Citation
Kombouaré : «Au Mercato, il faudrait un joueur important»
Propos reccueillis par Romain Schneider
Antoine Kombouaré : «On peut encore prétendre aux cinq, six premières places. Je n'ai aucun doute là-dessus. Plus haut, c'est autre chose.»
À mi-parcours, l'entraîneur du Paris SG se confie au «Figaro» avant de recevoir Grenoble mercredi.
Après 18 journées de L1, le club de la capitale, 9e (avec déjà six défaites), traîne loin des objectifs initiaux. S'il refuse encore de dresser un bilan, Antoine Kombouaré attend encore plus de ses joueurs.
LE FIGARO. - Quel est le sentiment qui prédomine aujourd'hui ?
Antoine KOMBOUARÉ. - De la frustration. Je suis déçu et en recherche de solutions. On ne fait pas de mauvais matchs. On en fait même de bons. À Bordeaux, on s'est créé plus d'occasions que le champion de France. Mais au final on perd... Depuis le début de saison, sur six défaites, on ne s'est incliné qu'une seule fois avec deux buts d'écart (à Monaco). Prendre une bonne claque, ça remet des fois les pendules à l'heure. Ça remobilise tout le monde. Quand tu t'inclines 1-0, il y a toujours un décalage, car les joueurs se disent : on n'est pas loin, ça va passer, on n'est pas encore en situation d'urgence...
Qu'attendez-vous de vos joueurs ?
J'aimerais leur faire comprendre que, quand tu es à Paris, tu dois élever ton niveau de jeu et ton mental, car tu sais que tous les week-ends tu vas te faire rentrer dedans. Le PSG est toujours considéré comme un grand club. Quand j'entraînais Strasbourg ou Valenciennes, Paris faisait partie, au même titre que Lyon, Bordeaux ou Marseille, des équipes qu'on avait envie de «taper». Depuis que je suis entraîneur, j'essaye d'inculquer la culture de la gagne. Mais ce n'est pas toujours la chose la plus facile...
Le PSG pointe en milieu de tableau. Quelles peuvent être ses ambitions d'ici à la fin de saison ?
On peut encore prétendre aux cinq, six premières places. Je n'ai aucun doute là-dessus. Plus haut, c'est autre chose. Chercher la première place sera très compliqué. Chercher les places européennes, cela reste dans nos cordes, car les équipes avec qui on lutte sont largement à notre portée.
Vous aimez les équipes qui jouent. De ce point de vue, êtes-vous satisfait par le jeu produit par votre équipe ?
Globalement oui, car presque tous nos buts ont été inscrits dans des phases de jeu. On se crée des occasions mais on ne peut pas toujours tout demander à des garçons comme Péguy Luyindula ou Mevlut Erding. On fait le dos rond depuis le début de saison. En attaque, je ne peux pas faire jouer la concurrence. Luyindula a dû jouer tous les matchs en raison de la blessure de Guillaume Hoarau. On attend le retour d'Hoarau avec impatience (il est prévu en janvier, NDLR).
Allez-vous recruter au mercato ?
J'y pense beaucoup, mais on ne va pas faire n'importe quoi. Une certitude, il va falloir améliorer l'équipe. Il faudra prendre un joueur qui apportera un plus. Il ne faut pas prendre pour prendre. On a déjà eu des expériences malheureuses. Il faut quelqu'un qui fédère. Un joueur important. Après, on fera en fonction des moyens qu'on aura. On pourra de toute façon frapper plus facilement à la porte de l'actionnaire si ça se passe bien lors du dernier match. Mais des joueurs de haut niveau, ça coûte cher, et disponibles, ça ne court pas les rues…
Alors que Sessegnon va partir pour la Coupe d'Afrique des Nations, les retours de Kezman et de Rothen sont-ils envisageables ?
Pour Kezman, le Zénith Saint-Pétersbourg décidera. Je ne suis pas décideur. Si le joueur doit revenir, il reviendra. Je ne vais pas à l'encontre des lois. Quant à Jérôme Rothen, il voulait quitter le PSG, il est toujours à ma connaissance aux Glasgow Rangers.
