Citation
Un an dans la vie de Robin Leproux, président du PSG
En vingt et un mois de présidence du PSG, Robin Leproux va connaître sa deuxième finale de Coupe de France. D’une finale à l’autre, de la victoire en prolongation contre Monaco (1-0) en 2010 à celle espérée contre Lille demain, le dirigeant parisien nous plonge dans une saison de présidence, avec ces grands et ces petits moments. C’est l’envers du décor. Drôle, inattendu et touchant.
11 JUILLET 2010
« Nene, il sait chanter, il sait danser »
« J’étais très déterminé à faire venir Nene.
Son transfert n’a pas été simple. Il a fallu doubler les autres sur le fil. Pendant que l’avion du président de l’Olympiakos atterrissait à Monaco pour le ramener en Grèce, Nene était en transit à Roissy pour participer à la tournée de son club en Corée du Sud. J’étais comme un fou! On a bouclé le deal quarante-cinq minutes avant qu’il ne s’envole. Je l’accueille à Aix-les-Bains où nous sommes en stage. Quand un nouveau joueur nous rejoint, il y a toujours une petite chanson le soir du premier dîner. C’est un Brésilien : il sait danser, il sait chanter! Il nous sort une chanson brésilienne très sympa. Si on le fait nous, c’est ridicule. Quand c’est lui, c’est simple et bien. »
29 AOÛT 2010
« Gueuler un grand coup! »
« On se prend les pieds dans le tapis à Sochaux (NDLR : défaite 3-1). Je vois poindre une ombre de la saison dernière. Ce n’est pas possible de repartir dans ces travers-là. Il faut gueuler un grand coup pour montrer ce que l’on ne veut pas ! C’est une colère d’abord à chaud puis à froid. Au camp des loges, le lendemain, je fais mon premier discours devant l’ensemble des joueurs. Le message : la responsabilisation. Je fais exprès de poser mon regard dans celui des joueurs. On sait qu’il faut intervenir assez brièvement, avoir une ou deux idées qui tiennent en six phrases fortes. Je me les répète dans la nuit. C’est un discours simple dont on sait qu’il peut se retrouver dans les journaux. Donc je m’adresse aux joueurs en sachant que je m’adresse aussi un peu à tout le monde. »
15 SEPTEMBRE 2010
« Le dîner officiel, il va le manger tout seul dans son assiette »
« Manifestement, Séville a un complexe de supériorité. J’arrive à l’entraînement la veille du match et le panneau d’affichage indique Séville - PSG 4-0 ! C’est d’une indélicatesse incroyable. J’avise le premier Espagnol que je vois qu’il faut enlever ça tout de suite sinon le dîner officiel, le président sévillan va le manger tout seul dans son assiette. Au bout de quelques minutes, cela disparaît. D’habitude, les dîners officiels sont très conviviaux. Là, les Espagnols parlent entre eux. Derrière moi, je vois des tableaux monumentaux. Je m’aperçois que sur le dernier, est peint mon interlocuteur, le président du FC Séville. Je lui demande : « Tous les présidents ici sont peints en pied comme ça de manière majestueuse ? » « Seulement les grands présidents », me répond-il. Bon… C’est ma première Coupe d’Europe comme président, cela doit faire partie de mon apprentissage. Le lendemain, Séville perd 1-0. Ça a dû les détendre. Le vrai souvenir, c’est cette victoire obtenue avec un niveau de jeu et une détermination superbes. C’est le moment clé de notre saison. »
7 NOVEMBRE 2010
« On bat l’OM, ça me prend aux tripes »
« On bat l’OM 2-1 avec la manière. C’est une immense joie, ça me prend aux tripes, ça monte, ça bouillonne, c’est effervescent. Après le match au Parc, je me repasse en boucle les buts sur mon iPhone. A 1h30, je rentre chez moi et je continue à revoir les buts à la télé. Je regarde le classement, je me projette, je ne parviens pas vraiment à dormir. Et on remet ça contre Lyon (le 17 avril dernier), même si la charge symbolique est plus forte quand on bat l’OM. Marseille, Lyon : on gagne contre deux des gros cette saison alors que c’est un reproche que l’on nous faisait. On sent que l’on franchit des étapes. Avant de retrouver le haut niveau européen. Le PSG est le club du futur du football français. J’en suis persuadé. »
16 FÉVRIER 2011
« On s’est cachés dans les vestiaires pour se réchauffer »
« On est allés jouer à Lviv (Ukraine) et à Minsk (Biélorussie) en Ligue Europa. On s’est fait deux matchs à moins 15. Alain Roche (directeur sportif), Bruno Skropeta (directeur de la communication) et moi, on gelait sur place. On ne pouvait même pas assister à l’entraînement. On est allés se cacher dans les vestiaires pour se réchauffer un peu. Les joueurs sont certes des professionnels mais là, c’est du football extrême. On avait mis des gouttelettes d’alcool de menthe pour éviter que les bouteilles d’eau gèlent, elles ont gelé quand même. Les joueurs ne pouvaient pas boire! »
8 MARS 2011
« Des Coca Zéro pour fêter la prolongation de contrat de Sakho »
« Quand on possède un joueur d’exception comme Mamadou, il est primordial pour le club de renouveler son contrat (jusqu’en 2014). La négociation n’a pas été simple. On a dû différer les discussions. J’en étais meurtri. Quand on a bouclé sa prolongation de deux ans avec Mamadou (la première avant Clément Chantôme et Christophe Jallet), j’ai ressenti une immense satisfaction. Avec lui, j’en parle : j’aimerais une carrière à la Maldini, vingt ans dans le même club. On a fêté la signature avec des Coca Zéro et des jus d’orange. Comme quoi, c’est très festif le football! »
En vingt et un mois de présidence du PSG, Robin Leproux va connaître sa deuxième finale de Coupe de France. D’une finale à l’autre, de la victoire en prolongation contre Monaco (1-0) en 2010 à celle espérée contre Lille demain, le dirigeant parisien nous plonge dans une saison de présidence, avec ces grands et ces petits moments. C’est l’envers du décor. Drôle, inattendu et touchant.
