son ex-joueur transféré cet été, Christophe Jallet, Stéphane Sessegnon, de retour de suspension, mais surtout… Peguy Luyindula.
Il ne craint pas le PSG. « Paris a retrouvé une certaine sérénité.
Leur niveau de jeu est bon, voire très bon comme contre Lyon. Mais dire que je les crains, non. Je sais de qui je dois me méfier. Stéphane Sessegnon revient. Même s’il est irrégulier, il peut faire basculer un match. J’ai également dit à mes joueurs de faire attention à Christophe Jallet. Son volume de jeu est impressionnant. Mais à mes yeux, le principal danger, c’est Peguy Luyindula. J’aime beaucoup ce joueur. Il a un très bon sens du collectif et du démarquage. J’adore sa force de caractère et son style de jeu. »
Les armes pour résister. « Nous avons connu une première phase difficile. Nos résultats n’en ont pas trop pâti (deux victoires, un nul, une défaite en août). Mais je n’étais pas satisfait de l’implication de mes joueurs. Certains d’entre eux avaient la tête ailleurs. Bizarrement, lorsque le mercato s’est terminé, notre jeu s’est amélioré. Même si nous avons perdu contre Lyon (1-0), nous avons livré un match de qualité. Idem pour Nancy (victoire 3-1). Aujourd’hui, nous avons les armes pour tenir en échec Paris.»
Monterrubio et Gameiro, deux joueurs clés. « Olivier (Monterrubio), je le voulais absolument. Je l’avais déjà fait venir à Rennes en 2001. C’est un passeur exceptionnel (NDLR : 3 passes décisives). Mais avec Olivier, c’est une question de sensation. Il a toujours été comme ça, il fait les efforts quand il le sent. Quant à Kevin Gameiro, il est perfectible mais il nous est indispensable. A 22 ans seulement, il est déjà capable de faire la différence à lui tout seul (4 buts). Mardi, en Coupe de la Ligue (victoire contre Grenoble, 1-0), son entrée en jeu a transformé l’équipe. La qualité de ses appels et sa vitesse peuvent faire mal au PSG. »
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« Cette saison, on a un vrai staff »
SAMMY TRAORÉ, défenseur du PSG
Une fine barbe et le crâne parfaitement rasé, le grand défenseur parisien, vêtu d’un survêtement bleu griffé par un couturier italien, s’est confié en toute décontraction. Il n’a éludé aucun sujet.
Avec sept buts concédés en six matchs, la défense a été pointée du doigt en ce début de saison…
Sammy Traoré. L’ensemble est de mieux en mieux.
J’en veux pour preuve notre solide match contre Lyon (1-1) puis notre succès en Coupe de la Ligue à Boulogne (1-0). Ce soir-là, l’équipe avait été pas mal remaniée mais on n’a pas encaissé de buts. A Lorient, on passe un bon test.
A quoi attribuez-vous alors vos difficultés défensives ?
Défendre, c’est un travail collectif et pas seulement réservé au quatuor de derrière. On a pris des buts en raison de la valeur de l’adversaire comme à Valenciennes (3-2). Celui contre Lyon est hors jeu… Après, on a aussi fait des erreurs comme à Monaco (0-2). Cette saison, l’équipe est davantage portée vers l’avant. Il faut trouver le bon équilibre.
Vous suscitez pas mal de réticences.Comment le vivez-vous ?
Ces gens-là sont-ils toujours bons dans leur métier ? C’est toujours facile de critiquer quand on est assis en tribune ou devant sa télé. Et à l’image de l’équipe, je réalise un début de saison correct.
Quels sont vos objectifs personnels ?
Beaucoup jouer et ne pas me blesser. Et finir dans les cinq premiers. Une qualification pour la Ligue des champions, ce serait magnifique. D’ici à la fin de mon contrat au club (NDLR : en juin 2011), je veux disputer cette compétition.
Comment jugez-vous le début de saison du PSG ?
