Citation
« Paris, c’est l’avenir »
ZLATAN IBRAHIMOVIC a comparé le PSG, hier, à une « dream team ». La star suédoise est consciente que sa signature pour trois ans va bouleverser le paysage de la L 1.
PARFOIS, il arrive d’apercevoir au Parc des Princes la silhouette de Samuel Eto’o ou de Didier Drogba. Mais, quand ces monuments du jeu offensif se rendent dans le temple du PSG, c’est pour s’y asseoir dans la « corbeille », jamais sur l’estrade qui fait face à l’auditorium, dans les sous-sols du stade parisien. En pénétrant dans cette vaste pièce, hier à 15 h 30, Zlatan Ibrahimovic a ouvert une nouvelle ère : les cracks ne viennent plus seulement à Paris pour se relaxer le dimanche soir ; désormais, certains viennent pour y travailler au quotidien. Au cœur des tractations, Leonardo, le directeur sportif parisien, pouvait savourer, parlant du « plus grand transfert dans l’histoire de ce club » comme d’un « recrutement parfait, sur le plan sportif et pour développer l’image du PSG ».
Visite médicale, le matin, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Signature d’un contrat de trois ans à 14 millions d’euros nets d’impôts par saison, un peu plus tard, au siège du club parisien. Présentation aux médias, en milieu d’après-midi. Bain de foule au Trocadéro, puis sur les Champs-Élysées. Arrivé en jet privé, mardi soir à Paris, où il s’est installé à l’hôtel Bristol (VIIIe arrondissement), le Suédois (31 ans le 3 octobre) aura fait flotter un parfum d’Hollywood, hier, sur la capitale. Le soufflé retombera un peu aujourd’hui. Ce matin, l’attaquant ne décollera pas pour les États-Unis, où les Parisiens suivront un deuxième stage d’avant saison (voir calendrier) à Princeton (New Jersey), après les dix jours passés à Stegersbach, en Autriche.
À l’instar de Jérémy Ménez et de Blaise Matuidi, autres participants au dernier Euro, « Ibra » devrait rejoindre ses nouveaux coéquipiers dimanche, jour de leur match face à Chelsea, à New York. Un voyage différé qui laisse supposer qu’il étrennera finalement son maillot dans la nuit du 28 au 29 juillet, à Washington, face à DC United, l’une des dix-neuf franchises de la Major League Soccer.
En attendant, le show « Zlatan » a commencé, hier au Parc, dans un auditorium plein à craquer, où Jean-Claude Blanc, le directeur général, avait pris place au premier rang, non loin de l’ex-mannequin suédois Helena Seger, la compagne de l’attaquant. Quand le crépitement hystérique des flashes a cessé, le buteur transféré de l’AC Milan pour 20 millions d’euros a livré, en anglais, ses premiers sentiments. Il a changé de club, mais ses mots ont confirmé une personnalité intacte. Ambitieux et sûr de lui, Zlatan Ibrahimovic mesure qu’il ne va pas seulement changer la dimension du PSG, mais aussi celle du Championnat de France.
COMMENT IL S’EST LAISSÉ CONVAINCRE
Le capitaine de l’équipe de Suède l’affirme : « Dès le premier jour, j’ai su que je viendrais ici. » Tout dépend, au fond, d’où l’on situe la date du premier jour. Tout en estimant alors Alexandre Pato plus accessible, Paris rêvait d’Ibrahimovic (et de Thiago Silva) depuis janvier, une période qui coïncida avec l’arrivée de Carlo Ancelotti sur le banc. Quand le club a tenté une première approche appuyée, début juin, l’attaquant n’y a pas prêté un intérêt colossal. Mais, quand l’idée d’un « pack » avec Thiago Silva a pris corps, dans les premiers jours de juillet, Ibrahimovic a vite compris que la situation financière de l’AC Milan – forcé de se délester de ces deux joueurs pour alléger considérablement sa masse salariale – avait définitivement modifié la donne.
