L'Equipe du 14 marsCitation
Makelele hésite encore
Le capitaine du PSG ignore s’il poursuivra sa carrière à l’issue de la saison. S’il continue, ce sera a priori avec un calendrier aménagé.
RAYMOND DOMENECH ne prétendra pas le contraire : avec Claude Makelele, la fin est une notion à géométrie variable, souvent imprévisible. À deux mois et demi du terme de la saison, l’ancien cadre de Chelsea et du Real Madrid ne s’est pas positionné à 100 % sur sa situation parisienne. Continuer ou pas ? La question reste ouverte. Signé l’an dernier, son contrat se scinde en deux parties. Un volet « joueur » s’étalant sur un an, assorti d’une option sur une deuxième saison. Un volet « reconversion », qui doit a priori s’étaler sur quatre années, avec un salaire de 90 000brut par mois, soit des conditions divisées par trois et demi par rapport à ce qu’il perçoit aujourd’hui comme joueur. Les considérations financières ne pèsent pas, cependant, dans la réflexion du capitaine parisien. Qu’il arrête ou pas en juin, le PSG lui a garanti sur l’ensemble de son contrat près de 5Mnet d’impôts, soit grosso modo ce que « Make » aurait gagné à Chelsea s’il y avait effectué sa dernière année de contrat.
Sa reconversion au sein du club n’a pas été envisagée avec un titre précis. Plus que vers une fonction très accaparante de directeur sportif, Makelele, au bout de sa longue carrière, s’orienterait plutôt vers un rôle de conseiller du président, même s’il s’agira encore de savoir quel président conseiller... À terme, l’ancien international semble destiné à un tel poste. Même Roman Abramovitch a décelé une sorte de vocation : le propriétaire de Chelsea, avec qui le Français a conservé un lien particulier, lui aurait notamment demandé son opinion sur Guus Hiddink avant de le choisir comme successeur de Luiz Felipe Scolari, le mois dernier. Pour se décider, Makelele n’est pas freiné par l’incertitude autour du nom de l’entraîneur, alors que Paul Le Guen arrive en fin de contrat. Il connaît le poids de son statut au PSG et sait que même un nouveau coach n’oserait probablement pas s’y attaquer.
Pour ses proches, il doit continuer
Il envisagera son avenir à la lumière de son jugement sur les capacités du PSG à se renforcer cet été. Mais, plus que tout, il se basera sur son propre degré de motivation. « C’est du 50-50 », assurent plusieurs de ses proches. Sensible à l’implication primordiale du joueur depuis son arrivée à Paris, son entourage milite clairement pour qu’il reste dans le vestiaire. C’est dans ce sens que plaident auprès de lui Paul Le Guen, l’entraîneur, Alain Roche, le responsable de la cellule recrutement, PascalWilhelm, son avocat (et celui du PSG), mais aussi Sébastien Bazin, le patron de Colony Capital Europe, l’homme qui a mis sur pied la venue de Makelele l’été dernier.
Rester un an de plus comme joueur, l’ancien Bleu aux 71 sélections ne l’envisagerait aussi qu’à la condition de pouvoir disposer d’un calendrier de matches aménagé, en accord avec le club. Makelele a fêté ses trente-six ans le mois dernier et, après dix-sept saisons au haut niveau, le besoin de se ménager reste, pour lui, une donnée fondamentale. En 2007, il avait d’ailleurs prolongé son contrat à Chelsea en négociant une condition sportive : disputer en priorité les matches dits importants.
Si le PSG devait se qualifier pour la Ligue des champions, il demandera à fonctionner sur le modèle de sa cinquième et dernière saison chez les « Blues », où il n’avait été aligné que dix-huit fois en Premier League, mais treize fois en C 1. Cette saison, il en est déjà à vingt-sept apparitions, entre la L 1 (23) et la Coupe de l’UEFA (4). Sa vingt-huitième sera pour demain. Peut-être son dernier PSG-OM au Parc. Ou l’avant-dernier s’il rempile une saison. Une incertitude que Claude Makelele, après une longue réflexion, pourrait finir par trancher le mois prochain.
