L'Equipe du 2 marsCitation
L'HOMME DU JOUR (page 2)
Le phénomène Hoarau
Auteur d’un doublé et d’une passe décisive contre Nancy (4-1), le grand attaquant du Paris-SG est très sévère envers lui-même.
À L’ISSUE de la rencontre, Guillaume Hoarau a été invité par l’attaché de presse du Paris-SG à rencontrer les journalistes, impatients de recueillir les premières impressions de l’homme de cette fin d’après-midi, auteur d’un doublé, son quatrième en Ligue 1, et d’une passe décisive face à Nancy (4-1). Poliment, l’attaquant du Paris- SG a décliné la proposition. Il faudra donc se satisfaire des quelques mots offerts à Canal +à la fin du match.« Je progresse tous les jours. Tant que je garderai cette ligne de conduite, j’espère que j’avancerais. Le PSG a encore plein de choses à faire. Avoir marqué quinze buts, c’est bien. Je suis content de ce qui m’arrive. On fournit beaucoup d’efforts. Les performances de chacun montrent qu’on est au top. » Desmots prononcés calmement et sérieusement, sans effusion de joie.Certains téléspectateurs décelèrent même une once de mécontentement. Peut-être aurait-il souhaité rester un peu plus longtemps sur la pelouse, qu’il quitta à la 70e, remplacé par Peguy Luyindula. Ou alors se remémorait- il encore ses deux passes manquées en début de match, ou cet enchaînement en seconde période, amorti de la poitrine-volée, exécuté avec trop de lenteur. Cette exigence envers lui-même le caractérise. Le 18 février dernier, il offrait la victoire aux siens contre Wolfsburg (2-0) en inscrivant un doublé. Un de ses proches raconte la suite. « II a passé une sale soirée parce qu’il a raté des occasions. Il estimait qu’avec quelques buts de plus, Paris aurait été plus tranquille pour le match retour. Il est très sévère avec lui-même. Il n’a pas changé. C’est un garçon très réservé, simple, il n’aime pas la lumière. »
Armand : « Il continue de m’impressionner »
Pedro Miguel Pauleta, lui, avait l’habitude de venir contenter micros et stylos. Le Portugais n’est plus là. Il coule des jours heureux aux Açores. Son départ était craint. Il a été finalement compensé parun grand typede bientôt vingt-cinq ans (il les fêtera jeudi), à la démarche incertaine et nonchalante, qui ne savait pas, au mois d’août, à quoi ressemblait une rencontre de L 1. « ll continue de m’impressionner, jure Sylvain Armand. Il ne se prend pas la tête. Il est toujours le même. Franchement, c’est la saison idéale pour découvrir le haut niveau. Son insouciance l’aide. Et le plus fort, c’est qu’il arrive et réussit après Pauleta… » Après vingt-six journées de Championnat, Guillaume Hoarau a déjà frappé quinze fois, comme André-Pierre Gignac, buteur exclusif. Hoarau, c’est un peu plus. En début de saison, Mickaël Landreau avait refusé de placer l’ancien Havrais, auteur de 28 réalisations en Ligue 2, dans cette catégorie des finisseur s . « Il sera certainement un peu prisonnier de ça, avait analysé le gardien. Guillaume, c’est surtout quelqu’un qui joue pour les autres, qui essaye de les mettre en valeur. » Hier, en fin d’après-midi, Hoarau délivra un ballon de but à Sessegnon, et beaucoup de bonnes passes à Giuly. Il soulagea comme d’habitude sa défense sur les coups de pied arrêtés adverses. Ses qualités athlétiques exceptionnelles aideraient peut-être une autre équipe qui évolue en bleu et qui n’est pas Chelsea…
GUILLAUME DUFY
Citation
Paris, la foudre aux yeux
En imposant d’entrée une pression implacable, le PSG s’est construit une victoire qui préserve sa deuxième place et son ambition.
IL FAUT, PEUT-ÊTRE, remonter au début de l’ère Halilhodzic, en 2003-2004, pour retrouver la trace d’un PSG aux contours de machine. Mais si l’équipe coachée par l’entraîneur bosniaque s’appuyait d’abord sur une infernale organisation défensive, le Paris de Paul Le Guen, hier, a surtout frappé les esprits par l’étendue de ses ressorts offensifs. Marseille (4-2), Twente (4-0) et Nantes (4-1) avaient été des témoins de l’humeur foudroyante dont peut faire preuve le PSG cette saison. Nancy, désormais, pourra être entendu sur ce dossier.