Hier, il a eu beau affirmer que ce transfert découle « de (son) seul choix », la réalité est un peu plus nuancée. Plombé par un déficit de 67 millions d’euros sur la saison 2011-2012, le club de Silvio Berlusconi a sensiblement alimenté le processus du départ de son meilleur finisseur lors de la dernière Serie A (28 buts). L’attaquant en a tiré une conclusion : « J’ai quitté Milan parce que Paris, c’est l’avenir. C’est l’équipe du futur et ce futur, je veux en faire partie. »
Sur le marché européen, seuls Manchester City et le PSG apparaissaient comme des prétendants potentiels. Focalisé sur Robin Van Persie (Arsenal), le champion d’Angleterre, au contingent d’attaquants déjà épais (Balotelli, Tévez, Agüero), n’a jamais lancé une offensive majeure sur le dossier « Ibra ». L’option Paris – prêt à tout pour s’offrir un joueur phare d’une telle aura – se sera imposée d’elle-même. « Je me suis renseigné sur le club auprès de Maxwell et Olivier Dacourt. Maxwell (*), avec qui j’ai déjà joué dans trois clubs, a été vraiment décisif dans sa façon de me parler du PSG. »
De façon assez habile, Ibrahimovic a plutôt esquivé le paramètre financier, expliquant que la question de son contrat avait relevé d’une « discussion entre gentlemen », évoquant ici son agent, le truculent Mino Raiola, et la direction du club. Lui a raconté comment il avait vécu le feuilleton des « négos », de loin, aux Baléares : « J’ai essayé de m’échapper à Ibiza avec ma famille, mais tout le monde savait où j’étais. Des journalistes sont venus devant chez moi et j’ai dû les chasser… Au final, toute cette période a même été plus intense que celle qui avait précédé ma signature à Barcelone ! »
COMMENT IL S’IMAGINE À PARIS
La star n’a pas signé à Paris seulement pour son contrat en or massif. Toute sa carrière ressemble à une volonté d’étancher une soif de titres. Alors, il a parlé de son envie de « gagner de grands trophées » avec le PSG, lui qui, comme son nouveau club, n’a encore jamais soulevé une Ligue des champions. Conforté dans son choix par la signature samedi du défenseur brésilien Thiago Silva (pour cinq ans, moyennant 42 M€ plus 7 M€ de bonus), « Ibra », qui voudrait le numéro 9, est allé jusqu’à dire hier : « Quand on regarde cette équipe, deux mots viennent à l’esprit : dream team. » Plus sobre, il soufflera ensuite : « Difficile de dire si on sera dans le top 5 ou le top 10 européen. Le terrain parlera. »
Dans son transfert, il voit comme les prémices d’un basculement des forces dans le football européen. « Nos départs, celui de Thiago Silva et le mien, sont une grosse perte pour le Championnat d’Italie. Mais ça va rendre la L 1 plus intéressante, et pas seulement auprès du public français. » Et de glisser, avec son assurance légendaire : « Qui parlait de la L 1 avant que ce rêve (le voir signer au PSG) ne devienne réalité ? Dorénavant, les choses seront différentes. Avant, c’est vrai, je ne connaissais pas beaucoup les joueurs de L 1. Je vais apprendre à les découvrir. Eux, il est évident qu’ils savent déjà qui je suis… »
L’engouement que provoque sa venue à Paris a suscité des accents plus humbles : « Être une star ou pas m’importe peu. La star, pour moi, a toujours été le club. » Son nouveau club, il « pense y finir (sa) carrière ». « Mais j’avais déjà dit la même chose à Milan… », s’est-il souvenu. Milan, avec qui il avait inscrit le premier but encaissé par le PSG de Carlo Ancelotti, le 4 janvier à Dubaï (1-0). Dans la touffeur des émirats, il n’imaginait pas une seconde, ce jour-là, qu’il signerait, six mois plus tard, dans le club de Qatar Sports Investments.
JÉRÔME TOUBOUL
(*) Les deux joueurs ont évolué ensemble à l’Ajax Amsterdam (de 2001 à 2004), à l’Inter Milan (de 2006 à 2009) et au FC Barcelone (en 2009-2010). Ibrahimovic a joué avec Dacourt à l’Inter Milan, entre 2006 et 2009.
ZLATAN IBRAHIMOVIC a comparé le PSG, hier, à une « dream team ». La star suédoise est consciente que sa signature pour trois ans va bouleverser le paysage de la L 1.
PARFOIS, il arrive d’apercevoir au Parc des Princes la silhouette de Samuel Eto’o ou de Didier Drogba. Mais, quand ces monuments du jeu offensif se rendent dans le temple du PSG, c’est pour s’y asseoir dans la « corbeille », jamais sur l’estrade qui fait face à l’auditorium, dans les sous-sols du stade parisien. En pénétrant dans cette vaste pièce, hier à 15 h 30, Zlatan Ibrahimovic a ouvert une nouvelle ère : les cracks ne viennent plus seulement à Paris pour se relaxer le dimanche soir ; désormais, certains viennent pour y travailler au quotidien. Au cœur des tractations, Leonardo, le directeur sportif parisien, pouvait savourer, parlant du « plus grand transfert dans l’histoire de ce club » comme d’un « recrutement parfait, sur le plan sportif et pour développer l’image du PSG ».
