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Paris, premier grand defi
Présent pour la deuxième année d’affilée en quarts de finale de la Ligue des champions, le PSG devra, pour valider l’idée d’une montée en puissance, éliminer Chelsea, l’une des équipes de contre les plus redoutables en Europe.
(incomplet)
saire. « On ne va pas changer notre philosophie, prévient Blanc. Si on commence à avoir peur des contres de Chelsea, on va dénaturer notre jeu. »
Mais même s’il reste fidèle aux préceptes qui font sa force depuis le début de saison, le PSG ne devient pas le favori de cette double confrontation pour autant et une qualification serait l’un de ces exploits qui le feraient entrer un peu plus dans l’estime des Français, au moment où la cote d’amour du club s’étend désormais au-delà du périphérique. « Chelsea est le super favori » , assure Zlatan Ibrahimovic, mais un jour, au regard des investissements énormes de son actionnaire qatarien, il faudra bien dépasser le stade des quarts et se hisser à l’étage du dessus.
L’an passé, le FC Barcelone avait contrarié ce dessein (2-2, 1-1) mais, cette fois, Ibra est formel: « C’est notre deuxième année de vie commune et on se connaît mieux. La saison dernière, tout était nouveau, on jouait plus de façon individuelle. Là, on est plus collectifs, on est meilleurs en tant qu’équipe. »
Alors que ses deux dernières sorties, à Lorient puis à Nice (1-0, les 21 et 28 mars), ont montré que ce PSG-là commençait à gérer les temps faibles et les temps forts de sa saison, le voilà face à son premier grand défi, face à un club dont il est voisin dans l’ambition, mais pas encore dans la hiérarchie de l’histoire contemporaine. Quand les Parisiens figurent dans le grand huit européen pour la deuxième fois sur les onze dernières saisons, les Anglais fréquentent cette altitude pour la huitième reprise, ce qui les situe un peu mieux sur l’échelle de la menace. Et si Eden Hazard n’a marqué qu’un but dans l’épreuve depuis qu’il porte le maillot des Blues (2012), il est une arme offensive d’autant plus redoutée que son garde du corps du soir, Christophe Jallet, dessine a priori le point faible de Paris. Malgré tout, si le PSG parvient à confisquer le ballon et à presser Chelsea très haut, très fort à sa perte – sa force sous l’ère Blanc –, les espoirs sont permis. Jusqu’ici, sa progression dans le ciel européen fut plutôt rapide. Mais ses patrons sont des personnes pressées. Désormais, il faut éliminer un grand nom dans une confrontation directe. Et si c’était dès cette année ?
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Un Hazard et une anomalie
En course pour le titre de meilleur joueur de Premier League, le prodige belge de Chelsea tarde à être décisif en Ligue des champions.
JOSÉ MOURINHO sait faire passer des messages sans en donner forcément les destinataires, qui les décryptent pourtant parfaitement. Au lendemain de la défaite à Crystal Palace (0-1, samedi dernier), le manager des Blues lâchait : « J’ai des joueurs fantastiques dans certains matches mais qui disparaissent dans d’autres. Ceux-là, je n’aurai pas besoin de les motiver pour Paris. Un grand match contre une grande équipe et de grands joueurs dans un très beau stade : ils seront dans leur environnement et je pense qu’ils seront très bons. »
Eden Hazard n’était pas le seul visé, mais le Belge (23 ans) s’est montré discret à Selhurst Park, à quatre jours d’un match très spécial pour lui, dans le pays où il s’est révélé (meilleur joueur de L 1 en 2011 et 2012). Dès le tirage au sort, il se réjouissait : « Je vais retrouver le Parc des Princes, où j’ai fait souvent de bons matches. Je n’y ai que de bons souvenirs, surtout, bien sûr, le titre de champion de France avec Lille après un match nul contre le PSG (2-2, le 21 mai 2011). »
POUSSÉ AU QUOTIDIEN PAR MOURINHO ET… ETO’O
Trois ans plus tard, le surdoué du LOSC a pris une tout autre dimension. Le voilà en course pour le titre de « joueur de l’année » en Premier League, avec Yaya Touré (Manchester City) et Luis Suarez (Liverpool). Mourinho affirme qu’il est le «meilleur jeune joueur au monde » , ce qui le destinerait à évoluer un jour dans la cour des Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo. Il n’en est pas encore là, il le sait, et il le dit : « J’ai l’ambition d’atteindre le plus haut niveau, mais je n’y suis pas encore, admet-il. Que faut-il que je fasse pour yarriver ? Ce queje fais déjà, mais en deux fois mieux ! Je pense que j’ai fait mes preuves en Premier League (14buts, 7 passes décisives en 2013-2014), pas encore en Ligue des champions. »
En effet, là où Messi totalise déjà huit buts cette saison en C 1, Cristiano Ronaldo treize (et 4 passes décisives) et Zlatan Ibrahimovic dix, Hazard plafonne à… un seul but (sur le terrain de Schalke 04, 3-0, le 22 octobre) et aucune passe. La saison dernière, déjà, il avait traversé anonymement cette compétition (0 but, 0 passe en 6 matches), où Chelsea s’était fait sortir en phase de groupes avant de remporter la Ligue Europa.