Dans le sillage des trois buts inscrits à Wolfsburg (3-1) jeudi en C 3, cette claque en quatre temps infligée à l’ASNL est même venue relancer, hier, la dynamique du PSG en L 1 après son léger coup d’arrêt à Grenoble (0-0). Du haut de ses trente-huit buts, l’équipe de la capitale s’avance désormais nantie du troisième meilleur bilan offensif du Championnat, derrière Bordeaux et Marseille. Plus important encore, le PSG a su maintenir d’unemain de fer son emprise sur la deuxième place, aux deux tiers de la compétition. Un message fort à treize jours de la venue au Parc de l’OM pour ce qui sera, à n’en pas douter, l’un des clasicos les plus volcaniques de l’histoire. De Paris, deuxième, à Toulouse, cinquième, en passant par Marseille et Bordeaux, quatre rivaux se tiennent en trois points pour les deuxième et troisième places. Et la première ? Après son nul contre Rennes (1-1), un peu plus tard dans la soirée, l’Olympique Lyonnais ne possédait plus que quatre points d’avance sur le club de la capitale...
Féret, un lob à la Pauleta
Nancy, hier, a été un adversaire sans épaisseur, décidément loin de la mécanique hargneuse qui le labellisait encore la saison dernière. D’une façon un peu miraculeuse, alors qu’elle tanguait au bord du gouffre, l’ASNL s’est arrachée à la demiheure de jeu lorsque Julien Féret loba Landreau dans une position excentrée, sur le côté gauche, presque sur la ligne de but. Un tir déclenché en se retournant et dont la trajectoire dessina une courbe similaire à celle du ballon de Pedro Miguel Pauleta face à Barthez, le 25 avril 2004, lors d’un PSG-OM (2-1). Un chef-d’oeuvre que le score du jour réduira cruellement à une dimension d’anecdote.
D’un bout à l’autre du match, hormis en début de seconde période quand Nguemo frappa sur la barre (48e), Nancy aura perdu beaucoup trop de duels et affiché un peu trop de déchet pour espérer un autre destin. Les Lorrains ont perdu le match pour ne pas avoir su résister à l’influence colossale de Sessegnon et de Hoarau. Le Réunionnais a marqué deux fois, deux buts sur deux coups francs de Rothen (11e, 40e), un de la tête et un du droit. Personne n’a vraiment contrôlé Hoarau lors de ses décrochages, qui lui permirent de lancer plus d’une fois Giuly dans la profondeur, comme sur ce mouvement qui verra l’ancien Monégasque envoyer une frappe de l’extérieur du gauche sur le poteau droit de Bracigliano (36e). À quelques centimètres près, Giuly aurait signé son doublé à lui : à la 13e minute, décalé par un intenable Sessegnon, il avait déjà porté l’avance du PSG à 2-0…
Sessegnon passeur décisif, donc, mais pas seulement. Il a provoqué la faute qui a conduit au premier but et il a marqué le quatrième, celui qui assura la mainmise définitive de Paris (63e). La qualité de ses appels, de ses déplacements et de sa gestuelle a confirmé hier à quel point Sessegnon éclairait le jeu parisien. Et à quel point il manquera lors de sa suspension de trois matches – pour laquelle Paris ne fera pas appel –, qui débute aujourd’hui et qui s’achèvera… après la réception de Marseille. En attendant, Paris poursuit sur sa ligne directrice de 2009. Quand il n’a pas eu le malheur de croiser Bordeaux, le PSG a accumulé cet hiver dix victoires et un nul, toutes compétitions confondues. Son chemin le mène désormais à Rodez, mercredi, en huitièmes de finale de la Coupe de France, sa compétition fétiche, puis à Lorient samedi, en L 1, là où il s’agira d’entretenir les rêves de Ligue des champions. Le Guen a beau répéter que le PSG a peu de marge sur la concurrence, le match d’hier laisse penser que Pa ris défendra cette marge avec autorité.
JÉRÔME TOUBOUL
Citation
SUSPENSIONS DE SESSEGNON ET MAKELELE : PARIS NE FERA PAS APPEL. – Le Paris-SG a décidé de ne pas faire appel des sanctions de la commission de discipline, qui a infligé, jeudi, trois matches de suspension à Stéphane Sessegnon (pour un coup de tête sur Blaise Matuidi), et deux à Claude Makelele (pour un tacle dangereux sur Yohan Benalouane). En compétition nationale, le apitaine du Paris-Saint-Germain manquera le huitième de finale de Coupe de France à Rodez et le déplacement à Lorient (L 1). Il sera de retour pour la réception de Marseille (L 1), dimanche 15 mars, au contraire du Béninois, qui devra patienter jusqu’à la réception de Toulouse (L 1), dans trois semaines.