Visite médicale, le matin, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Signature d’un contrat de trois ans à 14 millions d’euros nets d’impôts par saison, un peu plus tard, au siège du club parisien. Présentation aux médias, en milieu d’après-midi. Bain de foule au Trocadéro, puis sur les Champs-Élysées. Arrivé en jet privé, mardi soir à Paris, où il s’est installé à l’hôtel Bristol (VIIIe arrondissement), le Suédois (31 ans le 3 octobre) aura fait flotter un parfum d’Hollywood, hier, sur la capitale. Le soufflé retombera un peu aujourd’hui. Ce matin, l’attaquant ne décollera pas pour les États-Unis, où les Parisiens suivront un deuxième stage d’avant saison (voir calendrier) à Princeton (New Jersey), après les dix jours passés à Stegersbach, en Autriche.
À l’instar de Jérémy Ménez et de Blaise Matuidi, autres participants au dernier Euro, « Ibra » devrait rejoindre ses nouveaux coéquipiers dimanche, jour de leur match face à Chelsea, à New York. Un voyage différé qui laisse supposer qu’il étrennera finalement son maillot dans la nuit du 28 au 29 juillet, à Washington, face à DC United, l’une des dix-neuf franchises de la Major League Soccer.
En attendant, le show « Zlatan » a commencé, hier au Parc, dans un auditorium plein à craquer, où Jean-Claude Blanc, le directeur général, avait pris place au premier rang, non loin de l’ex-mannequin suédois Helena Seger, la compagne de l’attaquant. Quand le crépitement hystérique des flashes a cessé, le buteur transféré de l’AC Milan pour 20 millions d’euros a livré, en anglais, ses premiers sentiments. Il a changé de club, mais ses mots ont confirmé une personnalité intacte. Ambitieux et sûr de lui, Zlatan Ibrahimovic mesure qu’il ne va pas seulement changer la dimension du PSG, mais aussi celle du Championnat de France.
COMMENT IL S’EST LAISSÉ CONVAINCRE
Le capitaine de l’équipe de Suède l’affirme : « Dès le premier jour, j’ai su que je viendrais ici. » Tout dépend, au fond, d’où l’on situe la date du premier jour. Tout en estimant alors Alexandre Pato plus accessible, Paris rêvait d’Ibrahimovic (et de Thiago Silva) depuis janvier, une période qui coïncida avec l’arrivée de Carlo Ancelotti sur le banc. Quand le club a tenté une première approche appuyée, début juin, l’attaquant n’y a pas prêté un intérêt colossal. Mais, quand l’idée d’un « pack » avec Thiago Silva a pris corps, dans les premiers jours de juillet, Ibrahimovic a vite compris que la situation financière de l’AC Milan – forcé de se délester de ces deux joueurs pour alléger considérablement sa masse salariale – avait définitivement modifié la donne.
Hier, il a eu beau affirmer que ce transfert découle « de (son) seul choix », la réalité est un peu plus nuancée. Plombé par un déficit de 67 millions d’euros sur la saison 2011-2012, le club de Silvio Berlusconi a sensiblement alimenté le processus du départ de son meilleur finisseur lors de la dernière Serie A (28 buts). L’attaquant en a tiré une conclusion : « J’ai quitté Milan parce que Paris, c’est l’avenir. C’est l’équipe du futur et ce futur, je veux en faire partie. »
Sur le marché européen, seuls Manchester City et le PSG apparaissaient comme des prétendants potentiels. Focalisé sur Robin Van Persie (Arsenal), le champion d’Angleterre, au contingent d’attaquants déjà épais (Balotelli, Tévez, Agüero), n’a jamais lancé une offensive majeure sur le dossier « Ibra ». L’option Paris – prêt à tout pour s’offrir un joueur phare d’une telle aura – se sera imposée d’elle-même. « Je me suis renseigné sur le club auprès de Maxwell et Olivier Dacourt. Maxwell (*), avec qui j’ai déjà joué dans trois clubs, a été vraiment décisif dans sa façon de me parler du PSG. »
De façon assez habile, Ibrahimovic a plutôt esquivé le paramètre financier, expliquant que la question de son contrat avait relevé d’une « discussion entre gentlemen », évoquant ici son agent, le truculent Mino Raiola, et la direction du club. Lui a raconté comment il avait vécu le feuilleton des « négos », de loin, aux Baléares : « J’ai essayé de m’échapper à Ibiza avec ma famille, mais tout le monde savait où j’étais. Des journalistes sont venus devant chez moi et j’ai dû les chasser… Au final, toute cette période a même été plus intense que celle qui avait précédé ma signature à Barcelone ! »
COMMENT IL S’IMAGINE À PARIS