Quel regard portiez-vous sur Paris avant votre arrivée ?
C'est un club qui a besoin de stabilité. Il a été fragilisé car il n'a plus les mêmes moyens qu'il y a quelques années. Il reste fragilisé par l'extérieur. Je ne suis pas parano du tout, mais la pression médiatique demeure forte. C'est un club qui se doit d'être costaud en interne, avec des joueurs solides pour le pérenniser en haut du tableau. J'arrive, il faut du temps, même si en football il n'y en a pas.
Défendre Makelele , attaqué par l'entraîneur de Lorient, Christian Gourcuff, vous a renforcé auprès de vos joueurs ?
J'ai aussi défendu Edel. C'est l'essence même de mon travail. Quand on vient agresser un membre de votre famille, vous n'êtes pas content. Je les protège quand on les attaque. Je suis en même temps très dur avec eux, car j'ai beaucoup d'exigences. Je les protège. J'attends d'eux des victoires. Même si on n'est pas toujours d'accord au quotidien. C'est la famille PSG.
C'est plus compliqué d'entraîner aujourd'hui que lorsque vous étiez joueur ?
C'est sûr. À l'époque, on travaillait sans la pression médiatique. Il n'y avait pas l'urgence d'aujourd'hui. Et puis les joueurs gagnaient beaucoup moins d'argent. L'éducation était différente. Mais c'est l'évolution de la société, ce n'est pas propre au football. On pourrit nos enfants aujourd'hui. Quand j'étais jeune, avant de parler aux parents, il fallait lever le doigt. Quand vous êtes en tête à tête avec les mecs, ça se passe très bien, mais après, il y a tout ce qu'il y a autour. Les agents par exemple. Le mercato d'hiver, c'est souvent un désastre. Les joueurs ne sont plus concentrés. À l'époque, quand j'étais sur le banc, je travaillais pour gagner ma place. Maintenant en septembre-octobre, certains joueurs pensent déjà au mercato. C'est le business. C'est comme ça. Il faut en faire abstraction. C'est le plus dur.
Propos reccueillis par Romain Schneider
Antoine Kombouaré : «On peut encore prétendre aux cinq, six premières places. Je n'ai aucun doute là-dessus. Plus haut, c'est autre chose.»
À mi-parcours, l'entraîneur du Paris SG se confie au «Figaro» avant de recevoir Grenoble mercredi.
Après 18 journées de L1, le club de la capitale, 9e (avec déjà six défaites), traîne loin des objectifs initiaux. S'il refuse encore de dresser un bilan, Antoine Kombouaré attend encore plus de ses joueurs.
LE FIGARO. - Quel est le sentiment qui prédomine aujourd'hui ?
Antoine KOMBOUARÉ. - De la frustration. Je suis déçu et en recherche de solutions. On ne fait pas de mauvais matchs. On en fait même de bons. À Bordeaux, on s'est créé plus d'occasions que le champion de France. Mais au final on perd... Depuis le début de saison, sur six défaites, on ne s'est incliné qu'une seule fois avec deux buts d'écart (à Monaco). Prendre une bonne claque, ça remet des fois les pendules à l'heure. Ça remobilise tout le monde. Quand tu t'inclines 1-0, il y a toujours un décalage, car les joueurs se disent : on n'est pas loin, ça va passer, on n'est pas encore en situation d'urgence...
Qu'attendez-vous de vos joueurs ?
J'aimerais leur faire comprendre que, quand tu es à Paris, tu dois élever ton niveau de jeu et ton mental, car tu sais que tous les week-ends tu vas te faire rentrer dedans. Le PSG est toujours considéré comme un grand club. Quand j'entraînais Strasbourg ou Valenciennes, Paris faisait partie, au même titre que Lyon, Bordeaux ou Marseille, des équipes qu'on avait envie de «taper». Depuis que je suis entraîneur, j'essaye d'inculquer la culture de la gagne. Mais ce n'est pas toujours la chose la plus facile...
Le PSG pointe en milieu de tableau. Quelles peuvent être ses ambitions d'ici à la fin de saison ?
