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Grandes manoeuvres à la tête du PSG
Sébastien Bazin, le patron de Colony Capital, va bientôt laisser son fauteuil de président. Mais le fonds américain va renforcer sa position dans le capital du club.
Comme nous le révélions hier, Sébastien Bazin ne sera bientôt plus président du PSG. Lundi soir, un conseil d’administration du club est programmé. Cette réunion pourrait être l’occasion de valider cette décision et éventuellement d’annoncer le successeur du patron de Colony Capital Europe.
Le nouvel organigramme sera dévoilé le moins prochain, a priori avant le 10 juillet.
Si ce calendrier est respecté, le président du fonds d’investissement sera resté cinq mois dans l’ancien fauteuil de Charles Villeneuve. Une gouvernance plus courte que celle de Charles Biétry (de mai à décembre 1998), à peine plus longue que l’intérim de Charles Tahar (d’avril à mai 2008). En trois ans, le club de la capitale aura donc consumé quatre présidents. Un record dont personne ne se glorifie du côté du Parc des Princes. La succession de présidents, qu’ils soient intérimaires ou pas, (Cayzac, Tahar, Villeneuve, Bazin, et donc le futur patron) sur une période de deux ans ternit également l’image du club. Pourtant, cette énième transition n’est pas la conséquence d’une crise et va se faire en douceur. C’est assez rare pour être signalé.
Pourquoi Sébastien Bazin quitte la présidence ? Depuis le départ de Charles Villeneuve en février dernier, il a clairement signifié que sa prise de fonction était temporaire. Faute d’avoir trouvé le candidat idéal, Bazin a préféré assumer ce rôle afin d’offrir au club une seconde moitié de saison sereine et de se donner du temps pour dénicher la perle rare. Au fil des semaines, il s’est donc appuyé sur Philippe Boindrieux, le directeur général, et Alain Roche, responsable du recrutement. Cette organisation fonctionnant parfaitement, il s’était fait à l’idée un moment de continuer ainsi. Mais la fin de saison mouvementée qu’a connue le PSG a peut-être fini de le convaincre de passer la main. Le patron de Colony va retrouver l’ombre. Fidèle à sa ligne de conduite, Bazin préfère définitivement une personne plus disponible que lui pour gérer le quotidien du PSG. Comme en cette période de mercato où il est très sollicité par les différents agents de joueurs. Mais en tant qu’actionnaire majoritaire, il restera le grand patron et continuera de trancher sur tous les dossiers majeurs, à commencer par celui sur l’éventuelle arrivée de Patrick Vieira.
Quelles seront les conséquences sur l’organisation du club ? « Bazin reste actionnaire ? Alors ça ne change rien ! » Cette réaction spontanée d’un cadre de l’équipe, sous couvert d’anonymat, résume tout. Le faux départ de Sébastien Bazin n’aura aucune conséquence directe sur les joueurs, beaucoup plus impatients de découvrir leur nouvel entraîneur que leur futur président. Pour Antoine Kombouaré, en revanche, le nom du futur patron du club revêt une réelle importance. On dit souvent que les résultats d’un club dépendent de l’attelage président-entraîneur. Homme droit au caractère bien trempé, Kombouaré ne supportera pas un président interventionniste dans le secteur sportif. On peut également s’interroger sur les conséquences de ce changement en pleine période de mercato, un dossier sur lequel Bazin s’investit beaucoup. On peut toutefois penser que l’homme d’affaires et le futur président auront d’ores et déjà discuté de tous ces sujets avant la prise de fonction de ce dernier. Du côté du Parc des Princes, l’organigramme devrait revenir à sa précédente version, celle de l’ère Villeneuve. Philippe Boindrieux, Bruno Skropeta et Alain Roche devraient garder leurs fonctions respectives.
Est-ce un premier pas vers un retrait de Colony Capital ? Officiellement, non. Cela n’a rien à voir, la décision de Sébastien Bazin est personnelle et non stratégique. D’autant plus qu’il va renforcer sa présence dans le capital du club (voir page ci-contre). Néanmoins, après trois années au PSG, dire que Colony Capital réfléchit à son futur désengagement est une évidence. Mais rien ne devrait intervenir avant au moins un an. Entre-temps, Colony va continuer de travailler sur quelques projets immobiliers, à commencer par la modernisation du Parc des Princes. De l’issue de ce dossier dépend en partie la durée de son engagement au PSG.