Une anomalie que son entraîneur s’emploie à corriger au quotidien : « Mourinho est sans arrêt après moi, il ne me lâche jamais, confie Hazard. C’est bon pour ma progression. »
Samuel Eto’o, son nouveau complice, forfait ce soir (cuisse), le pousse aussi à s’extraire de la facilité. «À chaque match, il me répète que je dois faire la différence, déclarait Hazard la semaine dernière au quotidien belge la Dernière Heure. “Tu ne dois pas sortir du stade sans avoir marqué un but”, me dit-il sans arrêt. À force, ça rentre dans ma tête. Avant, si on gagnait et que je ne marquais pas, tant pis. Désormais, je medis que le foot, c’est aussi ça : toujours marquer, toujours montrer des choses. »
Eto’o a encore du boulot pour mener à bien son entreprise de persuasion. Le huitième de finale retour de Chelsea contre Galatasaray (2-0 ; aller : 1-1) a bien résumé les forces et les limites d’Hazard, insaisissable pendant tout le match (et qui reçut la meilleure note de la presse anglaise) mais sans être impliqué sur les deux buts de son équipe. Le dernier but dans le jeu dutalisman belge des Blues remonte d’ailleurs à près de deux mois (triplé contre Newcastle, 3-0, le 8 février). Le Parc des Princes est un bel endroit pour une (re) mise à niveau.
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Classé à risques
L’UEFA A CLASSÉ à risques ce quart de finale aller de Ligue des champions entre le PSG et Chelsea, disputé à guichets fermés. Deux mille deux cents supporters des Blues sont attendus dans la tribune visiteurs du Parc des Princes.
Certains sont arrivés à Paris en Eurostar ou par avion dès hier soir, mais la majorité devrait débarquer aujourd’hui dans la journée. Les autorités anglaises ont signalé parmi eux « 400 à 500 supporters à risques » , dont certains sans billet. Les autorités françaises ont donc renforcé le dispositif de contrôle et de surveillance policière aux abords du stade, à la porte de Saint-Cloud, d’Auteuil et dans Paris intramuros, pour parer à d’éventuels affrontements entre petits groupes de supporters anglais sans billet et d’anciens abonnés du PSG.
Le dispositif de sécurité dans le stade sera également renforcé, mais les forces de l’ordre et la direction du club de la capitale ne redoutent pas de risques majeurs dans l’enceinte.
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Très mou…
Oubliées les conférences de presse flamboyantes, José Mourinho, le manager de Chelsea, en a dit le minimum, hier.
LES HABITUES des conférences de presse de José Mourinho n’ont pas reconnu le manager de Chelsea, hier, au Parc des Princes. Pas un mot plus haut que l’autre, pas une vacherie, pas de quoi faire un titre racoleur pour les tabloïds anglais. Du « Mou » vraiment mou…
Les deux premières questions qui lui furent posées touchaient à ses relations avec Zlatan Ibrahimovic, qu’il dirigea une saison à l’Inter (2008-2009). Le Portugais se lança alors dans un panégyrique de la star du PSG et exprima un regret : « Il est heureux là où il est, mais il est dommage qu’il n’ait jamais joué dans le pays du football ( l ’ Angleterre) et l e meilleur Championnat du monde (la Premier League). »
Il aurait pu au moins allumer Laurent Blanc, commeil le fit cette saison avec Arsène Wenger ou Manuel Pellegrini, ses confrères d’Arsenal et de Manchester City. Même pas. Il n’eut que des mots respectueux pour l’enrtaîneur parisien : «Laurent a une philosophie claire. Même quand il a remplacé tout son milieu habituel par Cabaye, Rabiot et Pastore, dans le deuxième match contre Leverkusen (2-1, le 12 mars), il a gardé les mêmes principes d’un jeu de grande qualité. Nous allons faire la même chose. On ne changera rien parce qu’on joue le PSG.»
