Je ne suis pas sûr de pouvoir mettre cet article ici mais bon.
Citation
"Cool Britannia is dead"
C’est vrai et d’autres l’ont donc dit avant nous. Mais ce qui peut encore laisser un doute, c’est la mort du PSG. Enfin, d’une certaine idée du PSG. Même les fans les plus assidus, ceux qui ne lâcheront jamais le club, avec ou sans Germain, le savent. Après des années de crises systématiques, le PSG a fini par se recroqueviller pour ne plus prendre de coups, tant et si bien qu’il s’est rapetissé tout seul, sans cris et sans douleurs. Alors, entre un mouvement musical qui, qu’on le veuille ou non, a soulevé et relancé des tas d’espoirs pleins de morgue et un grand club qui a connu lui aussi sa période dorée dans les années 90, le lien devient évident. Bien sûr, la britpop existe sans doute plus naturellement à Manchester ou à Sheffield. Mais Paris aussi peut apparaître à l'occasion une ancienne cité ouvrière en plein marasme- du moins quand elle le souhaite. Le temps d'un onze titres, par exemple.
Oasis - Supersonic (Definitely Maybe)
L’évidence. Ce que furent chacun à leur manière, le PSG et Oasis. On dira ce qu’on voudra du groupe des frangins Gallagher, de ses qualités et de sa suffisance, de son arrogance patentée ou de sa bêtise, il n’en restera pas moins une chose : la force de l’évidence. Ses gars là, enfin surtout Noel, savaient composer des chansons simples mais qui en envoyaient plein la gueule. S’en suivent alors une suite de singles ravageurs, dont évidence des évidences, on se doit de ressortir Supersonic. Le succès, les parkas, les engueulades et les guéguerres à la con, tout ça n’a plus d’importance et n’en a jamais eu. Ecouter Supersonic quinze ans après, c’est comme se souvenir que, malgré des années de recherche mathématique, deux et deux feront toujours quatre.
On ne change pas les évidences, comme l’avaient bien compris les supporters du Celtic reprenant cet hymne dans les tribunes du Parc un soir de Coupe d’Europe en 1995. Quand le PSG jouait et gagnait comme une évidence, quand les joueurs rêvaient du PSG comme une évidence, quand un dirigeant qui sentait le foot était vu comme une évidence, quand des supporters qui mettent le feu pendant un match étaient désignés comme des évidences et non comme des repris de justice. Le PSG jouait le titre et le gagnait à la fin... Enfin là, même à cette époque c’était loin d’être une évidence.
Supergrass - In It For The Money (In It For The Money)
Supergrass, pas loin d’être le groupe plus talentueux de cette époque, est lui aussi désormais disparu. Après l'expérience foireuse des Jennifers, deux premiers single sortent, Caught By The Fuzz et Alright. Jackpot, coke à gogo et putes à franges. Le trio garde le cap pour deux ou trois albums grand max, avant de sombrer, épuisé par la pression et le succès - comme ils disaient dans les bonnes feuilles de Rock&Folk.
Comme un groupe de musique caricatural, le PSG s’est pris lui aussi les pieds dans son succès et dans l’argent facile. Ce furent la toute fin des années 90, le début des années 2000 et les millions de millions pour des types trop jeunes et trop cons, n’ayant rien compris au club de la Capitale. Des gars comme Dalmat, Luccin, Distin, El Karkouri qui pesèrent sur les finances du club, le ruinant et donnant nettement l’impression, comme d’autres avec eux, de n’être à Paris que de passage et de ne porter le maillot du PSG que pour le pognon. C’est sans doute un jugement simpliste et réducteur, mais pour qui a vu jouer Talal El Karkouri, rien n’est jamais plus simple. Finalement, le pire dans tout ça, c’est que même ruiné ou presque, même sans moyens pour recruter, le PSG continue d’attirer les parasites. Il suffit de se rappeler que Jérôme Rothen reste encore à ce jour lofteur le plus cher de France.
The Verve - The Drugs Don’t Work (Urban Hymns)
Fatalement, après le pognon, viennent les putes et la drogue. Dans une période pré-Zahia, il est évident que les joueurs étaient fidèles à leurs femmes et que seules des années de dépravation morale et de gouvernance gauchiste ont pu amener de valeureux champions sur les pentes savonneuses de la déchéance morale que l'on sait. Plus sérieusement, le lien entre le PSG et la drogue est réel. Bien sûr, comme il s’agit du PSG, tout se passe avec un sens consommé du décalage absurde.
C’est donc l’histoire de Bernard Lama, chopé pour quelques joints, à une époque où toute l’Italie du foot se piquait à l’EPO. Cette façon de payer pour des clopinettes, de se faire prendre pour un truc misérablement commun, de faire rire la France entière pour pas grand-chose quand d’autres font bien pire, c’est une bonne part du destin du PSG. Il faudrait ajouter à ça une histoire que beaucoup d’historiens du foot parisien cherchent à enterrer sous le tapis. Le dopage et Vincent Guérin. Oui, vous avez bien lu, on a accusé Vincent Guérin de dopage. Un truc de dingue, insensé, comme si à notre époque on reprochait à Stéphane Guillon d’être subversif. Et pourtant ce fut le cas en 1997, avec l’affaire dite de la nandrolone. The drugs don’t work.