JÉRÔME TOUBOUL
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Un Coréen au PSG
HIER, LE GROUPE professionnel du Paris-SG a reçu le renfort passager de Lee Keun-ho (notre photo), international coréen de vingt-quatre ans. Il est à l’essai depuis quelques jours mais se contentait jusque-là deséances avec la réserve. Attaquant polyvalent et auteur de cinq buts avec sa sélection, pour laquelle il a joué à 15 reprises, il est libre et rêverait de poursuivre sa carrière en Europe. La semaine dernière, il était à Wigan (9e du Championnat d’Angleterre), où il a séduit les dirigeants et le staff technique. Paul Le Guen le reverra en début de semaine. Lille et Nantes seraient très intéressés. S’il parvient à convaincre, Lee Keun-ho sera le deuxième Coréen du Sud à rejoindre la L 1 après Park Chu-young (AS Monaco).
La soudaine affection des clubs français pour les joueurs asiatiques n’est pas dénuée d’arrière-pensées. « On peut imaginer que des groupes industriels coréens, comme LG ou Hyundai, acceptent de devenir sponsors du club qui engagera Lee Keun-ho », explique un proche du dossier, avec à la clé la possibilité de conclure de lucratives tournées estivales.
Par ailleurs, le PSG aurait étudié avec précision le profil d’Edin Dzeko. Âgé de vingt-deux ans, l’athlétique (1,92 m) attaquant bosniaque de Wolfsburg est sous contrat jusqu’en 2011. Mais le salaire et le prix du joueur constituent un frein pour le PSG, car ils sont bien trop élevés aujourd’hui pour ses finances. – G. D.
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Trois schémas pour un onze
Pour affronter Marseille, Paul Le Guen a le choix entre trois systèmes.MAMADOU SAKHO, le défenseur central du Paris-SG, devrait affronter Marseille demain, malgré les bonnes productions de Sammy Traoré. Touché à la cheville contre Nancy (4-1, le 1er mars), il ne souffre plus. Hier matin, il a longuement travaillé avec Stéphane Wiertelak, le préparateur physique, multipliant les changements d’appui, les sprints et les passes courtes. Il sera donc au Parc des Princes cet aprèsmidi pour la dernière séance d’entraînement et un ultime test (Le Guen a convié 19 joueurs). Le choc contre Paris marquera aussi le retour de Claude Makelele, suspendu à Rodez (1-3 a.p.) en Coupe de France et à Lorient (1-0) en Championnat. Le capitaine, qui a déjà joué une heure contre Braga (0-0) en Coupe de l’UEFA, jeudi, reprendra sa place au milieu. Mais dans quel système ? GUILLAUME DUFY
Le 4-4-2 en poleÀ l’issue dumatch contre Braga (0-0), Paul Le Guena confié qu’il avait pu effectuer les changements imaginés lors de la préparation. À la 58e, Claude Makelele et Peguy Luyindula sortirent. Or, en coupe de l’UEFA, Paul Le Guen remplace habituellement à l’heure de jeu les éléments qu’il désire titulariser en L 1. Luyindula devrait donc débuter, à côté de GuillaumeHoarau, LudovicGiulyglissantà droiteet Jérôme Rothen occupant le couloir gauche. Avec ce système, le Paris-SG a multiplié les succès et s’est s’installé dans le sillagede l’OL. MaisSessegnonne sera pas là... En Championnat, il est indispensable. Sans lui, le Paris-SG n’a inscrit qu’un seul but en L 1, samedi dernier à Lorient (1-0).
Un 4-3-3, comme à l’aller ?Ce système avait permis aux Parisiens de s’imposer 4-2 au Stade-Vélodrome. Au milieu, Makelele était entouré de Rothen à gauche et Sessegnon à droite. Le Béninois ne jouera pas demain.Rothen pourraitconserver ce posteoùil se sent vraimentbien, et Cléments’installer à droite.Mais il est gaucher... Makelele pourrait être encadré par Clément, à gauche, et Chantôme, à droite. Cette solution contraindrait Rothen à monter plus haut sur la gauche. Un endroit qui ne lui sied guère dans un 4-3-3. Luyindula, qui avait été remarquable dans ce registre à l’aller, y possède de bons repères. Or, depuis quelques semaines, l’attaquant marque le pas.
Le 4-2-3-1 condamne LuyindulaLe Paris-SG a évolué ainsi jeudi soir contre Braga (0-0). À la récupération, Makelele et Clément étaient associés. Rothen évoluait à gauche, Sessegnon à droite et Chantôme dans l’axe, en soutien de Luyindula. Hoarau et Giuly étaient sur le banc. Ils seront titulaires demain. Sessegnon étant suspendu, Giuly, quel que soit le système, glissera à droite. L’ancien Romain, en pleine forme, qui a surtout brillé cette saisonensoutiendeHoarau, est capablede tenir la cadence dans ce couloir. Ce choix condamnerait Luyindula et propulseraitChantômeau postedemeneurde jeu. Il le connaît. La saison passée, il l’a fréquemment occupé. Chantôme peutà l’occasion soulager ses milieux défensifs.Uneoption supplémentaire pour Paul Le Guen.
