Le ParisienCitation
Une rechute qui fait très mal au PSG
Piégé par Nice, Paris est retombé dans ses travers. Cet échec, le premier à domicile de la saison, ne manque pas d’inquiéter avant le périlleux déplacement à Marseille du 20 novembre.
Le doute n’est plus permis, le PSG est bien malade. Et il n’est plus question de la grippe A. En subissant sa première défaite de la saison à domicile face à Nice (1-0), l’équipe parisienne s’enlise dangereusement. Avec deux petits points pris lors de ses trois dernières sorties au Parc, et seulement une victoire lors de ses sept derniers matchs, Paris sombre en plein doute et ne doit plus se faire de grandes illusions sur sa saison.
Collectivement, cette équipe n’a pas l’étoffe pour jouer les premiers rôles en L 1. Le 20 novembre, les Parisiens se déplaceront au Stade-Vélodrome en modestes outsiders et sans Claude Makelele, suspendu. Les deux semaines de préparation vont être pénibles. L’analyse est facile, les solutions moins évidentes.
Cette équipe ne progresse pas. Les matchs se suivent et le constat perdure. Le PSG ne progresse pas.
Collectivement, il semble même régresser. Brillant face à Lyon (1-1) et dominateur contre Nancy (1-1) lors de ses deux précédents rendez-vous au Parc des Princes, il s’est montré fébrile et brouillon hier soir. Incapable de concrétiser ses occasions, quand elle s’en est créé, l’équipe parisienne a livré face à Nice un de ses matchs les moins aboutis de la saison. Défensivement, elle continue d’encaisser au moins un but par rencontre, presque toujours dans le dernier quart d’heure. Tant que ces buts seront concédés sur des erreurs individuelles comme celles de Sakho sur le but de Rémy, le problème apparaît insoluble.
Antoine Kombouaré était particulièrement énervé hier après le match. Même si son équipe ne méritait pas de perdre, elle n’avait pas livré une prestation rassurante. Le coach commence à douter de la valeur de son groupe. Il l’a dit en conférence de presse. Le plus optimiste depuis le début de saison, Grégory Coupet, qui n’hésitait pas à parler du titre cet été, pense la même chose. Si les nouveaux Parisiens cèdent à la résignation, la suite de l’exercice 2009-2010 s’annonce pénible car les plus anciens au club ont pris l’habitude de vite baisser pavillon lorsque les difficultés s’amoncellent. Kombouaré va devoir démontrer ses talents de psychologue pour remonter le moral des troupes.
L’OM en point de mire.
En raison des nombreuses absences (Erding convalescent, Sakho, Clément et Giuly grippés), certains membres du club n’étaient pas forcément mécontents du report de OM - PSG le 25 octobre dernier. Le 20 novembre prochain, Paris devra se passer de Hoarau (blessé) et Makelele (suspendu). Le contexte entourant ce match s’annonce particulièrement tendu et les joueurs marseillais seront remontés. A cause de sa première défaite à domicile, Paris, piètre douzième de L 1, ira à Marseille avec une réelle pression. Il n’avait déjà pas besoin de ça alors que le spectre de la crise automnale se précise.
Trois voitures garées à proximité du Parc des Princes ont été incendiées après le match.
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LE MATCH
PSG - NICE 0-1 (0-0)
Spectateurs : 36 300 environ. Arbitre : M. Gautier.
But. Rémy (88e).
Avertissements. PSG : Makelele (27e) ; Nice : Coulibaly (30e), Gace (83e). PSG : Coupet - Jallet, S. Traoré, Sakho, Armand - Makelele (cap.), Chantôme (Ngoyi, 60e) - Giuly (Sankharé, 70e), Sessegnon, Luyindula - Erding.
Entraîneur : Kombouaré.
Nice : Ospina - Mabiala, Apam (cap.), Paisley, Gace - K. Coulibaly (M. Traoré, 76e), Diakité - Rémy, Hellebuyck, Mounier - Bagayoko. Entraîneur : Ollé-Nicolle.
LE BUT
88e. A la suite d’un coup franc mal tiré par Sessegnon, les Niçois partent en contre. Mounier, côté gauche, centre pour Rémy, seul au second poteau. La puissante tête croisée de l’attaquant ne laisse aucune chance à Coupet. 0-1
LE FAIT DU MATCH
68e et 72e. Par deux fois les Parisiens tirent sur la barre. Giuly d’une jolie reprise puis Sessegnon d’une frappe très puissante font trembler la cage d’Ospina qui était battu.
LE CHIFFRE
7 Le but inscrit par le Niçois Rémy est le septième encaissé cette saison par les Parisiens dans le dernier quart d’heure, sur les douze concédés au total. Paris a ainsi laissé filer cinq points entre la 75e et la 90e minute.