La star n’a pas signé à Paris seulement pour son contrat en or massif. Toute sa carrière ressemble à une volonté d’étancher une soif de titres. Alors, il a parlé de son envie de « gagner de grands trophées » avec le PSG, lui qui, comme son nouveau club, n’a encore jamais soulevé une Ligue des champions. Conforté dans son choix par la signature samedi du défenseur brésilien Thiago Silva (pour cinq ans, moyennant 42 M€ plus 7 M€ de bonus), « Ibra », qui voudrait le numéro 9, est allé jusqu’à dire hier : « Quand on regarde cette équipe, deux mots viennent à l’esprit : dream team. » Plus sobre, il soufflera ensuite : « Difficile de dire si on sera dans le top 5 ou le top 10 européen. Le terrain parlera. »
Dans son transfert, il voit comme les prémices d’un basculement des forces dans le football européen. « Nos départs, celui de Thiago Silva et le mien, sont une grosse perte pour le Championnat d’Italie. Mais ça va rendre la L 1 plus intéressante, et pas seulement auprès du public français. » Et de glisser, avec son assurance légendaire : « Qui parlait de la L 1 avant que ce rêve (le voir signer au PSG) ne devienne réalité ? Dorénavant, les choses seront différentes. Avant, c’est vrai, je ne connaissais pas beaucoup les joueurs de L 1. Je vais apprendre à les découvrir. Eux, il est évident qu’ils savent déjà qui je suis… »
L’engouement que provoque sa venue à Paris a suscité des accents plus humbles : « Être une star ou pas m’importe peu. La star, pour moi, a toujours été le club. » Son nouveau club, il « pense y finir (sa) carrière ». « Mais j’avais déjà dit la même chose à Milan… », s’est-il souvenu. Milan, avec qui il avait inscrit le premier but encaissé par le PSG de Carlo Ancelotti, le 4 janvier à Dubaï (1-0). Dans la touffeur des émirats, il n’imaginait pas une seconde, ce jour-là, qu’il signerait, six mois plus tard, dans le club de Qatar Sports Investments.
JÉRÔME TOUBOUL
(*) Les deux joueurs ont évolué ensemble à l’Ajax Amsterdam (de 2001 à 2004), à l’Inter Milan (de 2006 à 2009) et au FC Barcelone (en 2009-2010). Ibrahimovic a joué avec Dacourt à l’Inter Milan, entre 2006 et 2009.
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Ils disent rendre service à la Ligue 1
QUATRE JOUEURS RECRUTÉS pour un total de 99 M€ (*) : l’hyperpuissance financière du PSG, au-delà de la domination écrasante sur le Championnat qu’elle préfigure, nourrit l’image d’un club qui appauvrirait la concurrence interne en s’appliquant à recruter à l’étranger en général, en Italie en particulier, ce territoire d’où sont issues les quatre recrues jusqu’ici enregistrées.
Mardi soir, sur la chaîne OL TV, Jean-Michel Aulas, le président lyonnais, a interpellé le PSG, allant jusqu’à lancer un vibrant : « Aidez-nous. Prêtez-nous des joueurs, et investissez sur le territoire français. » Un message adressé au moment où Lyon espère toujours convaincre Paris de lui céder son défenseur central Mamadou Sakho (22 ans, sous contrat jusqu’en 2015) et son milieu Clément Chantôme (24 ans, 2015).
En marge de la présentation de Zlatan Ibrahimovic au Parc des Princes, Nasser al-Khelaïfi, le président qatarien du PSG, et Leonardo, son directeur sportif, ont répondu au président de l’OL et, plus largement, à l’ensemble du football français. « M. Aulas a mon numéro, il peut m’appeler, a dit Al-Khelaïfi dans un sourire. Parfois, il y a des joueurs qu’on ne peut pas céder parce qu’on en a besoin dans son effectif. »
Leonardo, lui, a élargi les perspectives : « On veut bâtir une équipe compétitive sur le plan européen, donc il est normal qu’on cherche des joueurs sur le marché mondial. » Et le Brésilien de sortir une petite pique : « À chaque fois qu’on a voulu approcher un joueur de L 1, les clubs en question ne nous ont pas ouvert la porte. Et c’est un peu pareil pour les joueurs français évoluant à l’étranger. Alors… »
Coiffé, aussi, de sa casquette de patron de BeIn Sport, qui détient désormais les droits TV du Championnat à l’étranger, Nasser al-Khelaïfi considère que le phénomène Ibrahimovic ne va pas éclairer le seul PSG, mais l’ensemble de la L 1, qui pourrait apparaître, au niveau international, comme une compétition plus glamour. « Ce que fait le PSG aujourd’hui, c’est aider la L 1. Paris ne joue pas contre la L 1. Ce Championnat est déjà très compétitif. On l’a vu la saison dernière, avec Montpellier, Lille, Saint-Étienne… Quand le PSG multiplie par quatre sa notoriété internationale en recrutant Ibrahimovic, c’est également un investissement stratégique pour la L 1. »
Un peu plus tôt, à la fin de la présentation de Marco Verratti, Leonardo avait déjà affûté cet argument : « La L 1 va être de plus en plus suivie partout. Aux États-Unis, au Japon, on s’y intéresse de plus en plus. Tous les pays connaissent des cycles plus ou moins positifs. Désormais, c’est peut-être le bon cycle de la France… » – J. T.