Oasis - Where Did It All Go Wrong ? (Standing On The shoulders Of Giants)
Une fois acté que le PSG n’est plus ce qu’il était (ma bonne dame), reste donc à se demander quand et comment tout a commencé à foirer. Qui est le coupable ? Les candidats sont nombreux sur la liste dans une élection où tout le monde gagne, sauf le PSG. Biétry, Perpère, Cayzac, tous présidents aux compétences souvent limitées, à l’ego démesuré pour certains et aux décisions catastrophiques. Mais c’est bien tout un club qui, au sortir des années 90, semble avoir plongé directement dans la médiocrité.
D’un coup, tous les signes annonciateurs se sont transformés en conséquences désastreuses. Des joueurs aux dirigeants en passant par les préposés aux fax et par les supporters, tout a foiré. Un peu comme dans un groupe encore jeune où quand le leader plonge dans la coke et l’autosatisfaction stérile, personne n’est là pour vous rattraper, pour vous mettre la main sur l’épaule et vous dire d’arrêter les conneries et de vous remettre à simplement composer de bonnes chansons. Résultat, dans une situation de crise, on change les postes inutilement pour faire diversion : Noel se met à chanter, Liam se met à écrire les chansons. Illustration parfaite de l’échec assumé qui veut que le président d’un club remplace l’entraîneur par l’entraîneur-adjoint. Le problème, quand tout commence à foirer, c’est que généralement c’est déjà trop tard et que ça merde déjà de partout.
Blur - End of century (Parklife)
Grosso modo, le PSG a commencé réellement à perdre pied au passage de l’an 2000. Tel un mouvement musical en fin de course, le club de la Capitale ne gagnerait désormais plus que quelques coupes nationales, comme on envoie quelques singles isolés dans le haut des charts. Plus de saison maîtrisée de bout en bout - à part peut-être la première année de coach Vahid -, plus de titre de champions, même presque gagné. Aussi, le constat est évident, le PSG n’a pas su gérer sa fin de siècle et s’est pris le bug de l’an 2000 en pleine gueule.
Si on poussait un poil plus loin les investigations pour déterminer ce qui a bien pu générer de tels accrocs, sans doute redonnerait-on enfin raison à Paco Rabanne. Le parfumeur vaudou des salons parisiens, désormais déchu de ses armes de voyant, avait vu juste. Certes la Station Mir ne s’est pas cassée la gueule, mais au passage du millénaire, il y a bien eu une myriade d’étoiles qui se sont transformées en un amas anodin.Preuve qu'on devrait toujours écouter les barbus quand ils prédisent le pire, qu’ils habitent les grottes d’Afghanistan ou Saint-Germain-des-Prés.
Pulp - Common People (Different Class)
A force de voir ses résultats baisser, le PSG a du se résoudre à rogner sur ses ambitions, son recrutement, son statut et même ses rêves de gloire. Le PSG est donc devenu un club de milieu de tableau, ambitionnant la Ligue Europa et rougissant comme une jeune pucelle à la seule écoute de la musique de la Ligue des Champions. C’est triste, mais le pire, c’est qu’il y a encore plus pathétique. Car même avec cette baisse de niveau, Paris avait réussi à ne pas devenir un club comme les autres. Grâce à ses supporters, des banderoles, Sammy Traoré et des tas de petits évènements au quotidien qui ravissaient les gazettes.
Sauf que la nouvelle direction du PSG, sans doute motivée par son conseil d’actionnaires retraités floridiens, veut du calme. Du calme et aucune tête qui dépasse. Le pire est donc arrivé : le PSG est devenu le summum du commun et de l’ordinaire. Cette année, à part une fausse histoire de passeport vite dégonflée ou un Jérôme Rothen qui ne fait même plus trois lignes dans Le 10 Sport, rien à se mettre sous la dent. La réussite de Colony Capital est donc parfaite et, dans très peu de temps, le PSG n’aura plus ni goût, ni odeur, tout juste bon à vendre comme n’importe quel actif.
Pulp - Help The Aged (This Is Hardcore)
Grégory Coupet est un retraité heureux. Après des années de travail méritoire et toujours au service du patronat, Grégory s’est accordé une retraite bien légitime. Mais n’allez pas croire qu’il en profite pour flemmarder, ce n’est pas le genre du bonhomme. Très peu pour lui le bricolage : monter une étagère il a essayé, il a eu des problèmes. Non, en vrai chic type, Gregory fait du bénévolat auprès de jeunes sauvageons des banlieues parisiennes, en leur apprenant les bénéfices qu’on peut tirer de la politesse et du goût du travail bien fait.