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Nice plonge le PSG en plein doute : 1-0
Alors que les Parisiens s'étaient procuré de nombreuses occasions, butant sur le gardien niçois Ospina, c'est le jeune international Loïc Rémy qui a donné la victoire à l'OGC Nice (88').
Paris n'a pas su confirmer son réveil sochalien. Battu en fin de match par Nice (0-1), le PSG paie son manque d'efficacité, à l'image des trois tentatives qui ont échoué sur les montants du but niçois. Au classement, le PSG chute au 12e rang et a gâché toute la confiance accumulé dans le Doubs, à treize jours d'un bouillant clasico contre Marseille au Vélodrome.
Un match qui se jouera sans Claude Makelele, suspendu après son avertissement reçu à la 37e minute.
Sessegnon remuant, Jallet inspiré
Convaincu par la belle prestation de son équipe à Sochaux, Antoine Kombouaré avait décidé de réitérer le système en 4-2-3-1 avec Erding seul pointe, Giuly sur le côté droit et Chantôme au soutien de Makelele. Un choix qui muscle le début de match des Parisiens. Très mobiles et insiprés autour d'un Sessegnon remuant, les Parisiens bousculent un bloc niçois très regroupé. Giuly déclenche la première frappe sur une mauvaise relance azuréenne mais son ballon est contré (4e).
Dans la lignée de sa performance dans le Doubs, Jallet est très saignant au poste d'arrière droit et n'hésite pas à prêter main-forte à ses attaquants. Sur un centre au deuxième poteau de l'ex-Lorientais, Chantôme se retrouve tout seul mais sa reprise de la tête file directement dans les gants d'Ospina (17e).
Nice encaisse et réagit sous l'impulsion d'un Rémy, auteur d'une belle frappe de 20 mètres que Coupet détourne en corner (33e). Mais c'est finalement sur une erreur de Traoré qui laisse filer Bagayoko sur une passe en retrait de Giuly que le PSG se fait sa plus belle frayeur en première période. L'avant-centre niçois s'avance seul devant Coupet mais le retour in-extremis de Sakho l'oblige à frapper au dessus (44e).
Trois tirs parisiens sur les barres
Pressant plus haut en deuxième période, Nice gène beaucoup plus le PSG qui peine à contourner le bloc azuréen. A l'arrachée, Jallet réussit pourtant à s'infiltrer dans la surface et centre pour Erding. Seul devant le but, l'avant-centre parisien place sa tête sur le poteau (55e). Dans la foulée, les Niçois haussent le ton et au terme d'un raid dans la défense du PSG, Mounier vient buter sur Coupet. En embuscade, Bagayoko reprend mais Traoré détourne le ballon du pied sans que l'arbitre ne siffle corner (56e).
Le match s'emballe alors et Ospina est doublement décisif sur un frappe de près de Giuly et la tête sur corner de Luyindula (61e). Le PSG prend totalement le jeu à son compte et se rue sur le but d'Ospina. Mais c'est la déveine qui frappe les attaquants parisiens. Après un raid tout en puissance d'Erding, Giuly expédie une belle volée sur la barre (68e). Dans la foulée, c'est au tour de Sessegnon de voir sa stupéfiante frappe croisée repoussée par le montant du but niçois (74e). Et lorsque le PSG trouve enfin le cadre à l'image de la tête d'Erding sur un très longue ouverture d'Armand, c'est Ospina qui se montre intraitable (85e).
Rémy marque, laissé libre par Armand et Sakho
Des échecs qui resteront longtemps dans les têtes parisiennes au vu de la fin de match niçoise. Esseulé côté gauche, Mounier adresse un centre tendu vers Rémy, laissé libre par Armand et Sakho. L'international tricolore place une tête imparable et replonge le PSG dans le doute (88e).
Déjà promis à une température bouillante, le prochain OM-PSG pourrait prendre des allures dramatiques pour des Parisiens désormais au bord du gouffre.
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LA QUESTION
Pourquoi Ceará et Clément n’étaient-ils pas titulaires ?
Vendredi, à l’issue de l’ultime entraînement, Ceará a ressenti une douleur à un mollet. Un mal récurrent qui a conduit Kombouaré à ménager le Brésilien en le plaçant sur le banc et à le remplacer par Jallet au poste de latéral droit.
Pour Jérémy Clément, qui n’a même pas succédé à Chantôme sorti sur blessure, il s’agit d’une décision purement sportive. « C’est mon choix », a simplement déclaré l’entraîneur parisien.