(*) Lavezzi (Naples, transfert de 26 M€ + 5 M€ de bonus), Thiago Silva (AC Milan, 42 M€ + 7 M€ de bonus), Marco Verratti (Pescara, D 2 ITA, 11 M€ + 5 M€ de bonus) et Zlatan Ibrahimovic (AC Milan, 20 M€).
QUATRE JOUEURS RECRUTÉS pour un total de 99 M€ (*) : l’hyperpuissance financière du PSG, au-delà de la domination écrasante sur le Championnat qu’elle préfigure, nourrit l’image d’un club qui appauvrirait la concurrence interne en s’appliquant à recruter à l’étranger en général, en Italie en particulier, ce territoire d’où sont issues les quatre recrues jusqu’ici enregistrées.
Mardi soir, sur la chaîne OL TV, Jean-Michel Aulas, le président lyonnais, a interpellé le PSG, allant jusqu’à lancer un vibrant : « Aidez-nous. Prêtez-nous des joueurs, et investissez sur le territoire français. » Un message adressé au moment où Lyon espère toujours convaincre Paris de lui céder son défenseur central Mamadou Sakho (22 ans, sous contrat jusqu’en 2015) et son milieu Clément Chantôme (24 ans, 2015).
En marge de la présentation de Zlatan Ibrahimovic au Parc des Princes, Nasser al-Khelaïfi, le président qatarien du PSG, et Leonardo, son directeur sportif, ont répondu au président de l’OL et, plus largement, à l’ensemble du football français. « M. Aulas a mon numéro, il peut m’appeler, a dit Al-Khelaïfi dans un sourire. Parfois, il y a des joueurs qu’on ne peut pas céder parce qu’on en a besoin dans son effectif. »
Leonardo, lui, a élargi les perspectives : « On veut bâtir une équipe compétitive sur le plan européen, donc il est normal qu’on cherche des joueurs sur le marché mondial. » Et le Brésilien de sortir une petite pique : « À chaque fois qu’on a voulu approcher un joueur de L 1, les clubs en question ne nous ont pas ouvert la porte. Et c’est un peu pareil pour les joueurs français évoluant à l’étranger. Alors… »
Coiffé, aussi, de sa casquette de patron de BeIn Sport, qui détient désormais les droits TV du Championnat à l’étranger, Nasser al-Khelaïfi considère que le phénomène Ibrahimovic ne va pas éclairer le seul PSG, mais l’ensemble de la L 1, qui pourrait apparaître, au niveau international, comme une compétition plus glamour. « Ce que fait le PSG aujourd’hui, c’est aider la L 1. Paris ne joue pas contre la L 1. Ce Championnat est déjà très compétitif. On l’a vu la saison dernière, avec Montpellier, Lille, Saint-Étienne… Quand le PSG multiplie par quatre sa notoriété internationale en recrutant Ibrahimovic, c’est également un investissement stratégique pour la L 1. »
Un peu plus tôt, à la fin de la présentation de Marco Verratti, Leonardo avait déjà affûté cet argument : « La L 1 va être de plus en plus suivie partout. Aux États-Unis, au Japon, on s’y intéresse de plus en plus. Tous les pays connaissent des cycles plus ou moins positifs. Désormais, c’est peut-être le bon cycle de la France… » – J. T.
(*) Lavezzi (Naples, transfert de 26 M€ + 5 M€ de bonus), Thiago Silva (AC Milan, 42 M€ + 7 M€ de bonus), Marco Verratti (Pescara, D 2 ITA, 11 M€ + 5 M€ de bonus) et Zlatan Ibrahimovic (AC Milan, 20 M€).
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La une ou le néant
Si l’officialisation du transfert de Zlatan Ibrahimovic au PSG a été très bien exposée dans la presse suédoise, elle n’a parfois même pas été évoquée en Angleterre ou en Allemagne.