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Colony va racheter les parts de Morgan Stanley
Colony capital va racheter les parts de Morgan Stanley dans les prochains jours. Lassé d’attendre un éventuel repreneur qui n’est jamais venu et pressé par son coactionnaire américain, fortement décidé à se désengager depuis plusieurs mois, Sébastien Bazin, le patron de Colony Capital Europe, a été contraint de reprendre les participations de la banque d’affaires.
Ce n’était pas le plan imaginé au départ. Très vite, Morgan Stanley, arrivé au printemps 2006 à égalité avec Colony et Butler à l’époque, a manifesté sa volonté de sortir du capital du PSG. Les mauvais résultats sportifs et financiers des deux premières saisons ont convaincu les dirigeants de la banque de ne plus mettre d’argent dans le club et de s’en aller. D’autant que tout le monde au sein de l’organisme financier ne voyait pas cet investissement, réalisé par la filiale anglaise, d’un très bon oeil.
Colony tout puissant
La Banque Lazard, qui s’était occupée de la vente du PSG par Canal + en 2006, a été mandatée pour trouver un successeur à Morgan Stanley il y a plus d’un an. Depuis, les repreneurs peu nombreux qui se sont manifestés ont été jugés pas assez crédibles et (ou) leurs offres trop faibles pour être acceptées.
Colony Capital, déjà actionnaire majoritaire depuis janvier 2008 et le rachat de la majorité des parts de Butler Capital Partners, va donc prochainement posséder près de 95,8 % du PSG. Butler gardant 4,2 %.
A défaut d’avoir vraiment souhaité ce rebondissement capitalistique, Colony Capital est désormais tout puissant dans le capital du club parisien. Cela va encore plus simplifier les prises de décision. Et surtout s’il décide de vendre le club, dans un an ou deux, Bazin aura plus de facilité à le faire même si Walter Butler dispose d’un droit de regard prioritaire.
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Qui remplacera Bazin à la présidence ?
Sébastien BAZIN n’a pas encore officiellement désigné son successeur à la tête du PSG. Il pourrait le faire lundi soir devant le conseil d’administration du club ou plus tard s’il n’a pas réussi encore à trancher.
Depuis plusieurs semaines, il s’appuie ainsi sur une liste de trois noms dont celui de Patrice Clerc, comme nous le révélions hier.
Agé de 60 ans, ancien patron d’Amaury Sport Organisation (ASO) et directeur de Roland-Garros de 1984 à 2000, ce dernier retient toute l’attention de Bazin. D’une compétence reconnue, il connaît parfaitement le milieu du sport et maîtrise tous les rouages de la communication, deux qualités recherchées par l’actuel président du PSG. Les deux hommes se connaissent et s’apprécient.
Il y a encore quinze jours, la seconde piste menait à Axel Duroux, ancien producteur de programmes télévisuels chez Endemol puis président du directoire du groupe RTL en France. Son profil plaisait beaucoup à Bazin, des discussions auraient d’ailleurs été entamées. Mais ce journaliste de 46 ans vient tout juste d’être nommé au poste de directeur général de TF 1, rendant ainsi cette piste caduque.
Une surprise n’est pas à exclure
Un mystère demeurait encore hier soir sur le troisième nom de cette liste. Celui de Christophe Chenut, membre du conseil d’administration du PSG et patron de Lacoste, revenait avec insistance. Cette piste n’est pourtant pas d’actualité tout comme celles menant au journaliste, ancien patron des sports de Canal +, Karl Olive et à l’ex-président de Sochaux, Jean-Claude Plessis. Le nom de Christophe Bouchet, patron de Sportfive, a également circulé. Ce dernier avait d’ailleurs été approché en janvier par Bazin pour prendre la succession de Charles Villeneuve. Il possède lui aussi le profil idéal puisqu’il a déjà dirigé un club de football et sait gérer la pression médiatique. Mais un ancien président marseillais (2002-2005) peut-il diriger le PSG ? Selon nos informations, Bouchet n’a pas été contacté dernièrement.
Le troisième candidat serait un proche de Sébastien Bazin qui n’est pas issu des médias. Un nom gardé bien secret. Il n’est donc pas exclu que l’actionnaire majoritaire du PSG réserve une surprise, à l’image de ce qu’il avait fait la saison dernière en nommant Charles Villeneuve.
Le Parisien