11 JUILLET 2010
« Nene, il sait chanter, il sait danser »
« J’étais très déterminé à faire venir Nene.
Son transfert n’a pas été simple. Il a fallu doubler les autres sur le fil. Pendant que l’avion du président de l’Olympiakos atterrissait à Monaco pour le ramener en Grèce, Nene était en transit à Roissy pour participer à la tournée de son club en Corée du Sud. J’étais comme un fou! On a bouclé le deal quarante-cinq minutes avant qu’il ne s’envole. Je l’accueille à Aix-les-Bains où nous sommes en stage. Quand un nouveau joueur nous rejoint, il y a toujours une petite chanson le soir du premier dîner. C’est un Brésilien : il sait danser, il sait chanter! Il nous sort une chanson brésilienne très sympa. Si on le fait nous, c’est ridicule. Quand c’est lui, c’est simple et bien. »
29 AOÛT 2010
« Gueuler un grand coup! »
« On se prend les pieds dans le tapis à Sochaux (NDLR : défaite 3-1). Je vois poindre une ombre de la saison dernière. Ce n’est pas possible de repartir dans ces travers-là. Il faut gueuler un grand coup pour montrer ce que l’on ne veut pas ! C’est une colère d’abord à chaud puis à froid. Au camp des loges, le lendemain, je fais mon premier discours devant l’ensemble des joueurs. Le message : la responsabilisation. Je fais exprès de poser mon regard dans celui des joueurs. On sait qu’il faut intervenir assez brièvement, avoir une ou deux idées qui tiennent en six phrases fortes. Je me les répète dans la nuit. C’est un discours simple dont on sait qu’il peut se retrouver dans les journaux. Donc je m’adresse aux joueurs en sachant que je m’adresse aussi un peu à tout le monde. »
15 SEPTEMBRE 2010
« Le dîner officiel, il va le manger tout seul dans son assiette »
« Manifestement, Séville a un complexe de supériorité. J’arrive à l’entraînement la veille du match et le panneau d’affichage indique Séville - PSG 4-0 ! C’est d’une indélicatesse incroyable. J’avise le premier Espagnol que je vois qu’il faut enlever ça tout de suite sinon le dîner officiel, le président sévillan va le manger tout seul dans son assiette. Au bout de quelques minutes, cela disparaît. D’habitude, les dîners officiels sont très conviviaux. Là, les Espagnols parlent entre eux. Derrière moi, je vois des tableaux monumentaux. Je m’aperçois que sur le dernier, est peint mon interlocuteur, le président du FC Séville. Je lui demande : « Tous les présidents ici sont peints en pied comme ça de manière majestueuse ? » « Seulement les grands présidents », me répond-il. Bon… C’est ma première Coupe d’Europe comme président, cela doit faire partie de mon apprentissage. Le lendemain, Séville perd 1-0. Ça a dû les détendre. Le vrai souvenir, c’est cette victoire obtenue avec un niveau de jeu et une détermination superbes. C’est le moment clé de notre saison. »
7 NOVEMBRE 2010
« On bat l’OM, ça me prend aux tripes »
« On bat l’OM 2-1 avec la manière. C’est une immense joie, ça me prend aux tripes, ça monte, ça bouillonne, c’est effervescent. Après le match au Parc, je me repasse en boucle les buts sur mon iPhone. A 1h30, je rentre chez moi et je continue à revoir les buts à la télé. Je regarde le classement, je me projette, je ne parviens pas vraiment à dormir. Et on remet ça contre Lyon (le 17 avril dernier), même si la charge symbolique est plus forte quand on bat l’OM. Marseille, Lyon : on gagne contre deux des gros cette saison alors que c’est un reproche que l’on nous faisait. On sent que l’on franchit des étapes. Avant de retrouver le haut niveau européen. Le PSG est le club du futur du football français. J’en suis persuadé. »
16 FÉVRIER 2011
« On s’est cachés dans les vestiaires pour se réchauffer »
« On est allés jouer à Lviv (Ukraine) et à Minsk (Biélorussie) en Ligue Europa. On s’est fait deux matchs à moins 15. Alain Roche (directeur sportif), Bruno Skropeta (directeur de la communication) et moi, on gelait sur place. On ne pouvait même pas assister à l’entraînement. On est allés se cacher dans les vestiaires pour se réchauffer un peu. Les joueurs sont certes des professionnels mais là, c’est du football extrême. On avait mis des gouttelettes d’alcool de menthe pour éviter que les bouteilles d’eau gèlent, elles ont gelé quand même. Les joueurs ne pouvaient pas boire! »
8 MARS 2011
« Des Coca Zéro pour fêter la prolongation de contrat de Sakho »
« Quand on possède un joueur d’exception comme Mamadou, il est primordial pour le club de renouveler son contrat (jusqu’en 2014). La négociation n’a pas été simple. On a dû différer les discussions. J’en étais meurtri. Quand on a bouclé sa prolongation de deux ans avec Mamadou (la première avant Clément Chantôme et Christophe Jallet), j’ai ressenti une immense satisfaction. Avec lui, j’en parle : j’aimerais une carrière à la Maldini, vingt ans dans le même club. On a fêté la signature avec des Coca Zéro et des jus d’orange. Comme quoi, c’est très festif le football! »
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