POUR TROUVER TRACE d’articles conséquents au sujet du transfert d’Ibrahimovic dans la presse internationale après l’annonce de son arrivée officielle à Paris, il fallait se tourner vers la Suède, le pays natal de la nouvelle star de la capitale. Là-bas, tous les quotidiens ont fait du transfert du joueur leur titre de une. « Paris obtient un diamant étincelant », estimait hier le journal Svenska Dagbladet. « Les chances du nouveau roi de Paris de gagner cette maudite Ligue des champions ne sont pas moins importantes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient hier », affirmait pour sa part le cahier sport d’Aftonbladet (document du haut). En grande majorité, la presse suédoise soutenait que « Zlatan n’a[vait] pas eu beaucoup de choix ». Certains même, comme Sport Expressen, faisaient part de leur déception de voir « le meilleur joueur de foot que la Suède ait connu achever sa carrière dans le Championnat de France », et ce même si sa une bleu-blanc-rouge sur laquelle est reproduite la Joconde avec le visage d’Ibra dénote une certaine originalité (ci-contre).
De l’autre côté des Alpes, en Italie, où Ibrahimovic a réalisé la plus grande partie de sa carrière (Juventus Turin, Inter Milan, AC Milan), le départ du buteur pour Paris était visiblement acquis. La Gazzetta dello Sport, par exemple, était déjà ainsi davantage tournée vers l’avenir du Milan, qui voit partir toutes ses stars, que sur l’arrivée d’Ibra à Paris à proprement parler. Il fallait aller faire un tour dans les pages intérieures pour lire quelques articles sur le rôle joué par le géant suédois en SerieA (ci-dessus, à droite). Pour sa part, Tuttosport annonçait juste dans un coin l’arrivée officielle du joueur dans la capitale.
En Espagne, Marca expédiait l’info en bas de page et quelques lignes. Quant au Mundo Deportivo, il ignorait totalement celui qui a joué de 2009 à 2010 au Barça. Enfin, en Angleterre et en Allemagne, Ibrahimovic passait totalement inaperçu. Aucune photo, aucune annonce. Seul The Guardian, en page42 et en vingt lignes, en contrebas de deux articles sur sir Alex Ferguson et Arsenal, annonçait que le deal entre Leonardo et Ibrahimovic était confirmé. – J.-Ph. C.
Si l’officialisation du transfert de Zlatan Ibrahimovic au PSG a été très bien exposée dans la presse suédoise, elle n’a parfois même pas été évoquée en Angleterre ou en Allemagne.
POUR TROUVER TRACE d’articles conséquents au sujet du transfert d’Ibrahimovic dans la presse internationale après l’annonce de son arrivée officielle à Paris, il fallait se tourner vers la Suède, le pays natal de la nouvelle star de la capitale. Là-bas, tous les quotidiens ont fait du transfert du joueur leur titre de une. « Paris obtient un diamant étincelant », estimait hier le journal Svenska Dagbladet. « Les chances du nouveau roi de Paris de gagner cette maudite Ligue des champions ne sont pas moins importantes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient hier », affirmait pour sa part le cahier sport d’Aftonbladet (document du haut). En grande majorité, la presse suédoise soutenait que « Zlatan n’a[vait] pas eu beaucoup de choix ». Certains même, comme Sport Expressen, faisaient part de leur déception de voir « le meilleur joueur de foot que la Suède ait connu achever sa carrière dans le Championnat de France », et ce même si sa une bleu-blanc-rouge sur laquelle est reproduite la Joconde avec le visage d’Ibra dénote une certaine originalité (ci-contre).
De l’autre côté des Alpes, en Italie, où Ibrahimovic a réalisé la plus grande partie de sa carrière (Juventus Turin, Inter Milan, AC Milan), le départ du buteur pour Paris était visiblement acquis. La Gazzetta dello Sport, par exemple, était déjà ainsi davantage tournée vers l’avenir du Milan, qui voit partir toutes ses stars, que sur l’arrivée d’Ibra à Paris à proprement parler. Il fallait aller faire un tour dans les pages intérieures pour lire quelques articles sur le rôle joué par le géant suédois en SerieA (ci-dessus, à droite). Pour sa part, Tuttosport annonçait juste dans un coin l’arrivée officielle du joueur dans la capitale.
En Espagne, Marca expédiait l’info en bas de page et quelques lignes. Quant au Mundo Deportivo, il ignorait totalement celui qui a joué de 2009 à 2010 au Barça. Enfin, en Angleterre et en Allemagne, Ibrahimovic passait totalement inaperçu. Aucune photo, aucune annonce. Seul The Guardian, en page42 et en vingt lignes, en contrebas de deux articles sur sir Alex Ferguson et Arsenal, annonçait que le deal entre Leonardo et Ibrahimovic était confirmé. – J.-Ph. C.
