Citation
« On veut le nouveau Messi »
NASSER AL-KHELAÏFI, devenu, hier, le nouvel homme fort du PSG, avoue de grandes ambitions pour le club de la capitale.
Le rendez-vous avait été donné au hier, en milieu de journée. En arrivant sur place, Nasser al-Khelaïfi s’est extasié devant la façade du palace parisien, propriété du fonds Qatari Diar. s’est étonné l’ancien tennisman, beaucoup plus au fait des questions sportives. Dans un salon de l’hôtel, le futur président du conseil de surveillance du PSG a ensuite parlé avec passion de sa nouvelle acquisition.
« QUEL EST VOTRE SENTIMENT à l’heure de devenir officiellement le nouveau propriétaire du PSG ?
– Bien sûr, nous sommes très heureux d’acheter 70 % du PSG. C’est un grand moment. Je sais que notre arrivée suscite beaucoup d’espoirs autour du club. Sachez que, nous aussi, nous sommes emplis d’espoirs. On est ici avec des objectifs et des stratégies bien définis. On veut amener le PSG très haut. Ces ambitions, il est normal qu’elles déclenchent des réactions positives auprès des fans du club.
– Pourquoi le Qatar achète-t-il le PSG alors qu’il n’était pas allé au bout de ses démarches en 2006 ?
– Pour être honnête, il y a cinq ans, je n’étais pas sur le dossier, donc il m’est difficile de répondre. Cette fois, c’était différent. On s’est impliqué sur ce projet pendant plus d’un an. On était vraiment très motivés à l’idée d’acquérir le Paris-Saint-Germain. Et quand vous voulez vraiment quelque chose, vous faites en sorte de l’obtenir.
– Quelle est votre stratégie pour le club ?
– Nous avons défini une première stratégie pour les cinq prochaines années. On n’est pas là sur du court terme, mais vraiment sur du long terme. Le PSG a un potentiel énorme : c’est quand même le seul club d’une capitale dont l’agglomération compte 12 millions d’habitants. C’est quelque chose d’unique en Europe. Notre objectif est d’abord de participer à chaque Ligue des champions dès 2012. Ensuite, à partir de 2015, on aspire à jouer un rôle majeur dans cette compétition.
– Quel est le lien entre l’achat du PSG et l’acquisition par AlJazira Sports de certains droits sur la L 1 à partir de 2012 (*) ?
– Si les deux achats ont coïncidé, c’est un peu un hasard. Le PSG était un dossier qu’on suivait depuis plus de un an. Entre-temps, il y a eu cette opportunité qui est apparue pour les droits TV. Mais je ne suis pas là pour en parler aujourd’hui. (Il sourit.)
– En quoi votre engagement au PSG se rattache-t-il à l’organisation de la Coupe du monde 2022 par le Qatar ?
– Les deux dossiers n’ont rien à voir. On est au club d’aujourd’hui jusqu’à… toujours ! Il n’y a pas d’échéance fixée pour la revente du PSG. Dans dix ans ? Vingt ans ? Je n’en sais rien. Je répète, c’est un engagement sur du très long terme.
– Il se dit que vous visez le titre de champion de France dès la saison 2011-2012…
– (Il sourit.) On veut être en Ligue des champions la saison suivante, donc il faudra bien finir parmi les trois premiers du Championnat. Après, oui, tous les clubs rêvent d’être champions. Mais la priorité sera d’être chaque année en C 1.
« Rester au Parc ? Trop tôt pour répondre »
– Quels moyens allez-vous investir, cet été, sur le marché des transferts ?
– Nous sommes venus au PSG pour investir dans le club et les achats de joueurs, c’est évident. Aujourd’hui, nous négocions avec différents joueurs et ces discussions doivent rester confidentielles. Je peux juste vous dire une chose très importante : on sait comment dépenser notre argent. On n’est pas là pour jeter l’argent par les fenêtres, mais pour réaliser des investissements réfléchis et efficaces.
– Des joueurs comme Eto’o et Kaka pourraient-ils signer désormais au PSG ?
– Ce sont des grands joueurs, des légendes du football, même. Mais aujourd’hui, on veut surtout le nouveau Messi. On ne cherche pas à recruter Lionel Messi, mais on veut investir dans les très grands talents de demain. Et, parmi eux, il y aura des joueurs français.