Une info ? Si oui, cela semble signifier que, ce soir, Mourinho restera fidèle au 4-2-3-1. Certes, quand il lui fut demandé s’il existait des similitudes entre l’argent investi par Roman Abramovitch dans le Chelsea 2004 et celui de Qatar Sports Investments dans le PSG 2014, il a acquiescé et glissé un tacle, quand même : « Il y a des similitudes, même si beaucoup de monde se demande comment ils (les Qatariens) peuvent le faire alors que le fair-play financier de l’UEFA est en place. »
Enfin, Mourinho accepta de donner son équipe. Il prit un papier et énuméra : « Cech, Ivanovic, Cahill, Terry, Azpi... » Et jeta le papier dans un éclat de rire. Pour le reste, réponse ce soir.
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Un crack qui craque ?
Zlatan Ibrahimovic a souvent livré des prestations moins tranchantes en C 1 dans les matches à élimination directe. Ses statistiques l’attestent, en partie…
POUR ZLATAN IBRAHIMOVIC, il n’y a pas de débat. Le meilleur joueur du monde, c’est lui. « Le Ballon d’Or ? Cela semble très important pour certains, mais moi, je n’ai pas besoin d’un trophée pour savoir que je suis le meilleur », décrétait la star du PSG, après la victoire sur l’Olympiakos (2-1, le 27 novembre), en phase de groupes. Récompense ou pas, Ibra fait partie des attaquants d’exception. Sa puissance, sa technique à part, les gestes qu’il invente en font l’arme numéro un du PSG. Cette saison, l’attaquant aborde les quarts de finale avec le statut de deuxième meilleur buteur de la compétition, à trois unités du Madrilène Cristiano Ronaldo (13). José Mourinho, qui a dirigé le Suédois à l’Inter Milan (2008-2009), l’apprécie et mesure le danger. Mais le manager portugais de Chelsea sait aussi que les performances de son ancien joueur tendent souvent à décliner à compter des matches à élimination directe. Dans sa carrière, Ibra (32 ans) n’a disputé que quatre quarts de finale de C 1 et une demi-finale, en 2010, avec le FC Barcelone, contre l’Inter de… Mourinho. Et ce n’est pas un bon souvenir pour l’attaquant du PSG. Hors sujet à l’aller, à Milan (1-3), comme au retour, au Camp Nou (1-0), il avait été sorti à l’heure de jeu par Pep Guardiola, alors à la tête du Barça. Comme un symbole, cet échec a écorné sa réputation de crack et nourri l’idée d’un joueur friable à mesure que le niveau s’élève.
Une impression confirmée en partie par ses statistiques. En trente matches de C 1 à élimination directe, Ibra n‘a marqué que sept buts. Un total qui le classe au 18e rang européen (*), loin derrière Messi (1er, 31 buts, 42 matches) et Ronaldo (2e, 30 buts, 45 matches).
MÊME SANS BUT, IL PÈSE
Mais ce bilan peu flatteur mérite d’être nuancé. L’année de sa demi-finale manquée, le Suédois s’était illustré en huitièmes de finale aller, en égalisant contre Stuttgart (1-1). Au retour, il avait dû déclarer forfait (mollet) mais, au tour suivant, contre Arsenal, il avait réussi un doublé lors de la première manche (2-2). Cette saison, en huitièmes de finale aller, contre le Bayer Leverkusen (4-0), il s’est offert un nouveau doublé. La saison dernière, face au Barça, lors du quart de finale aller au Parc des Princes (2-2), il avait marqué et délivré une passe décisive pour Blaise Matuidi dans le temps additionnel (90e + 4). Au retour (1-1), c’est encore lui qui avait permis à Javier Pastore d’ouvrir le score au Camp Nou (50e).
Il faut aussi relativiser ces « mauvaises » stats parce qu’elles ignorent une donnée moins quantifiable mais tout aussi précieuse : son influence sur le jeu. Quand il ne marque pas ou n’adresse pas de passe décisive, le géant suédois (1,95 m, 95 kg) peut monopoliser l’attention des défenseurs par sa présence et son statut. Et donc libérer des espaces pour ses coéquipiers. Ibra, c’est aussi ça.
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« I can handle them Je dors très bien la nuit »
GARY CAHILL, le défenseur central de Chelsea, ne craint pas le duo Cavani-Ibrahimovic. Même si son dernier match face au Suédois n’est pas un bon souvenir…
« QUE PENSEZ-VOUS du PSG ?
– C’est évidemment un tirage difficile. Nous sommes à peu près égaux. Ce sera du 50-50. Il y a beaucoup d’attentes autour du PSG. Ils ont investi beaucoup d’argent ces dernières années. Ils possèdent de nombreux joueurs de qualité. Leur ligne d’attaque est impressionnante. Ce sera un match compliqué, deux matches très compliqués même ! Il faudra bien gérer ce déplacement à Paris pour être dans les meilleures conditions au retour.