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« On n’est pas une grande équipe »
ANTOINE KOMBOUARE, entraîneur du PSG
Mâchoire serrée, regard noir, Antoine Kombouaré a du mal à cacher sa colère. C’est d’ailleurs l’un des premiers mots qu’il trouve pour traduire le goût de sa première défaite au Parc dans son costume d’entraîneur.
Cette défaite est-elle rageante, inquiétante, les deux à la fois ?
Antoine Kombouaré. C’est une énorme déception.
(Il réfléchit).Je n’accepte pas ça, ça a du mal à passer. Je suis en colère. Si on veut faire un bon parcours en championnat, il faut rester maître chez soi. Il y a du boulot… Je m’attendais à un match difficile, mais j’avais espoir. On voulait marquer les premiers pour les faire sortir.
Que reprochez-vous à vos joueurs ?
Leur manque d’efficacité. Avant de prendre le but, on est solides. On défend pas trop mal, mais on finit toujours par faire une erreur qui nous coûte un but. Il fallait plus de mouvement. Sur le plan technique, on aurait pu réussir de meilleurs enchaînements. On est tombé sur une équipe de Nice au milieu très fourni et on a eu du mal à trouver les intervalles. Il faut faire plus. Il ne faut pas penser qu’on a manqué de réussite, la victoire, il fallait aller la chercher. Nice a bien joué le coup, ils ont laissé passer l’orage et nous ont fait mal. Quand on a de l’ambition, on doit répondre présent le jour J, une grande équipe doit s’imposer dans ce genre de match.
Le PSG est-il une grande équipe ?
Aujourd’hui non. On n’est pas une grande équipe et je me mets dedans. Si on a cru être une grande équipe, maintenant, on sait qu’il y a encore un long chemin à faire. Il va vite falloir se remettre à bosser.
Commencez-vous à regarder le bas du classement ?
Non, je regarde vers Marseille. On essaiera d’aller chercher une victoire là-bas (NLDR : le 20 novembre).
Une victoire aurait été le meilleur moyen de préparer ce match. On a quinze jours pour relever la tête et aller faire un résultat là-bas.
Comment le PSG peut-il se montrer aussi séduisant à Sochaux et aussi décevant une semaine plus tard ?
Ça veut dire qu’on est convalescent et qu’il nous reste beaucoup de boulot. Après Sochaux, j’étais content, mais vigilant. J’attendais une confirmation, ce n’est pas arrivé. Ce n’est pas grave, on va reprendre le boulot.
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Comme un air de crise
Ce n'est pas la crise à Paris, assure-t-on dans les couloirs du Parc des Princes. Mais l’attitude des joueurs laisse à penser le contraire. A l’issue du match, seuls Grégory Coupet et Mevlut Erding, sont venus s’exprimer. Cette saison, l’ensemble de l’effectif est pourtant tenu de se présenter devant la presse. Mais hier soir, une grande majorité a préféré dribbler les caméras pour rejoindre directement le parking.
L’UJSF, chargée d’encadrer les relations entre les clubs et les médias, entend dénoncer ces comportements dans le procès-verbal adressé la Ligue de foot.
« Notre défaite est très inquiètante »
Après le coup de sifflet final, les Parisiens n’ont pu, en revanche, se soustraire à la cinglante mise au point d’Antoine Kombouaré. « Il nous a passé un sacré savon, confirme Grégory Coupet. On a senti qu’il avait les boules. Mais il faut qu’il sache que nous aussi. On va essayer de se rattraper. » Avec sa franchise habituelle, le portier parisien ne mâche pas ses mots. « On peut parler de malchance. On peut aussi évoquer la maladresse, poursuit-il. Mais il serait temps de ne plus se cacher derrière des excuses. Il faudrait qu’on soit plus durs envers nous-même. Sur ce match, on n’a pas su être décisifs. C’est une grande désillusion car nous n’avons pas réussi à bonifier notre bon résultat à Sochaux (NDLR, 4-1) . »
Les traits tirés, Mevlut Erding dresse également un bilan sans complaisance. « La semaine dernière, on a eu de la réussite. Pas ce soir (hier soir) . Mais il ne faut pas se réfugier derrière ça. Nous n’avons pas su être efficaces devant le but. » En raison de la trêve internationale, les Parisiens ne joueront plus avant deux semaines et un déplacement à Marseille, le 20 novembre. « Notre défaite est très inquiètante en vue de la préparation de ce match. Si on n’est pas capables de gagner contre Nice à domicile, on n’arrivera jamais à gagner au Vélodrome, indique Coupet, visiblement désabusé. Le coach va nous faire bosser comme des malades. Il va être très tendu et très exigeant. Les quinze prochains jours vont être costauds. »