– Ce sera l’une des missions de Leonardo, votre futur directeur sportif ?
– Aujourd’hui, Leonardo est encore sous contrat avec l’Inter Milan. Il n’est pas encore au PSG. On discute avec lui mais, tant qu’il ne sera pas officiellement à Paris, je ne parlerai pas de son rôle au sein du club. C’est quelqu’un de très honnête, de très agréable et qui respecte beaucoup le club qui l’a employé jusqu’à présent. Pour l’instant, il ne travaille pas pour nous. Après, ce sera différent.
– La semaine dernière, Robin Leproux a déclaré qu’il serait celui qui décide en matière de recrutement. Aura-t-il réellement cette prérogative ?
– La semaine dernière, le club appartenait à Colony Capital. Désormais, il appartient à QSI. Robin Leproux sera le président. L’entraîneur restera également en place. On le lui a dit lorsqu’on l’a rencontré. Il a eu d’excellents résultats la saison dernière. On a confiance dans le management actuel. Maintenant, on est propriétaire du club depuis
seulement une heure. En signant l’acte de vente, on n’était pas là pour parler des situations des uns et des autres. D’autant que je n’ai pas encore été nommé officiellement président du conseil de surveillance. Mais il y aura certaines discussions ultérieurement avec des gens du club…
– En 2012-2013, le PSG ira jouer au Stade de France pendant les travaux de rénovation du Parc des Princes. Êtes-vous sûr de revenir au Parc ensuite et d’y rester sur la durée ?
– Il est trop tôt pour répondre à cette question. Il y a des discussions à ce sujet, c’est évident. Mais je ne peux pas encore apporter de réponse définitive. »
JÉRÔME TOUBOUL
(*) La chaîne a obtenu le droit de diffuser le match de L 1 du vendredi soir et celui du dimanche après-midi sur la période 2012-2016 contre 90 M par an.
NASSER AL-KHELAÏFI, devenu, hier, le nouvel homme fort du PSG, avoue de grandes ambitions pour le club de la capitale.
Le rendez-vous avait été donné au hier, en milieu de journée. En arrivant sur place, Nasser al-Khelaïfi s’est extasié devant la façade du palace parisien, propriété du fonds Qatari Diar. s’est étonné l’ancien tennisman, beaucoup plus au fait des questions sportives. Dans un salon de l’hôtel, le futur président du conseil de surveillance du PSG a ensuite parlé avec passion de sa nouvelle acquisition.
« QUEL EST VOTRE SENTIMENT à l’heure de devenir officiellement le nouveau propriétaire du PSG ?
– Bien sûr, nous sommes très heureux d’acheter 70 % du PSG. C’est un grand moment. Je sais que notre arrivée suscite beaucoup d’espoirs autour du club. Sachez que, nous aussi, nous sommes emplis d’espoirs. On est ici avec des objectifs et des stratégies bien définis. On veut amener le PSG très haut. Ces ambitions, il est normal qu’elles déclenchent des réactions positives auprès des fans du club.
– Pourquoi le Qatar achète-t-il le PSG alors qu’il n’était pas allé au bout de ses démarches en 2006 ?
– Pour être honnête, il y a cinq ans, je n’étais pas sur le dossier, donc il m’est difficile de répondre. Cette fois, c’était différent. On s’est impliqué sur ce projet pendant plus d’un an. On était vraiment très motivés à l’idée d’acquérir le Paris-Saint-Germain. Et quand vous voulez vraiment quelque chose, vous faites en sorte de l’obtenir.
– Quelle est votre stratégie pour le club ?
– Nous avons défini une première stratégie pour les cinq prochaines années. On n’est pas là sur du court terme, mais vraiment sur du long terme. Le PSG a un potentiel énorme : c’est quand même le seul club d’une capitale dont l’agglomération compte 12 millions d’habitants. C’est quelque chose d’unique en Europe. Notre objectif est d’abord de participer à chaque Ligue des champions dès 2012. Ensuite, à partir de 2015, on aspire à jouer un rôle majeur dans cette compétition.
– Quel est le lien entre l’achat du PSG et l’acquisition par AlJazira Sports de certains droits sur la L 1 à partir de 2012 (*) ?
– Si les deux achats ont coïncidé, c’est un peu un hasard. Le PSG était un dossier qu’on suivait depuis plus de un an. Entre-temps, il y a eu cette opportunité qui est apparue pour les droits TV. Mais je ne suis pas là pour en parler aujourd’hui. (Il sourit.)