Jamie Redknapp a déclaré que John Terry et vous passeriez quelques nuits blanches à penser à Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani ?
– Il a dit ça ? Vraiment ? (Rires.) Non, non, ça va. Je dors très bien la nuit, merci. Mais j’ai joué contre Ibrahimovic avec l’équipe d’Angleterre en Suède (2-4, le 14 novembre 2012), où il avait tout dévasté (le Parisien avait inscrit un quadruplé). Cavani, c’est très fort aussi. Ce sont des stars internationales. Nous avons beaucoup de respect pour ce qu’ils sont, mais ils vont tomber sur une très forte équipe de Chelsea. Et puis, en Angleterre, vous jouez contre Suarez (Liverpool), Aguëro (Manchester City), Rooney, Van Persie (Manchester United)…
Qu’est-ce qui pourrait faire la différence, selon vous ?
– En Ligue des champions, nous avons l’expérience pour aller chercher un résultat à l’aller et puis finir le boulot à Stamford Bridge. Nous sommes assez confiants à domicile, où il est difficile de nous battre. »
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Modestes, ces Parisiens
Laurent Blanc, l’entraîneur du PSG, et son attaquant Zlatan Ibrahimovic ont fait profil bas avant d’affronter une «très grande équipe» de Chelsea.
POUR L’EXCITATION, l’électricité dans l’air et les petites phrases, il faudra patienter ou repasser. Hier, dans l’auditorium du Parc des Princes, Zlatan Ibrahimovic et Laurent Blanc ont pris soin d’éviter les polémiques inutiles.
Aux déclarations de José Mourinho, le manager de Chelsea, qui avait affirmé que le PSG pourrait remporter la L 1 en charentaises, l’entraîneur du PSG s’est contenté de sourire puis d’esquiver : « Si José dit cela, c’est qu’il ne connaît pas bien notre Championnat. Mais je n’y crois pas une seconde, parce que José est quelqu’un qui s’intéresse à tout. Il n’y a pas qu’en France que seulement deux clubs survolent le Championnat. C’était le cas aussi quand il entraînait le Real Madrid (2010-2013), en Espagne. Au final, la seule et bonne réponse à apporter, c’est de faire un gros match face à Chelsea. J’espère que le PSG pourra démontrer que le Championnat de France abrite une équipe de grande qualité. »
L’attaquant suédois, de son côté, n’avait que des éloges à faire au Special One, qui l’a dirigé à l’Inter Milan, en 2008-2009. « Tout le monde est spécial à sa façon, a indiqué Ibra. En tant que coach, il sait quoi faire pour gagner ! Il a d’ailleurs gagné partout où il est passé. Je le connais aussi en tant qu’homme et je crois pouvoir dire que c’est une superbe personne. Nous avions une bonne relation, sans aucun problème. Nousétions connectés. J’espère qu’il a gardé le
PARIS-SG même souvenir de son côté. » Un peu terne pour une veille de quart de finale aller de Ligue des champions, où les deux hommes sont apparus concentrés et surtout déterminés, à l’image d’Ibrahimovic : « On affronte une très grande équipe. Chelsea est là depuis dix ans, il a déjà tout gagné (une C 1 notamment, en 2012). Certes, nous sommes nouveaux dans cette compétition, mais nous réalisons une saison fantastique et nous n’avons rien à perdre. »
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Ramires et Willian de retour
Jose Mourinho n’a révélé aucune de ses intentions sur sa composition d’équipe, sauf pour dire qu’il jouerait selon ses schémas habituels, pas pour s’adapter au 4-3-3 du PSG. Cela signifie-t-il que l’entraîneur des Blues reconduira le 4-2-3-1 utilisé fréquemment en Premier League ? Ou qu’il se convertira au 4-3-3 comme dans plusieurs matches importants cette saison ?
Il n’y aura aucune surprise sur la formation de sa défense, celle qui joue toutes les rencontres depuis plusieurs semaines. Absents samedi à Crystal Palace (0-1), les Brésiliens Ramires et Willian font leur retour. Sans Nemanja Matic (non qualifié), David Luiz continuera de dépanner à la récupération.
Mourinho fera-t-il ensuite confiance à l’expérience de Frank Lampard (35 ans) ou à la jeunesse d’Oscar (22 ans) ? En pointe, Fernando Torres (9 buts cette saison, dont 7 à l’extérieur et 3 en C 1) remplacera Samuel Eto’o, définitivement forfait (cuisse), mais qui devrait revenir pour le match retour, mardi prochain.