BOURILLON OPÉRÉ DU DOS ? – Àl’issue du match, Paul Le Guen s’est montré assez inquiet quant à la blessure au dos de Grégory Bourillon. « Il avait un peu forcé à l’entraînement alors qu’il ressentait des douleurs, pensant qu’elles passeraient, a expliqué l’entraîneur parisien. Mais il a fini par se bloquer le dos. Il n’y a pas encore de certitude mais il est possible qu’il finisse par se faire opérer. » Concernant le défenseur central Mamadou Sakho, sorti en boitant à dix minutes de la fin, Le Guen se veut plus optimiste. « Il s’est donné une petite entorse à la cheville droite mais j’espère le récupérer pour notre déplacement mercredi, à Rodez. » – J. T.
Citation
PAUL LE GUEN, l’entraîneur parisien, a insisté sur les erreurs et le manque de maîtrise de son équipe malgré une nette victoire.
« Beaucoup trop de déchet »
LES ENTRAÎNEURS sont parfois étonnants. Hier soir, en salle de presse, Pablo Correa, le technicien deNancy, battu 4-1, a tenu un discours très positif, presque optimiste. Il amême répété à plusieurs reprises qu’il avait vu de belles choses, des phases encourageantes. Il semblait sincère. Il a sans doute compris, lui qui n’a jamais eu peur desmots, qu’il était inutile d’accabler un groupe en souffrance. « On a juste été défaillants dans les zones clés. Cela nous ressemble. Je ne suis pas abattu. Maintenant, on va commencer notre vrai Championnat, avec les dix équipes qui sont dans le même paquet que nous. »Quelques minutes plus tard, Paul Le Guen lui succéda. Il fut sobre. Très sobre, ravi « d’avoir vu le PSG réussir un bon match », mais aussi très dur… Il refusa les superlatifs, s’attardant sur les défauts de ses joueurs qu’il craint de voir se prendre pour d’autres.
« On a eu beaucoup trop de déchet, on a concédé beaucoup trop d’occasions. On a moins maîtrisé cette rencontre que certaines au Parc. Mais je ne fais pas la fine bouche… » Un peu, quand même ! On l’a même senti très inquiet. Le Guen appréhende effectivement les prochains matches où il sera privé de Sessegnon et Makelele, suspendus, et de Bourillon, blessé. Paul Le Guen concéda même qu’il regrettait d’avoir prêté Ngoyi à Clermont. Cette exigence fit sourire Sylvain Armand, qui accepta toutefois la critique de son entraîneur. « À 2-0, on s’est effectivement un peu relâchés. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir, comme souvent cette saison. » Ludovic Giuly et Jérôme Rothen se sont aussi régalés, même si le second a fustigé l’état de la pelouse. « Celle de Louis-II, elle est mieux. » Cette surface bosselée n’empêcha pas les Parisiens d’être parfois éblouissants dans la circulation du ballon. « On s’est bien trouvés devant, analysa Giuly. On a produit du beau jeu, marqué quatre buts. » Le Paris-SG vole et s’accroche à cette deuxième place. Les joueurs l’adorent. Ils commencent même à parler de Ligue des champions. « On a le droit de rêver », lâche Rothen. « Moi, rappelle Armand, j’ai signé ici pour la jouer. Je l’ai jouée (en 2004-2005), et depuis, plus rien. Jene sais pas si la Ligue des champions est l’objectif du club, mais c’est le mien… » Ce n’est évidemment pas celui de Gennaro Bracigliano, le gardien et capitaine lorrain. « On va tout faire pour lutter contre l’échec. On a pris une gifle, mais on n’est pas abattus. Bien au contraire. On est prêts pour le sprint final. » Apparemment, le discours de Correa a déjà été parfaitement assimilé.
GUILLAUME DUFY
Citation
Hoarau rejoint Gignac
L’HOMME CLÉ : HOARAU (PARIS-SG), 9
En marquant à deux reprises, Guillaume Hoarau a rejoint André-Pierre Gignac en tête du classement des buteurs de L 1 (15 buts). Pourtant, il avait commencé par deux passes ratées. Sa tête le relança. Sur un coup franc de Rothen, il s’éleva plus haut que Ouaddou et Bracigliano (11e). À cinq minutes de la pause, il récidiva, du pied droit cette fois. Mais Hoarau a aussi créé, offrant des ballons superbes à Giuly (36e, 38e) et à Sessegnon (63e), buteur sur l’action.
PARIS-SG
LANDREAU (4) : il commit une erreur d’appréciation à la 30e. Une sortie inutile et inaboutie dont profita Féret.
CEARA (5) : il n’était pas dans un grand jour. Correct défensivement, il fut maladroit.
Z.CAMARA(8) : c’est simple, il a tout réussi. Fort devant Hadji, il s’est appliqué à jouer simplement et proprement.
M. SAKHO (5) : quelques relances hasardeuses et placements incertains. Sorti sur blessure (81e).
ARMAND (6) : devant, c’était bouché. Il est resté dans son camp, appliqué et tranquille.