– En quoi votre engagement au PSG se rattache-t-il à l’organisation de la Coupe du monde 2022 par le Qatar ?
– Les deux dossiers n’ont rien à voir. On est au club d’aujourd’hui jusqu’à… toujours ! Il n’y a pas d’échéance fixée pour la revente du PSG. Dans dix ans ? Vingt ans ? Je n’en sais rien. Je répète, c’est un engagement sur du très long terme.
– Il se dit que vous visez le titre de champion de France dès la saison 2011-2012…
– (Il sourit.) On veut être en Ligue des champions la saison suivante, donc il faudra bien finir parmi les trois premiers du Championnat. Après, oui, tous les clubs rêvent d’être champions. Mais la priorité sera d’être chaque année en C 1.
« Rester au Parc ? Trop tôt pour répondre »
– Quels moyens allez-vous investir, cet été, sur le marché des transferts ?
– Nous sommes venus au PSG pour investir dans le club et les achats de joueurs, c’est évident. Aujourd’hui, nous négocions avec différents joueurs et ces discussions doivent rester confidentielles. Je peux juste vous dire une chose très importante : on sait comment dépenser notre argent. On n’est pas là pour jeter l’argent par les fenêtres, mais pour réaliser des investissements réfléchis et efficaces.
– Des joueurs comme Eto’o et Kaka pourraient-ils signer désormais au PSG ?
– Ce sont des grands joueurs, des légendes du football, même. Mais aujourd’hui, on veut surtout le nouveau Messi. On ne cherche pas à recruter Lionel Messi, mais on veut investir dans les très grands talents de demain. Et, parmi eux, il y aura des joueurs français.
– Ce sera l’une des missions de Leonardo, votre futur directeur sportif ?
– Aujourd’hui, Leonardo est encore sous contrat avec l’Inter Milan. Il n’est pas encore au PSG. On discute avec lui mais, tant qu’il ne sera pas officiellement à Paris, je ne parlerai pas de son rôle au sein du club. C’est quelqu’un de très honnête, de très agréable et qui respecte beaucoup le club qui l’a employé jusqu’à présent. Pour l’instant, il ne travaille pas pour nous. Après, ce sera différent.
– La semaine dernière, Robin Leproux a déclaré qu’il serait celui qui décide en matière de recrutement. Aura-t-il réellement cette prérogative ?
– La semaine dernière, le club appartenait à Colony Capital. Désormais, il appartient à QSI. Robin Leproux sera le président. L’entraîneur restera également en place. On le lui a dit lorsqu’on l’a rencontré. Il a eu d’excellents résultats la saison dernière. On a confiance dans le management actuel. Maintenant, on est propriétaire du club depuis
seulement une heure. En signant l’acte de vente, on n’était pas là pour parler des situations des uns et des autres. D’autant que je n’ai pas encore été nommé officiellement président du conseil de surveillance. Mais il y aura certaines discussions ultérieurement avec des gens du club…
– En 2012-2013, le PSG ira jouer au Stade de France pendant les travaux de rénovation du Parc des Princes. Êtes-vous sûr de revenir au Parc ensuite et d’y rester sur la durée ?
– Il est trop tôt pour répondre à cette question. Il y a des discussions à ce sujet, c’est évident. Mais je ne peux pas encore apporter de réponse définitive. »
JÉRÔME TOUBOUL
(*) La chaîne a obtenu le droit de diffuser le match de L 1 du vendredi soir et celui du dimanche après-midi sur la période 2012-2016 contre 90 M par an.
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L’homme des gros dossiers
AU PARC DES PRINCES, cela fait au moins huit jours qu’on le considère comme le nouveau boss. De passage au siège du PSG, Nasser al-Khelaïfi commence à se pencher sur les rouages du club, à scruter les détails, jusqu’à recommander un changement de moquette par endroits… Marié, père de famille, il laisse filtrer peu de choses sur sa vie privée, en dehors du tennis, ce sport qu’il pratiqua jusqu’à défendre les couleurs du Qatar en Coupe Davis, entre 1992 et 2002.