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Du classique et Jallet
(incomplet) parisien. Même si l’ancien Lorientais s’est montré en difficulté en 8es de finale retour, contre Leverkusen (2-1, le 12 mars), il a enchaîné depuis trois titularisations en L 1 et retrouvé du rythme. «On sait que c’est une équipe de contre et ils auront certainement l’occasion d’en placer quelques-uns. Il faudra être très forts défensivement, parce que, demain, il ne faudrait pas en prendre» , a commenté Blanc, hier. À l’issue de la dernière séance d’entraînement à huis clos au Camp des Loges, le technicien a retenu un groupe de dix-neuf joueurs. Comme Van der Wiel, Jérémy Ménez, souffrant, est forfait. Aumilieu, Blanc devrait reconduire son trio Marco Verratti-Thiago Motta-Blaise Matuidi, et faire entrer Yohan Cabaye en cours de jeu. En attaque, Ezequiel Lavezzi devrait être titularisé à gauche, Zlatan Ibrahimovic dans l’axe et Edinson Cavani à droite.
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PARIS: equipe type + Jallet
CHELSEA: Cech- Ivanovic, Cahill, Terry, Azpilicueta- Ramires, Luiz- Willian, Oscar, Hazard- Torres
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Paris-Mourinho, mariage manqué
Ces six dernières années, le PSG et le francophone José Mourinho se sont parfois dragués. Mais rien n’est jamais venu sceller leur union, malgré les approches répétées du club parisien.
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banc un manager à l’envergure planétaire. Trois noms sont couchés sur la liste : Arsène Wenger, José Mourinho et Josep Guardiola.
Le 7 juin 2011, une semaine après l’officialisation de l’acquisition par QSI de 70% du PSG, le Portugais se trouve… au Qatar, officiellement pour une opération publicitaire. Mais il profite de son passage dans l’émirat pour s’entretenir avec Nasser Al-Khelaïfi, qui s’apprête à devenir l’incarnation du pouvoir de Doha au sein du club parisien. Mourinho est sondé, mais il ne donne pas suite : un an à peine après son arrivée au Real Madrid, il garde l’ambition de détrôner le Barça en Liga et de ramener le club de Florentino Pérez sur le toit de l’Europe.
« J’AI ÉTÉ FLATTÉ QUE LE PSG PENSE À MOI, MAIS... »
Deux jours après la visite de Mouà Doha, Leonardo sera reçu par le prince héritier du Qatar et deviendra l’architecte de l’ambitieux projet du nouvel actionnaire. Alors que le directeur sportif brésilien finit par placer Carlo Ancelotti sur le banc du PSG, en décembre 2011, il cultive ses contacts avec Mourinho. Le Portugais apprécie Leo, dont il a salué l’oeuvre à Paris, hier, en conférence de presse. Il apprécie aussi beaucoup Ancelotti, qu’il tuyaute sur le Barça avant le quart de finale de C 1, il y a un an (2-2, 1-1). En coulisse, il se murmure aussi qu’au cours d’un échange hivernal, Mourinho a informé l’Italien d’une nouvelle approche du PSG en vue de lui succéder, à l’été 2013. Si le volcanique José n’est plus vraiment certain de continuer son aventure au Real, il ne semble alors plus vraiment tenté par une expérience à Paris. Autour du PSG, la pression parfois impulsive de l’actionnaire peut susciter des interrogations dans le milieu des entraîneurs. «Le PSG a un très grand projet, confiait Mourinho hier, avant de décoller pour Paris. J’ai été flatté qu’il pense à moi, mais c’est toujours à Chelsea que j’ai voulu revenir. Chelsea, c’est chez moi et ma famille se plaît à Londres.» Avant d’embarquer, il a aussi livré une clé pour comprendre les raisons d’un mariage peutêtre impossible : « Le PSG a une très grande équipe dans un Championnat où il est tout seul. Mais moi, semaine après semaine, j’ai besoin de plus de passion…»
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Que leur réserve-t-il ?
José Mourinho, le technicien de Chelsea est réputé pour ses coups tactiques. Ce soir, il va sans doute d’abord chercher à perturber le milieu du PSG.
UN RAPPEL à tous ceux pour qui José Mourinho est le principal danger pour le PSG : Chelsea a gagné une Coupe d’Europe en 2012 (la Ligue des champions), une autre en 2013 (la Ligue Europa). La première fois l’entraîneur s’appelait Roberto Di Matteo, la deuxième, Rafael Benitez. Dans leur majorité, les joueurs actuels ont fait le doublé (Cech, Ivanovic, Cahill, Terry [*], As. Cole, David Luiz, Ramires, Lampard, Torres, Obi Mikel…), et ils devaient bien y être pour quelque chose…
Sacré en 2004 avec Porto et en 2010 avec l’Inter Milan, les deux fois en outsider, Mourinho est de retour à Chelsea avec l’idée d’y devenir le premier entraîneur champion d’Europe avec trois clubs différents. Il répète que ce ne sera pas pour cette année, que son équipe n’est pas encore assez mûre, bref, qu’elle n’est au mieux… qu’un outsider.