On est à cinq points du leader. On a perdu quatre points un peu bêtement comme dimanche face à Lyon ou à Montpellier (1-1). Au regard de la préparation et de la qualité des recrues, je ne suis pas surpris par notre début de saison.
Quelles sont les forces de votre groupe ?
On se connaît bien et on vit bien ensemble. Le staff y est pour quelque chose. Il est beaucoup plus proche de nous que l’ancien. Il n’y a pas d’un côté les joueurs et de l’autre le staff. On a envie de se défoncer les uns pour les autres. J’ai connu cela à Nice avec Antonetti. Même en cas de mauvais résultats, on sera à l’abri de dissensions internes. J’en suis sûr. On se dit les choses entre nous ou avec l’entraîneur. Il n’y a plus de non-dits. On ne laisse plus la place aux rumeurs et au doute.
On sent les joueurs proches d’Antoine Kombouaré. Que vous apporte-t-il ?
Son envie de ne rien lâcher et sa facilité à dire les choses bonnes ou mauvaises. Il sait fédérer, recadrer et parler. C’est un bon entraîneur. Cette saison, on a un vrai staff aimé du groupe et c’est agréable.
Vous jouez ce soir à Lorient votre troisième match de la semaine…
On y va pour gagner. Mais ce ne sera pas simple. Lorient joue vite et bien avec des petits gabarits habiles techniquement. On avait souffert l’an passé et Mika (Landreau) avait arrêté un penalty (succès 1-0).
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Le PSG fait-il tout pour éviter les fumigènes ?
A l'heure où les instances du foot et les pouvoirs publics s’unissent pour lutter contre les fumigènes dans les stades, la proposition du CNOSF fait l’effet d’une bombe. Cette instance propose d’annuler la sanction du match à huis clos partiel infligé au PSG après les incidents de PSG - OM la saison dernière. « Je suis très remonté et très en colère contre cette décision », s’indigne Jean-Pierre Escalettes, le président de la fédération française.
Par cet avis, le CNOSF donne ainsi raison à Paris qui assure faire le maximum en matière de sécurité. Qu’en est-il vraiment ?
En cinq ans, le club a notamment renforcé son dispositif de vidéosurveillance (150 caméras), augmenté le nombre de stadiers, multiplié les fouilles des locaux de supporteurs et des spectateurs. Les dirigeants portent également plainte contre les fauteurs de troubles et résilient leur abonnement si ces derniers sont reconnus coupables. A domicile, le PSG n’est ainsi « que » le quatrième club le plus utilisateur de fumigènes (derrière Monaco, Bordeaux et Marseille).
Après les incidents à Monaco, mi-septembre, le PSG a également décidé d’interdire pendant une semaine l’accès du Parc aux supporteurs. Par décision préfectorale, cette mesure est désormais prolongée jusqu’au 31 décembre. « On leur a fait comprendre qu’ils mettaient le club en danger, d’autant plus que la Ligue menace désormais de sanctionner une équipe par un retrait de points », indique un dirigeant parisien. Du coup, dimanche dernier, lors de PSG - Lyon, seulement cinq fumigènes ont été lancés des tribunes.
« C’est un club récidiviste »
« Nous savons que Paris fait des efforts, précise Jean Lapeyre, directeur juridique de la FFF. Je salue d’ailleurs le courage du président Robin Leproux d’avoir pris cette mesure. Mais ils savent que ce n’est pas suffisant. C’est un club récidiviste, il faut sévir. Et le huis clos partiel est une sanction juste puisqu’elle ne s’adresse qu’aux tribunes responsables des troubles. » « Nous aussi, nous ne rêvons que d’une chose : éradiquer les fumigènes. Et on fait vraiment notre maximum, assure Philippe Boindrieux, directeur général du PSG. Mais un huis clos ne résoudrait rien. Nous avons déjà été sanctionnés de cette façon, et le problème est toujours là. La seule façon de s’en sortir, c’est de s’asseoir autour d’une table et discuter de la meilleure réponse à apporter. »
Le Parisien