On peut encore prétendre aux cinq, six premières places. Je n'ai aucun doute là-dessus. Plus haut, c'est autre chose. Chercher la première place sera très compliqué. Chercher les places européennes, cela reste dans nos cordes, car les équipes avec qui on lutte sont largement à notre portée.
Vous aimez les équipes qui jouent. De ce point de vue, êtes-vous satisfait par le jeu produit par votre équipe ?
Globalement oui, car presque tous nos buts ont été inscrits dans des phases de jeu. On se crée des occasions mais on ne peut pas toujours tout demander à des garçons comme Péguy Luyindula ou Mevlut Erding. On fait le dos rond depuis le début de saison. En attaque, je ne peux pas faire jouer la concurrence. Luyindula a dû jouer tous les matchs en raison de la blessure de Guillaume Hoarau. On attend le retour d'Hoarau avec impatience (il est prévu en janvier, NDLR).
Allez-vous recruter au mercato ?
J'y pense beaucoup, mais on ne va pas faire n'importe quoi. Une certitude, il va falloir améliorer l'équipe. Il faudra prendre un joueur qui apportera un plus. Il ne faut pas prendre pour prendre. On a déjà eu des expériences malheureuses. Il faut quelqu'un qui fédère. Un joueur important. Après, on fera en fonction des moyens qu'on aura. On pourra de toute façon frapper plus facilement à la porte de l'actionnaire si ça se passe bien lors du dernier match. Mais des joueurs de haut niveau, ça coûte cher, et disponibles, ça ne court pas les rues…
Alors que Sessegnon va partir pour la Coupe d'Afrique des Nations, les retours de Kezman et de Rothen sont-ils envisageables ?
Pour Kezman, le Zénith Saint-Pétersbourg décidera. Je ne suis pas décideur. Si le joueur doit revenir, il reviendra. Je ne vais pas à l'encontre des lois. Quant à Jérôme Rothen, il voulait quitter le PSG, il est toujours à ma connaissance aux Glasgow Rangers.
Quel regard portiez-vous sur Paris avant votre arrivée ?
C'est un club qui a besoin de stabilité. Il a été fragilisé car il n'a plus les mêmes moyens qu'il y a quelques années. Il reste fragilisé par l'extérieur. Je ne suis pas parano du tout, mais la pression médiatique demeure forte. C'est un club qui se doit d'être costaud en interne, avec des joueurs solides pour le pérenniser en haut du tableau. J'arrive, il faut du temps, même si en football il n'y en a pas.
Défendre Makelele , attaqué par l'entraîneur de Lorient, Christian Gourcuff, vous a renforcé auprès de vos joueurs ?
J'ai aussi défendu Edel. C'est l'essence même de mon travail. Quand on vient agresser un membre de votre famille, vous n'êtes pas content. Je les protège quand on les attaque. Je suis en même temps très dur avec eux, car j'ai beaucoup d'exigences. Je les protège. J'attends d'eux des victoires. Même si on n'est pas toujours d'accord au quotidien. C'est la famille PSG.
C'est plus compliqué d'entraîner aujourd'hui que lorsque vous étiez joueur ?
C'est sûr. À l'époque, on travaillait sans la pression médiatique. Il n'y avait pas l'urgence d'aujourd'hui. Et puis les joueurs gagnaient beaucoup moins d'argent. L'éducation était différente. Mais c'est l'évolution de la société, ce n'est pas propre au football. On pourrit nos enfants aujourd'hui. Quand j'étais jeune, avant de parler aux parents, il fallait lever le doigt. Quand vous êtes en tête à tête avec les mecs, ça se passe très bien, mais après, il y a tout ce qu'il y a autour. Les agents par exemple. Le mercato d'hiver, c'est souvent un désastre. Les joueurs ne sont plus concentrés. À l'époque, quand j'étais sur le banc, je travaillais pour gagner ma place. Maintenant en septembre-octobre, certains joueurs pensent déjà au mercato. C'est le business. C'est comme ça. Il faut en faire abstraction. C'est le plus dur.
Le Figaro