À CHELSEA, LA POSSESSION EST SYNONYME… DE DÉFAITE !
Mourinho adore minimiser publiquement les chances de son équipe afin de mieux les maximiser en coulisse. Il serait sans égal au moment de faire déjouer un rival dont il a décortiqué le fonctionnement pendant des heures. Certains de ses coups tactiques ont fait sa réputation. Le plus fameux remonte sans doute à la demi-finale de Ligue des champions 2010, avec l’Inter, contre le FC Barcelone (3-1, 0-1), où il demanda à Samuel Eto’o de faire le sacrifice de jouer dans le couloir droit de son 4-2-3-1 – et non latéral droit comme on l’a souvent entendu ensuite – avec des responsabilités défensives pour neutraliser le flanc gauche des Catalans, formé à l’époque de Seydou Keita… et Maxwell !
« Mes équipes dominent toujours l’adversaire dans la possession de balle », affirmait le techni c i en portugais lorsqu’il débarqua pour la première fois à Chelsea, en 2004. Cela a été vrai ses deux premières saisons à Londres, avec une équipe portée vers l’avant. Ses idées sur le jeu ont évolué, mais il est vrai que dans l’intervalle, et pendant trois ans (2010-2013) au Real Madrid, il a dû trouver les solutions pour contrer le Barça et sa possession gargantuesque. La possession, son Chelsea l’abandonne désormais volontiers. Il s’agit même souvent d’une attitude délibérée, pour mieux contrer et profiter des espaces et de la vitesse d’Hazard, Willian, voire Torres. Son match le plus abouti, à Manchester City (1-0, plus trois tirs sur les montants, le 3 février), s’est exercé avec 34,7% seulement des ballons ! À l’inverse, les cinq défaites des Blues en Premier League – à Everton (0-1), Newcastle (0-2), Stoke (2-3), Aston Villa (0-1), Crystal Palace (0-1) – ont coïncidé avec leurs meilleures possessions, de 58% à 67%…
Quelle réponse tactique pourrait réserver Mourinho au PSG ? Un 4-3-3 – utilisé justement à Manchester City – pour s’opposer à celui de Laurent Blanc ? Il a plutôt laissé entendre, hier, qu’il resterait fidèle à son 4-2-3-1. Àmoins qu’il ne décide de jouer sans attaquant de pointe de métier, mais avec ses trois flèches (Hazard, Willian, Schürrle). Il l’avait fait en début de saison à Manchester United (0-0), où Schürrle avait endossé un rôle d’attaquant axial inédit pour lui…
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54.8%
C’EST LA PART DE VICTOIRES DE JOSÉ MOURINHO EN LIGUE DES CHAMPIONS. Parmi les entraîneurs ayant dirigé plus de cent matches en C1, personne ne fait mieux.
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SEULS TROIS ENTRAÎNEURS ont dirigé plus de matches de Ligue des champions que José Mourinho (115) : Alex Ferguson (190), Arsène Wenger (160) et Carlo Ancelotti (125).
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C’EST LE NOMBRE DE MATCHES DE C 1 dirigés par Laurent : 16 avec Bordeaux, 8 avec le Paris-SG.
66.7%
C’EST LA PART DE VICTOIRES DE L’ENTRAÎNEUR FRANÇAIS EN C 1. Son taux était de 62,5 % avec Bordeaux, avec qui il avait atteint les quarts de finale en 2010. Avec le Paris-SG, il est de 75 %.
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Blanc, le tactico-test
Face au Chelsea de José Mourinho, l’entraîneur parisien a l’occasion de démontrer qu’il sait peser sur le cours d’un match.
LAURENT BLANC aborde ce quart de finale aller de Ligue des champions avec la même sérénité que celle qui l’escorte depuis le début de saison. Pas plus de stress, pas moins non plus. Il ne change rien à son quotidien, continue de s’entretenir avec Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva et Thiago Motta dans la salle de musculation du Camp des Loges, où il s’adonne à des exercices d’abdominaux. Il consulte aussi régulièrement Jean-Louis Gasset, son oeil, présent à Londres, samedi, pour superviser Chelsea (battu par Crystal Palace, 0-1), comme il s’était rendu à Leverkusen avant les huitièmes de finale. Sauf que, cette fois, en face, ce n’est pas Sami Hyypiä mais José Mourinho assis sur le banc d’à côté, et que son équipe est attendue au tournant de cette double confrontation. Tout comme lui.