N’ayant pas renoncé à devenir comme son idole Joel Bats, le voisin que tout le monde rêve d’avoir, il remplit ses après-midi en accompagnant les veuves de son chouette quartier pavillonnaire dans d’endiablées parties de canasta. Le soir, après avoir regardé avec sa femme Plus Belle la Vie et regretté avec mélancolie que cette série ne puisse accueillir plus souvent des chouettes types de la trempe de Christian Morin, Greg se penche alors sur ses cours de comptabilité, tout heureux qu’il est d’avoir repris ses études pour continuer à progresser chaque jour. Le samedi soir, il accompagne son filleul Apoula pour son match hebdomadaire. En chic type, Greg a sorti Apoula de la misère et de son Arménie natale, bien qu’à la grande surprise de Greg, son filleul ne connaisse pas une seule chanson d’Aznavour au karaoké. En tout cas, la retraite, même à Paris, c’est que du bonheur.
The Boo Radleys - Wake up Boo ! (Wake Up)
Que dire de plus que tous ceux qui ont vu jouer ces derniers temps le PSG et qui ont tous connu ce trouble inquiétant, cette longue et profonde promenade dans les bras de Morphée, simplement interrompue par des visions cauchemardesques. Là, les coupables sont nombreux…Tellement, qu‘on perdrait notre temps à les énumérer. Pour faire simple, appelons les tous Sylvain Armand. Problème, malgré une évidente bonne volonté, les solutions sont loin d’être évidentes. Ne reste plus alors pour réveiller un public du Parc tellement endormi qu’il se croirait au Stadium de Toulouse qu’à réécouter cette bonne chanson des Boo Radleys. Toujours ça que les Marseillais n’auront pas.
Suede - We Are The Pigs (Dog Man Star)
Rarement un public aura déchaîné une telle campagne de presse et un acharnement politique si orienté. Certes, les violences ont existé, il y a eu deux morts, et ils méritaient sans doute des mesures efficaces. Mais de là à faire de tout un public l'ennemi public numéro un, à bannir tout ressortissant de la capitale du Nord-Pas-de-Calais lors de la venue du PSG dans cette contrée hostile, il fallait y aller quand même.
Il faut se souvenir de ce bal des faux culs incroyable qui fut donné au moment de la banderole et comment le mauvais esprit fut transformé en crime contre l’humanité. La messe était alors dite, les supporters parisiens étaient la lie de l’humanité parce qu’ils n’avaient rien compris au message humaniste de notre nouveau philosophe, Dany Boon. Dès lors, il était permis, voire conseillé de souhaiter leur disparition. Maintenant que ce problème numéro un du sport français est réglé, les autorités peuvent s’atteler à des tâches subalternes consistant à donner à la France du foot des stades, des équipes et des joueurs.
The Divine Comedy - Absent friends (Absent Friends)
Dominique Rocheteau, Joel Bats, Jean Djorkaeff, Mustapha Dahleb, François M’Pelé, Carlos Bianchi, Dominique Baratelli, Dominique Bathenay, Luis Fernandez, Nabatingue Toko, Safet Susic, Jean-Claude Lemoult, Jean-Marc Pilorget, Christian Perez, Fabrice Poullain, Daniel Xuereb, Amara Simba, William Ayache, Yvon Le Roux, Philippe Jeannol, Zlatko Vujovic, Jules Bocandé, Saar Boubacar, Omar Sene, Laurent Fournier, David Ginola, Paul Le Guen, Ricardo, Valdo, Daniel Bravo, Antoine Kombouaré, Bernard Lama, Vincent Guérin, Alain Roche, George Weah, Rai, Youri Djorkaeff, Leonardo, Marco Simone, Jay Jay Okocha, Gabriel Heinze, Mikel Arteta, Juan Pablo Sorin, Ronaldinho, Pauleta…
Samy Traoré. Ouais, quand même.
Cast - Alright (All Change)
Alors, le PSG va mal et n’est plus ce qu’il était. Une fois qu'on a dit ça, il n’en reste pas moins que le club de la Capitale aura toujours des raisons d’espérer et de croire que finalement tout ira bien. Parce qu'avec Hoareau et Nenê, l’attaque de cette année a de la gueule. Parce que Makelele a beau avoir 72 ans, il continue d’assurer. Parce que le gars Erding va bien finir par retrouver confiance en ses moyens et se débarrasser de cette trouille qui semble l’embarrasser. Parce que des années de lose et de malchance vont bien finir par se payer en retour, au moins par une saison de la chatte. Parce que même durant sa pire période de vaches maigres, le PSG reste le club qui gagne des trophées toutes les deux saisons. Parce qu'après l’OM l’année dernière, le PSG va mettre fin à une chasse au titre longue de 17 ans en 2011. Enfin, le tout c’est d’y croire. Le PSG comme la Britpop, n’est rien d’autre qu’une promesse offerte aux hommes de bonne foi.
source: Les3points.com