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Sécurité renforcée au Parc
MATCH CLASSÉ à hauts risques, PSG-OM entraînera un renforcement du dispositif de sécurité aux abords du Parc. Quelque mille membres des forces de l’ordre seront répartis autour du stade, soit trois fois plus que lors de la venue de Braga (0-0), en Coupe de l’UEFA. À l’intérieur, sept cents stadiers seront positionnés, soit une centaine de plus que pour un match « normal. » Sur son site internet, le club a lancé un appel au public à se rendre assez tôt au Parc afin d’éviter les encombrements aux entrées du stade, où des chiens cynophiles seront utilisés pour détecter les fumigènes. Près de 2 000 supporters marseillais sont attendus et devraient être escortés dans leur tribune deux heures avant le coup d’envoi. Au total, l’affluence totale devrait dépasser les 45 000 spectateurs. Soit la plus grosse fréquentation du Parc depuis les 45 350 spectateurs de PSG-Saint-Étienne (1-1), le 11 mai dernier. – J.T.
LE HUIS CLOS S’ANNONCE BRUYANT... – C’est un entraînement du PSG très particulier qui devrait avoir lieu cet après-midi, au Parc. Des groupes du virage Auteuil ont appelé, hier, à un rassemblement pacifique devant l’entrée du stade afin d’encourager Makelele et ses coéquipiers pendant leur entraînement à huis clos. – J.T.
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MATHIEU VALBUENA, buteur au match aller, attend avec impatience le choc contre Paris.
« On sent monter l’adrénaline »
Mathieu Valbuena a volé, jeudi soir, contre l’Ajax (2-1). Dribbles, déplacements, agressivité : le petit Marseillais a rudoyé la défense néerlandaise. Buteur à l’aller contre le PSG (2-4), il sera l’une des armes de l’OM, demain. Il nous entraîne dans le clasico.
MARSEILLE – de notre envoyé spécial
« CE SUCCÈS contre l’Ajax (2-1) était-il important avant le choc à Paris ?
– On renoue avec la victoire à la maison, ça fait du bien moralement. On avait été décriés offensivement car on ne marquait pas. Pourtant, on a un effectif de haute qualité et on ne s’en rend pas compte. Le coach nous le répète : nous pouvons réussir de grandes choses. Attention, on n’est pas au niveau du Barça mais on peut avoir un jeu dans ce même profil, basé sur la passe, la technique. Pour y arriver, chacun doit élever son niveau, se faire mal et jouer plus pour le collectif. Cette semaine est importante pour l’avenir de l’OM.
– Comment aborde-t-on un PSG-OM ?
– On sent déjà monter l’adrénaline... Ce n’est pas un match comme les autres, avec ce contexte de rivalité. Ce clasico est alléchant, encore plus cette année en raison du classement. Le PSG est aujourd’hui un concurrent direct. Il ne faut pas se mentir : il joue le titre, même sans le dire.
– Sentez-vous une attente particulière ?
– Évidemment, chaque fois que l’OM joue contre Paris, les gens t’en parlent. On m’a déjà prévenu : " Faut gagner. " C’est passionnant. Un supporter de l’OM, il est anti-parisien. Alors perdre déjà à domicile à l’aller...(2-4) Même le coach nous a dit qu’il avait envie de jouer tellement c’est excitant. Ce duel est un moment exceptionnel. On sera présents, motivés. Nous attendons un gros match en intensité, en impact physique. L’engagement, les contacts sont parfois houleux dans ces rencontres...
– Que pensez-vous de cette équipe du PSG ?
– Elle a un très gros potentiel mais on n’a rien à lui envier. Elle évolue en bloc, est solidaire. Ça fait deux ou trois ans que les gars vivent des années pas faciles et ils se disent aujourd’hui qu’ils sont près de réaliser quelque chose de grand. Le public va les pousser.
– La journée qui précède un tel match est-elle spéciale ?