Depuis qu’il est à la tête du PSG, Blanc n’a pas commis d’erreur dans sa communication et, à l’exception peut-être du remplacement de Pastore par Ménez à Monaco (1-1, le 9 février), dans ses décisions non plus. Clairvoyant dans son management, il sait s’appuyer sur les cadres de son groupe, qu’il écoute et dont il satisfait les exigences. Tactiquement, il a également pris des décisions pertinentes en cours de match, à Marseille (2-1, le 6 octobre) notamment, qui ont assis sa crédibilité. Mais ce soir, le rendezvous atteint une autre altitude, comparable à celle de France-Espagne (0-2), en quarts de finale de l’Euro 2012. Ce jour-là, le « coup » de l’ex-sélectionneur des Bleus, qui avait aligné deux latéraux sur le côté droit (Réveillère et Debuchy) pour bloquer Jordi Alba, ne lui avait pas valu que des lauriers, même si la Croatie, en match de groupes contre les futurs champions d’Europe (0-1), avait mis au point, avec une certaine réussite, un plan identique (Vida et Srna).
De la même façon, le seul quart de finale de C1 qu’il a eu à préparer, avec Bordeaux en 2010, contre Lyon (1-3, 1-0), ne l’avait pas été de la meilleure des manières. Trois jours avant le match aller, en finale de la Coupe de la Ligue, contre Marseille, il avait aligné son équipe type alors que les remplaçants s’attendaient à jouer. Bordeaux, avec ses titulaires, avait été battu (1-3) et s’était présenté ensuite à Gerland dans des conditions physiques et psychologiques contrariées. Cette année, la préparation au combat est quasi idéale : Blanc a su ménager une partie de son groupe à Nice (1-0), vendredi en Ligue 1, et opérer un turnover qui maintient la majorité de son effectif frais et intéressé. Il ne lui reste plus qu’à remporter la bataille tactique avec celui qu’il considère comme « l’un des meilleurs au monde» : José Mourinho.
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Sous le masque du Monstre
Blessé au visage, Thiago Silva est contraint de jouer avec une protection. Si l’objet en question ne le gêne pas, c’est son impact psychologique sur le joueur qui pose question.
FRACTURE de l’os zygomatique gauche avec enfoncement modéré : voilà le diagnostic exact de la blessure au visage qu’a subie le capitaine du PSG, Thiago Silva, à Lorient, le 21 mars dernier (0-1). Un poil handicapant pour le sourire, certes, mais certainement pas pour disputer unquart de finale de Ligue des champions face à Chelsea. Pour l’occasion, le défenseur central brésilien, vingt-neuf ans, s’est fait fabriquer, sur mesure, un masque en fibre de carbone, un dispositif courant sur les parquets de basket et qui donne une allure de héros de Marvel. Cette protection, le Monstre l’a étrennée face à Nice, vendredi soir (0-1), et son effet a partagé les observateurs. Sur Canal +, les consultants semblaient lire dans le comportement du joueur une certaine retenue , notamment dans le jeu de tête, qui n’est pas son principal point fort, d’autres l’ont au contraire trouvé libéré. « On se sent forcément fragile en entrant sur le terrain. On joue avec une appréhension » , se souvient Imanol Harinordoquy. En 2010, le troisième-ligne international du Biarritz Olympique avait disputé une demi-finale de Coupe d’Europe de rugby face au Munster avec le nez cassé. Il s’était fait mouler le même type de masque, s’était entraîné toute la semaine avec, avant que l’arbitre de la rencontre lui interdise de le porter en raison de la rigidité de la coque. « J’étais dégoûté, reprend-il. On avait été contraints de bricoler un nouveau masque avec de l a mousse et du strapping. Visuellement, c’était gênant, contrairement au masque en carbone hyper-léger. Ce dernier s’appuie sur les parties du visage qui ne sont pas cassées. »
NENE : « IL RESSENT UNE PETITE PRESSION QUAND IL FAIT DES TÊTES »
De passage à Paris pour un événement avec son équipementier, l’ancien Parisien Nene, victime de la même blessure que son compatriote (à ceci près que lui l’avait porté après une opération), témoigne. « On s’est vus avec Thiago Silva et on a bien rigolé, parce qu’il n’avait pas arrêté de mechambrer quand je portais le mien. Il souffre à peu près de la même chose que moi à l’époque mais, par chance, il n’a pas eu besoin de se faire opérer. On ne ressent pas de douleur particulière, explique encore l’actuel milieu offensif du club qatarien Al-Gharafa FC. Il a utilisé son masque à l’entraînement pour s’habituer et s’adapter. Le masque ne gêne ni la respiration ni la vision. Le carbone amortit bien les chocs. Il ressent simplement une petite pression quand il fait des têtes, mais ce n’est pas vraiment un problème pour lui. Il m’a dit qu’il serait prêt pour Chelsea. »
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« Chelsea ne fait pas d’erreurs »
Hugo Lloris, avec Tottenham, tout comme SAMIR avec Manchester City, ont affronté les Blues cette saison. Ils préviennent les Parisiens du danger…
EN QUATRE CONFRONTATIONS face à Tottenham et Manchester City, Chelsea n’a jamais perdu : un nul à White Hart Lane (1-1, 28 septembre), une victoire à l’Etihad Stadium (1-0, 3 février) et deux succès à Stamford Bridge (4-0, 8 mars, et 2-1, 27 octobre). «Chelsea, c’est un style complètement différent de Paris, analyse Hugo Lloris. Je m’attends à ce que Paris ait le ballon. » « C’est exactement le genre d’opposition qu’aime Chelsea, explique Samir Nasri. Cette équipe aura du mal, à chaque fois, contre des formations comme Crystal Palace, par exemple (0-1, samedi dernier), car elle n’aime pas faire le jeu. Mais dans les grands matches… C’est une équipe de contre. » Les Blues vont même, parfois, jusqu’à refuser le jeu à l’extérieur, comme à Old Trafford face à Manchester United (0-0, 26 août) ou à l’Emirates contre Arsenal (0-0, 23 décembre).