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Son agent allume l’UEFA et Platini
DU PARC DES PRINCES, Mino Raiola (notre photo) est reparti avec la une sous verre du quotidien Sport-Expressen, qui représentait hier La Joconde avec le visage d’Ibrahimovic (voir ci-contre). L’agent italo-néerlandais a souvent comparé, ces derniers jours, l’attaquant suédois à Mona Lisa. Mais hier, il ne s’est pas plongé dans des considérations artistiques. Au début, ce fut plutôt soft. « Paris voulait Zlatan depuis cinq mois. À un moment, j’ai dit au joueur : " J’ai choisi ce club comme cible pour toi. " Zlatan est ici parce que le projet de Paris est plus gros que celui du Milan. Le Milan a une plus grande histoire, mais un club ne peut pas se reposer que sur son histoire. »
Le discours de l’agent s’est durci quand il fut interrogé sur la menace que pourrait faire peser sur le PSG, d’ici à un an, le fair-play financier voulu par l’UEFA, qui imposera aux clubs de ne pas dépenser plus que ce qu’ils génèrent comme recettes. Réplique : « L’UEFA a toujours posé des problèmes au football. J’espérais que Michel Platini, qui fut un grand joueur, changerait les choses. Avec lui, c’est encore pire ! Avec l’UEFA, c’est toujours la même m... (sic). Si on commence à se prendre la tête avec ce qu’ils veulent, on est mort ! »
Plus tard, un journaliste a expliqué à Raiola qu’en Suède, une partie non négligeable des médias et de l’opinion pensait qu’« Ibra » avait signé dans un Championnat très moyen parce qu’il y toucherait un contrat record. Bouquet final de l’agent : « Ce que je réponds à ces gens ? Quelque chose du genre : allez vous faire f… Zlatan n’est pas là pour l’argent. L’argent, à ce stade de sa carrière, il n’en a pas besoin. » – J. T.
DU PARC DES PRINCES, Mino Raiola (notre photo) est reparti avec la une sous verre du quotidien Sport-Expressen, qui représentait hier La Joconde avec le visage d’Ibrahimovic (voir ci-contre). L’agent italo-néerlandais a souvent comparé, ces derniers jours, l’attaquant suédois à Mona Lisa. Mais hier, il ne s’est pas plongé dans des considérations artistiques. Au début, ce fut plutôt soft. « Paris voulait Zlatan depuis cinq mois. À un moment, j’ai dit au joueur : " J’ai choisi ce club comme cible pour toi. " Zlatan est ici parce que le projet de Paris est plus gros que celui du Milan. Le Milan a une plus grande histoire, mais un club ne peut pas se reposer que sur son histoire. »
Le discours de l’agent s’est durci quand il fut interrogé sur la menace que pourrait faire peser sur le PSG, d’ici à un an, le fair-play financier voulu par l’UEFA, qui imposera aux clubs de ne pas dépenser plus que ce qu’ils génèrent comme recettes. Réplique : « L’UEFA a toujours posé des problèmes au football. J’espérais que Michel Platini, qui fut un grand joueur, changerait les choses. Avec lui, c’est encore pire ! Avec l’UEFA, c’est toujours la même m... (sic). Si on commence à se prendre la tête avec ce qu’ils veulent, on est mort ! »
Plus tard, un journaliste a expliqué à Raiola qu’en Suède, une partie non négligeable des médias et de l’opinion pensait qu’« Ibra » avait signé dans un Championnat très moyen parce qu’il y toucherait un contrat record. Bouquet final de l’agent : « Ce que je réponds à ces gens ? Quelque chose du genre : allez vous faire f… Zlatan n’est pas là pour l’argent. L’argent, à ce stade de sa carrière, il n’en a pas besoin. » – J. T.
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« Paris a créé un décalage énorme »
Quelques minutes après la présentation en « mondovision » de Zlatan Ibrahimovic au Parc des Princes, Élie Baup s’est prononcé sur la politique du meilleur rival de l’OM. « Économiquement, Paris a créé un décalage énorme, a constaté l’entraîneur marseillais. C’est une forme de démesure, il y a un tel déséquilibre… L’État va gagner beaucoup d’argent avec le PSG. Ils ont recruté des joueurs extraordinaires. Tous les clubs de Ligue 1 vont voir de très, très grands joueurs dans leurs stades. Des joueurs connus dans le monde entier. Mais ce n’est pas parce qu’il y a une somme de très grands joueurs qu’il y aura forcément quelque chose au bout. » Un avis que partage le gardien Steve Mandanda : « Sur le papier, c’est l’équipe favorite de ce Championnat, mais c’était déjà le cas l’année dernière et on a vu que c’était Montpellier qui avait gagné. » – Ba. C.