À trente-sept ans, Nasser al-Khelaïfi est devenu l’homme clé de la politique sportive de l’émirat, à l’influence croissante sur tous les continents. À Al-Jazira Sports, il a gravi tous les échelons, jusqu’au poste de président, développant son sens des affaires à travers les négociations d’acquisition de droits TV, de la Coupe du monde 2022, dont son pays sera l’hôte, jusqu’à l’exclusivité récemment obtenue sur deux matches de L 1 par journée, à partir de 2012. Son costume de dirigeant de la chaîne qatarienne lui a permis d’étoffer son carnet d’adresses dans le monde du foot. Il a notamment engagé comme consultants Johan Cruyff, Cesare Maldini et Arsène Wenger. Lors de la dernière Coupe du monde, au cours d’un repas en Afrique du Sud, il proposa même au manager d’Arsenal de devenir le manager général du PSG, à une époque où le projet de rachat du club était encore entouré de la plus haute confidentialité, un mot qu’il semble particulièrement apprécier.
Le futur président du conseil de surveillance du club parisien est un homme de confiance du cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le prince héritier du Qatar, et de Jassim, son frère aîné. Cet homme souriant et carré à la fois, qui maîtrise beaucoup mieux l’anglais que le français, donne l’impression de balancer entre décontraction et discrétion. Fraîchement nommé à la tête de Qatar Sports Investments, propriétaire depuis hier de 70 % du PSG, il dit admirer Barcelone pour la « beauté de son jeu et de ses joueurs », mais ne revendique aucun modèle de club. Il semble loin, notamment, d’une démesure à la Manchester City, propriété des « concurrents » d’Abu Dhabi. « Il fait attention à l’argent qu’il gère, confie l’un de ses proches, et il s’attache à être bien entouré. » Son entourage majeur restera toujours le palais de Doha : les nombreux textos qu’il reçoit du cheikh Tamim auront désormais valeur de feu vert sur des grandes opérations du PSG. – J. T.
AU PARC DES PRINCES, cela fait au moins huit jours qu’on le considère comme le nouveau boss. De passage au siège du PSG, Nasser al-Khelaïfi commence à se pencher sur les rouages du club, à scruter les détails, jusqu’à recommander un changement de moquette par endroits… Marié, père de famille, il laisse filtrer peu de choses sur sa vie privée, en dehors du tennis, ce sport qu’il pratiqua jusqu’à défendre les couleurs du Qatar en Coupe Davis, entre 1992 et 2002.
À trente-sept ans, Nasser al-Khelaïfi est devenu l’homme clé de la politique sportive de l’émirat, à l’influence croissante sur tous les continents. À Al-Jazira Sports, il a gravi tous les échelons, jusqu’au poste de président, développant son sens des affaires à travers les négociations d’acquisition de droits TV, de la Coupe du monde 2022, dont son pays sera l’hôte, jusqu’à l’exclusivité récemment obtenue sur deux matches de L 1 par journée, à partir de 2012. Son costume de dirigeant de la chaîne qatarienne lui a permis d’étoffer son carnet d’adresses dans le monde du foot. Il a notamment engagé comme consultants Johan Cruyff, Cesare Maldini et Arsène Wenger. Lors de la dernière Coupe du monde, au cours d’un repas en Afrique du Sud, il proposa même au manager d’Arsenal de devenir le manager général du PSG, à une époque où le projet de rachat du club était encore entouré de la plus haute confidentialité, un mot qu’il semble particulièrement apprécier.
Le futur président du conseil de surveillance du club parisien est un homme de confiance du cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le prince héritier du Qatar, et de Jassim, son frère aîné. Cet homme souriant et carré à la fois, qui maîtrise beaucoup mieux l’anglais que le français, donne l’impression de balancer entre décontraction et discrétion. Fraîchement nommé à la tête de Qatar Sports Investments, propriétaire depuis hier de 70 % du PSG, il dit admirer Barcelone pour la « beauté de son jeu et de ses joueurs », mais ne revendique aucun modèle de club. Il semble loin, notamment, d’une démesure à la Manchester City, propriété des « concurrents » d’Abu Dhabi. « Il fait attention à l’argent qu’il gère, confie l’un de ses proches, et il s’attache à être bien entouré. » Son entourage majeur restera toujours le palais de Doha : les nombreux textos qu’il reçoit du cheikh Tamim auront désormais valeur de feu vert sur des grandes opérations du PSG. – J. T.