« ILS T’ASPIRENT, TE LAISSENT VENIR ET, APRÈS, ÇA EXPLOSE… »
« C’est avant tout une équipe qui ne fait pas d’erreurs, explique le gardien de Tottenham. Elle s’appuie sur un gros bloc défensif et mise sur les erreurs de l’adversaire. Les matches de haut niveau se jouent sur les détails, et ces joueurs-là ont l’expérience et le vécu pour faire la différence. Et puis, ils ont un entraîneur (José Mourinho) qui a souvent un temps d’avance sur les autres. » « Déjà, il commence le match dans la presse en essayant de gagner la guerre psychologique, prévient le joueur de Manchester City. Il a déjà fait des compliments sur Zlatan. Il va leur tendre un piège. » « Tactiquement, c’est une des équipes les mieux organisées d’Europe, surtout sans ballon, ajoute Lloris. C’est la touche Mourinho. Les joueurs sont disciplinés et respectent cette organisation. Ils sont toujours en supériorité numérique, dans n’importe quelle zone du terrain. C’est un bloc difficile à surprendre. Chelsea a des joueurs qui se projettent vite vers l’avant, mais également vite vers l’arrière. Car tous les joueurs font les efforts. » « Ils t’aspirent, te laissent venir, note Nasri. Et, après, ça explose de tous les côtés en contre, avec Willian, Hazard, Ramires. C’est leur point fort. »
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Coulisses
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Scolari en superviseur
THIAGO SILVA, Lucas, Alex, Marquinhos, Maxwell : les internationaux brésiliens du PSG croiseront ce soir leur sélectionneur Luiz Felipe Scolari (notre photo) au Parc des Princes. Également ex-entraîneur de... Chelsea, il sera accompagné de Carlos Alberto Parreira, à la fois prédécesseur et bras droit. Ils pourront saluer leur confrère Didier Deschamps. Parmi les autres personnalités figureront notamment Youri Djorkaeff, le judoka Teddy Riner, Frédéric Thiriez et Noël Le Graët, présidents de la LFP et de la FFF. À noter que le remaniement ministériel laisse planer un doute sur la présence de plusieurs ministres, notamment celle d’Emmanuel Valls, habitué du Parc et nommé à Matignon lundi. Une certitude, en revanche : Nicolas Sarkozy, spectateur assidu, ne manquera pas cette rencontre.
LE CHIFFRE
488
EN MILLIONS D’EUROS, c’est le budget réactualisé du PSG pour la saison en cours. Le budget prévisionnel présenté l’été dernier s’établissait à 430 M€. En 2010-2011, l’ultime saison avant l’arrivée de Qatar Sports Investments à la tête du club, le budget parisien s’élevait à 93,9 M€.
DIPLOMATIE
Quand Al-Khelaïfi salue Cavani
SAINT-GERMAIN-EN-LAYE (Yvelines), CAMP DES LOGES, HIER. – Au lendemain de ses déclarations dans L’Equipe – «Il y a des choses dont on doit parler avec le club» , «le 4-4-2 ? C’était ma vision de l’équipe quand je suis arrivé à Paris» –, l’attaquant uruguayen du PSG Edinson Cavani a été salué chaleureusement, au début de l’entraînement, par son président Nasser Al-Khelaïfi, visiblement pas rancunier...
L'Equipe