Quelques minutes après la présentation en « mondovision » de Zlatan Ibrahimovic au Parc des Princes, Élie Baup s’est prononcé sur la politique du meilleur rival de l’OM. « Économiquement, Paris a créé un décalage énorme, a constaté l’entraîneur marseillais. C’est une forme de démesure, il y a un tel déséquilibre… L’État va gagner beaucoup d’argent avec le PSG. Ils ont recruté des joueurs extraordinaires. Tous les clubs de Ligue 1 vont voir de très, très grands joueurs dans leurs stades. Des joueurs connus dans le monde entier. Mais ce n’est pas parce qu’il y a une somme de très grands joueurs qu’il y aura forcément quelque chose au bout. » Un avis que partage le gardien Steve Mandanda : « Sur le papier, c’est l’équipe favorite de ce Championnat, mais c’était déjà le cas l’année dernière et on a vu que c’était Montpellier qui avait gagné. » – Ba. C.
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Fourneyron prête à « plafonner les salaires »
LES SOMMES DÉPENSÉES par le Paris-SG pour faire venir Zlatan Ibrahimovic (20 millions d’euros d’indemnités de transfert et un salaire estimé à 14 M€ net d’impôts par an) ont suscité de nombreuses réactions hier parmi la classe politique. Les émoluments du Suédois « ont choqué beaucoup de gens », selon Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement. Pour la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, ces montants sont « astronomiques, déraisonnables ». Celle-ci a déploré « l’absence de toute régulation » et a expliqué envisager « un plafonnement des salaires ». La ministre a également évoqué la réforme fiscale annoncée par François Hollande durant la campagne présidentielle (une taxation à 75 % de la tranche des revenus supérieurs à 1 M€ par an) : « Quand on a des revenus au-delà d’un million d’euros net, c’est normal qu’il y ait cette application de 75 % de fiscalité. »
Si cette réforme était votée et s’appliquait bien aux sportifs, les revenus du Suédois permettraient à l’État de récupérer environ 56 M€ par an (en y ajoutant les charges sociales et patronales, voir L’Équipe d’hier). Une perspective qui réjouit Benoît Hamon. Le ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire s’est dit « ravi qu’(Ibrahimovic) paie des impôts en France ».
Dans l’après-midi, en marge de la présentation du nouvel attaquant, le président du PSG, Nasser al-Khelaïfi, a expliqué qu’il « (respectait) les lois françaises ». « On le fait aujourd’hui et on le fera demain, a-t-il précisé. La signature d’Ibrahimovic est très positive pour le PSG mais aussi pour le foot français. On a un projet, on a un business plan. On sera rentables d’ici quelques années, mais ça prendra un peu de temps. »
LES SOMMES DÉPENSÉES par le Paris-SG pour faire venir Zlatan Ibrahimovic (20 millions d’euros d’indemnités de transfert et un salaire estimé à 14 M€ net d’impôts par an) ont suscité de nombreuses réactions hier parmi la classe politique. Les émoluments du Suédois « ont choqué beaucoup de gens », selon Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement. Pour la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, ces montants sont « astronomiques, déraisonnables ». Celle-ci a déploré « l’absence de toute régulation » et a expliqué envisager « un plafonnement des salaires ». La ministre a également évoqué la réforme fiscale annoncée par François Hollande durant la campagne présidentielle (une taxation à 75 % de la tranche des revenus supérieurs à 1 M€ par an) : « Quand on a des revenus au-delà d’un million d’euros net, c’est normal qu’il y ait cette application de 75 % de fiscalité. »
Si cette réforme était votée et s’appliquait bien aux sportifs, les revenus du Suédois permettraient à l’État de récupérer environ 56 M€ par an (en y ajoutant les charges sociales et patronales, voir L’Équipe d’hier). Une perspective qui réjouit Benoît Hamon. Le ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire s’est dit « ravi qu’(Ibrahimovic) paie des impôts en France ».
Dans l’après-midi, en marge de la présentation du nouvel attaquant, le président du PSG, Nasser al-Khelaïfi, a expliqué qu’il « (respectait) les lois françaises ». « On le fait aujourd’hui et on le fera demain, a-t-il précisé. La signature d’Ibrahimovic est très positive pour le PSG mais aussi pour le foot français. On a un projet, on a un business plan. On sera rentables d’ici quelques années, mais ça prendra un peu de temps. »