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Le budget rehaussé à 150m
C’EST DANS UNE AMBIANCE décrite comme « plutôt tendue » que l’acte de vente de 70 % des actions du PSG a été signé, hier matin, à Paris, au cabinet d’avocats Mayer Brown. Déduction faite des dettes du club, proches de 20M , l’opération ne rapporterait que 17M à Colony, loin des 100 M dépensés depuis 2006 et en attendant le chiffrage définitif des pertes pour la saison 2010-2011.
L’investissement n’est donc pas spécialement rentable pour Colony, qui espère se rattraper sur deux fronts : la gestion longue durée du Parc des Princes, dont le bail pourrait lui être attribué en septembre par la Mairie de Paris (propriétaire du stade), et la vente des 29 % d’actions qu’il lui reste, Butler Capital Partners conservant 1 %. Initialement, Colony disait vouloir rester jusqu’en 2015 dans le capital du club. En fait, Qatar Sports Investments pourrait devenir propriétaire à 100 % dès que Colony aura réglé le dossier du Parc. Dans les faits, QSI va gouverner seul dès maintenant : alors que les douze membres du conseil de surveillance ont envoyé leur lettre de démission, le prochain conseil, présidé par Nasser al-Khelaïfi, devrait compter cinq membres au maximum, dont Sophie Jordan, l’avocate des Qatariens, et Simon Tahar, le dernier survivant des « historiques ». Hier, le président de l’Association PSG a d’ailleurs signé une nouvelle convention de cinq ans régissant les rapports de son entité avec la SASP, désormais aux mains de QSI.
Par ailleurs, lors de leur retour devant la DNCG, avant hier, les nouveaux propriétaires du club ont présenté un budget revu à la hausse. Initialement de 80M , il s’élèverait désormais à 150M, la différence provenant de la somme qui pourrait finalement être investie, cet été, sur le marché des transferts. – J. T.
C’EST DANS UNE AMBIANCE décrite comme « plutôt tendue » que l’acte de vente de 70 % des actions du PSG a été signé, hier matin, à Paris, au cabinet d’avocats Mayer Brown. Déduction faite des dettes du club, proches de 20M , l’opération ne rapporterait que 17M à Colony, loin des 100 M dépensés depuis 2006 et en attendant le chiffrage définitif des pertes pour la saison 2010-2011.
L’investissement n’est donc pas spécialement rentable pour Colony, qui espère se rattraper sur deux fronts : la gestion longue durée du Parc des Princes, dont le bail pourrait lui être attribué en septembre par la Mairie de Paris (propriétaire du stade), et la vente des 29 % d’actions qu’il lui reste, Butler Capital Partners conservant 1 %. Initialement, Colony disait vouloir rester jusqu’en 2015 dans le capital du club. En fait, Qatar Sports Investments pourrait devenir propriétaire à 100 % dès que Colony aura réglé le dossier du Parc. Dans les faits, QSI va gouverner seul dès maintenant : alors que les douze membres du conseil de surveillance ont envoyé leur lettre de démission, le prochain conseil, présidé par Nasser al-Khelaïfi, devrait compter cinq membres au maximum, dont Sophie Jordan, l’avocate des Qatariens, et Simon Tahar, le dernier survivant des « historiques ». Hier, le président de l’Association PSG a d’ailleurs signé une nouvelle convention de cinq ans régissant les rapports de son entité avec la SASP, désormais aux mains de QSI.
Par ailleurs, lors de leur retour devant la DNCG, avant hier, les nouveaux propriétaires du club ont présenté un budget revu à la hausse. Initialement de 80M , il s’élèverait désormais à 150M, la différence provenant de la somme qui pourrait finalement être investie, cet été, sur le marché des transferts. – J. T.