– Pour moi, ça reste du plaisir. C’est une pression positive. Si on se dit : " j’ai peur de mal faire, je ne vais pas tenter ", c’est mal parti. Quand tu vis de tels moments, il faut en profiter. Moi, je vais prendre ma place habituelle dans le bus, derrière à gauche. Je mets ma musique, Ne-Yo (un chanteur de R’n’B américain) notamment... Ça me booste. Quand tu écoutes ça, tu te dis : " ce soir, je vais mettre le bleu de chauffe. "
– Il y aura l’arrivée au Parc des Princes...
– Le plus important pour moi, c’est quand j’entre dans l’enceinte, les premiers bruits, les premiers sifflets. On va s’échauffer et là, tu es dedans... Le pire que j’ai connu, c’était à Besiktas (la saison dernière, en C1), de la folie ! On se disait : " Mais où on est ?" Le Parc, ça reste un truc énorme aussi, un stade fermé où l’ambiance est vraiment chaude.
– Vous pouvez, en plus, vous relancer dans la course au titre.
– Certainement . On n’a pas conscience de l’impact qu’un titre de champion aurait. Moi le premier. J’imagine voir mon nom sur la liste des champions de France 2009... Pour les supporters, ce serait si fort... On le voit dans les regards, on entend les gens parler ici et malgré les points perdus bêtement, on est dans la course au titre. On doit y croire.
– Un pronostic ?
– Un but à zéro, ce serait impeccable. Ah, non, 4-2 pour se venger de l’aller ! »
HERVÉ PENOT
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L’OM veut sa revanche
Encore vexés par le camouflet infligé à l’aller (2-4), les Marseillais veulent gagner au Parc.
MARSEILLE – de notre correspondante
EN CE 25 OCTOBRE 2008, l’OM se prend à rêver. L’équipe de Gerets ne compte que deux points de retard sur Lyon et peut, en cas de victoire sur le PSG, prendre la première place du classement. Mais ce soir-là, Paris réalise un match presque parfait et s’offre l’OM (2-4) au Vélodrome. « Nous sommes tombés de haut, assure Zenden. Nous étions en plein boom. Nous avons fait un beau match mais au final on perd 2-4 et même si le résultat était flatteur pour le PSG, il a fait mal. »
Pape Diouf, le président du club phocéen, qui sait ce que représente ce match pour les supporters, n’a pas envie de revivre le même scénario. « C’est LA défaite à ne pas subir. Elle ne peut que laisser des traces. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de ne pas perdre à Paris et si possible même de remporter la victoire. Mais je ne suis pas inquiet avec l’état d’esprit conquérant que nous avons montré ces derniers temps. » Il y a de la revanche dans l’air. Éric Gerets s’avoue excité à l’idée de vivre son premier clasico au Parc des Princes. Il se souvient d’un match aller engagémais surtout d’un beaumoment de football. « Pour nous, c’était la galère mais je me suis régalé, quand j’y repense. Aujourd’hui, je pense qu’onpeut réaliser la même chose à Paris, nous avons montré cette année de belles qualités à l’extérieur. » La plupart des joueurs s’intéressent avant tout à l’enjeu sportif de cette confrontation. « Peu importe ce qu’il s’est passé à l’aller, assure Ziani, ce qui compte c’est de se rapprocher Paris. » « Même si nous avions remporté le match à domicile, nous serions toujours obligés de gagner au Parc », rappelle Civelli, l’homme en forme de la défense olympienne. Mais la pression doit rester sur les épaules du PSG. « Paris sera largementfavori, assure encore Diouf. Et l’on sait ce que cela signifie d’être favori en football...» HÉLÈNE FOXONET (avec H.P.)
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Mears et J. Rodriguez titulaires ?
SORTIS EN COURS DE MATCH contre l’Ajax d’Amsterdam (2-1) jeudi, Cana (genou) et Koné (béquille) seront opérationnels contre le Paris-SG, match pour lequel Ziani est suspendu. Éric Gerets a confirmé hier que Bonnart (adducteurs) sera bien forfait jusqu’à la fin de la saison. Mears est pressenti pour le remplacer demain, mais Gerets envisage également les options Zubar et Kaboré à ce poste. Demain, l’entraîneur de l’OM devrait reconduire le même système (4-2-3-1) que contre l’Ajax et quasiment la même équipe de départ, si l’on excepte la probable titularisation de Mears et sans doute celle de J. Rodriguez. Reste à savoir si ce sera à la place d’Hilton ou Civelli. – D.Ro.
L’équipe probable : Mandanda –Mears, J. Rodriguez, Civelli ou Hilton, Taiwo – Cana, Be. Cheyrou – Koné, Valbuena, Ben Arfa – Niang.
L'Equipe