SESSEGNON(8) : durant les trois prochains matches, le PSG va devoir se passer d’un joueur explosif, dribbleur, passeur et buteur.
MAKELELE (7) : des petits pas, des petites passes, des petites interceptions pour un grand match.
CLÉMENT (6) : cela ne doit pas être très agréable de le rencontrer. Il colle, accroche et joue de plus en plus juste.
ROTHEN (7) : surveillé de près, son pied gauche fut décisif sur phases arrêtées et a permis à Hoarau d’inscrire un doublé.
GIULY (7) : un but splendide, une action remarquable (36e) gâchée par un poteau, et un travail défensif capital.
HOARAU (9) : voir ci-dessus.
NANCY
BRACIGLIANO (3) : quatre buts le jour de son anniversaire... Trop hésitant, notamment sur le coup francmenant à l’ouverture du score.
BÉRENGUER (3) : latéral droit n’est pas son vrai poste, certes. Mais quelle copie insignifiante...
OUADDOU (2) : incapable d’imposer son marquage à Hoarau, il a été surclassé dans les airs.
ANDRÉ LUIZ (2) : sans impact sur les actions clés. Le deuxième but parisien, il l’a fait mettre sur sa note...
BIANCALANI (3) : dépassé par Sessegnon avant le but deGiuly, il a livré un match sans relief.
BRISON (2) : d’une discrétion effrayante, il a eu un mal fou à faire la différence.
Al. N’DIAYE (4) : il aperçoit Féret sur la seule lueur lorraine. Très brouillon par ailleurs.
B. GAVANON (3) : désorienté et noyé dans la bataille du milieu.
NGUEMO (6) : intéressant dans les duels et par sa persévérance à jouer vers l’avant. Un gros tir sur la barre (48e).
FÉRET (7) : un but magnifique. Techniquement à la hauteur, une rareté, hier, côté ASNL.
HADJI (4) : la seule fois où il aurait pu marquer, Camara l’a rattrapé.
– G. D. et J. T.
Citation
Ça ne vous rappelle rien ? (NDB! : avec une photo pour chaque but)
PARIS, PARC DES PRINCES, 25 AVRIL 2004. – Cet après-midi-là (ci-contre), les rôles étaient inversés. C’est le PSG qui avaitmarqué. Le buteur était Pauleta (au second plan) et non le Nancéien Julien Féret (hier, ci-dessus), le gardien était Fabien Barthez (en rouge) et non Mickaël Landreau. Le Marseillais était, lui aussi, sorti de son but et avait excentré l’attaquant adverse. Mais il s’était aussi exposé en se retrouvant dans un entre-deux, ni sur sa ligne, ni assez près de Pauleta pour l’empêcher de tirer. La punition n’avait pas tardé : une frappe enroulée dont la trajectoire rentrante avait fini près du second poteau, au-dessus de Brahim Hemdani. Mais ce but-là avait été décisif pour le PSG (2-1), contrairement à son jumeau signé Féret hier. (Photo Panoramic et Images Canal +)
Citation
TROPHÉE UNFP – « L’ÉQUIPE » - RTL DU MEILLEUR JOUEUR DU MOIS
Luyindula à l’honneur
AVANT LE MATCH contre Nancy, hier à Paris au Parc des Princes, Peguy Luyindula (à droite) a reçu des mains de Sébastien Tarrago, journaliste à la rubrique football de L’Équipe, le trophée de meilleur joueur du mois de janvier. Le Parisien, qui succède au palmarès à son coéquipier Stéphane Sessegnon, a devancé avec 55 % des voix le Toulousain André-Pierre Gignac, 28 % ; et le BordelaisYoann Gourcuff, 17 %. (Photo Bernard Papon)
Citation
LES ADVERSAIRES EUROPEENS EN COUPE DE L'UEFA
(...)
BRAGA (POR, adversaire du Paris-SG en 8es de finale de la C 3, aller le 12 mars à Paris, retour le 18 ou le 19 mars à Braga). – Le défenseur international Frechaut n’a pas été retenu par l’entraîneur Jorge Jesus pour le match qui aura lieu aujourd’hui face au voisin Guimaraes (20e journée). Pour la première fois de la saison, le défenseur central Paulo Jorge figure dans le groupe mais il ne devrait pas être titularisé, malgré les nombreuses indisponibilités (les défenseurs Moisés, Frechaut et Rodriguez, l’attaquant Meyong).
L’équipe au coup d’envoi pourrait être la suivante : Eduardo – Joao Pereira, Stélvio, André Leone, Evaldo – Vandinho – Alan, Luis Aguiar, César Peixoto – Renteria, Paulo César. – M. Q.
L'Equipe.