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Le Parc, dossier sensible
EN PRÉSENCE de Sébastien Bazin et de Robin Leproux, Chantal Jouanno, la ministre des Sports, a annoncé hier le déblocage par l’État de 10M pour aider à la rénovation du Parc des Princes. Cette somme ne sera pas prise sur l’enveloppe des 158M prévus pour la rénovation des dix autres stades français sélectionnés pour l’Euro 2016, mais vient s’y ajouter. « Quand on aime, on ne compte pas » , a-t-elle expliqué tout en rappelant que la Mairie de Paris, propriétaire du stade, avait refusé d’injecter le moindre euro dans les travaux, évalués à 100M . En contrepartie, l’Hôtel de Ville s’est engagé à octroyer un bail emphytéotique (sans doute de quarante ans) au prochain exploitant du stade. Ce bail se substituera à l’actuelle concession, qui court jusqu’en 2014. Seul en lice, Colony Capital, associé à Vinci, espère obtenir ce bail en septembre, alors que le dossier devait initialement être bouclé en janvier dernier. Dans l’interview qu’il nous a accordée (lire ci-dessus), Nasser al-Khelaïfi déclare néanmoins qu’il ignore si le PSG restera le club résident du Parc sur le long terme. Cette position pourrait-elle remettre en cause la position de Colony et Vinci, qui s’apprêtent à investir 90 M dans la rénovation ? L’acte de vente signé, hier, avec Qatar Sports Investments, n’imposerait pas aux propriétaires du club de rester au Parc sur une durée garantie. – J. T.
EN PRÉSENCE de Sébastien Bazin et de Robin Leproux, Chantal Jouanno, la ministre des Sports, a annoncé hier le déblocage par l’État de 10M pour aider à la rénovation du Parc des Princes. Cette somme ne sera pas prise sur l’enveloppe des 158M prévus pour la rénovation des dix autres stades français sélectionnés pour l’Euro 2016, mais vient s’y ajouter. « Quand on aime, on ne compte pas » , a-t-elle expliqué tout en rappelant que la Mairie de Paris, propriétaire du stade, avait refusé d’injecter le moindre euro dans les travaux, évalués à 100M . En contrepartie, l’Hôtel de Ville s’est engagé à octroyer un bail emphytéotique (sans doute de quarante ans) au prochain exploitant du stade. Ce bail se substituera à l’actuelle concession, qui court jusqu’en 2014. Seul en lice, Colony Capital, associé à Vinci, espère obtenir ce bail en septembre, alors que le dossier devait initialement être bouclé en janvier dernier. Dans l’interview qu’il nous a accordée (lire ci-dessus), Nasser al-Khelaïfi déclare néanmoins qu’il ignore si le PSG restera le club résident du Parc sur le long terme. Cette position pourrait-elle remettre en cause la position de Colony et Vinci, qui s’apprêtent à investir 90 M dans la rénovation ? L’acte de vente signé, hier, avec Qatar Sports Investments, n’imposerait pas aux propriétaires du club de rester au Parc sur une durée garantie. – J. T.
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« Si on a des résultats, je resterai… »
ANTOINE KOMBOUARE, l’entraîneur parisien, a conseillé à son groupe de faire abstraction de ce qui se dit à l’extérieur et lui a confié que les résultats conditionneront son avenir.
CE NE SONT PAS les nouveaux actionnaires qatariens qui ont accueilli les joueurs parisiens, hier après-midi, au Camp des Loges, mais plusieurs dizaines de supporters réclamant la démission du président du club, Robin Leproux, le retour des abonnements et Leonardo. S’il n’avait pas fait 25 degrés, on aurait presque pu se croire en plein mois de novembre, au coeur des années 2000, quand les crises automnales sévissaient. Mais non, on était le 30 juin, jour de reprise d’entraînement, jour de reprise du club également par Qatar Sport Investments, qui avait confirmé Antoine Kombouaré dans ses fonctions le 22 juin.
Quelques minutes avant d’effectuer le premier footing en forêt de Saint-Germain-en-Laye avec son groupe, l’entraîneur parisien avait confié à ses joueurs : « J’ai été maintenu à la tête de l’équipe et je sais que si on a des résultats je resterai, sinon je partirai. Parmi vous, il y en a qui ne resteront pas cet été mais, pour le moment, je vous demande de vous concentrer sur votre travail et de ne pas écouter ou lire tout ce qui se dit. » Devant la presse, ensuite, Kombouaré s’est réjoui des « moyens énormes qui arrivent » et glisse : « L’idée est de franchir un palier avec un objectif à court terme de participer à la Ligue des champions. J’attends de voir les joueurs. En tout cas, il y a beaucoup d’excitation. »
Il attend aussi de rencontrer Leonardo, toujours sous contrat avec l’Inter Milan, qui devrait être le futur directeur sportif du PSG. « Il est arrivé ? demande Kombouaré à l’intention des journalistes, avec un zest d’ironie. Tant que ce n’est pas officiel, j’attends. Mais je serai amener à travailler en étroite collaboration avec lui s’il vient et j’aurai, bien sûr, mon mot à dire sur le recrutement. » Un recrutement qui passera peut-être par quelques prolongations de contrat, notamment celle de Ludovic Giuly, libre depuis hier, évidemment absent de la séance, et avec qui les discussions ont été gelées. « C’est lui qui les a interrompues, explique le technicien kanak. Parce que ce qu’on lui proposait ne le satisfaisait pas. »
Pour la reprise, en tout cas, Kombouaré ne comptait qu’une seule recrue, Nicolas Douchez, et deux joueurs de retour de prêt, Granddi Ngoyi (Brest) et Loris Arnaud (Angers, L 2). Hoarau, Gameiro et Sakho n’arriveront que le 9 juillet alors que Nene est attendu mardi prochain.
DAMIEN DEGORRE
SÉANCES À HUIS CLOS. – Toutes les séances du PSG seront à huis clos jusqu’à dimanche. Les Parisiens s’entraîneront aujourd’hui ce matinet cet après-midi. Lemidi, ils se retrouveront tous ensemble pour déjeuner et se reposer dans un hôtel à Orgeval (Yvelines).
ANTOINE KOMBOUARE, l’entraîneur parisien, a conseillé à son groupe de faire abstraction de ce qui se dit à l’extérieur et lui a confié que les résultats conditionneront son avenir.
CE NE SONT PAS les nouveaux actionnaires qatariens qui ont accueilli les joueurs parisiens, hier après-midi, au Camp des Loges, mais plusieurs dizaines de supporters réclamant la démission du président du club, Robin Leproux, le retour des abonnements et Leonardo. S’il n’avait pas fait 25 degrés, on aurait presque pu se croire en plein mois de novembre, au coeur des années 2000, quand les crises automnales sévissaient. Mais non, on était le 30 juin, jour de reprise d’entraînement, jour de reprise du club également par Qatar Sport Investments, qui avait confirmé Antoine Kombouaré dans ses fonctions le 22 juin.
Quelques minutes avant d’effectuer le premier footing en forêt de Saint-Germain-en-Laye avec son groupe, l’entraîneur parisien avait confié à ses joueurs : « J’ai été maintenu à la tête de l’équipe et je sais que si on a des résultats je resterai, sinon je partirai. Parmi vous, il y en a qui ne resteront pas cet été mais, pour le moment, je vous demande de vous concentrer sur votre travail et de ne pas écouter ou lire tout ce qui se dit. » Devant la presse, ensuite, Kombouaré s’est réjoui des « moyens énormes qui arrivent » et glisse : « L’idée est de franchir un palier avec un objectif à court terme de participer à la Ligue des champions. J’attends de voir les joueurs. En tout cas, il y a beaucoup d’excitation. »
Il attend aussi de rencontrer Leonardo, toujours sous contrat avec l’Inter Milan, qui devrait être le futur directeur sportif du PSG. « Il est arrivé ? demande Kombouaré à l’intention des journalistes, avec un zest d’ironie. Tant que ce n’est pas officiel, j’attends. Mais je serai amener à travailler en étroite collaboration avec lui s’il vient et j’aurai, bien sûr, mon mot à dire sur le recrutement. » Un recrutement qui passera peut-être par quelques prolongations de contrat, notamment celle de Ludovic Giuly, libre depuis hier, évidemment absent de la séance, et avec qui les discussions ont été gelées. « C’est lui qui les a interrompues, explique le technicien kanak. Parce que ce qu’on lui proposait ne le satisfaisait pas. »
Pour la reprise, en tout cas, Kombouaré ne comptait qu’une seule recrue, Nicolas Douchez, et deux joueurs de retour de prêt, Granddi Ngoyi (Brest) et Loris Arnaud (Angers, L 2). Hoarau, Gameiro et Sakho n’arriveront que le 9 juillet alors que Nene est attendu mardi prochain.
DAMIEN DEGORRE
SÉANCES À HUIS CLOS. – Toutes les séances du PSG seront à huis clos jusqu’à dimanche. Les Parisiens s’entraîneront aujourd’hui ce matinet cet après-midi. Lemidi, ils se retrouveront tous ensemble pour déjeuner et se reposer dans un hôtel à Orgeval (Yvelines).
L'Equipe